Nouvelles du Tibet

Informations parues dans Tibet Info du 1er au 30 septembre 2001

10 Décès de Namgyal Tashi (29/09)
09 Des conditions immorales (26/09)
08 Pour préserver la paix dans le monde et en nous (21/09)
07 Un intellectuel tibétain muté à Pékin (19/09)
06 Ecroulement d'un monastère au Tibet (18/09)
05 Visite en Croatie du Dalaï Lama (17/09)
04 Attentats aux USA : lettre du Dalaï Lama à G. Bush (13/09)
03 Dalaï Lama : visa refusé à Moscou (05/09)
02 De l'aide, pas du protocole ! (04/09)
01 Parution : "La prisonnière de Lhassa" (02/09)

Décès de Namgyal Tashi

Namgyal Tashi, ancien prisonnier politique et père de Ngawang Sangdrol, est décédé le jeudi 20 septembre, à son domicile à Lhassa, à l'âge de 66 ans. Ses funérailles ont eu lieu le 25 septembre au matin. Il a passé une part importante de sa vie en prison et dans les camps de travail.
Sa fille Ngawang Sangdrol est condamnée à 21 ans de prison, peine la plus lourde pour une prisonnière politique au Tibet.
Namgyal Tashi est né en 1935 à Chideshol, Comté de Gongkar. Il se maria à Jampa Choezom en 1957 et eut 8 enfants. L'aîné mourut durant la Révolution Culturelle.
Namgyal Tashi prit part au soulèvement de Lhassa en 1959. Pendant la période de libéralisation, durant la première moitié des années 80, la situation de la famille s'améliora grâce à son travail dans le secteur du bâtiment.
A cette époque, les autorités offraient des compensations à ceux dont la propriété avait été confisquée, mais jamais Namgyal Tashi ne voulut signer une lettre où il aurait exprimé son soutien à la Chine.
A la fin des années 80 et au début des années 90, Namgyal Tashi s'impliqua dans des activités indépendantistes. Détenu en juin 1991, il fut condamné à 8 ans de prison. Peu de temps après, sa femme Jampa Choezom décéda à l'âge de 52 ans.
Sa fille Ngawang Sangdrol fut emprisonnée pour la première fois en 1990 à l'âge de 13 ans. Par trois fois depuis, sa peine a été prolongée.
Elle devrait être libérée en 2013. Pendant leur emprisonnement, le père et la fille pouvaient se rendre visite régulièrement.
En juin 1999, lorsque Namgyal Tashi fut libéré et que les droits de visite aux prisonniers politiques furent rétablis, il a pu rendre visite à sa fille régulièrement y compris durant les mois qui ont précédé sa mort.
La biographie complète de ce chef de famille exemplaire figure dans le livre consacrée à Ngawang Sangdrol, "La prisonnière de Lhassa" que Philippe Broussard, journaliste au Monde, et Danielle Laeng, représentante de Tibet Info et du CSPT à Dharamsala, viennent de publier aux éditions Stock.
Source : TIN, 26 sept. 01
NB Cette information sera prochainement relue et complétée par D. Laeng.

Ajouté le samedi 29 septembre 2001 par Tibet info.

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Des conditions immorales

La Chine demande aux USA de les aider à combattre le "séparatisme" au Tibet en échange d'une aide anti-terroriste.
Reinhold Messner, Député Vert autrichien et Vice-Président du Groupe inter parlementaire Tibet au Parlement européen, a critiqué la déclaration chinoise faite le 18 septembre indiquant les conditions exigées par la Chine pour soutenir la lutte américaine contre le terrorisme.
Ces conditions impliqueraient que les USA doivent aider la Chine à supprimer les activités "séparatistes" au Tibet, à Taiwan et au Xinjiang (Turkestan oriental) en échange d'un soutien dans la campagne anti-terroriste.
 "Punir le peuple tibétain en un tel moment envoie un message terrible au reste du monde. Les Tibétains n'ont jamais eu recours au terrorisme dans leur longue lutte non violente pour une autonomie réelle, suivant en cela les principes de paix de Sa Sainteté le Dalaï Lama.
Les conditions chinoises immorales, consistant à troquer le soutien politique et moral pour le Dalaï Lama en échange d'un soutien chinois à l'Amérique dans sa lutte anti-terroriste sont inacceptables.
Elles causeraient un tort irréparable aux Tibétains qui ont, depuis le début de l'occupation chinoise, suivi la voie de la lutte non violente soutenue internationalement. La priorité du monde maintenant devrait être de combattre le terrorisme et non de supprimer les demandes justifiées des peuples opprimés."
Source : communiqué de presse, Bruxelles, 19 sept. 01

Ajouté le mercredi 26 septembre 2001 par Tibet info.

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Pour préserver la paix dans le monde et en nous

S'appuyant sur une expérience d'une quinzaine d'années de soutien à la lutte non violente du peuple tibétain, Tibet Info et le CSPT souhaitent partager leur réflexion avec vous afin de mettre à votre disposition quelques textes de référence.
Un dossier vient d'être mis en ligne , comportant :
1. les réactions de Sa Sainteté le Dalaï Lama et des grandes organisations pro-tibétaines ITSN et ICT
2. La réponse d'un bouddhiste à la situation actuelle
3. Des textes de réflexion :
- "Comment pratiquer la non violence",
- "Etre la paix", et
- "La résistance Tibétaine et la non violence"
4. Comment participer à l'Appel Inter religieux (en anglais)

Nous vous invitons à faire connaître autour de vous ces documents et à insister dans vos actions sur l'exemplarité de la lutte non violente des Tibétains, qui prend un sens tout particulier dans la période actuelle.
Il serait paradoxal et choquant en effet que les défenseurs les plus résolus de la résistance à la haine et à la violence exprimés au Tibet par l'occupation et la colonisation chinoise soient victimes des calculs politiques de la Chine.
Ce pays, en effet, maintient un double langage, soutenant en apparence la lutte contrer le terrorisme mais l'encourageant par certaines de ses attitudes sur le terrain (soutien et ventes d'armes aux "états voyous" un peu partout dans le monde : Pakistan, Corée du Nord, Birmanie.
Par ailleurs, la Chine, par son refus de la démocratie et de la négociation avec le Dalaï Lama, crée les conditions d'une violence qui, pour le moment, a su être évitée grâce à l'attitude pacifique des dirigeants tibétains.
Pour cela, voir le dossier en ligne

Ajouté le vendredi 21 septembre 2001 par Tibet info.

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Un intellectuel tibétain muté à Pékin

Un haut responsable du parti communiste chinois au Tibet, Tenzin, a été transféré à Pékin où il occupera des fonctions à l'Association des écrivains de Chine, sans responsabilité politique.
Tenzin, qui était en poste depuis 1985, a été convoqué au mois d'août dans la capitale chinoise où sa mutation lui a été signifiée. Au Tibet, la cérémonie organisée pour son départ de Lhassa a été "d'une simplicité et d'une froideur inhabituelles", a déclaré le Tibet Information network (TIN), basé à Londres.
Tenzin est considéré comme l'un des intellectuels tibétains communistes les plus cultivés. Selon le TIN, il s'était fait remarquer par ses déclarations sur l'importance de la culture et de la langue tibétaines dans le processus de modernisation de la Chine.
Il avait notamment déclaré que la prostitution et les jeux d'argent étaient des conséquences inacceptables du développement économique, lequel profite surtout aux Chinois de souche installés dans la "région autonome" du Tibet, selon l'appellation officielle.
Tenzin était notamment en poste au Tibet entre 1992 et 2000, alors que Chen Kuiyuan, un partisan de la ligne dure, était secrétaire du parti communiste chinois de la "région autonome".
Source : T.I.N., AFP, 14 sept. 01

Ajouté le mercredi 19 septembre 2001 par Tibet info.

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Ecroulement d'un monastère au Tibet

Treize Tibétains, dont trois moines, qui rénovaient un monastère dans une région à majorité tibétaine de la province du Sichuan (sud-ouest) ont péri lors de l'effondrement de sa grande salle de réunion.
Le monastère de Gardze, vieux de 300 ans, avait été endommagé durant la Révolution culturelle (1966-76).
Les travaux de rénovation en cours avaient été entrepris par les villageois de la région, sans expertise technique, et devant compter uniquement sur leurs propres moyens, selon des informations fournies par le Tibet Information network (T.I.N.).
Le sinistre, qui s'est produit le 6 septembre, avait été d'abord rapporté par l'agence officielle chinoise Chine nouvelle qui avait toutefois omis de donner le nom du monastère, ni précisé que les victimes étaient des Tibétains.
Selon l'agence, le monastère se trouvait "dans un état dangereux en l'absence de maintenance régulière".
De plus, "les principaux piliers étaient pourris et l'eau passait à travers le toit durant la saison des pluies". L'accident avait également fait sept blessés, selon Chine nouvelle.
Source : T.I.N., AFP 13 sept. 01

Ajouté le mardi 18 septembre 2001 par Tibet info.

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Visite en Croatie du Dalaï Lama

Le Dalaï Lama effectuera une visite en Croatie du 20 au 23 octobre à l'invitation d'organisations non gouvernementales croates.
Pour sa première visite en Croatie, le Dalaï Lama doit prononcer, à Split et à Zagreb, des conférences qui traiteront principalement de l'importance des valeurs ethniques, a indiqué Nenad Maljkovic, l'un des membres du comité d'organisation de la visite.
L'agence ajoute qu'aucun entretien officiel du Dalaï Lama avec des représentants des autorités croates n'est prévu.
Source : AFP 14 sept. 01

Ajouté le lundi 17 septembre 2001 par Tibet info.

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Attentats aux USA : lettre du Dalaï Lama à G. Bush

De sa capitale d'exil à Dharamsala, le Dalaï Lama a adressé un message au Président américain :
"Au nom du peuple tibétain, je vous adresse nos condoléances les plus profondes, et notre solidarité avec le peuple américain au cours de ces temps douloureux" affirme-t-il. "Nos prières vont à tous ceux qui ont perdu la vie, à ceux qui ont été blessés, et à ceux plus nombreux encore qui ont été traumatisés par cet acte de violence absurde".
Le Prix Nobel de la Paix a également appelé à une réaction calme et réfléchie à la récente attaque :
"Cela peut sembler présomptueux de ma part, mais je crois qu'il faut bien réfléchir pour savoir si une action violente est la chose à faire et si elle sert l'intérêt de la nation et du peuple à long terme. Je crois que la violence ne peut qu'augmenter le cycle de la violence. Mais comment réagir face à la haine et à la colère, qui sont souvent les causes premières d'une telle violence ? C'est une question difficile, surtout quand cela concerne une nation, et nous avons certaines conceptions sur la façon de traiter de telles attaques. Je suis sûr que vous saurez prendre la bonne décision".

Des sessions spéciales de prière ont par ailleurs été organisées dans les principaux temples de Dharamsala, et les bureaux officiels du gouvernement ont été fermés une demi journée pour permettre aux employés de participer à ces prières.
Source : Gouvernement tibétain en exil, 12 sept. 01

Ajouté le jeudi 13 septembre 2001 par Tibet info.

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Dalaï Lama : visa refusé à Moscou

La Russie a refusé, "sans fournir d'explication", de délivrer un visa de transit au Dalaï Lama qui voulait se rendre en Mongolie, selon Ngawang Guelek, porte-parole du chef religieux tibétain, qui accuse la Chine d'être derrière ce refus.
Le prix Nobel de la Paix devait se rendre du 3 au 17 septembre en Mongolie, où vit une forte communauté bouddhiste, mais cette visite a été repoussée, car "le plus court trajet aérien de New-Delhi à Oulan-Bator passe par un transit à Moscou".
Une visite du Dalaï Lama en Russie, dans la république de Touva (Sibérie orientale) et dans d'autres républiques où les bouddhistes sont majoritaires, prévue d'ici la fin de l'année, n'aura sans doute pas lieu à cause du rapprochement entre Moscou et Pékin, selon la même source.
"Le ministère russe des Affaires étrangères a fait comprendre aux leaders bouddhistes que la visite du Dalaï Lama n'était pas la bienvenue cette année, car le président chinois venait de se rendre en Russie et qu'il avait signé avec les Russes d'importants accords de coopération".
Contacté par l'AFP, le ministère russe a indiqué ne pas "disposer pour le moment de toutes les informations pour pouvoir commenter cette affaire".
Source : AFP 3 sept. 01

Ajouté le mercredi 5 septembre 2001 par Tibet info.

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De l'aide, pas du protocole !

Le nouveau Premier ministre du gouvernement tibétain en exil, Samdhong Rinpoche, s'est déclaré le 1er sept. en faveur d'une aide de la communauté internationale pour organiser des pourparlers bilatéraux avec la Chine.
"Le coordinateur spécial du gouvernement américain pour le Tibet, le Parlement européen et les autres pays qui soutiennent notre cause devraient se mobiliser pour nous apporter une aide véritable et concrète, plutôt que de se complaire dans des événements protocolaires, afin d'organiser des pourparlers bilatéraux entre le Tibet et la Chine", a affirmé Samdhong Rinpoche à Dharamsala, ville du nord de l'Inde où est installé le gouvernement tibétain en exil qui n'est reconnu par aucun pays.
Dans son premier discours depuis son élection le mois dernier, le nouveau Premier ministre a assuré qu'il serait fidèle à la "voie du milieu" prônée par le chef spirituel et temporel des Tibétains, le Dalaï Lama, en faveur d'une "coexistence pacifique" avec la Chine. "Nous n'avons rien négligé dans notre tentative d'instaurer un dialogue avec le pouvoir chinois. Je crois que maintenant notre tâche est de dissiper les doutes qu'inspire encore notre façon d'agir à la Chine", a-t-il déclaré.
"Notre lutte n'est pas un combat interethnique ou un conflit politique (...), notre lutte est un combat pour une cause juste : recouvrer nos droits", a-t-il conclu.
Samdhong Rinpoche, qui avait obtenu 84,5% des 30 000 des voix lors de la première élection au suffrage direct organisée à Dharamsala, prêtera serment comme Premier ministre devant le Dalaï Lama le 5 septembre. Il formera ensuite son gouvernement.
Samdhong Rinpoche avait fui le Tibet en même temps que le Dalaï Lama et des milliers de compatriotes pour se réfugier en Inde après la répression sanglante par la Chine du soulèvement anti-chinois à Lhassa, en 1959.
Source : AFP 01 sept. 01

Ajouté le mardi 4 septembre 2001 par Tibet info.

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Parution : "La prisonnière de Lhassa"

Sous la signature de Philippe Broussard, grand reporter au "Monde" et de Danielle Laeng, représentante en Inde du Comité de Soutien au Peuple Tibétain et de Tibet Info, les éditions Stock publient un document unique sur la résistance tibétaine et les conditions de détention des prisonniers politiques à la prison de Drapchi. A travers le récit de la courte vie de Ngawang Sangdrol - la jeune religieuse enterrée vivante à la prison n°1 de Lhassa, puisqu'elle n'en sortira qu'en 2014 - c'est la brutalité de l'occupation chinoise et l'héroïsme d'une poignée de résistants que l'on découvre. Pour écrire ce récit, les auteurs ont reçu le témoignage de dizaines de proches de la jeune résistante, dont beaucoup ont partagé ses conditions de détention.
Sa détermination, son courage physique mais aussi sa simplicité et sa bonne humeur représentent ce que les valeurs tibétaines ont de meilleur.
En se mobilisant en sa faveur, des centaines de personnes à travers le monde, et singulièrement en France, ont compris la dimension de son combat. Elles peuvent maintenant en savoir plus sur la personnalité de l'héroïne tibétaine, que certains ont déjà surnommée la "Jeanne d'Arc" du Pays des Neiges.
Le XIV° Dalaï Lama,dans l'entretien qu'il a accordé aux auteurs du document, dit son admiration pour ces jeunes femmes qui, par la pratique de la foi et de la compassion, ont su maîtriser la peur, et il insiste sur l'importance qu'il y a à soutenir leur combat non violent.
Plusieurs articles élogieux ont déjà été publiés dans la presse sur ce document, notamment dans le mensuel "Marie Claire" et le quotidien "La dépêche du Midi".
Philippe Broussard, Danielle Laeng,
"La prisonnière de Lhassa",
Stock 295p., 122F.
ISBN : 223405401X.
En librairie le 6 septembre ou en vente sur Tibet Info.

Ajouté le dimanche 2 septembre 2001 par Tibet info.

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Les archives de l'année 2001