Nouvelles du Tibet

Informations parues dans Tibet Info du 26 août au 20 sept 97

• Grève de la faim : 6ème jour
  Après la publication sur Internet par Tibet Info de l'annonce de la grève de la faim de Philippe Wagner, les encouragements commencent à affluer du monde entier, du Canada à l'Australie, ... Ex. : "[...] L'unité bâtie sur la violence et une domination aveugle n'est pas l'unité. Seule la compréhension peut amener une véritable unité, et comme beaucoup l'ont appris dans de nombreux pays, nos différences doivent nous unir et non nous diviser. Mais cela n'est possible que si nous nous respectons mutuellement. Respectez svp ce jeune homme dont la vie est en jeu aujourd'hui". Message reçu de Miss S. Davenport, New York, USA.
  N 970920

• "Sept ans au Tibet" à Toronto.
  Le festival international de Toronto s'est clos le 14 sept. avec la présentation en première mondiale de "Seven Years in Tibet" (Sept ans au Tibet) du réalisateur francais Jean-Jacques Annaud, avec Brad Pitt dans le rôle principal. Ce film devrait arriver en France fin oct. ou début nov. 97.
  Production américaine, il s'agit d'un film inspiré des mémoires de l'alpiniste autrichien Heinrich Harrer, parti à la conquête d'un sommet de l'Himalaya à la fin des années 30. "Je veux que mes images entraînent une émotion qui peut difficilement être décrite avec des mots", explique Annaud, soulignant que le film est avant tout une "quête de paix intérieure" de la part d'un homme qui quitte son pays couvert de gloire mais malheureux. L'expédition d'Harrer le conduira d'un camp de prisonniers à la cité interdite de Lhassa, où il verra sa vie transformée au contact des Tibétains et de leur jeune Dalaï-Lama. C'est un film sur la "mythologie de la montagne", souligne le directeur du festival, Piers Handling. Admirateur de Harrer, il est de ceux que la controverse sur le passé de l'alpiniste (membre d'organisations nazies dans les années 30) a bouleversés.
  Source : AFP 14 Sept. 97
  N 970920

• Grève de la faim - suite
  Philippe Wagner, le jeune homme originaire de Beauvais venu à pied à Paris, poursuit sa grève de la faim face à l'ambassade de Chine, 11 avenue George V. Il a reçu la visite et le soutien des habitants du quartier et de nombreux amis du Tibet, et compte continuer son mouvement jusqu'au début de la semaine prochaine. Les principales ONG et les groupes d'amitié parlementaires ont été prévenus de cette action et nous attendons quelques réactions positives.
  Tibet Info invite tous ceux qui le peuvent à passer lui exprimer leur amitié dans cette belle action au service du peuple tibétain. (Vous pouvez envoyer vos messages e-mail à CSPTF@Francenet.fr qui transmettra) N 970919

• Chadrel Rinpoche : état grave
  Selon l'organisation Human Rights in China (New York), Chadrel Rinpoche, 58 ans, ancien abbé du Tashilumpo et chef de la Commission chargée de reconnaître le nouveau Panchen Lama, serait enfermé au secret à la prison n° 3 de Chuandong, dans le Comté de Dazu, au Sichuan.
  Condamné à six ans d'emprisonnement et trois ans de privation de ses droits politiques pour avoir "conspiré afin de diviser la patrie", (en réalité pour avoir respecté les rituels et demandé l'approbation du Dalaï Lama), il aurait entamé une grève de la faim pour protester contre son enfermement dans cette prison de très haute sécurité ou Mao enfermait ses ennemis personnels et contre le fait qu'il ne lui soit possible d'avoir aucune communication avec l'extérieur. Certains témoins rapportent qu'il serait dans un état de santé grave.
  N 970919

• Grève de la faim à Paris.
  Un jeune bouddhiste français âgé de 26 ans, Philippe Wagner, est venu de Beauvais à pied le 15 sept. où, après sa marche de 70 km, il a entamé une grève de la faim devant l'ambassade de Chine à Paris pour protester contre le régime chinois au Tibet.
  Son action vise à soutenir Ngawang Sangdrol, une nonne bouddhiste de 26 ans emprisonnée au Tibet.
  (Cf rubrique "1 Dossiers").
  Philippe Wagner, a indiqué qu'il resterait au moins jusqu'au 20 sept. face à l'ambassade de Chine.
  Source : AFP 16 sept et Tibet Info
  N 970918

• Jumelage surprenant !
  Le député-maire UDF d'Issy-les-Moulineaux, André Santini, vice-président de l'Assemblée nationale, s'est rendu le 12 sept en Chine afin de jumeler sa ville avec un district du centre de Pékin, Chong-Wen.
  Lors de ce jumelage à la fois culturel et économique, M. Santini a rencontré son homologue chinois à l'Assemblée nationale ainsi que le secrétaire général du parti communiste chinois avant de se rendre à Shangaï où une entreprise isséenne de fabrication de para-tonnerre (CITEL) possède une usine.
  Source : AFP 12 sept 97
  N 970918

• CD : "Les voix de Kagyu Ling"
  Enregistrée récemment au Temple des Mille Bouddhas, fondé au coeur de la Bourgogne par Kalou Rinpoché, et qui accueille aujourd'hui son jeune Tulkou, âgé de sept ans, ces rituels parfaitement authentiques du Vajrayana, dans la tradition Kagyupa, sont enfin disponibles en CD. Il n'est pas nécessaire d'être bouddhiste pour apprécier la qualité de cette musique spirituelle, profondément enracinée dans la culture tibétaine, et porteuse, au-delà des mots d'un message de paix, de compassion et de sérénité.Sony SK 60044-CB801 Source : Bulletin CSPT n. 14, sept 97
  N 970917

• Libérations ?
  Cent onze prisonniers devraient être prochainement libérés dans la région de Lhassa, selon un porte-parole du "Tribunal Populaire intermédiaire" de la ville. Ils feraient partie des 132 prisonniers à qui une réduction de peine a été accordée, et certains seraient des prisonniers de conscience poursuivis pour "crimes contre-révolutionnaires et séparatistes" (récemment rebaptisés "crimes contre la sécurité de l'Etat"). Le seul nom cité est celui d'une femme, Tsering Lhamo, qui a obtenu une réduction de peine d'une année (sur les 4 ans de sa condamnation) après s'être livrée à une autocritique totale.
  N 970917

• Parlementaires allemands insatisfaits
  De retour du Tibet, les Parlementaires allemands se sont plaint de n'avoir pu procéder à aucune audition de Tibétains, lors de leur séjour de 3 jours à Lhassa. Leur visite à la prison de Drapchi était "entièrement fabriquée" selon Gerd Poppe (Parti des Verts) qui a précisé que cela "lui rappelait son passé en Allemagne de l'Est". Constamment suivis et surveillés par la police, ils n'ont pu s'entretenir qu'avec des officiels, qui ont refusé de répondre à leurs questions concernant le sort du jeune Panchen Lama et à leur souhait de le rencontrer. Les questions sur l'utilisation de la torture ont reçu des réponses contradictoires, alors que certains instruments de torture étaient en évidence.
  Néanmoins certains parlementaires ont perçu un progrès dans le fait que la question du respect des droits de l'homme et de la liberté religieuse aient pu être abordés en termes généraux, sans toutefois recevoir de réponse. Leurs premières impressions, qui devraient être précisées dans un rapport plus circonstancié, relèvent un "déficit de libertés", l'usage systématique du chinois et, selon les chiffres mêmes qui leur ont été fournis, l'existence de vingt fois plus de prisonniers politiques que dans les autres régions "chinoises".
  Source : AFP 9 sept 97
  N 970914

• Le Tibet à l'ONU
  La question du Tibet a été soulevée lors de la 49ème session de la sous-commission de l'ONU sur la prévention des discriminations et pour la protection des minorités. Cette réunion d'experts a pu entendre trois intervenants tibétains représentant l'administration tibétaine en exil ou des ONG (Association des Femmes Tibétaines, Centre pour les Droits de l'Homme et la Démocratie).
  Cinq textes ont été communiqués par écrit et publiés comme documents de l'ONU soumis à l'étude des délégués.
  La délégation tibétaine a pu participer à la session au sein des locaux de l'ONU à Genève. Au cours d'un "briefing" il a été donné connaissance du rapport de la mission indépendante au Tibet présidée par le Néerlandais Cees Flinterman, professeur de droit international à l'université de Maastricht, et qualifiant le Tibet de "colonie de facto de la République Populaire de Chine".
  Les représentants chinois ont vivement réagi, traitant cette mission "d'illégale" et cherchant à encourager le séparatisme. C'est la première fois qu'autant d'associations tibétaines ont pu suivre et participer à une réunion d'un organe officiel de l'ONU.
  Source : AFP
  N 970913

• Drapeau tibétain à la fête de l'Huma.
  Le drapeau tibetain est présent le week-end du 13-14 sept. à la fête de l'Humanité, à La Courneuve (Région parisienne), et plus précisemment au stand du Secours Populaire Français, section Inde-Népal-Tibet.
  Situé à moins de 50 m du stand tenu par les représentants chinois, il y est distribué divers documents sur la situation au Tibet. N 970912

• Un CD pour le Tibet
  Plusieurs groupes et chanteurs rock sont réunis sur un album à paraître le 27 octobre dont les fonds iront à l'association pro-tibétaine Milarepa.
  A l'initiative du groupe rap les Beastie Boys, ces musiciens se sont produits les 6 et 7 juin à New-York, puis les 15 et 16 à San-Francisco afin d'attirer l'attention du public sur la situation du Tibet. Oasis, Radiohead, U2, Alanis Morissette, REM, Beck, les Foo Fighters, Patti Smith, les Fugees, Eddie Vedder (Pearl Jam), ainsi que les moines du monastère tibétain de Depung Loseling ont participé à ces concerts.
  Source : AFP 11 sept 97
  N 970912

• Sécurité informatique chaotique
  Selon un rapport de la Commission des Sciences et technologies d'Etat, la sécurité informatique concernant les secrets d'état aurait de graves lacunes. Le Quotidien Economique publié en Chine indique que "les réseaux informatiques en Chine sont gérés avec difficulté, un manque d'efficacité et une absence quasi totale de garanties de sécurité". Ceci est dû à l'importation d'équipements de haute technologie qui rend la protection des secrets particulièrement difficile.
  Le rapport appelle à la création d'une Commission de Sécurité et à la mise en place d'une législation adaptée.
  Source : Dan Haig, Tibet.org, AFP
  N 970911

• 11ème Prix Alexandra David-Néel
  Le 11ème prix Alexandra David-Néel a été décerné le 8 sept. au Musée Guimet pour "Le Moine et le philosophe" de J-F. Revel et Mathieu Ricard, publié chez NiL Editions. J-François Revel, philosophe, occidental et agnostique, et son fils Mathieu Ricard, moine bouddhiste, s'interrogent mutuellement dans cet ouvrage sur l'apport du bouddhisme à la philosophie occidentale et sur cette attirance toute nouvelle pour cette philosophie religieuse orientale. Ce prix est décerné en hommage à la grande exploratrice décédée en 1969 par un jury qui compte Jean Chalon, Jacques Lacarrière, Jacques Brosse et Marc de Smedt. (AFP)
  N 970910

• Dalaï Lama en Italie : "Autonomie"
  Invité de la province italienne de langue allemande du Haut-Adige, le Dalaï Lama, qui est venu étudier pendant trois jours le modèle d'autonomie de cette province italienne située à la frontière autrichienne, a plaidé le 8 sept. en faveur "d'une vraie autonomie et pas l'indépendance" du Tibet.
  "Le président m'a expliqué de manière très claire et très simple ce qu'était l'autonomie de sa région et je suis ici pour apprendre et voir ce qui peut être appliqué en réalité dans mon pays", a-t-il dit. Il s'est déclaré "confiant" sur l'avenir du Tibet et de ses rapports avec Pékin. Source : AFP 8 sept 97
  N 970909

• Le Tibet n'est pas Hong Kong
  Gyamco, un officiel tibétain vice-président du gouvernement régional, a exclu le 6 septembre 1997 toute similitude entre Hong Kong et le Tibet dans la recherche d'une solution pour le futur du Tibet et le retour du Dalaï Lama.
  Il lui semble "inacceptable" que le principe "d'un pays, deux systèmes" soit appliqué au Tibet, indiquant que cette "formule" ne peut s'appliquer qu'à Hong Kong, Macao et Taiwan.
  Selon lui, l'application de cette formule ramènerait le Tibet "à une situation féodale où le servage serait désastreux pour le peuple tibétain".
  Source : AFP, 6 sept. 97
  N 970908

• Plus grand barrage : record à battre
  Un barrage de dimensions encore plus monumentales que celui des Trois Gorges - destiné pourtant à devenir la plus grande centrale hydroélectrique du monde - pourrait être construit le siècle prochain au Tibet, dans la boucle du Brahmapoutre.
  "Le manque d'informations sur la configuration du terrain faisait de ce projet quelque chose d'inatteignable", écrit le quotidien chinois Clarté. "Mais après une longue expérience d'exploration sur place, nous croyons que ce projet devrait commencer à être inclus dans l'agenda des départements concernés", ajoutent les auteurs de l'article, qui revendiquent "une longue expérience d'exploration sur le plateau tibétain".
  Situé entre les distrits de Milin et Motuo, le barrage du Brahmapoutre pourrait générer 40 millions de kw/h, soit le double de celui des Trois Gorges sur le Yangtsé après la mise en marche de ses 26 turbines en 2009.
  L'électricité ainsi produite pourrait être "acheminée vers l'Inde, le Bangladesh et la Birmanie".
  En Chine même, la dérivation des eaux pourrait servir à l'irrigation du nord-ouest désertique du pays, désengorgeant ainsi l'est surpeuplé. La première grande centrale électrique du Tibet a été inaugurée en juin, à proximité du lac Yamdrok Tso. Cet ouvrage, destiné à fournir de l'électricité à Lhassa avait suscité une vive opposition au sein de la population tibétaine, qui considère sacrées les eaux du lac, et parmi des experts de l'environnement en raison du déséquilibre écologique qui ne manquera pas de se produire.
  Selon des organisations tibétaines en exil, les autorités essaient de mettre les bouchées doubles dans le désenclavement de la région pour contrer l'action des groupes indépendantistes.
  Source : AFP 5 sept 97, Tibet Info
  N 970907

• Dalaï Lama et Mère Thérésa
  Alors qu'il se trouvait à Prague pour une réflexion commune sur l'avenir de l'espèce humaine, réunion prise à l'initiative du président tchèque Vaclav Havel et de l'écrivain Elie Wiesel sur les thèmes "le Monde dont nous avons hérité, Notre Monde d'aujourd'hui, et Les espoirs pour le futur", le Dalaï Lama n'a pas manqué de rappeler la "perte pour l'humanité" qu'a été le décès de Mère Thérésa pour "son exemple vivant de la capacité humaine a générer un amour infini, la compassion et l'altruisme [...] et ce au-delà des barrières de la race, de la nationalité, de la culture et de la religion". Il en a profité pour rappeler que le monde actuel nous fait prendre conscience de l'unicité de l'humanité, et nous demande de développer un sens de responsabilité universelle. "Si la science et la technologie ont permis de résoudre nombre de problèmes, il est évident que nos prochains défis porteront non seulement sur notre esprit rationnel, mais également sur les facultés de l'esprit que sont le pouvoir de l'amour, de la compassion et de la solidarité. En cela, Mère Thérésa nous a montré par sa compassion l'essence et tout le potentiel d'une vie spirituelle accomplie". Source: Bur. Tibet, Londres, 6 sept
  N 970906

• Xinjiang : 50 condamnés à mort
  Quelques 50 séparatistes ouïghours actuellement emprisonnés dans la région du Turkestan oriental (Xinjiang en chinois, situé au nord-ouest du Tibet) pourraient être exécutés dans les prochains jours.
  Depuis avril 1996, plus de 60 000 Ouïghours (militants indépendantistes, leur famille et leurs amis, ainsi que plusieurs centaines de mollahs) ont été arrêtés. Sur la même période, selon les organisations séparatistes établies au Kazakhstan, environ 180 activistes ouïghours ont été fusillés ou abattus lors de tentatives d'évasion de prison. Source : AFP 1er sept. 97
  N 970904

• Retour de la délégation suisse
  Une délégation suisse a évoqué la situation des droits de l'homme et la question de la justice au Tibet lors d'une visite dans cette région himalayenne achevée fin août, selon l'ambassade helvétique à Pékin.
  "Nous avons mis l'accent sur toutes les questions pertinentes, y compris les droits de l'homme et la justice, et nous avons eu des réponses à toutes les questions", a déclaré cette source, en ajoutant que les thèmes principaux de cette visite d'une semaine étaient l'éducation et la santé au Tibet.
  La délégation, conduite par Urs Ziswiler, un diplomate du ministère des Affaires étrangères, comprenait en outre trois parlementaires, trois journalistes et un spécialiste de l'éducation en Chine.
  Elle a rencontré de nombreux responsables à Lhassa et Shigatse et visité des projets médicaux subventionnés par la Suisse. La délégation n'a pas constaté de raisons pour mettre un terme à la participation à ces projets, qualifiés d'"assez modestes" par la même source.
  Source : AFP 1er septembre 97
  N 970903

• Les cadres au combat !
  De hauts dirigeants du Tibet et du Xinjiang (Turkestan Oriental) ont critiqué la tiédeur de "certains cadres" dans le combat contre le séparatisme. Ces responsables "font preuve de négligence dans leur combat, créant ainsi des facteurs potentiels d'instabilité", a indiqué M. Zi Cheng, membre du comité permanent du Parti communiste tibétain, cité par le Quotidien du Tibet du 25 août.
  "La situation dans notre région se caractérise par la stabilité politique, le progrès social, l'unité des ethnies et la sécurité aux frontières. Mais c'est exactement ce que le Dalaï Lama et ses forces séparatistes ne veulent pas admettre", a ajouté M. Zi. Il a encore enjoint aux cadres de ne pas se laisser gagner par un "optimisme aveugle", et les a appelés à "approfondir le combat" contre le Dalaï Lama. Les cadres de la région musulmane du Xinjiang se sont fait eux aussi rappeler sérieusement à l'ordre pour leur manque d'initiative dans le combat contre les groupes séparatistes qui agitent la région. "Les cadres ne doivent pas se laisser leurrer par les différentes façons dont se pare le séparatisme", a prévenu le vice-secrétaire du comité du PC de Yining, une ville où les heurts entre la police et des séparatistes ouïghours (l'ethnie majoritaire au Xinjiang) ont fait des dizaines de morts cette année.
  Le vice-secrétaire a appelé notamment à démasquer "l'absurdité" de la prêche indépendantiste, fondée sur des "des revendications linguistiques et religieuses".
  Outre les affrontements à Yining, le Xinjiang a été frappé cette année par une série d'attentats à la bombe et d'attaques contre des membres des forces de sécurité.
  Source : AFP 25 août 97
  N 970901

• Non violence ou non action ?
  Dans un long texte publié récemment en anglais sur Internet et dont la version française est parue dans le numéro du 14 août du bulletin du Parti Radical (transnational), l'intellectuel et militant tibétain Jamyang Norbu exprime "quelques vérités gandhiennes sur le mouvement de paix tibétain" sous le titre "Non violence et non action", revenant sur le sens du mot Satyagraha qui se réfère plus à la vérité et à la fermeté avec laquelle on la proclame qu'à la non violence.
  Il recherche dans la genèse même de la position de Gandhi, c'est-à-dire dans son expérience personnelle, et montre les limites qu'il donnait à l'action non violente, celles de l'efficacité ("toute injustice et violation commise au détriment de notre terre devrait être défendue par la violence, là où la non violence s'avère impraticable").
  Considérant les opinions actuelles des Tibétains sur le sujet comme "confuses et naïves", Jamyang Norbu s'interroge, citant à l'appui les exemples d'Abraham Lincoln et sa lutte pour la démocratie et l'abolition de l'esclavage, et même Jeanne d'Arc utilisant la violence pour libérer son pays. Doit-on gommer de l'histoire le sacrifice de milliers de Tibétains qui se sont battus les armes à la main contre l'invasion chinoise ?
  Ou comme une erreur l'engagement de ceux qui escortèrent militairement le Dalaï Lama fuyant Lhassa, et la mort ou l'humiliation qui l'attendaient à coup sûr ?
  Le problème posé, dit Norbu, n'est pas de justifier "le fait que, périodiquement, certains ont recours aux armes" mais bien "de faire comprendre à nos leaders et à nos amis que la complexité de l'histoire de l'humanité requiert une approche plus éclectique et énergique de la question tibétaine, par rapport à l'actuelle inertie pacifiste".
  Egratignant au passage certains habitants de Dharamsala qui sont loin de pratiquer la "simplicité naturelle du mode de vie gandhien", Jamyang Norbu repose la question du choix entre violence et non violence en termes d'efficacité ou de nécesité, sans se faire pour autant un défenseur de la violence en tant que telle.
  Il apporte au dossier cette phrase du XIIIème Dalaï Lama en conclusion de son testament politique : "... nous devrons tous faire le maximum pour nous défendre de ce désastre qui plane sur nous. Utilisez des méthodes pacifiques lorsqu'elles sont appropriées, mais si elles s'avèrent insuffisantes, n'hésitez pas à avoir recours à la force."
  Force est-elle synonyme de violence ?
  Peut-on utiliser l'une sans tomber dans l'autre ? L'apport de Jamyang Norbu est important pour les amis du Tibet et ne peut que les inciter à viser l'efficacité et, quelle que soit leur position en ce débat, à démentir par leur pratique que non violence puisse être non action. Source : JP R., selon article Parti Radical N 970831

• Liste de prisonniers = prison
  Un dissident de 60 ans, Shol Dawa, et un homme d'affaires du nom de Topgyal ont été condamnés à neuf ans de prison pour espionnage par un tribunal de Lhassa, selon le Tibet Information Network. Dans un communiqué faxé à Pékin, le TIN, qui cite des extraits du jugement, précise que les deux hommes ont été reconnus coupables au début du mois d'avoir établi une liste de prisonniers politiques tibétains "devant être envoyée à la clique du Dalaï à l'étranger" (expression utilisée par les autorités chinoises pour désigner l'entourage du responsable religieux bouddhiste en exil).
  Source : AFP 23 août 97
  N 970830

• Lutte contre le Dalaï Lama
  Pékin, qui accuse le Dalaï Lama d'être "le chef des séparatistes et un instrument de l'occident", a décidé d'intensifier le combat pour réduire son influence sur 4 fronts : celui des cadres, des monastères, des paysans et des bergers, et de la jeunesse. Le travail parmi les cadres du Parti communiste est "la pièce maîtrese" de ce dispositif, a souligné le Quotidien du Tibet du 27 août. Les monastères, qui ont déjà été au centre d'une campagne d'épuration idéologique l'an dernier, ne seraient pas encore à l'abri des influences du Prix Nobel de la Paix, selon cet article.Source : AFP 27 août 97
  N 970828

• Délégation suisse au Tibet
  Une délégation suisse est partie le 20 août pour une mission d'étude de 10 jours au Tibet. Cette mission vient en réponse à une invitation faite en septembre 1996 lors de la visite de Li Ruihan, président de la "Conférence Consultative Politique de la République Populaire de Chine" et comprend trois Parlementaires, un spécialiste chinois des affaires légales et deux ministres des Affaires Etrangères. La dernière (et toute première) visite d'officiels des Affaires Etrangères suisses au Tibet date de décembre 1991.
  Source : AFP 20 août 97
  N 970827

Les archives de l'année 1997