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Pour protester contre la colonisation et le génocide dont sont victimes le Tibet et les tibétains par la République Populaire de Chine depuis 1949, pour rappeler au monde entier que plus d'un million de tibétains sont morts assassinés dans les camps, dans les prisons, et laissés pour compte par l'ensemble de la communauté internationale, parce que cette situation d'horreur est devenue insupportable pour les tibétains en diaspora en Inde, six d'entre eux ont décidé d'entamer une grève de la faim à la date anniversaire de la rebellion tibétaine à Lhassa, le 10 mars.
Aujourd'hui et comme depuis presque 40 ans, les requêtes sont les mêmes :
Remettre à l'ordre du jour la question du Tibet en se basant sur les résolutions de l'O.N.U. de 1959, 1961 et 1965.
Dépêcher un rapporteur spécial pour enquêter sur la situation des Droits de l'Homme au Tibet occupé par la Chine.
Trouver un règlement pacifique de la question Tibétaine et initier un référendum supervisé par l'O.N.U pour connaître le souhait du peuple Tibétain. La grève de la faim est sans limite jusqu'à ce que ces justes demandes trouvent écho aux oreilles de M. Lionel Jospin Premier ministre du gouvernement Français et de Mr Kofi Annan, secrétaire général des nations unis.
Philippe Wagner
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« Grève de la faim à New-Delhi »
(10 mars au 15 mai 1998)
Organisée par le Tibetan Youth Congress (TYC), la plus longue grève de la faim de l'histoire du Tibet occupé s'est déroulée à Delhi, du 10 mars au 15 mai 1998.
Elle avait pour but d'obtenir la réouverture par les Nations-Unies du dossier tibétain ainsi que la nomination d'un envoyé spécial et d'un rapporteur spécial de l'ONU sur le Tibet.
Un premier groupe de grévistes, composé de 6 personnes dont une femme âgée de 62 ans, avait été évacué de force par la police indienne après 49 jours de jeûne, à la veille de la visite en Inde du chef d'état-major de l'armée chinoise. C'est lors de cette évacuation que l'ancien moine Thubten Ngodup a décidé de s'immoler par le feu. Un tel geste n'avait jamais eu lieu depuis l'occupation du Tibet. Il rappelle les gestes similaires de bonzes vietnamiens contre la dictature, ou celui du Tchèque Jan Palach contre l'invasion de son pays par l'Armée Rouge en 1968.
Un deuxième groupe de grévistes, composé de cinq hommes, devait prendre la relève le 28 avril. Au bout de 18 jours, le TYC prenait la décision de suspendre la grève de la faim devant l'engagement de plusieurs pays - la Norvège, la Pologne, la Hongrie, le Costa-Rica et l'Union Européenne - d'intervenir auprès de Pékin et de s'efforcer d'agir à l'ONU. Toutefois, il s'affirmait prêt à reprendre le mouvement au cas où ces promesses se seraient pas tenues.
Le résultat immédiat de cette grève de la faim et du sacrifice de Thupten Ngodup est d'avoir déclenché un vaste mouvement de solidarité et de sympathie à travers le monde. En France, de nombreuses villes ont vu se tenir des journées de jeûne de solidarité comme à Lyon, à Toulouse (à l'initiative de "Rencontres Tibétaines") ou à St Denis de la Réunion (à l'initiative du CSPT). A Paris, la communauté tibétaine a organisé un relais de jeûne de 5 jours place du Trocadéro. Environ 70 personnes, en majorité des Tibétains, ont participé à ce mouvement.
Une personne, Madame Monique Thoenig, a jeûné pendant une semaine. Le Comité de Soutien a participé à ce jeûne et aux actions qui l'ont accompagné.
Le 8 mai, les jeûneurs ont reçu la visite de Madame Catherine Trautmann, qui participait aux cérémonies du centenaire de la Ligue des Droits de l'Homme. Elle les a assuré de son soutien dans cette longue lutte, tout comme l'a fait le Président de la Fédération Internationale des Droits de l'Homme (FIDH), M. Patrick Bauduin.
Au cours de ces brèves et émouvantes rencontres, le Président de la Communauté Tibétaine a remis une khatag aux visiteurs, en signe de gratitude. M. Chirac, également présent aux cérémonies du Palais de Chaillot, a décliné l'offre qui lui était faite par une jeune Tibétaine de visiter les jeûneurs, affirmant que son emploi du temps ne le lui permettait pas.
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