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Nouvelles du Tibet
Informations parues dans Tibet Info du 27 juillet au 9 août 97
- l'APL contre le "séparatisme"
Le Sec. Gal du Parti communiste du Xinjiang, Wang Lequan, cité par le Quotidien du Xinjiang, a déclaré le 7 août : "Tout en gardant les frontières contre les invasions, l'Armée populaire de libération (APL) et la police armée du Xinjiang assurent activement la préservation de l'ordre social".
L'APL "brandit l'étendard de l'unité nationale, s'opposant décidément et frappant avec détermination les forces séparatistes et intégristes", a ajouté M. Wang lors d'une réception le 1er août pour fêter le 70ème anniversaire de l'APL.
Au Tibet, la police des frontières à de son côté reçu des encouragements pour poursuivre le combat contre le Dalaï Lama. L'action de la police des frontières doit servir "à renforcer l'unité des ethnies, à s'opposer au séparatisme, et à propager la civilisation spirituelle socialiste dans les régions frontalières", ont souligné les dirigeants. Le parlement chinois a adopté cette année une nouvelle loi de défense qui assigne à l'APL la tâche de se tenir prête pour "résister aux agressions" et pour contrer toute tentative de "sédition armée", ainsi que pour "sauvegarder la souveraineté, l'unification et l'intégrité territoriale de l'Etat".
Source : AFP 7 août 97
N 970808
- Forum 2000 à Prague - Dalaï Lama
Sous l'égide du président Vaclav Havel et de l'écrivain Elie Wiesel, le Dalaï Lama et plusieurs personnalités politiques participeront du 3 au 7 sept. prochain à Prague à une conférence internationale d'intellectuels baptisée Forum 2000 et consacrée à des problèmes philosophiques et culturels du monde contemporain.
Parmi les principaux invités figurent F. De Klerk, R. von Weizsaecker, S. Peres, H. Schmidt, le Dalaï Lama et l'écrivain italien Umberto Eco.
Selon Vaclav Havel, "à l'approche du nouveau millénaire, notre avenir n'est pas clair et nous devons faire face à des problèmes, dont les racines se trouvent dans les cultures héritées de nos ancêtres". "Seulement après avoir minutieusement examiné cet héritage nous serons en mesure de comprendre le caractère de l'époque contemporaine", a souligné le président tchèque dans un message adressé aux invités.
La conférence, dont les débats auront lieu dans les salles historiques du Château Hradcany de Prague, résidence officielle du chef de l'Etat tchèque, sera répartie entre trois principaux sujets intitulés "L'époque contemporaine, notre héritage", "L'état du monde contemporain" et "L'espoir pour l'avenir".
Source : AFP 7 août 97
N 970807
- Campagne de rééducation rejetée
Trois monastères au moins, situés au Tibet central, ont été fermés et les moines arrêtés parce qu'ils refusaient de coopérer avec les équipes de rééducation chinoises.
Jampel Tendar, du monastère de Choede, à Gongkar, a été arrêté pour avoir affiché des posters demandant l'indépendance après que ses compagnons aient interrompus une réunion de rééducation où on exigeait d'eux une dénonciation écrite du Dalaï Lama.
Une équipe de 28 membres a occupé le monastère pendant de nombreux mois, sans grand succès semble-t-il, pour préparer les moines à répondre correctement à un examen politique.
La 2ème des 24 questions de l'examen demandait ainsi les "quatre aspects du Dalaï tels que définis par Li Ruihan, responsable des Affaires Religieuses". Réponse :
- "la tête du serpent, et chef de la conspiration séparatiste, - un outil indubitable des forces internationales opposées à la Chine, - la cause profonde de l'instabilité politique au Tibet, et - le plus grand obstacle à l'établissement d'un ordre normal dans le bouddhisme tibétain".
Il est à noter que le monastère de Choede est de l'école de Sakya, indiquant ainsi que le soutien au Dalaï Lama est beaucoup plus vaste qu'on ne le pensait auparavant, et déborde largement l'école Gelugpa à laquelle le Dalaï Lama est principalement associé.
A Samdrubling, dans le comté voisin de Tséthang, tous les moines ont préféré organiser un départ collectif plutôt que de satisfaire aux demandes des "rééducateurs". Les cadres du Parti se sont donc retrouvé devant un monastère vide, comme dans la région de Nyemo (à l'ouest de Shigatsé) où les moines du Ling Khang ont préféré quitter leur monastère plutôt que de rompre leurs liens de "samaya" (fidélité spirituelle) avec le Dalaï Lama.
Enfin, plusieurs témoins ont affirmé avoir constaté que les membres des équipes de rééducation étaient armés.
Près de 320 moines et nonnes ont fui le Tibet début 97 pour ne pas suivre les injonctions des officiels chinois, et au moins quatre moines ont été tués, ou sont morts en prison l'an passé suite aux protestations contre ce programme de rééducation.
Source : TIN, 31 juillet 97
N 970806
- Fondation Dalaï Lama à Taipeh
Selon un responsable de "l'association des bouddhistes de Chine", une fondation faisant office de "Bureau du Dalaï Lama" est en cours de constitution dans le cadre des liens entre le gouvernement tibétain en exil et Taiwan.
Ce bureau, qui n'aura aucun statut officiel, doit favoriser les échanges culturels et religieux. Cette Fondation devrait être mise sur pied début septembre 1997, mais son lieu d'implantation n'a pas encore été fixé. Source : WTNN, 3 août 97
N 970805
- Eloge du laogaï
"Le régime de réforme par le travail prouve la supériorité du système juridique socialiste et ne peut être que renforcé" à en croire le dernier éditorial du "Quotidien des Lois" publié à Pékin.
N'importe qui, accusé d'un délit mineur, peut être condamné à passer jusqu'à trois ans dans un camp de réforme par le travail, sur simple décision d'un tribunal de police, sans qu'aucun procès ne soit nécessaire. Cette procédure administrative a permis de "sauver de nombreux jeunes" en leur fournissant un bagage "légal, moral, culturel et professionnel", écrit l'auteur de l'article. C'est notamment le moyen le plus courant de faire taire ou d'intimider les dissidents dont plusieurs centaines de milliers ont connu la terrible expérience depuis la création officielle des camps en 1957. "C'est le phénomène le plus arriéré de tout le système pénal chinois" a dit du Laogaï l'ancien dissident Xu Liangying. "Les gens sont terrorisés à l'idée de tomber dans les griffes du 'bureau de la sécurité' sachant ce qu'on peut leur faire, sans aucun contrôle". De très nombreux dissidents, dont le critique littéraire Liu Xiaobo, condamné pour avoir prôné l'ouverture du dialogue avec le Dalaï Lama, purgent actuellement des peines dans de tels camps.
Enthousiaste, l'éditorialiste du quotidien gouvernemental n'hésite pas cependant à affirmer que les relations entre gardiens et détenus doivent ressembler à celles de "parents avec leurs enfants, de médecins avec leurs malades, de professeurs avec leurs élèves".
Cette rhétorique peut être comparée à celle des nazis sur les camps de concentration ou des gouvernants staliniens sur le goulag. Source : AFP 3 août 97
N 970804
- Pour une armée plus puissante
Jiang Zemin a appelé fin juillet l'Armée de libération populaire (PLA) à lancer un renforcement à "grande échelle" des forces militaires pour affronter le 21ème siècle. "La réalisation de nos principaux objectifs et engagements liés à la sauvegarde de l'unité et de la sécurité de la Chine nécessite que nous construisions une armée puissante et que nous consolidions la défense nationale", a-t-il estimé. La PLA compte près de 3 millions de soldats et son programme de modernisation inquiète les voisins de la Chine, en dépit de l'assurance répétée par Pékin que son armée n'agira que pour se défendre. Le programme de modernisation vise ostensiblement la marine et l'armée de l'air, ce qui augmente les craintes d'affrontements éventuels à propos de vieux différends territoriaux en mers de Chine orientale et méridionale.
Selon des observateurs occidentaux, Pékin a dépensé jusqu'à six milliards de dollars d'armes russes depuis 1991, dont des sous-marins, des avions de chasse Su-27 et plusieurs contre-torpilleurs. Cependant, deux des sous-marins achetés aux Russes en 1995 sont en panne, en partie à cause de l'incompétence des Chinois, selon le Asian Wall Street Journal du 31 juillet. Source : AFP 31 juillet 97
N 070803
- Résistance tibétaine : Exemples
Durant le mois d'août, Tibet Info a choisi de vous présenter les profils de quelques résistants tibétains qui ont été emprisonnés et qui, après leur libération, sont venus témoigner et poursuivre le combat à Dharamsala. Les faits : Plus d'un millier de prisonniers de conscience, souvent condamnés à de longues peines (jusqu'à 28 ans dans le cas de Tanak Jigme Sangpo) croupissent dans les prisons chinoises au Tibet, sont soumis à de mauvais traitements et à des travaux harassants. Femmes et enfants ne sont pas épargnés. Au terme de leur peine, ces anciens détenus sont exclus de toute vie sociale. Moines et nonnes n'ont pas le droit de retourner dans leurs monastères.
Beaucoup prennent le chemin de l'exil dans l'espoir de poursuivre leur lutte pacifique, de témoigner. En coopération avec l'administration tibétaine, plusieurs dizaines de cas de femmes et d'hommes ont été sélectionnés parmi ceux qui ont subi des privations de liberté au Tibet. Ces personnes ont aujourd'hui besoin de notre aide. La Caisse d'Aide aux Prisonniers Tibétains a été créée dans ce but. Elle recueille des parrainages. Pour plus d'informations, s'adresser à C. Beerens, C.A.P.T., 130 rue de Verdun 92800 Puteaux (Exemples ci-après)
N 970802
- 1- Ganden Tashi
Ganden Tashi est né en 1968 à Gyama Xian, au Tibet. Il a été scolarisé de 8 à 15 ans, puis a rejoint le monastère de Ganden pour devenir moine. En mai 1988, avec trois autres moines, il organisa une manifestation en faveur d'un détenu politique tibétain. Il fut arrêté et sévèrement battu jusqu'à en perdre connaissance. Il subit des interrogatoires "musclés" durant lesquels il ne renia jamais ses idées d'indépendance du Tibet. Envoyé à la prison de Gutsa, il fut encore interrogé très souvent et battu avec violence. Ensuite ce fut la prison de Sangyio avec le même traitement et toujours son obstination à ne pas abandonner ses idées indépendantistes. Il eut à souffrir non seulement de mauvais traitements mais également de malnutrition. Soumis à des travaux humiliants, battu sévèrement, même entre prison et tribunal, cela ne l'empêche pas de former avec d'autres prisonniers un nouveau groupe de résistance pour faire circuler de l'information politique sur la situation au Tibet. Cela lui vaut de passer une année entière avec les fers aux pieds, 34 jours dans un cachot et battu quotidiennement. Condamné à 9 ans de prison supplémentaires, deux de ses amis sont condamnés à mort et exécutés le jour même. Un troisième ami n'est épargné que grâce à une intervention et de fortes pressions internationales. En août 1992, Ganden Tashi fut transporté à l'hôpital civil de Lhassa suite à une syncope de cinq jours due à un violent coup de crosse sur le crâne. Il en sortit paralysé et dut suivre des traitements médicaux durant 2 ans. Il fut finalement "libéré" en mai 1994 pour raisons de santé, mais sa famille dut payer la moitié des frais d'hôpitaux, une somme très importante pour leurs revenus.
Ganden Tashi ne fut pas autorisé à retourner à son monastère, ni à travailler. Il n'était pas autorisé non plus à aller dans aucune école, à se rendre à aucune sorte de réunion, ni même à adresser la parole à qui que ce soit. Il restera en liberté surveillée, suivi en permanence par des policiers et photographié puis interrogé chaque fois qu'il adressait la parole à quelqu'un. Inscrit dans une école près du Norbulingka, il fut renvoyé dès que le directeur connut son passé politique. Refusant de subir plus longuement pareille oppression, Ganden Tashi choisit le chemin de l'exil le 14 octobre 1996 en compagnie de deux autres amis de détention libérés peu de temps auparavant. Après avoir rencontré le Dalaï Lama à Dharamsala, Ganden Tashi a choisi de suivre des études générales dans une école tibétaine où il reçoit gîte, nourriture et enseignement gratuitement grâce à la générosité du monastère dont dépend son école, mais il lui reste à payer ses vêtements, le matériel scolaire, une partie des frais médicaux et autres besoins secondaires de base.
Ganden Tashi garde de très sérieuses séquelles de son "accident". Chaque matin au réveil, il souffre de terribles migraines et son oeil droit est presque aveugle durant plusieurs heures. Ganden Tashi est à même d'apporter au public des informations crédibles et approfondies. D 970802
- 2 - Rigzin Choenyi
Rigzin Choenyi est née vers 1975 dans un petit village tibétain, Tchoutcheu, situé à 35 km de Lhassa. Se sentant très attirée par l'enseignement de Bouddha, elle choisit de rejoindre le monastère de Chungseb afin d'y mener une vie religieuse et y étudier.
En 1987 (ou 88 ?) les autorités chinoises donnent l'ordre de remplacer les cours de bouddhisme par des cours de communisme. Rigzin Choenyi, profondément choquée et peinée, découvre ainsi la situation politique de son pays et plus particulièrement l'oppression chinoise dans les monastères tibétains. En 1988 (ou 89?), fermement déterminée à défendre la liberté religieuse de son pays, elle se rend en compagnie d'une trentaine de nonnes et de moines à une manifestation pacifique dans les rues de Lhassa, revendiquant la liberté au Tibet. Elle revient saine et sauve à son couvent mais la direction l'expulse. Elle passe ensuite quelques mois auprès d'amis et de sa famille dans le Kongpo. Toujours douloureusement révoltée par l'oppression chinoise au Tibet qui la prive de ses études de textes bouddhiques, elle revient à Lhassa pour participer à une autre manifestation pacifique. Elle s'y fait arrêter en même temps que 6 autres nonnes, et est incarcérée provisoirement dans la prison de Gutsa où elle subit des interrogatoires sous la torture : suspendue au plafond par les poignets ligotés, battue avec des ceinturons, des crosses d'armes, des cordes et des matraques électriques, brûlée par des cigarettes, ... Après un simulacre de procès, elle écope de 7 années de détention et est envoyée à Drapchi. Là, en plus des conditions difficiles, elle continue à subir régulièrement la torture, surtout lorsqu'elle est surprise à prier ou à aider ses compagnes de cellule torturées. Le plus douloureux fut pour elle d'assister à la souffrance de ses camarades et plus particulièrement de voir mourir certaines d'entre elles suite à des mauvais traitements.En mars 1992, afin de célébrer le Nouvel An tibétain et de commémorer le soulèvement de Lhassa (1959) les détenus politiques de sa section décident de revêtir des habits civils pour protester. Tous les "manifestants" sont sévèrement châtiés, torturés...
Rigzin Choenyi est sauvagement battue. Les gardes lui brisent une jambe dont elle souffre toujours encore aujourd'hui (juillet 1997) et la fait boiter. Comme beaucoup d'autres prisonniers, elle est contrainte à des "dons" de sang à outrance, et fut hospitalisée durant un mois suite à l'un de ces "dons". Libérée en septembre 1995 après 6 ans de détention à Drapchi, et très attachée à ses études religieuses, elle choisit l'exil, ne pouvant rejoindre aucun monastère au Tibet.
Rigzin est une jeune femme très simple et plutôt timide. Son regard profond révèle le souvenir douloureux de ce à quoi elle a assisté dans les geôles chinoises. Son visage reflète une très grande peine à laquelle il est bien difficile de rester indifférent. Elle parle rarement d'elle, mais raconte volontiers les larmes aux yeux les souffrances de ses amies, mortes ous la torture.
D 970809
(autres exemples courant août)
- Reportage Radio Free Asia, juin 97
Radio Free Asia a diffusé en juin vers le Tibet un reportage sur l'action menée par l'association CSPT envers les prisonniers tibétains. Extraits. (Le reportage débute par la chanson "la Tibétaine" composée par Yves Duteil, qui évoque le cas de Ngawang Sangdrol actuellement incarcérée à Drapchi, et le reportage se fait sur fond de cette chanson). "Y. Duteil souhaite apporter son soutien et sa sympathie à Ngawang Sangdrol et à ses amies qui ont enregistré des chants en prison même. C'est pourquoi "la Tibétaine" est diffusée vers le Tibet ce soir"
Le reporter traduit ensuite les 2 premiers couplets en Tibétain, et poursuit : "Le Comité de Soutien au Peuple Tibétain (France) a fait imprimer 10 000 cartes postales avec la photo de Ngawang Sangdrol, et celles-ci ont été envoyées par des sympathisants au Président français Jacques Chirac avant son voyage à Pékin pour lui demander d'intervenir auprès des autorités chinoises en demandant la libération immédiate de prisonniers dont il communiquait la liste.
Interrogeant ensuite C. Beerens, vice-Président du CSPT présent à Dharamsala, celui-ci rappelle l'origine du CSPT en 1987 et explique son action envers les hommes politiques et les médias pour soutenir la cause du Tibet. Informant le public français, le CSPT a également obtenu le soutien de parlementaires français et collaboré à la constitution d'un groupe parlementaire de soutien au Tibet regroupant plus de 250 parlementaires. C. Beerens :"Je suis venu à Dharamsala pour aider les ex-détenus politiques. Le gouvernement tibétain en exil et des ONG tibétaines les aident déjà de leur mieux, mais nous pensons que cette aide doit être augmentée et rehaussée. Actuellement 120 villes françaises ont adopté un prisonnier politique. Leurs conseils municipaux écrivent pour demander la libération du prisonnier qu'ils soutiennent aux autorités concernées. La plupart de ces prisonniers sont détenus à la prison de Drapchi. Je souhaite dire aux Tibétains vivant au Tibet qu'ils ne sont pas seuls. Les Occidentaux et surtout les Français sont avec eux et les soutiennent. Ils doivent savoir qu'ils ne sont pas oubliés." Source : Radio Free Asia (Dharamsala)
N 970801
- USA: "Coordinateur Tibet" officiel
Le Sec. d'Etat américain Madeleine Albright va nommer un "coordinateur spécial" qui supervisera la politique américaine concernant le Tibet. "Nous allons avoir quelqu'un au département d'Etat qui s'assurera que la liberté religieuse des Tibétains est garantie et que leurs spécificités ethniques sont respectées", a indiqué un haut responsable de l'administration américaine ayant requis l'anonymat.
Le coordinateur, qui n'aura pas le rang d'ambassadeur, aura cependant un statut diplomatique lui permettant d'agir au nom des Etats-Unis. Source : AFP et New York Times 30 juillet 1997 N 970730
- Nouvelles attaques de Chen Kuiyuan
M. Chen Kuiyuan, secrétaire du Parti Communiste, s'est livré à de violentes attaques contre ceux qui "pour différents motifs", attaquent "la construction d'une civilisation spirituelle et d'une éducation patriotique dans les monastères". Il s'en est pris "aux forces hostiles à l'intérieur" ainsi qu'aux étrangers, accusés de soutenir le Dalaï Lama. Ses propos ont été intégralement reproduits dans le "Quotidien du Tibet", confirmant ainsi les rumeurs selon lesquelles sa politique de rééducation forcée dans les monastères aurait entraîné certaines critiques au sein même du Parti. Toutefois, il ne semble pas que les opposants aient obtenu gain de cause puisque Chen Kuiyuan a pu déclarer que les mesures qu'il avait prises constituaient une composante fondamentale de la "ligne du Parti", mettant ainsi hors la loi toute éventuelle critique. Il s'est également opposé à toute acceptation de "caractéristiques spéciales pour le Tibet", pouvant motiver une politique plus flexible telle qu'elle avait été préconisée par les responsables modérés, au début des années 1980, allant même jusqu'à nier l'existence d'une prétendue "culture tibétaine" qui ne serait qu'une excuse pour provoquer un conflit ethnique et "séparer la nationalité (minorité) tibétaine de la mère-patrie". Selon la rhétorique désormais classique, il a réaffirmé que rien ni personne ne serait autorisé à séparer le Tibet de la mère-patrie, ni d'ailleurs à demeurer à la traîne des réformes économiques qui ont lieu en Chine.
Tout en confirmant l'existence de critiques, ces déclarations laissent à penser qu'aucune atténuation de la répression dans les monastères n'est envisagée, ni aucune limitation de l'afflux de nouveaux colons qui viennent "mettre en valeur" les ressources du Tibet, dans le cadre de la politique économique fixée par Pékin.
Source : TIN 28 juillet 97
N 970729
- Parution d'un CD de Lama Karta
Le Lama Karta vient d'enregistrer un CD consacré au rituel de Tcheud, pratique fondée sur la contemplation de la vacuité, l'amour et la compassion.
Le livret contient un chapitre sur le chant sacré tibétain, et la biographie de la grande yogini Machik Labdreun, codificatrice du rituel de Tcheud.
Disponible en France à Milan Musique, 165 Bd de Valmy 92706 Colombes. Tél. : 01 47 86 36 19
(Voir également le concert avec Lama Karta à Huy, en Belgique, le 14 sept. en rubrique "3 Conférences...")
N 970727
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