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Tibet-info > bibliographie
Actualités - reportages - documents - témoignages
« Mon chemin mène au Tibet » de Sabriye Tenberken. Editions Anne Carrière. Prix éditeur : 19,80 euros / 129,88 FRF. Paru en octobre 2001.
Sabriye Tenberken est une jeune Allemande. Atteinte très jeune d'une maladie de la rétine, elle devient progressivement aveugle. Elle poursuit néanmoins des études de sociologie, de philosophie et de tibétologie, ce qui l'amène à mettre au point un alphabet braille tibétain. A 26 ans, elle part seule pour la Chine où elle obtiendra, malgré d'innombrables résistances, l'autorisation de s'occuper des enfants aveugles du Tibet. L'école qu'elle a créée fonctionne bien aujourd'hui.
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« La prisonnière de Lhassa » de Philippe Broussard et Danielle Laeng. Editions Stock. 295 p. Prix éditeur : 18,60 euros / 122,01 FRF. Septembre 2001
Sous la signature de Philippe Broussard, grand reporter au « Monde » et de Danielle Laeng, représentante en Inde du Comité de Soutien au Peuple Tibétain et de Tibet Info, les éditions Stock publient un document unique sur la résistance tibétaine et les conditions de détention des prisonniers politiques à la prison de Drapchi. A travers le récit de la courte vie de Ngawang Sangdrol, la jeune religieuse enterrée vivante à la prison n° 1 de Lhassa, puisqu'elle n'en sortira qu'en 2014, c'est la brutalité de l'occupation chinoise et l'héroïsme d'une poignée de résistants que l'on découvre. Pour écrire ce récit, les auteurs ont reçu le témoignage de dizaines de proches de la jeune résistante, dont beaucoup ont partagé ses conditions de détention.
Sa détermination, son courage physique mais aussi sa simplicité et sa bonne humeur repésentent ce que les valeurs tibétaines ont de meilleur.
En se mobilisant en sa faveur, des centaines de personnes à travers le monde, et singulièrement en France, ont compris la dimension de son combat. Elles peuvent maintenant en savoir plus sur la personnalité de l'héroïne tibétaine, que certains ont déja surnommée la « Jeanne d'Arc » du Pays des Neiges.
Le XIV° Dalaï Lama, dans l'entretien qu'il a accordé aux auteurs du document, dit son admiration pour ces jeunes femmes qui, par la pratique de la foi et de la compassion, ont su maîtriser la peur, et il insiste sur l'importance qu'il y a à soutenir leur combat non violent.
Plusieurs articles élogieux ont déjà été publiés dans la presse sur ce document, notamment dans le mensuel « Marie Claire » et le quotidien « La dépêche du Midi ».
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« La messagère du Tibet » de Claude B. Levenson. Editeur : Philippe Picquier. Paru en mai 2001. Prix éditeur : 7,00 euros / 45,92 FRF
C'est avec le regard de Tashi Dolma que nous découvrons le Tibet. C'est avec ses yeux d'adolescente que nous quittons avec elle son pays, comme le font aujourd'hui des milliers d'exilés tibétains. La vague curiosité de connaître une cousine née dans l'exil, le désir diffus de voir autre chose au-delà de l'horizon, la volonté d'apprendre librement sa propre langue menacée par l'intrusion chinoise, le rêve secret de rencontrer le dalaï-lama. La violente répression des troubles provoqués par la dispute autour de la réincarnation du panchen-lama, deuxième dignitaire du bouddhisme tibétain, renforcera sa décision. Elle se met en route et entreprend de traverser le formidable rempart himalayen, en quête de sa propre vérité. Un roman émouvant, mais aussi une réflexion sur l'exil et la mémoire, une manière de témoignage sur un génocide silencieux.
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« Les oubliés du Toit du Monde » de Gilles Van Grasdorff. Editeur : Michel Lafon. Paru en mai 2001. Prix éditeur : 19,67 euros / 129,03 FRF
1961. Un couple de nomades et leur fils, un futur médecin, un résistant formé en Amérique par les Marines et un maître spirituel se retrouvent à Dharamsala, où le Dalaï-Lama vient d'installer son gouvernement en exil. Ils ont fui les massacres perpétrés par la Chine au Tibet, séjournant dans des camps de transit où s'entassaient des dizaines de milliers de leurs compatriotes, ouvrant la piste à coups de machette jusqu'aux contreforts de l'Himalaya ravagés par les tremblements de terre. Condamnés à se comporter en héros pour survivre ! Après d'effroyables tempêtes de neige viennent la touffeur et les pluies de la mousson ; les léopards rôdent parmi les tentes où les enfants dorment dans des cartons et les adultes à même le sol. Dans ces conditions apocalyptiques auxquelles s'ajoutent la malaria, le choléra et la tuberculose, ces bouddhistes dont la philosophie n'a rien à voir avec la résignation qu'on lui prête vont réussir à transformer leur village fantôme en village d'espoir. L'amour y surgira comme une fleur rare dans le choc des cultures et la compassion de tous les opprimés, tandis qu'un petit garçon désigné reprendra les chemins de la tradition tibétaine.
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« Le Tibet de la mémoire » de Michel Faucheux. Editeur : Le félin. Paru en février 2001. Prix éditeur : 19,51 euros / 127,98 FRF
Le Tibet, peu à peu, devient une province chinoise. On s'y attaque insidieusement à une religion, une culture, une langue qui semblent maintenant vouées à illustrer une civilisation disparue. Et pourtant, le Tibet demeure parce que sa réalité est intérieure et qu'on ne peut tuer l'esprit. En reprenant les récits des voyageurs publiés au cours des siècles depuis Marco Polo, Michel Faucheux montre bien que ce ne sont ni les paysages ni les architectures qui se sont imposés à eux, mais bien le sentiment d'atteindre l'autre versant du monde. Leurs souvenirs racontent une quête et mettent en évidence la part d'invisible qui est en nous. Ainsi s'est constitué dans les soubresauts de l'Histoire ce Tibet de la mémoire qui semble nous assurer de son éternité.
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« Tibet, le pays sacrifié » de Claude Arpi. Editions Calmann Levy. 350 pages. Prix éditeur : 21,44 euros / 140,64 FRF. Septembre 2000
Depuis longtemps insatisfait avec la façon dont le problème tibétain était présenté au public occidental, Claude Arpi a consacré plus de vingt ans à l'étude de la civilisation tibétaine. En effet, il n'existait aucun ouvrage clair et complet sur les relations millénaires entre les trois voisins asiatiques - le Tibet, l'Inde et la Chine - et surtout aucune étude qui analyse les motivations chinoises et décrive le rôle crucial de l'Inde lors de l'invasion du Toit du monde par l'Armée populaire de libération en 1950. « Tibet, le pays sacrifié » est précisément l'ouvrage de référence qui manque pour le moment au public francophone - et peut-être même, en raison de certains documents inédits, au lecteur anglophone pourtant mieux averti. L'auteur ne se contente pas de retracer les grandes étapes de l'histoire déjà plus ou moins accessible du Tibet, il met en lumière des circonstances moins connues grâce à des compléments d'informations précieux liés aux événements de ce siècle. Les chapitres consacrés notamment au Grand Jeu entre les puissances impériales britanniques, russe et chinoise sont particulièrement éclairants, de même que ceux sur le rôle de l'Inde indépendante dans le drame tibétain : c'est une histoire d'hommes autant que d'occasions ratées.
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L'auteur fait une critique impitoyable de la naïveté du Premier ministre indien, pacifiste à l'extrême qui rêvait d'une fraternité éternelle entre la Chine maoïste et l'Inde indépendante. Il raconte comment les nations occidentales, bien trop occupées par la guerre en Corée, restèrent indifférentes aux appels au secours du gouvernement tibétain. Grâce à ses recherches dans les archives indiennes, russes et américaines, (ou tout au moins ce qui a été déclassifié récemment), grâce à ses nombreuses relations dans le monde diplomatique et militaire indien, grâce aussi à ses contacts tibétains, en particulier une longue amitié avec le Dalaï Lama, l'auteur a réussi à reconstituer le puzzle de l'histoire récente de ces trois nations.
C'est un autre regard qu'apporte Claude Arpi, nourri à la fois d'érudition universitaire et de connaissance personnelle des personnages, dans un débat devenu au fil des dernières années un enjeu politique embarrassant sinon imprévu, sur fond de respect du droit des peuples à l'autodétermination. Car finalement, n'oublions pas que la décolonisation n'est pas terminée et que le Tibet est encore un territoire militairement occupé.
« A ma connaissance, aucun livre récent traitant de l'histoire de la Haute Asie n'est aussi complet et utile que l'ouvrage de Claude Arpi, d'autant que cette année 2000 sera marqué, en octobre, par le 50e anniversaire de l'invasion chinoise du Tibet. » (Claude Levenson)
« Claude Arpi nous offre ici une étude historique majeure et fascinante des influences humaines et politiques qui ont permis l'invasion du Tibet par la Chine communiste. On se prend à regretter qu'à plusieurs reprises, il n'a tenu qu'à l'indécision de quelques hommes politiques pour que le sort du Tibet ne bascule vers la liberté. »(Matthieu Ricard)
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« Tibet, un peuple en sursis » de Claude B. Levenson. Editeur : Actes sud. Prix éditeur : 22,10 euros / 144,97 FRF
A l'occasion de l'exposition « Tibet, un peuple en sursis », présentée au Centre d'Histoire de la Résistance et de la Déportation à Lyon jusqu'au 30 septembre 2000, les Editions Actes Sud, en partenariat avec la ville de Lyon/CHRD ont publié un ouvrage de Claude B. Levenson, intitulé « Tibet, un peuple en sursis ».
Cet ouvrage rassemble des photographies magnifiques et inédites, qui sont pour l'essentielles l'oeuvre de Pierre-Yves Ginet. Elles traitent du quotidien des tibétains profondément bouleversé, partagé entre révolte et survie.
Il est « difficile de ne pas se laisser prendre à l'altérité tibétaine, de ne pas céder à ces mirages sans cesse renouvelés d'une beauté sereine et capricieuse, qui a tôt fait de se muer en menace au gré d'une humeur changeante menée par les vents ». (C. Levenson)
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« Les Tibétains en lutte pour leur survie » de Steve Lehman. Editions Hoebeke. Prix éditeur : 37,81 euros / 248,02 FRF
En librairie depuis le 1er octobre, le livre de Steve Lehman participe à cette « démythification » du Tibet en montrant des images jamais vues d'un Tibet réel, colonisé, humilié, mais qui veut néanmoins rester lui-même. Cette « sinisation », on la voit à l'oeuvre dans les villages où sévissent les cadres du Parti, à Lhassa sous la botte, où mendiants et prostituées font désormais partie du paysage quotidien.
Ce photo-reportage est le travail d'une dizaine d'années. Steve Lehman ne se contente pas de communiquer son émotion. Il donne la parole aux Tibétains (voir le témoignage de Jampel Tséring) et à l'un des meilleurs
observateurs occidentaux du Tibet, Robbie Barnett, fondateur du Tibet Information Network.
Jean-Paul Ribes signe la préface de ce livre, le premier du genre, qui donne une autre image du Tibet.
Source : Bulletin CSPT, octobre 1999
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« Voix de la Mémoire. Du Tibet libre à l'exil », Ama Adhé. Editions Dangles. Prix éditeur : 20,00 euros / 131,19 FRF. 304 pages. Février 1999.
Le témoignage d'un personnage exceptionnel sur son parcours de souffrance et de résistance à l'occupation chinoise. Khampa, née en 1932, Ama Adhe retrace son enfance heureuse dans sa famille, semi nomade, pénétrée de bouddhisme. Puis vient l'invasion chinoise, la mort de son mari, la résistance, l'arrestation en 1958 et la torture dont elle porte encore les traces. Son calvaire durera 27 ans, à travers huit camps de rééducation. Libérée en 1985, elle s'enfuit pour rejoindre le Dalaï Lama à Dharamsala.
C.S.P.T.
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« Le Palais des Arcs-en-ciel » de Tenzin Choedrak. Propos recueillis par Gilles Van Grasdorff. Editions Albin-Michel 300 pages. Prix éditeur : 18,30 euros / 120,04 FRF
Tenzin Choedrak, l'un des maîtres les plus éminents de la tradition médicale tibétaine, a quitté définitivement son Tibet natal en 1980. Après plus de 20 ans de souffrances inouies infligées par ses geôliers chinois, il avait alors choisi de s'exiler en Inde pour reprendre auprès du Dalaï Lama ses fonctions de médecin personnel.
Aujourd'hui Tenzin Choedrak témoigne. A travers les tribulations d'un enfant moine dans le Tibet des années 20 et 30, c'est toute une culture qui nous est contée. Le parcours d'un étudiant et d'un médecin à Lhassa évoque une autre vision du monde, éclairée par le dharma bouddhiste, l'attachement à la personne de « Kundun » et un savoir thérapeutique unique au monde. Enfin, le récit des atrocités commises par les Chinois constitue un témoignage exceptionnel sur l'un des crimes collectifs les plus terribles de ce siècle.
Sans jamais se départir de la compassion à laquelle il a voué sa vie, Tenzin Choedrak, qui est allé jusqu'à soigner ses tortionnaires, nous livre avec cet ouvrage préfacé par le Dalaï Lama un incroyable message d'amour et de liberté, en même temps qu'une leçon magistrale de résistance spirituelle.
NB : l'orthographe retenue ici pour le Dr Tenzin Choedrak est celle qui fut habituellement utilisée dans le passé. Le livre indique quant à lui une version francisée en « Tendzin Tcheudrak ».
CSPT
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Revue Autrement Monde N° 108 « Tibétains 1959-1999, 40 ans de colonisation »
Katia Buffetrille et Charles Ramble. Editions Autrement. Août 1998. Prix éditeur : 19,00 euros / 124,63 FRF. 224 pages.
Ce livre reprend une série d'articles dus, entre autres, à Robbie Barnett, George Dreyfus, Per Kvaerne et Samten Karmay dont la lecture est extrêmement enrichissante pour tous ceux qui s'intéressent au Tibet.
Analysant le « nationalisme » tibétain, en fait un fort sentiment d'identité collective, George Dreyfus retrace la genèse de cette identité, de ce sentiment d'appartenance à une communauté plus qu'à un Etat-Nation, qui se traduit parfois par l'étrange paradoxe d'un habitant de l'Amdo ne se considérant comme « Tibétain » (Böpa) que pour se différencier radicalement de l'occupant chinois.
Cette occupation, la résistance qu'elle provoque, et même la référence aux idées très modernes de démocratie et de droit des peuples provoque et encourage la revitalisation d'une « histoire nationale » héroïque, fondée sur l'exaltation des « rois vertueux » (les Chögyal), des textes cachés (les termas) et l'épopée de Guésar de Ling. Des gestes symboliques aussi, comme ces pèlerinages aux montagnes sacrées, Kaïlash ou Amnyé Machen, qu'a suivi et que retrace Katia Buffetrille, montrant la vitalité réconfortante de cette culture, malgré les coups subis.
Ce phénomène de persistance, mais aussi de « naissance d'une nation » qui tend à exalter ce qui l'unit face à la cruauté de l'occupation coloniale, si elle a déjà été constatée dans quelques cas historiques au Maghreb ou en Asie, s'exprime au Tibet de façon particulière, notamment à travers le partage de la religion bouddhique, mais faisant place néanmoins à « l'autre religion » comme l'appelle Per Kvaerne, le Bön.
La lecture de cette revue éclaire considérablement la politique suivie avec constance par le Dalaï Lama, notamment dans ses efforts pour renforcer le sentiment d'une appartenance commune, au-delà des écoles et des rituels, à une identité tibétaine menacée.
Politique délicate car elle doit dans le même temps tenir compte du facteur de résistance que peuvent constituer certains particularismes ! Le témoignage d'un « cadre » travaillant au service de l'administration chinoise mais s'affirmant profondément tibétain et proche des idées du Dalaï Lama est un document exceptionnel, révélateur de cette résistance qui, pour n'être pas spectaculaire, n'en est pas moins réelle. Acheter ce livre
Lettre du Tibet, Sept. 98
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« Le choc Europe / Asie » de Pierre-Antoine Donnet. Editions du Seuil. Février 1998. 350 pages. Prix éditeur : 19,82 euros / 130,01 FRF
C'est, comme d'habitude, une excellente synthèse, claire et documentée, que nous propose Pierre-Antoine Donnet, journaliste et auteur de "Tibet, mort ou vif", ouvrage de base qu'ont lu les amis du Tibet. Il s'agit cette fois, sur un théâtre plus vaste - le continent asiatique - d'analyser les chances d'une rencontre féconde entre deux mondes qui entretiennent à loisir idées préconçues, illusions, et volontés hégémoniques. Ainsi se crée un "asiatisme" ambigu, qui ne traduit que très partiellement une réalité forte d'universalisme et d'aspiration à la liberté, valeurs dominantes parmi les peuples de la région, masquées par un néo-confucianisme autoritaire. L'occident, encore marqué très lourdement par son passé colonisateur, semble bien maladroit dans sa démarche, entre la soumission servile et la prétention didactique.
Au lieu de cela, Pierre-Antoine Donnet propose une voie médiane, faite de connaissance, de respect, d'acceptation d'un authentique dynamisme qui ne s'étend pas à la seule économie mais aussi à une volonté de démocratie politique et sociale qu'il nous reviendrait de conforter et d'accompagner. Les figures prestigieuses du Dalaï Lama, d'Aung San Suu Kyi ou de Wei Jingsheng pourraient bien représenter l'avenir d'une façon plus conséquente que les vieilles lunes déjà flétries de l'autoritarisme singapourien, pékinois ou malaysien. Le livre, où il est longuement question du Tibet, est à recommander à tous ceux qui s'efforcent de suivre l'évolution de l'Asie sans sombrer dans les pièges du tout économique.
Jean-Paul Ribes
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« Histoires tibétaines » de Pierre-Julien Quiers et Arnaud Prud'homme. Editions Florent Massot, septembre 1997. 144 pages. Prix éditeur : 19,05 euros / 124,96 FRF
Pierre-Julien Quiers et Arnaud Prud'homme sont deux jeunes journalistes qui n'ont pas froid aux yeux. Leur passion de la vérité les conduira à se rendre à plusieurs reprises au Tibet, à partir de 1993. La réalité infiniment complexe qu'ils vont découvrir confirme, bien sûr, ce que nous savons de la sinisation forcée, de la colonisation des terres et de la tentative de destruction des âmes. Mais elle se compose aussi de collabos prêts à tout pour sortir de la misère et du mépris dont ils se sentent victimes de la part des Chinois, de jeunes fascinés par les paillettes d'un monde où la bière, les filles et les karaokés ont remplacé les divinités interdites.
Et puis, comme dit l'un d'eux : « Nous sommes jeunes et il n'y a aucune raison de ne pas en profiter ».
Ce monde aux espoirs strictement contrôlés par le système colonisé, ce monde qu'ont dû fuir moines et anciens prisonniers exclus de la nouvelle société pour faits de résistance, et que nos deux reporters sont allés rencontrer à Dharamsala et Katmandhou, ce monde commence à gagner les hommes les plus libres du monde, les Drokpas, nomades du Changthang, que ni les intempéries, ni les ordres des Chinois n'ont pu dissuader de voisiner le ciel. Sur le plateau aride où ils poussent depuis des siècles leurs troupeaux de yaks, où les caravanes emportent vers le Ladakh ou le Dolpo le sel des grands lacs que l'on troque contre du thé ou de la farine, les Chinois ont créé des zones interdites, réservées aux camions militaires. Ils emportent dit-on les minéraux précieux recueillis sous le sel du lac, dont le bore et le lithium, utilisés dans l'industrie nucléaire.
Livre d'impressions, de rencontres, d'émotions, où les images sont aussi fortes que les mots, les « Histoires tibétaines » de Pierre-Julien Quiers et Arnaud Prud'homme sont une pièce majeure à verser au dossier du Tibet martyrisé.
Jean-Paul Ribes
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« Le Feu sous la neige » de Palden Gyatso avec Tsering Shakya. Editions Actes Sud. 1997. 320 pages. Prix éditeur : 22,55 euros / 147,92 FRF
Beaucoup connaissent Palden Gyatso, l'ayant rencontré lors de sa venue en France en octobre 1995. Son témoignage sur ses trente ans passés dans les prisons chinoises est un véritable document historique qui devait être fixé par écrit. C'est chose faite. Au fil de l'ouvrage mis en forme par Tsering Shakya, c'est le quotidien de l'invasion chinoise au Tibet qui nous est révélé, avec sa violence, sa haine, son raffinement dans la répression. On voit également comment certains Tibétains ont été conduits sur la voie de la collaboration jusqu'à devenir les tortionnaires de leurs propres concitoyens. Mais ce qui demeure, c'est le formidable esprit de résistance qui anime les prisonniers, on oserait presque dire leur joie inaltérable d'affirmer l'existence du Tibet face à leurs bourreaux.
Ce « Feu sous la neige » couve encore aujourd'hui dans les prisons de Drapchi, Sangyip, Gutsa... Il est l'espoir du Tibet et nous devons y veiller en faisant connaître ce récit exceptionnel.
CSPT
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« Les rebelles de l'Himalaya » de Philippe Broussard. Editions Denoël. Octobre 1996. 250 pages. Prix éditeur : 17,07 euros / 111,97 FRF
Un livre exemplaire de ce que peut apporter le métier de journaliste à la défense de la justice, lorsqu'il est pratiqué avec courage et ce qu'il faut d'enthousiasme et d'engagement aux côtés de ceux qui souffrent.
« Celles » faudrait-il dire, puisqu'il s'agit de ces admirables filles du Tibet, devenues nonnes par amour des autres et soucieuses de ne pas laisser leur pays disparaître sans réagir.
Voici de véritables héroïnes de notre temps. Philippe Broussard les a rencontrées. Il en parle d'un ton juste, émouvant sans sensiblerie ni grandiloquence.
Le témoignage de Kyzom, Yongdrol et « petit ours » doit être lu et porté à la connaissance de tous ceux qui doutent encore de la réalité de l'oppression chinoise au Tibet.
Source : Bulletin du CSPT, sept.96
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« Tibet, mort ou vif » de Pierre-Antoine Donnet. Editions Gallimard Folio Actuel. Octobre 1993. Prix éditeur : 9,00 euros / 59,04 FRF. 416 pages. Nouvelle édition augmentée.
« L'agonie du Tibet, écrit Elisabeth Badinter dans sa préface au livre de Pierre-Antoinne Donnet, ce n'est pas seulement des hommes assassinés, des nonnes et des prêtres torturés, des milliers de gens déportés dans des camps de rééducation, c'est aussi un véritable génocide culturel, linguistique et religieux. La sinisation systématique du Tibet est à moyen terme sa mort assurée. Et cela dans l'indifférence générale... »
Tibet magique. Tibet martyr. L'une des tragédies de cette fin de siècle se joue actuellement au pays des neiges. Depuis son invasion par la Chine en 1950, le Tibet est asservi et colonisé. Pour rompre le silence, Tibet mort ou vif veut d'abord informer. Recueillis auprès des protagonistes tibétains aussi bien que chinois, une multitude de témoignages inédits et de documents exclusifs offrent un regard neuf sur ce choc de deux grandes civilisations dont les répercussions sont incalculables. Chef spirituel et temporel de six millions de Tibétains, le dalaï-lama, prix Nobel de la paix 1989, y exprime son parti pris de tolérance et de non-violence. Avant qu'il ne soit trop tard...
CSPT
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« Le Tibet révolté : vers Népémako, la terre promise des Tibétains » de Jacques Bacot. 1ère édition : 1912. Editions Phébus. Prix éditeur : 20,57 euros / 134,93 FRF. 320 pages. Réédition de février 1997.
Pour tous ceux qui connaissent un peu le Tibet, le nom de Jacques Bacot et l'ouvrage dont il est question ici font quasi figure de mythes. Et ce pour plusieurs raisons. D'abord Bacot ne s'est pas contenté d'être un voyageur (en l'occurrence doublé d'un écrivain) ; il est le véritable fondateur en France de la tibétologie moderne. Enfin et surtout, comme savant aussi bien que comme écrivain, il a investi dans ces oeuvres autre chose que du savoir un don qu'il faudrait qualifier de « poétique » et une chaleur communicative, nourrie d'enthousiasme et de curiosité pour l'Autre, qui n'ont pas manqué de conduire ceux qui ont fréquenté l'homme ou ses livres à le considérer comme l'un des grands esprits de ce siècle (opinion qui serait à coup sûr partagée par le plus grand nombre si la légendaire modestie de Bacot ne l'avait pas cantonné jusqu'à ce jour, et fort injustement, dans un rôle de figure de deuxième rang). Ségalen, lui, ne s'y était pas trompé, qui avait découvert à la lecture du Tibet révolté (Librairie Hachette, 1912) le vrai visage de ce risque-tout lancé à la poursuite d'un rêve qui excédait de loin toute science - et qui l'avait lui-même lancé poème resté célèbre, qui rend hommage au livre non moins qu'à l'homme « écrit d'un verbe seul en sa marche hautaine : ce Tibet révolté ». Introuvable depuis des décennies (sinon sous la forme d'un reprint à l'enseigne de l'agence de voyages « Peuples du Monde » paru il y a une dizaine d'années - lui-même indisponible).
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