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Nouvelles du Tibet
Informations parues dans Tibet Info du 1er au 15 mai 1999
- Trois enchaînés pour le Panchen Lama
Trois militants français, membres d'organisations de défense du peuple tibétain, se sont enchaînés le 24 avril matin pendant une heure aux fenêtres de l'ambassade de Chine, 11 avenue Georges V à Paris.
Les trois militants, membres du Comité de soutien au peuple tibétain et de l'association France-Tibet, ont été interpellés par la police au bout d'une heure et conduits au commissariat du 8e arrondissement pour vérification d'identité.
Brandissant des drapeaux tibétains, ils entendaient par cette action "rappeler que le dimanche 25 avril, le petit Panchen Lama Ghendun Choekyi Nyima, considéré comme 'le plus jeune prisonnier politique du monde', enlevé par les Chinois à l'âge de six ans, en 1995, aura 10 ans".
Le jeune Gendhun avait été reconnu par le Dalaï Lama comme successeur du Xe Panchen Lama et second dignitaire du bouddhisme tibétain. On ignore tout de sa situation actuelle.
Source : AFP 24 avr 99
N 990509
- Le Dalaï Lama contre les séparatistes
Le Dalaï Lama s'est déclaré prêt à "user de son autorité morale sur le peuple tibétain pour qu'il renonce définitivement aux velléités séparatistes" vis-à-vis de la Chine à condition que Pékin lui accorde "une véritable autonomie", dans une interview publiée le 6 mai par le journal La Libre Belgique.
Le chef spirituel du Tibet et prix Nobel de la paix a accordé cette interview alors qu'il se trouve en Belgique pour une visite de quelques jours, au cours de laquelle il a eu une entrevue avec le Premier ministre belge Jean-Luc Dehaene.
Pour le Dalaï Lama, une véritable autonomie serait "la meilleure garantie de préserver la culture tibétaine".
Le prix Nobel de la paix a indiqué qu'il n'avait actuellement "plus aucun contact" avec Pékin alors que l'atmosphère était "plus détendue" jusqu'à l'été dernier. Il estime que c'est la conséquence d'un "durcissement général" du régime chinois dans lequel "les radicaux ont repris le dessus et les dirigeants plus ouverts sont critiqués".
La politique chinoise au Tibet est donc en ce moment "dominée par la peur" et consiste à "empêcher tout changement". Ceci provoque, selon le Dalaï Lama, un accroissement de la frustration de la population tibétaine qui s'est traduit par une série d'attentats à la bombe. Cette politique de Pékin, selon lui, "va tout à fait à l'encontre de la stabilité et de l'unité qui sont pourtant les objectifs prioritaires des autorités chinoises. Tôt ou tard, celles-ci s'en rendront compte", a-t-il poursuivi. Le Dalaï Lama se montre toutefois "optimiste à long terme parce que la prise de conscience grandit parmi la population chinoise, comme ne cesse de grandir le soutien du monde extérieur (au Tibet)". Il se dit donc "sûr" de pouvoir un jour retourner au Tibet. Source : AFP 6 mai 99
N 990509
- Dalaï Lama et Tony Blair
Le Premier ministre britannique Tony Blair a accepté de rencontrer le Dalaï Lama en sa qualité de chef "religieux" lors de son séjour d'une semaine à Londres, entamé le 7 mai. Il s'agira de la première rencontre à ce niveau pour le Dalaï Lama depuis l'arrivée des travaillistes au pouvoir au Royaume-Uni en 1997. Le chef spirituel des Tibétains s'entretiendra également à cette occasion avec le secrétaire au Foreign Office Robin Cook.
Le Dalaï Lama sera reçu uniquement en sa qualité "religieuse"; Londres espérant ainsi apaiser le courroux des autorités chinoises, juste avant une visite du président chinois Jiang Zemin en Grande-Bretagne qui constituera un nouveau signe de la normalisation des relations entre les deux pays depuis la rétrocession de Hong Kong à Pékin.
A en croire la presse britannique, l'épouse du chef du gouvernement britannique, Cherie Blair, est une admiratrice de longue date du prix Nobel de la Paix 1989, et était impatiente de lui parler. Le Premier ministre a toutefois été critiqué par l'association Free Tibet Campaign, à Londres, pour ne pas avoir eu le courage de recevoir officiellement le Dalaï Lama pour des entretiens sur l'avenir politique du Tibet.
Le chef spirituel des Tibétains est arrivé le 6 mai à Londres pour une visite qui durera jusqu'au 13 mai, et sera essentiellement consacrée à la promotion de son dernier livre "Ethique pour un nouveau millénaire". Il doit également animer au cours du week-end un séminaire sur les écrits bouddhistes ainsi que des conférences, dont les recettes seront reversées aux réfugiés tibétains en exil. Il doit être reçu le 11 mai au palais de Westminster, siège du parlement britannique. Dans une interview publiée le 7 mai par le quotidien britannique Daily Telegraph il se dit persuadé du soutien grandissant dans le monde à la cause tibétaine.
"Le gouvernement chinois refuse peut-être de discuter. Mais le peuple chinois, les intellectuels et les écrivains commencent à nous soutenir. Tout ce que nous demandons, c'est l'autonomie", dit-il.
"A moins qu'ils (les autorités chinoises) exterminent toute la population (tibétaine), ils n'élimineront pas la résistance", ajoute-t-il, en mettant en garde contre le risque d'émergence d'un mouvement tibétain "plus violent" après sa mort.
Source : AFP 7 mai 99
N 990509
- Tony Blair-Dalaï Lama : discrétion
Le Premier ministre britannique Tony Blair a fait le 10 mai le choix d'une absolue discrétion pour recevoir à Downing street le Dalaï Lama, dans l'espoir de ne pas aggraver le courroux des autorités chinoises après le bombardement par l'OTAN de l'ambassade de Chine à Belgrade.
Le 7 mai, l'entourage du Premier ministre avait publiquement indiqué que le Dalaï Lama - à Londres pour la semaine - serait reçu en sa qualité de "chef religieux", indiquant que l'entretien était maintenu, en dépit de la brusque tension des relations avec la Chine. Mais il s'est refusé à toute précision sur la date de l'entretien, qui, selon des sources informées, était prévu le même jour. "C'est une visite privée" a-t-il affirmé. Aucun photographe ne devait être convié à immortaliser la poignée de mains. Et Downing street a prévenu qu'il ne ferait pas, contrairement aux usages, le moindre commentaire après l'entretien, le premier à ce niveau depuis l'arrivée des travaillistes au pouvoir.
Le gouvernement britannique avait dû conseiller lundi à ses ressortissants d'éviter de se rendre en Chine, après les manifestations de colère contre les ambassades des Etats-Unis et de Grande- Bretagne.
Source : AFP 10 mai 99
N 990510
- Dalaï Lama : retrait dès l'autonomie
Le Dalaï-Lama a renouvelé le 11 mai à Londres son intention de "se retirer" de la vie publique, "dès que le Tibet aura obtenu son autonomie".
"Je transmettrai alors tous mes pouvoirs à un gouvernement local, qui doit être élu", a dit le Dalaï-Lama, lors d'une conférence de presse.
Il a répété qu'il ne "demande pas l'indépendance du Tibet, mais une véritable autonomie, qui serait, je pense, d'un bénéfice mutuel" pour la Chine et les Tibétains.
Cette autonomie nous permettrait de "préserver notre spiritualité, notre culture historique et de mieux préserver l'environnement".
Le Dalaï Lama a affirmé que sa rencontre le 10 mai avec Tony Blair avait été très "joviale". Il a indiqué lui avoir expliqué sa position sur le Tibet et lui avoir demandé de soulever cette question à l'occasion de ses rencontres avec les dirigeants chinois. C'était la première fois que Tony Blair rencontrait le Dalaï Lama. "Il a manifesté une véritable sympathie" pour les problèmes du Tibet et "a approuvé mes efforts pour promouvoir l'harmonie religieuse", a-t-il dit.
Revenant à ses relations avec la Chine, le Dalaï Lama a regretté "l'arrêt total des contacts avec la Chine, même informels, depuis l'été dernier". "Que la Chine l'admette ou non, il y a un problème et il serait sage de chercher une solution", a-t-il dit, affirmant ne pas "savoir sur quoi se fonde sa méfiance".
"Il y a un nombre grandissant de Chinois qui reconnaissent l'importance de la religion et de la spiritualité", a-t-il ajouté. Et les quelques mouvements de violence de la communauté tibétaine à l'intérieur du Tibet sont "le signe d'une frustration".
"Il est également dans l'intérêt de la Chine de trouver une solution", a ajouté le chef du bouddhisme tibétain.
Source : AFP 11 mai 99
N 990511
- 59 Tibétains arrêtés au Népal
Selon les journaux et la police népalaise, au moins 59 Tibétains ont été arrêtés début mai lors de leur arrivée sur le territoire népalais. Ils venaient du Tibet par le passage de Simikot, à 400 km environ au nord-ouest de Kathmandou.
Selon le quotidien népalais Prabhatkalin Janasatta "lorsque le temps le permet et que le passage est ouvert, ce sont environ 150 réfugiés tibétains qui arrivent chaque jour au Népal" dans le but de gagner Dharamsala, en Inde, où siègent le gouvernement tibétain en exil et le Dalaï Lama. Source : AFP 13 mai 99
N 990513
- Dalaï Lama en Italie
Le Dalaï Lama a pris un bain de foule le 15 mai sur la place Signoria en plein coeur de Florence (Toscane) où il participe depuis quelques jours à une méditation rassemblant chrétiens et boudhistes.
Le chef spirituel du Tibet et prix Nobel de la paix a été fait citoyen honoraire de Florence au Palazzo Vecchio, siège de la municipalité, et a profité de l'occasion pour saluer la foule.
Source : AFP 15 mai 99
N 990516
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