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Nouvelles du Tibet
Informations parues dans Tibet Info du 8 au 20 juin 1998
- Dalaï Lama : non à la violence
Le Dalaï Lama, en visite de deux jours à Helsinki, a assimilé le 20 juin à "une forme de violence" les grèves de la faim observées par des membres de la diaspora tibétaine, en se disant déterminé à poursuivre sa lutte pacifique en faveur de l'autonomie du Tibet :
"Des réfugiés de la communauté tibétaine ont observé des grèves de la faim, certains jusqu'à ce que mort s'en suive. Lorsque je rencontre ces personnes, je leur fait savoir que je n'approuve pas leur pratique".
Il a ainsi regretté qu'un homme se soit récemment immolé par le feu en France pour soutenir la cause de l'autonomie du Tibet. (Voir pages grèves de la faim)
Le Dalaï Lama a cependant dit comprendre la frustration grandissante de certains membres de la communauté tibétaine de l'étranger face à la Chine qui, selon eux, occupe le Tibet, et "où la situation s'est dégradée ces dernières années", mais il a ajouté qu'il avait des contacts avec Pékin et qu'il était persuadé que la question du Tibet se réglera à l'avenir par le dialogue.
Source : AFP 20 juin 98
N 980620
- Immolation à Paris pour le Tibet
Un homme s'est immolé par le feu le 17 juin "au nom du Dalaï Lama", dans un parc public situé à Meudon, près de Paris. Le suicidé, Gilles Blanchard, qui s'était aspergé d'un produit inflammable, n'a pu être sauvé malgré l'intervention de deux enfants et d'un jeune homme qui ont tenté de vaincre les flammes.
Gilles Blanchard, gardien au musée Rodin de Meudon, indiquait dans une lettre laissée à son domicile, selon la police, qu'il voulait "réaliser un acte pacifique pour aider les Tibétains à se libérer du joug et des persécutions chinoises".
Source : AFP 19 juin 98
N 980619
- Immolation : Communiqué du Bureau du Tibet Mme Kunzang Yuthok, Représentante de Sa Sainteté le Dalaï-Lama à Paris, a publié le communiqué suivant face à l'immolation de M. Blanchard.
« Nous apprenons avec une profonde tristesse que Monsieur Gilles Blanchard vient de s'immoler par feu. Cet ami du Tibet a voulu, par ce geste, exprimer son soutien à la cause tibétaine. Du fond du coeur, nous offrons nos prières à sa famille et lui présentons nos très sincères condoléances. Sa Sainteté le Dalaï-Lama et le Gouvernement tibétain en exil désapprouvent tout recours à la violence. Au cours de sa visite à Paris, en début de semaine, Sa Sainteté a tenu à souligner clairement son opposition à tout acte de cette nature.
Bien que cet événement reflète le sentiment des Tibétains et de leurs amis face à la situation d'urgence qui règne dans ce pays, la campagne pour la justice au Tibet doit être menée de manière non violente. Pour préserver l'héritage culturel très particulier du Tibet, Sa Sainteté réclame l'autonomie pour son pays et appelle à l'ouverture de négociations dans ce sens.
Le souhait du peuple tibétain n'est pas de causer souffrance et peine à ses amis. Nous espérons sincèrement que de telles actions ne se répéteront pas et nous réitérons nos demandes auprès des gouvernements du monde entier afin qu'ils intensifient leurs efforts pour établir des négociations entre Sa Sainteté et le gouvernement chinois en vue de trouver une solution pacifique au problème tibétain. »
Source : Bureau du Tibet, 19 juin 98
N 980619
- Immolation : réaction CSPT
Le Comité de Soutien a appris avec une grande tristesse le geste désespéré de Gilles Blanchard qui s'est immolé par le feu le 17 juin dernier, en solidarité avec la cause tibétaine.
Bien qu'il comprenne la lassitude et l'indignation de cette personne devant l'indifférence ou la lâcheté des gouvernements occidentaux face au lent martyr du peuple tibétain, il ne peut que déplorer l'emploi de méthodes extrêmes qui ne correspondent ni aux souhaits, ni à la pensée du Dalaï Lama. Ce dernier a toujours préconisé l'usage de méthodes strictement non violentes, à l'égard de l'adversaire comme de soi-même.
Le CSPT fondant son action sur cette même approche met en garde contre toute attitude de désespoir. Il invite ses amis et les nombreux élus sensibilisés à la question tibétaine à intensifier leurs efforts pour obtenir par la négociation avec la Chine une solution juste, pacifique et respectueuse de l'identité et des droits du peuple tibétain.
Source : Communiqué CSPT
N 980619
- Dalaï Lama - Pékin : contacts
Dans son édition du 18 juin 98 (daté du 19) le journal "Le Monde" affirme que le Dalaï Lama a maintenu des "contacts" avec le gouvernement de Pékin. "Officiellement depuis 1993, je n'ai plus de relations avec Pékin. Officieusement, je garde des contacts avec le gouvernement chinois à travers différents canaux de communication privés. La nature de ces contacts semble aujourd'hui plus sérieuse. J'ai des raisons d'être optimiste" a déclaré le Dalaï Lama au journaliste Bruno Philip.
Par ailleurs, lors de son séjour à Paris, le Dalaï Lama a rencontré Elizabeth Guigou.
N 980618
- Dalaï Lama et E. Guigou
Mme Elisabeth Guigou, ministre de la justice, a indiqué le 16 juin lors d'un entretien avec le Dalaï-Lama que la France "était prête à transmettre le message que (celui-ci) souhaiterait adresser" aux autorités chinoises.
Le Dalaï Lama a dit pour sa part comprendre "la politique française d'ouverture avec la Chine" et assuré qu'il "ne recherchait pas l'indépendance mais une autonomie administrative, culturelle et religieuse pour le Tibet". Le "message" du Dalaï-Lama pourrait être transmis à la Chine lors de la visite de Lionel Jospin en Chine en septembre prochain.
Source : AFP 17 juin 98
N 980618
- Dalaï Lama à l'Assemblée Nationale
Le président de l'Assemblée nationale Laurent Fabius s'est entretenu le 17 juin durant plus d'une demi-heure avec le Dalaï Lama, qu'il a présenté comme "un homme de paix et de dialogue", lui demandant "ce qui pouvait être fait pour développer le respect du droit, pour faire en sorte que les populations voient leurs droits reconnus et que la situation du Tibet s'améliore".
Laurent Fabius a indiqué qu'il réfléchissait aux initiatives qui "pourraient être prises pour essayer de faire avancer le dialogue", comme une mission parlementaire au Tibet "si les conditions de cette mission sont parfaitement équitables et si cette mission pouvait voir les personnes et les lieux qu'elle souhaite voir".
Le Dalaï Lama a ensuite participé à une audition de la Commission des Affaires étrangères de l'Assemblée, présidée par Jack Lang qui l'a assuré "que le peuple français était aux côtés du peuple tibétain".
Il a souhaité que les autorités exécutives françaises, "sous des formes plus discrètes, par des contacts plus directs, plaident avec la même vigueur pour la reconnaissance des droits du peuple tibétain". Le Dalaï Lama a répondu en évoquant son action fondée sur la non-violence, et a remercié "à travers la représentation nationale, l'ensemble du peuple français pour son soutien à la cause du Tibet".
Pour parvenir à une "autonomie souveraine" du Tibet dans le cadre de la république chinoise, et non l'indépendance, le Dalaï Lama croit aux vertus de la non violence et du dialogue avec les autorités chinoises, auxquelles il reproche cependant d'être trop "soupçonneuses" à son égard.
Pendant son séjour à Paris, le Dalaï Lama n'a eu aucun entretien ni à l'Hôtel Matignon, ni à l'Elysée, où il avait pourtant été reçu en 1992 par le président François Mitterrand.
Source : AFP 17 juin 98
N 980617
- Dharamsala : pression continue
Il semble bien que les Tibétains de Dharamsala étendent de plus en plus leurs activités politiques, et les manifestations et autres actions se multiplient de jour en jour.
Le 15 juin, par exemple, une manifestation regroupant un millier de personnes s'est rendue de Mcleod Ganj (petit village où se situe la résidence du Dalaï Lama et le siège du gouvernement tibétain en exil) à Lower Dharamsala (principale bourgade la plus proche) pour y détruire des articles de consommation chinois (tasses, thermos, articles en tissus, etc...) et brûler des drapeaux chinois confectionnés à cette occasion.
Cette manifestation a été organisée par le Welfare Office et par le NDPT (National Democratic Party of Tibet) afin de soutenir l'action entreprise en Amérique par la Fondation Milarépa et Amnesty International dans l'organisation du méga concert en faveur du Tibet les 13 et 14 juin. (Cf article)
Source : correspondant Tibet Info
N 980616
- A propos des dévots de Shoukden
En réponse à la polémique soulevée par une manifestation de "moines bouddhistes" (par ailleurs tous occidentaux) appelant à l'aide contre "les attaques du Dalaï Lama contre la liberté religieuse", et qui suivent le Dalaï Lama partout en Europe et dans le monde lors de ses conférences pour semer le trouble dans le public, le Bureau du Tibet a souhaité apporter les précisions
suivantes.
Les membres d'une secte vouée à une "déité" d'origine tibétaine, dénommée "Dorjé Shoukden", mènent, depuis plusieurs années, une campagne de dénigrement envers Sa Sainteté le Dalaï Lama qu'ils accusent de restreindre leur liberté religieuse et critiquent ouvertement en des termes souvent injurieux.
Le chef spirituel et temporel du Tibet a répété, à de nombreuses reprises, que les adhérents au culte de Shoukden étaient parfaitement libres de vénérer une telle déité s'ils le désiraient, mais il a expressément demandé à ses propres disciples de ne pas adhérer à de telles pratiques. En effet, celles-ci ne s'inscrivent pas dans la tradition authentique du bouddhisme, laquelle
considère le culte des esprits comme une forme dégénérée de la vie spirituelle.
Dans une période extrêmement difficile pour le Tibet, les adhérents à la secte de "Shoukden" servent admirablement le jeu du régime totalitaire de la Chine qui cherche à diviser par tous les moyens la communauté tibétaine en exil.
Sa Sainteté le Dalaï Lama, les historiens tibétains les plus éminents et les érudits occidentaux les plus respectés ont clairement démontré que ce culte, qui concerne une infime minorité des bouddhistes tibétains, n'avait cessé d'encourager un point de vue sectaire et destructeur au sein des fidèles.
Un tel point de vue va totalement à l'encontre des convictions spirituelles du Dalaï Lama qui ne cesse de promouvoir l'harmonie entre les différentes religions et, en particulier, entre les différentes écoles du bouddhisme tibétain.
Les 5ème et 13ème Dalaï Lamas, ainsi que les plus grands maîtres de la tradition tibétaine se sont ouvertement exprimés sur les dangers de cette pratique superstitieuse.
Enfin, cette secte a, en effet, tragiquement révélé sa nature fanatique en conduisant au meurtre d'un vieil abbé et de deux de ses moines, dont les écrits avaient déplu à ses adeptes qui les assassinèrent sauvagement d'une centaine de coups de couteau à Dharamsala, en Inde, en février 1997.
La police indienne a prouvé sans ambiguïté que les meurtriers, toujours en fuite, ont été en contact téléphoniquement avec le centre de Dorjé Shoukden à Delhi alors qu'ils organisaient leur crime.
Sa Sainteté le Dalaï Lama a toujours apporté aide et conseil aux disciples qui ont confiance en sa sagesse, mais elle n'a jamais tenté d'imposer ses convictions à qui que ce soit.
Cette secte réunit un groupe d'extrémistes qui représentent une tendance minoritaire d'intérêts ecclésiastiques qui jouissait d'un certain pouvoir dans le vieux Tibet et que Sa Sainteté souhaite séculariser.
Le gouvernement de Sa Sainteté, comme d'autres gouvernements démocratiques, a pris une position très ferme contre tout extrémisme. L'accuser d'intolérance et de "violation des droits de l'homme" est une contre-vérité totale et relève des vieilles astuces des extrémistes politiques et religieux à travers le monde.
Source: Bureau du Tibet 84, Bd A. Pinard 75014 Paris D 980611
- Dalaï Lama : arrivée en France
En arrivant à Paris le 15 juin pour une visite de trois jours, le Dalaï Lama a souhaité que l'Union européenne "oeuvre à l'ouverture du dialogue entre les autorités chinoises et le Tibet pour une autonomie du Tibet, et non pas l'indépendance".
Le Dalaï Lama a été invité en France par la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale dont le président, Jack Lang, l'a accueilli à son arrivée à Paris en rappelant que "des milliers de Français sont solidaires du pays tibétain pour préserver son art de vivre et sa culture et admirent l'action unique dans le monde du Dalaï Lama, empreinte de sagesse et de tolérance". Jack Lang a par ailleurs souhaité que "l'Union européenne nomme un coordinateur pour les relations entre les deux pays, à l'exemple de Bill Clinton qui a récemment nommé un coordinateur pour les relations sino-tibétaines".
A 18h30, le Dalaï Lama a donné une conférence publique sur le thème "Action sur soi et action sur le monde" dans un Palais des Sports comble à Paris. Il aura le 16 des contacts avec la communauté bouddhiste en France et sera reçu le 17 par le président de l'Assemblée nationale, Laurent Fabius, avant de s'entretenir avec des parlementaires français.
Source : AFP 15 juin 98
N 980615
- Méga Concert pour le Tibet
125 000 personnes ont assisté à Washington, entre représentations d'artistes rock et messages plus politiques réclamant l'autonomie et la démocratie au Tibet, au plus important concert à vocation humanitaire depuis le fameux "Live Aid" de 1985 en faveur des victimes de la famine en Afrique.
Samedi 13 juin, lors de la première journée de concert, la foudre était tombée sur le public, blessant 14 personnes et interrompant le spectacle vers 15h30. Après 1h30 d'attente dans un calme exemplaire, Adam Yauch, leader des Beastie Boys, annonçait que les artistes qui n'avaient pu participer le 1er jour se produiraient les deux jours suivants. Seule Tracy Chapman n'a pu revenir le dimanche. Les organisateurs, notamment Amnesty International et le Milarepa Fund, ont prévu lundi 15 une journée nationale d'action, avec un grand rassemblement près du Capitole de Washington, auquel devraient participer des membres du Congrès et des célébrités, dont Richard Gere et Adam Yauch, afin de sensibiliser les responsables américains à la cause tibétaine, à moins de dix jours du la visite du président Clinton en Chine, et d'obtenir que celui-ci demande l'ouverture de négociations entre les autorités tibétaines et le gouvernement chinois.
Source : WTNN et AFP 15 juin 98
N 980615
- Visite du Dalaï Lama : communiqué
A la veille de la visite en France du Dalaï Lama, invité par la Commission des Affaires Etrangères de l'Assemblée Nationale, le CSPT a exprimé dans un communiqué à l'AFP son émotion sur le sort des prisonniers de conscience tibétains.
Plusieurs faits viennent en particulier, ces jours derniers, de confirmer cette inquiétude :
- le décès, à peine dix jours après sa libération anticipée, du jeune Yeshi Samten, la poitrine enfoncée par les coups reçus en prison, (NdR : Cf article suivant)
- l'exécution de deux prisonniers,froidement abattus par les gardes de la police armée chinoise alors que, sans armes, ils manifestaient pacifiquement avec 200 codétenus, à l'intérieur de la prison n° 1 (Drapchi) à Lhassa. La totalité des manifestants ont été cruellement passés à tabac, et placés en cellules d'isolement.
- enfin l'arrestation de 15 moines du monastère de Rongpo Rabten, à 400 km de Lhassa, matraqués et emmenés car ils refusaient, en groupe, de dénoncer le Dalaï Lama, comme leurs instructeurs chinois l'exigeaient.
Le Comité de Soutien s'étonne que, dans ces conditions, le gouvernement de la gauche plurielle puisse affirmer que des "gestes significatifs" ont été effectués par les autorités chinoises, (ainsi qu’il le fait dans la dernière réponse aux questions posées par de très nombreux parlementaires, de gauche comme de droite)
Il se félicite que ces élus, contestant la matérialité de ces "avancées" chinoises, affirment avec raison que ni la signature non ratifiée de conventions internationales, ni les visites sous haute surveillance de personnalités occidentales (souvent précédées et suivies de multiples arrestations), ni les bannissements spectaculaires de deux dissidents, (cachant des centaines d'arrestations de syndicalistes, de religieux, ou de contestataires), et encore moins la poursuite de la répression sans merci au Tibet, n'autorisent le gouvernement français, s'il veut être fidèle à ses engagements, à relâcher sa pression.
Cette pression doit s'exercer notamment pour qu'un véritable changement d'attitude se produise sur la question tibétaine, ouvrant la voie à une solution raisonnable et négociée, comme le réclame le Dalaï Lama. Source : CSPT (Communiqué AFP), 14 juin 98 N 980614
- Décès d'un prisonnier torturé
Yeshi Samten (Tenzin Yeshi de son nom laïc) a été arrêté en mai 1996 lors de la révolte du monastère de Ganden alors que les autorités chinoises demandaient à la communauté monastique de leur remettre tous les portraits de Sa Sainteté le Dalai Lama.
Le jeune moine fut condamné à 2 ans de détention et fut d'abord emprisonné à Gutsa où eurent lieu de nombreux interrogatoires sous la torture. Il purgea sa peine à la prison de Drisong. Durant sa détention, il travailla dans la porcherie où sa santé déclina rapidement, selon lui en raison des nombreux coups reçus pendant et après son arrestation. Libéré le 6 mai 1998, il rejoignit très affaibli sa mère dans la demeure familiale.
Le 16 mai, il s'écroula face à elle, mort... Il fut "inhumé" selon les traditions tibétaines. Son corps, dépecé pour être offert en pâture aux aigles, révèla des lésions internes très graves : certaines côtes brisées endommageaient le foie...
Yeshi Samten est mort il y a 1 mois suite aux tortures qu'il a reçues en prison,... mais il n'est pas mort en prison, respectant ainsi les statistiques officielles indiquant qu'on "ne meurt pas dans les prisons chinoises au Tibet".
Source : Correspondant Tibet Info
N 980614
- CD "Tibet outside the TAR"
"Le Tibet tel qu'il est hors de la Région autonome" (TAR : Région Autonome du Tibet) est un CD-ROM remarquable qui réunit sur un même support une étude sans précédent sur les régions tibétaines annexées aux provinces chinoises voisines.
Etabli selon des sources officielles chinoises, après un voyage de plus de 30 000 km pour visiter plus de 50 villes et sites différents, et basé sur une recherche systématique sur l'histoire, la démographie, l'économie et la culture tibétaine, ce CD examine les effets du développement sous contrôle chinois des terres et des populations, contrôle basé sur l'exploitation systématique des ressources naturelles et l'assimilation de la culture tibétaine par une colonisation massive et une rééducation systématique des populations locales.
Les zones tibétaines dites "autonomes" par le gouvernement chinois représentent 1/4 de la surface de la Chine, mais 46,5 % de ces préfectures et Comtés dits "autonomes" sont en dehors de la "Région Autonome du Tibet", (soit deux fois la superficie de la France !), regroupant 54 % de la population tibétaine.
Mal connue en Occident, cette vaste zone couvre 10 "Préfectures tibétaines autonomes" et 2 "Comtés tibétains autonomes", intégrés en 1965 aux provinces du Yunnan, Sichuan, Gansu et Qinghai, où les Tibétains se retrouvent en minorité absolue face aux Hans (ethnie chinoise principale) et aux Hui (musulmans chinois).
Dans ces régions, la présence chinoise est marquée essentiellement par :
- un contrôle omniprésent représenté par le Parti communiste au pouvoir, les forces de l'APL (Armée Populaire de Libération), la police, et un nombre de prisons étonnament large pour une population aussi faible.
- une exploitation des ressources naturelles incontrôlée au bénéfice des Chinois fait que ces régions sont parmi les plus pauvres de la Chine (l'article 9 de la Constitution stipule que toutes les ressources naturelles appartiennent à l'Etat).
- une assimilation forcée. Le transfert de population Han y est facilité par des aides aux colons, réduisant les Tibétains à une minorité dans leur propre pays. Le système éducatif force à limiter l'usage du Tibétain en faveur du Chinois. Les Tibétains qui souhaitent conserver leurs traditions sont évincés des postes de responsabilité, alors que l'usage du Chinois favorise la prospérité et l'élévation sociale.
La Chine reconnaît officiellement aux populations non chinoises de souche (non "Han") trois formes d'autonomie : politique, économique et culturelle.
Ces droits sont les mêmes au niveau de la région, de la préfecture et du comté, mais :
- l'autonomie politique est neutralisée par les systèmes de contrôle de l'Etat (Parti Communiste)
- l'autonomie économique est neutralisée par l'étatisation et le contrôle absolu sur les ressources naturelles (une grande majorité des entreprises étant par ailleurs possédées par l'armée - APL)
- l'autonomie culturelle étant neutralisée par une assimilation due au transfert massif de population.
Le CD, au format "Adobe Acrobat", comprend de très nombreux tableaux, cartes et photos d'excellente qualité, ces dernières pouvant être vues en zoom sur n'importe quel détail.
"Tibet outside TAR. Control, exploitation and Assimilation Development with Chinese characteristics".
Auteurs : S. Marshall et S. Cooke, Alliance for Research in Tibet, 1997. N 980613 - Corrections mineures le 980614
- Tian Anmen devra être reconnu
Le gouvernement chinois devra reconnaître "tôt ou tard" que les "terribles massacres" de la place Tiananmen, en 1989, ont été une "erreur", a déclaré le 11 juin le président Bill Clinton.
M. Clinton se justifiait, lors d'un discours consacré aux relations avec la Chine, d'être accueilli à Pékin sur la place Tiananmen, où les manifestations favorables au mouvement démocratique avaient été écrasées par les autorités chinoises en 1989.
"Le protocole... ne doit pas être confondu avec les principes", a souligné le président Clinton.
Source : AFP 11 juin 98
N 980612
- Dalaï Lama, L. Fabius et J. Lang
Le Dalaï Lama sera reçu le 17 juin par le président de l'Assemblée nationale Laurent Fabius avant son audition par la Commission des Affaires Etrangères.
M. Fabius recevra le Dalaï Lama à 9h30, avant qu'il ne soit entendu par des députés, en présence de la presse, à partir de 10h.
Le président de la commission Jack Lang (PS) avait indiqué qu'il avait "souhaité que la Commission des Affaires Etrangères devienne une tribune des droits de l'Homme et des droits des peuples (...). C'est à ce titre que j'ai invité le Dalaï Lama à venir passer trois jours en France"
Source : AFP 11 juin 98
N 980611
- Déclaration du Dalaï Lama à l'issue de la visite rendue aux grévistes de la faim le 2 avril.
"Six Tibétains ont récemment entrepris une grève de la faim jusqu'à la mort, sous les auspices du Congrès de la Jeunesse Tibétaine. Lorsque j'ai rendu visite à ces grévistes au début de ce mois, je leur ai déclaré que j'étais opposé à toute forme de violence, y compris à une grève de la faim pouvant entraîner la mort.
Hier, nous avons été les témoins d'un bien tragique événement, celui d'un Tibétain s'étant immolé. Tout ceci m'attriste profondément.
Pendant de nombreuses années, je suis toujours parvenu à persuader le peuple tibétain de ne pas avoir recours à la violence dans notre lutte pour la liberté. Aujourd'hui, il est clair qu'un sentiment de frustration et de désespoir est en train de se répandre parmi de nombreux Tibétains, ainsi qu'en témoignent cette grève de la faim, où le pire a été de justesse évité, et le tragique incident d'hier.
Cette frustration trouve son origine dans le fait que le peuple tibétain et son héritage culturel tout à fait unique sont peu à peu en train de disparaître. C'est une tragédie pour le monde entier, car la culture tibétaine constitue un apport positif énorme pour le reste du monde, en particulier pour les milliers de nos frères et soeurs chinois. Bien que je ne sois pas en accord avec la méthode choisie par eux, j'admire la force de la motivation et la détermination de ces Tibétains. Ils étaient prêts à mourir non pour des objectifs égoïstes, mais au nom des droits des six millions de Tibétains et pour la survie de leur culture.
J'en appelle à la communauté internationale afin qu'elle intensifie de façon conséquente son soutien à la cause du Tibet. J'en appelle aux gouvernements et comités internationaux afin qu'ils renouvellent leurs efforts pour résoudre le problème du Tibet de façon pacifique". D 980611
- Dalaï Lama : retrait politique si...
Le Dalaï-Lama, en Autriche pour une visite de quatre jours, s'est déclaré prêt à abandonner ses fonctions politiques en cas d'accord avec la Chine sur l'autonomie du Tibet.
Dans une interview publiée par le quotidien autrichien Kurier, le Dalaï-Lama a précisé que si une solution au problème tibétain était trouvée avec la Chine par l'accord d'une vraie autonomie, il serait "prêt à remettre toute son autorité à un gouvernement par intérim qui devrait organiser des élections dans un délai de deux ans".
"J'y vivrais comme simple citoyen même si beaucoup de Tibétains seraient heureux de me voir chef de gouvernement", a-t-il affirmé.
"Depuis des années mon pays est le théâtre d'un génocide culturel", a-t-il dit, estimant qu'en cas d'accord avec la Chine sur une autonomie du Tibet "des centaines de milliers de réfugiés tibétains retourneraient dans le pays".
La prochaine visite du président américain Bill Clinton en Chine "n'apportera pas de solution" au problème du Tibet mais "on nous a donné l'assurance que la question sera évoquée à Pékin", a-t-il ajouté.
Source : AFP 9 juin 98
N 980610
- Ecologie tibétaine "officielle"
Un Bulletin sur l'environnement publié le 5 juin par le Bureau Régional de Protection de l'environnement (des autorités chinoises au Tibet) indique des conditions "saines, malgré une pollution et des dégâts écologiques dans certains endroits".
L'air de Lhassa et Shigatsé reste "dans les limites de pollution admise et n'ont pas connu de pluies acides". "La qualité de l'eau est restée bonne constamment en 1997 dans les rivières du Tibet avec des indices de phosphore et de métaux lourds atteignant les critères nationaux". NdR Comparé à la pollution moyenne en Chine (l'une des pires de notre globe), l'air et l'eau du Tibet ne sont donc pas encore aussi catastrophiques que dans le reste du pays !
Ce Bulletin constate également un autre fait typique des statistiques officielles chinoises, reconnaissant que le Tibet "a gagné 1 429 ha de terres arables, planté 6 667 ha d'arbres et développé 343 ha de prairies" [...] et reconnaît plus loin que 11,4 millions d'ha de prairies ont ailleurs été détériorées (soit "17,2 % du total" !), sans donner de chiffres sur les centaines de milliers d'ha de forêts rasées, non replantées... 13 réserves naturelles auraient par ailleurs également été créées.
Source: Chine Nouvelle 05 juin 98
N 980609
- Drapeau tibétain au "Guinness"
Le plus grand drapeau du monde est tibétain... et mesure 125 m sur 93 m ! Le procès-verbal d'inscription au "Livre Guinness des Records" a été rempli à Calais le 6 juin, en présence de Mme Yuthok, Représentante du Gouvernement Tibétain en Exil.
Grâce à Voice of America, les Tibétains au Tibet même connaissent donc également cette nouvelle, ainsi que la chanson "Born in Lhasa" du groupe Wind'Oz, écrite pour l'occasion de ce record. L'événement a été couvert par différents médias locaux (journaux et radios) ainsi qu'internationaux (A.F.P., A.P., ...).
Source: Maison des Himalayas 8 juin 98
N 980608
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