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Nouvelles du Tibet
Informations parues dans Tibet Info du 1er au 31 décembre 2002
9. Le dissident chinois libéré favorable à des négociations avec le Dalai Lama (31/12)
8. Le PE demande que la condamnation à mort de deux Tibétains soit commuée (20/12)
7. Boycott ? (16/12)
6. Trulku Tenzin Delek et Lobsang Dhondup font appel (13/12)
5. Le point sur la Campagne pour Tenzin Delek Rinpoche (12/12)
4. Tenzin Delek : déclaration de Wang Lixiong (11/12)
3. La campagne s'amplifie en faveur des deux religieux tibétains condamnés à mort. (08/12)
2. ACTION URGENTE : ne laissons pas exécuter deux Tibétains (05/12)
1. "Réflexions sur le Tibet" dans Courrier international (02/12)
Le dissident chinois libéré favorable à des négociations avec le Dalai LamaLe militant des droits de l’homme Xu Wenli, arrivé aux Etats-Unis le 23 décembre dernier après sa libération surprise des geôles chinoises, avait appelé par le passé le gouvernement de Pékin à reconnaître le rôle du Dalaï Lama et à entamer des pourparlers avec lui. "Cessez toute attaque personnelle contre le Dalaï Lama. Cessez d’ignorer encore et encore ses appels bien intentionnés à des négociations pacifiques", écrivait Xu en février 1998 dans un appel au gouvernement chinois. Xu demandait aussi aux autorités de son pays de respecter la liberté religieuse des Tibétains, de leur permettre de faire du Tibet une zone dénucléarisée, de protéger son environnement et de rechercher l’approbation des Tibétains pour tout projet de développement ou d’exploitation des ressources naturelles, selon une depêche de l’agence Associated Press basée sur cet appel faxé aux médias internationaux. Le dissident chinois avait réitéré cet appel dans un entretien publié le 19 novembre 1998 par le quotidien américain Christian Science Monitor. "Le peuple tibétain devrait se voir accorder une très large automonie religieuse, culturelle et sociale", estimait-il alors, précisant que les nouvelles technologies permettaient désormais à "un nombre toujours plus grand de Chinois d’avoir accès à des informations exactes sur les problèmes du Tibet". Xu Wenli a été libéré pour raisons médicales alors qu’il purgeait depuis 1998 une peine de 13 ans après avoir participé à la fondation du Parti démocrate chinois. Source : ICT, 26 déc. 2002Ajouté le mardi 31 décembre 2002 par Tibet info. Haut de la page
Le PE demande que la condamnation à mort de deux Tibétains soit commuéeLe Parlement européen a appelé le 19 décembre les autorités chinoises à "commuer immédiatement" les peines de mort prononcées contre Trulku Tenzin Delek et Lobsang Dhondup début décembre. (Voir ci-après) Considérant "qu'aucune preuve n'a été apportée de la culpabilité" des deux hommes, les eurodéputés ont demandé une "révision immédiate du procès", soulignant qu'il s'agit "des premiers cas depuis des années de condamnation à mort de Tibétains sur des allégations de délit politique". D'autre part, les députés européens ont demandé à l'Union européenne de "lier son aide financière aux progrès réalisés dans la situation des droits de l'Homme de la minorité ethnique tibétaine en Chine". Source : AFP 19 déc. 02Ajouté le vendredi 20 décembre 2002 par Tibet info. Haut de la page
Boycott ?Boycottez tous les produits "made in China" ! C'est le mot d'ordre lancé par des associations nord-américaines, relayé un peu partout à travers le monde. S'il est parfois difficile d'identifier clairement de tels objets, souvent enfouis à l'intérieur d'un ordinateur ou déguisés en "made in Hong-Kong", voire en "made in Korea", on peut exiger de connaître l'origine précise d'une peluche, d'une poupée Barbie ou d'une paire de baskets. On sait que ces produits sont souvent fabriqués en Chine dans des conditions inadmissibles. S'en détourner est un geste éthique qui, mis en perspective avec la colonisation du Tibet, les persécutions religieuses et anti-démocratiques, prend tout son sens politique. Faut-il parler d'efficacité ? La France n'est pas une terre d'élection pour ce genre de campagne, difficile à faire relayer dans les médias, et souvent considérée comme une publicité négative non autorisée. Cela reste néanmoins un geste de conscience à généraliser et à expliquer autour de soi, non comme une sanction à l'égard du peuple chinois, mais de ses dirigeants et de leurs pratiques contraires à toute éthique politique. C'est d'ailleurs dans cette compréhension que le Premier ministre tibétain Samdhong Rinpoché a apporté l'appui de son gouvernement à cette campagne. Source : Lettre du Tibet n° 65, Déc. 02Ajouté le lundi 16 décembre 2002 par Tibet info. Haut de la page
Trulku Tenzin Delek et Lobsang Dhondup font appel Les deux Tibétains condamnés à mort pour attentat début décembre dans la province du Sichuan ont fait appel de leur sentence. Trulku Tenzin Delek et Lobsang Dhondup "ont tous deux fait appel. Le tribunal supérieur du Sichuan examine maintenant leur appel. Je ne sais pas quand il prendra une décision", a déclaré un responsable de la section criminelle du tribunal intermédiaire de la préfecture autonome de Ganze, qui avait prononcé les sentences de mort en première instance le 2 décembre. Les deux hommes ont été condamnés à mort sous le motif douteux d'avoir provoqué une explosion dans un centre commercial de Chengdu, la capitale du Sichuan, le 3 avril dernier, qui avait fait un mort et un blessé, ainsi que deux autres explosions dans la région de Ganze. Ils avaient jusqu'au 12 décembre pour faire appel. Trulku Tenzin Delek a été condamné à mort avec un sursis à exécution de deux ans, une peine souvent commuée en prison à vie. La condamnation des deux Tibétains a été dénoncée par des organisations de défense des droits de l'Homme comme Amnesty International et le gouvernement tibétain en exil à Dharamsala, dans le nord de l'Inde, ainsi que de nombreuses associations à travers le monde. Voir appel ci-après. Un groupe de 24 personnalités chinoises a également adressé une pétition en faveur des deux condamnés à l'Assemblée nationale populaire, à la Cour suprême de Chine et au tribunal supérieur du Sichuan. "Avant le procès, la préfecture de Ganze a organisé un mouvement pour 'révéler les agissements de la clique criminelle de Trulku Tenzin Delek', ce qui laisse entendre que la culpabilité a été établie avant le procès", selon le texte de cette pétition reçue le 13 décembre. Les signataires dénonçent aussi "l'opacité du processus judiciaire, l'impossibilité pour le public de savoir comment les personnes concernées se sont elles-mêmes défendues, l'impossiblité d'avoir accès au dossier et de mener une enquête indépendante". En Chine, les avocats se contentent souvent de demander la clémence du tribunal pour leurs clients sans contester les chefs d'accusation dont ils font l'objet. Les signataires, dont 23 Hans, l'ethnie majoritaire en Chine et un membre de la minorité Tujia, sont peintre, avocat, entrepreneur, écrivain, médecin, étudiant ou enseignant. Se trouve également parmi eux l'intellectuel dissident Liu Xiaobo. Source : AFP / Tibet Info 13 déc 02Ajouté le vendredi 13 décembre 2002 par Tibet info. Haut de la page
Le point sur la Campagne pour Tenzin Delek RinpocheNous atteignons aujourd'hui les 500 messages envoyés (rien que pour les messages comptabilisés par Tibet Info). Merci à toutes celles et tous ceux qui ont répondu, aux associations qui ont relayé cette action commune. Notre rapidité de réaction, en France et ailleurs, a eu des retombées très positives. La Présidence (danoise) de la Communauté européenne est intervenue auprès du gouvernement chinois et le Quai d'Orsay nous a confirmé que le message avait été entendu dès la semaine dernière. Thomas Mann a réuni l'intergroupe Tibet au parlement européen, qui a l'intention d'agir (avec une possible résolution) au Parlement Européen. L'action continue et se développe et il faut rester vigilant car le délai d'appel pour Lobsang Dhondup expire aujourd'hui.Ajouté le jeudi 12 décembre 2002 par Tibet info. Haut de la page
Tenzin Delek : déclaration de Wang Lixiong (*)"J'ai visité la préfecture autonome tibétaine de Ganze à de nombreuses reprises et je connais depuis longtemps Ahan Zhaxi (**). J'ai pu personnellement me rendre compte de l'énorme prestige dont il jouit auprès de la population du sud de Ganze. Ahan se déplaçait dans des zones rurales pour donner des enseignements spirituels. Il était engagé dans de nombreuses actions philanthropiques, notamment pour l'ouverture d'écoles pour les orphelins, pour l'aide aux personnes âgées sans soutien de famille, pour la construction de routes et de ponts, pour la protection de l'environnement et dans des campagnes contre le tabac, l'alcool, le jeu, la violence, etc. Tous ceux qui ont abandonné un de ces vices après avoir suivi son enseignement le considèrent comme un père qui leur a offert une nouvelle vie. J'ai été profondément impressionné par le mode de vie spartiate de Ahan, lorsque je lui ai rendu visite dans le passé. Il ne conservait pour lui-même qu'une très petite partie des offrandes reçues de la part de ses fidèles. Naturellement, lorsque j'ai appris qu'il était accusé d'avoir commandité les attentats à la bombe, je n'ai pas pu le croire, encore moins ceux qui le vénèrent. Comme il était toujours en mauvais termes avec les autorités locales et le bureau de la sécurité publique, Ahan avait du fuir à deux reprises pour se cacher chez des Tibétains. Pour le défendre, les gens ont lancé une pétition qui a recueilli des dizaines de milliers de signatures et d'empreintes digitales. Une délégation de pétitionnaires s'est rendue à Pékin pour demander au gouvernement central de protéger Ahan. En conséquence, les autorités locales n'ont pu mettre la main sur lui. Aujourd'hui, l'attentat à la bombe leur fournit le prétexte qu'ils attendaient depuis si longtemps, l'occasion de le punir. L'énorme majorité de la population locale est cynique : ne s'agit-il pas d'une machination contre un innocent ? D'une part, les autorités sont maintenant en position d'humilier Ahan. D'autre part, le bureau local de la sécurité publique est à même de faire valoir le résultat de son enquête dans une affaire restée longtemps non résolue. C'est ce qui s'appelle faire d'une pierre deux coups. Que Ahan ait confessé le crime n'est pas pas difficile à comprendre pour quiconque possède un minimum de compréhension du fonctionnement du pouvoir communiste, pour qui il est facile d'extorquer des aveux par la torture mentale et physique. L'histoire du parti communiste chinois est remplie d'innombrables cas d'innocents jugés coupables. Comment pouvez-vous convaincre qui que ce soit que ce n'est pas le cas ici ? Je ne peux pas affirmer avec une certitude absolue que Ahan a été condamné à tort. Bien que je l'aie rencontré par le passé, "on ne peut connaître que l'apparence physique, pas l'esprit". Ceci dit, je suis fermement convaincu qu'il s'agit d'une manipulation. Je crois que Ahan devrait avoir le droit de se défendre lui-même en public. En outre, les gens devraient avoir le droit de discuter, de remettre en question, d'enquêter sur cette affaire. Parlant au nom de ses supérieurs, le responsable de la commune de Nyagchu a menacé la population de la façon suivante: "quiconque s'exprime en faveur de Ahan sera traité comme s'il était aussi coupable que Ahan lui-même". Dans ces conditions, même si Ahan est réellement coupable, ces milliers de personnes ne croiront jamais le jugement. Plus encore, cet incident entrera dans l'histoire de l'oppression des Tibétains par le gouvernement chinois". Wang Lixiong
(*) Wang Lixion travaille en Chine comme chercheur étudiant le Tibet. Ce texte a été écrit depuis la Chine, et publié le 5 décembre sur www.hjclub.com. Traduit et diffusé par le Département de l'information et des Relations internationales. Dharamsala, le 6 décembre 2002 (**) "Ahan Zhaxi" est la transcription en pinyin de "Ngawang Tashi", qui est le nom laïc de Tulkou Tenzin Delek, également nommé parfois Aten Phuntsok.Ajouté le mercredi 11 décembre 2002 par Tibet info. Haut de la page
La campagne s'amplifie en faveur des deux religieux tibétains condamnés à mort.Les réactions se multiplient sur la condamnation à mort des deux religieux tibétains le 3 décembre par un tribunal chinois à l'issue d'une parodie de procés. Le Professeur Samdhong Rinpoché, Premier ministre du gouvernement tibétain en exil, et son gouvernement ont ainsi appelé tous les Tibétains, les amis du Tibet et les gouvernements démocratiques à intervenir auprès du gouvernement chinois pour qu'il suspende l'exécution de cette sentence et organise un procès équitable. Dès l'annonce de la sentence, le TCHRD (Tibetan Center for Human Rights and Democracy, Dharamsala) avait fait connaître son indignation, tout comme les principaux mouvements politiques tibétains, le Tibetan Youth Congress, le mouvement des femmes tibétaines (Tibetan Women Association), et GuChuSum. Le 7 décembre, Amnesty international et Human Rights in China ont publié chacun des communiqués exprimant leur réprobation et leurs inquiétudes que des tortures aient été infligées aux condamnés. Les deux organisations réclament également la tenue d'un procès juste et équitable. L'une des réactions les plus significatives est celle de l'intellectuel chinois indépendant Wang Lixiong qui, de Chine où il réside, avait exprimé son avis dès l'arrestation de Delek Rinpoché en avril de cette année. Nous en publions quelques extraits ci-dessus. En France, à l'initiative du CSPT, relayé par le Réseau français des associations de soutien au Tibet, plusieurs centaines de messages ont d'ores et déjà été adressées au Premier ministre français, réclamant son intervention, ainsi qu'à l'ambassadeur de Chine à Paris. Voir le texte de l'appel ci-dessous.Ajouté le dimanche 8 décembre 2002 par Tibet info. Haut de la page
Action urgente : ne laissons pas exécuter deux Tibétains injustement condamnésDeux religieux tibétains, Trulku Tenzin Delek et Lobsang Dhondup sont en danger de mort. Ils ont été condamnés le 3 décembre à la peine capitale par un tribunal de Karze, une "préfecture autonome tibétaine" rattachée à la province chinoise du Sichuan. Arrêtés le 7 avril 2002 à la suite d'explosions ayant eu lieu le 3 avril dans la ville de Chengdu, Sichuan), ils ont été gardés au secret pendant 8 mois, n'ont pas eu le droit de préparer leur défense ni d'obtenir un procès équitable. Ils ont toujours nié toute culpabilité des chefs d'accusation qui leur étaient reprochés, à savoir "complicité d'attentat", "détention d'armes" et "menées séparatistes". Au cours de l'audience, Trulku Tenzin Delek, un enseignant religieux hautement respecté de la région de Lithang, a été baillonné brutalement par les gardes alors qu'il dénonçait les conditions du procés et affirmait sa fidélité au Dalaï Lama. Faute d'obtenir l'adhésion des Tibétains et de l'opinion mondiale à la politique de colonisation qu'elle mène au Tibet, la Chine s'en prend aux dirigeants religieux qu'elle tente de faire passer pour des "terroristes". Un amendement à la loi criminelle chinoise, passé en décembre 2001, permet en effet de condamner à mort les membres supposés "d'organisations terroristes", dont il n'est donné aucune définition et qui incluent toutes les formes d'activités politiques, même non-violentes. Cette décision inique, immédiatement exécutoire pour l'un des condamnés, intervient au moment où la Chine cherche à donner une image d'elle-même plus libérale.
Nous vous demandons d'envoyer ce message aux deux adresses ci-après et de faire connaître cette action : 1. aux autorités chinoises afin qu'elles suspendent immédiatement l'exécution de cette décision Ecrire à l'ambassade de Chine : xinwen@clubobs.com
2. au gouvernement français, par la voix du ministre des Affaires Etrangères, afin qu'il appuie et convoie cette demande au rapporteur spécial des Nations-Unies sur les exécutions extra-judiciaires, sommaires ou arbitraires pour que ce dernier intervienne en faveur des deux condamnés. Ecrire au Premier ministre : Premier-Ministre@premier-ministre.gouv.fr
NB svp mettre csptf@francenet.fr en copie de votre message.
Vous pouvez également faire suivre ce message par voie postale ou fax :
Monsieur le Premier Ministre Hôtel Matignon 57 rue de Varenne 75700 Paris Tél: +33 (0)1 42 75 80 00 www.premier-ministre.gouv.fr (puis cliquer sur "Ecrire au Premier ministre")
Ambassade de Chine 11 Avenue George V 75008 Paris Fax: +33 (0)1 47 20 24 22
Cette action a été lancée le 5 décembre par le CSPT 174 Bd E. Decros 93260 Les Lilas (csptf@francenet.fr)
Consultez également régulièrement cette page pour suivre l'évolution de cette action et son dénouement éventuel. Merci !Ajouté le jeudi 5 décembre 2002 par Tibet info. Haut de la page
"Réflexions sur le Tibet" dans Courrier internationalL'hebdomadaire Courrier International a publié dans sa parution du 21-27 nov. l'article de Wang Lixong "Réflexions sur le Tibet" dont nous recommandions la lecture dans la Lettre du Tibet en septembre dernier dans sa version originale parue dans la New Left Review. La réponse extrêmement intéressante de l'historien tibétain Tséring Shakya est publiée dans le numéro du 28 nov. Une lecture indispensable pour ceux qui veulent approfondir leur connaissance de l'histoire contemporaine du Tibet et des relations sino-tibétaines.Ajouté le lundi 2 décembre 2002 par Tibet info. Haut de la page
La reproduction des textes ci-contre est autorisée et encouragée sous la condition exprès de mentionner : « Source : 36 15 Tibet Info » + les autres sources mentionnées dans chaque article, ainsi que la date. Exemple "Source : 36 15 Tibet Info / AFP, 15 jan 98". Merci de respecter ces différents copyrights.
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