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Nouvelles du Tibet
Informations parues dans Tibet Info du 1er au 30 avril 2001
13. Karmapa : conférence de presse (28/04) 12. Le TYC marche sur le Kailash ! (25/04) 11. Décès de Ngawang Lochoe (24/04) 10. BP Amoco : Assemblée Générale (21/04) 9. UNCHR : résultats du vote (20/04) 8. Démocratisation tibétaine (19/04) 7. Musique : Solidarité pour le Tibet (17/04) 6. Résolution US à l'ONU (UNCHR) (16/04) 5. Pétition du monde des animaux (12/04) 4. Décès du Dr Tenzin Choedrak (11/04) 3. Rencontre Dalaï Lama-Chen Shui-Bian (06/04) 2. Tang Jiaxuan à Paris (03/04) 1. Visite du Dalaï Lama à Taiwan (02/04)
Le 17ème Karmapa soutient le Dalaï Lama et exclut un rôle politique.Conférence de presse du Karmapa, le 27 avril 2001 "Différentes versions de ma fuite du Tibet ont été publiées. Je vais donc brièvement raconter les faits tels qu'ils se sont passés en réalité..." a annoncé Orgyen Thinley Dorjee, le 17ème Karmapa, lors de sa première conférence de presse au monastère de Gyuto, à Dharamsala, en Inde du Nord, le 27 avril 2001 La relation succincte du Karmapa de son évasion hors du Pays des Neiges le 28 décembre 1999 n'a apporté aucun élément nouveau aux récits déjà publiés. Le Karmapa a cependant insisté sur le fait qu'il est le seul instigateur de cette fuite, que nul ne lui aurait suggérée, comme certains le laissaient entendre, notamment un article qui disait à l'encontre de toute vraisemblance que Situ Rimpoché en personne serait venu jusqu'à Tsurphu pour l'y chercher. "Si j'ai quitté mon pays c'est pour répandre l'enseignement du Bouddha et surtout pour recevoir les transmissions de pouvoir et les enseignements des maîtres Karma Kagyu qui résident en Inde. A mon arrivée (le 5 janvier 2000) à Dharamsala je me suis rendu mmédiatement auprès de Sa Sainteté le Dalai Lama qui m'a accueilli avec beaucoup d'amour et ma joie était sans limite". Depuis lors, Orgyen Thinley Dorjee étudie le bouddhisme au monastère de Gyuto à Dharamsala, assisté et soutenu par le Dalai Lama, le gouvernement tibétain en exil, ses maîtres spirituels, les autorités indiennes et ses disciples. "Je me prépare pour mon oeuvre dans le monde : enseigner et apprendre le bouddhisme et cultiver la compassion et la sagesse dans le coeur des hommes, car ceci est mon devoir en tant que détenteur de la tradition Mahayana" précise le Karmapa. Après bien des pourparlers des autorités tibétaines en exil avec le gouvernement indien, ce dernier a fini par accorder récemment le statut de réfugié à Orgyen Thinley Dorjee et aux personnes qui sont venues avec lui en Inde. Toutefois, il n'a pas reçu la permission de se rendre au monastère de Rumtek au Sikkim, siège officiel en exil du 16ème Karmapa, ni au monastère de Sherabling auprès de son maître spirituel Situ Rimpoché. Le Karmapa espère toutefois que ces restrictions seront levées sous peu et qu'il pourra également - dans un avenir encore indéfini - se rendre à l'étranger pour y enseigner le dharma à ses disciples occidentaux. Au sujet d'éventuelles activités dites politiques, le Karmapa a clairement stipulé : "Aucun des précédents Karmapa ne s'est jamais impliqué dans la politique et ainsi en ira-t-il pour moi également. Mais en ce qui concerne l'avenir du Tibet et des Tibétains, je vais appuyer et soutenir toutes les actions du Dalai Lama qui est l'incarnation universelle de l'amour, de la compassion et de la non-violence ; il est le chef suprême des Tibétains ainsi que le 'champion' de la paix dans le monde et des droits de l'homme" Le jeune Karmapa a éludé souvent les questions touchant plus spécialement les restrictions du gouvernement indien à son encontre, ou encore celles liées trop directement à ses relations avec le gouvernement chinois. Il a cependant répondu clairement et sans détour à d'autres. Ainsi, il est déterminé, affirme-t-il, à ne pas retourner au Tibet tant que le Dalaï Lama n'y retournera pas lui-même. "Je retournerai au Tibet uniquement avec lui". En ce qui concerne la lettre qu'il a laissée derrière lui au monastère de Tsurphu pour les autorités chinoises, Orgyen Thinley Dorjee dit non sans humour et humeur : "Cette lettre a bien été écrite par moi. J'y dis que je souhaite depuis longtemps recevoir les enseignements spirituels de mes maîtres, que j'ai formulé cette demande à plusieurs reprises au gouvernement chinois qui n'a jamais donné permission à mes maîtres de venir au Tibet. Aussi ai-je décidé d'aller les voir en Inde. L'histoire du 'chapeau des Karmapa' que j'étais censé aller chercher en Inde et ramener au Tibet est une pure invention des Chinois. Qu'aurais-je bien pu faire de ce chapeau au Tibet (en ce moment) ? Le mettre sur la tête de Jiang Zemin ?" Interrogé sur la position du Shamarpa qui revendique un autre candidat pour le siège du Karmapa, Orgyen Thinley Dorjee déclare ne pas vouloir aborder ce sujet afin de ne pas envenimer la situation. Il a toutefois rappelé que la reconnaissance du Karmapa ne s'effectue pas par des élections ni par des débats entre différentes parties représentant chacune un candidat, mais uniquement par le biais des prédictions faites par le défunt Karmapa. Il se déclare être peiné des intentions des Chinois qui tentaient de le manipuler à des fins politiques, notamment pour séparer les Tibétains (du Tibet) du Dalai Lama. News Week a avancé des problèmes éventuellement graves pour la cause tibétaine en cas du décès du Dalai Lama et le Karmapa a répondu à ce sujet "que le Dalai Lama n'est pas très vieux et qu'il est en bonne santé. D'ici son décès, des changements surviendront en Chine. L'important pour l'instant réside dans la préservation de la jeunesse tibétaine de son identité culturelle" Cette première conférence de presse du 17ème Karmapa a duré près de 90 minutes et s'est conclue sur des remerciements de sa part en langue anglaise. "Aujourd'hui, de nombreux médias d'Orient et d'Occident sont venus ici pour cette conférence de presse. Ceci est une excellente occasion pour moi de vous remercier tous. Je pensais qu'il était important que le monde sache la vérité, notamment sur mes véritables intentions en venant ici. Ceci n'a pas été possible jusqu'à ce jour. J'espère qu'après cette conférence vous ferez connaître la vérité à tout le monde. Tashi Delek !"
Source : Correspondant Tibet Info, Dharamsala, 27 avr 01
Le Karmapa avait été reconnu à la fois par le Dalaï Lama et par Pékin comme le 17ème Karmapa. Sa fuite était apparue comme un embarras majeur pour la Chine, qui l'avait régulièrement présenté comme un modèle de patriotisme pour les bouddhistes tibétains. Il a reçu le statut de réfugié en Inde en février 2001.
L'histoire du Karmapa et de sa lignée est reprise dans le livre "Karmapa", de Jean-Paul Ribes, paru aux Editions Fayard en juin 2000. Cf également le dossier paru sur Tibet Info concernant le Karmapa.Ajouté le samedi 28 avril 2001 par Tibet info. Haut de la page
Le TYC marche sur le Kailash !60 membres du Tibetan Youth Congress, dont Karma Yeshi, vice-président, et Tenzin Choekyong, secrétaire général, sont partis à pied de Delhi le 14 avril, à destination du Mont Kailash (900 km) pour un "pèlerinage de retour au pays pour la paix et la vérité"... "Ceci n'est pas une marche de protestation" déclare le TYC dans un communiqué de presse. "Depuis notre enfance nous rêvons de voir notre pays où nous ne sommes pas nés..." Pourtant, les "pèlerins" ont projeté d'informer les Indiens sur leur trajet de la situation écologique au Tibet et de les remercier de leur bonté à l'égard du peuple tibétain en exil, de voir de leurs propres yeux les conditions de vie de leurs compatriotes au Tibet et d'informer également la communauté internationale du désir pressant de la jeunesse tibétaine de rentrer au Pays des Neiges. Considérant la ferveur indépendantiste du Tibetan Youth Congress, il est difficile de croire que leur action "pèlerinage" soit dénuée de toute motivation politique comme ils l'ont annoncé. Interrogé à ce sujet, Ngawang Paljor, président du TYC régional de Dharamsala, a confié à Tibet Info Dharamsala avec beaucoup d'humour : "De toute façon, toutes nos activités à nous les Tibétains en exil, sont d'ordre politique... même nos prières puisqu'elles expriment notre ardent souhait de voir notre pays libéré ! Si cette marche sur le Mont Kailash a été officiellement intitulée "pèlerinage", c'était dans un souci d'éviter éventuellement des obstacles de la part des autorités indiennes". Le TYC demande aux autorités indiennes et, à plus grand échelon, aux instances internationales de les soutenir dans leur "pèlerinage" afin d'atteindre le Mont Kailash sans obstacle majeur. Il est peu concevable en effet que les garde-frontières chinois laissent 60 membres du TYC pénétrer librement sur le territoire dit "chinois" sans riposter et les pèlerins risquent fort de se retrouver derrière des barreaux chinois plutôt que de se prosterner devant le Mont Kailash ! Ngawang Paljor ne cache pas que cette possibilité a été longuement discutée et que tous les "pèlerins" ont déclaré "être consciemment prêts à tout sacrifice pour la réalisation de cette action non-violente, ne projetant pas de semer de troubles au Tibet" ! Des courriers peuvent être adressés aux représentants des Nations-unies pour obtenir leur soutien aux "pèlerins" du TYC. Source : Correspondant Tibet Info, Dharamsala, 17 avril 2001Ajouté le mercredi 25 avril 2001 par Tibet info. Haut de la page
Décès de Ngawang LochoeNgawang Lochoe serait décédée à Drapchi le 5 février 2001 dans de "mystérieuses" circonstances, selon une information publiée par le TCHRD (Centre Tibétain des Droits de l'Homme et de la Démocratie). La nonne avait été arrêtée le 14 mai 1992 lors d'une manifestation pacifique et condamnée à 5 ans de prison. Elle a été condamnée à nouveau à 5 ans de prison supplémentaires pour l'enregistrement d'une K7 de chants dans sa prison. (*) En janvier dernier, un membre de sa famille venu la visiter avait été éconduit par les autorités carcérales. Ngawang Lochoe serait morte tout de suite après son admission à l'hôpital militaire situé près de Drapchi. Sa famille a été informée de son décès le jour même. Ses proches ont pu voir son corps, mais n'ont pas été informés de la cause du décès. D'après le témoignage d'une camarade de prison arrivée en exil l'année dernière, Ngawang Lochoe était dotée d'une excellente santé et n'avait jamais été malade jusque là. Son décès soudain est donc des plus surprenant. Toujours d'après le TCHRD, il y aurait ces jours-ci environ 200 prisonniers politiques tibétains à Drapchi, dont 32 femmes (29 nonnes et seulement 3 laïques). Source : correspondant Tibet Info
(*) Voir également les dossiers de quelques unes des 13 autres nonnes ayant participé à l'enregistrement de K7 audio dans leur cellule : Ngawang Sangdrol, Phuntsog Nyidron, Gyaltsen Drolkar, Jigme Yanchen, Tenzin Thubten Ajouté le mardi 24 avril 2001 par Tibet info. Haut de la page
BP Amoco : Assemblée GénéraleLes associations de défense de l'environnement et des droits de l'Homme sont parvenues à monopoliser le débat lors de l'assemblée générale des actionnaires du géant pétrolier britannique BP Amoco le 19 avril à Londres. Les interventions passionnées d'un opposant tibétain en exil, d'un prêtre soudanais ou d'une religieuse américaine ont éclipsé les revendications plus terre à terre des actionnaires classiques. Au terme d'une véritable course d'obstacles, deux associations, Greenpeace et Free Tibet étaient en effet parvenues à soumettre au vote des actionnaires de BP deux résolutions. La première demandait à BP de se retirer du capital de Petro-China, société chinoise qui projette la construction d'un gazoduc de 950 kilomètres à travers le Tibet. La seconde appelait le groupe à communiquer sa stratégie en matière de développement d'énergies renouvelables. Les deux résolutions ont reçu un soutien de 5 à 7 % des votes, les associations parvenant à placer leurs inquiétudes au centre du débat et à mettre les dirigeants de la société, très soucieuse de son image en la matière, sur la défensive. "Si PetroChina réalise un gazoduc sur le plateau tibétain, cela va dévaster le style de vie traditionnel des nomades, augmenter le transfert de troupes (chinoises) et faciliter l'installation de population chinoise dans la région", a plaidé Gedun Rinchen, ancien prisonnier politique tibétain. Son discours a provoqué une émotion réelle parmi les actionnaires, l'un deux se levant même pour proposer que BP fasse une donation à Amnesty International. Sans répondre à cette suggestion, le président du groupe, Peter Sutherland, s'est contenté de rejeter la motion affirmant : "Exiger de BP qu'elle se retire de PetroChina revient à lui demander de quitter le marché chinois". Et d'ajouter: "notre intérêt pour la Chine est considérable". Cette partie de ping-pong orale s'est prolongée pendant la majeure partie de l'assemblée générale, les militants se succédant au micro pour rappeler à BP ses nombreuses promesses en matière de respect des droits de l'Homme et de l'environnement. Car la société se veut en pointe dans ces domaines. Elle a récemment toiletté son logo -désormais une sorte de fleur-soleil au coeur bouton d'or et aux pétales vert tendre - et lancé un slogan - au delà du pétrole (BP : Beyond Petroleum) - qui a été pris à la lettre par les défenseurs de l'environnement. Au point que Greenpeace a transformé le slogan en "BP : Burning the Planet" (BP: brûler la planète). John Browne, le directeur général de la société, est monté au créneau pour expliquer que ce slogan ne signifie pas que BP "abandonne le pétrole et le gaz". "Pour le moment le monde a besoin de plus de pétrole et de gaz et le défi est de fournir cette énergie de manière à ne pas entraîner de dégâts", a-t-il estimé. Si BP cherche bien à développer les énergies renouvelables, comme l'énergie solaire ou à hydrogène, ces dernières ne sont "pas encore viables commercialement", a-t-il ajouté. Ces déclarations nettement moins audacieuses que par le passé ont un peu déçu les militants présents. "BP reste une société ambiguë", a jugé Clive Wicks, de World Wild Life, estimant que même si la société pétrolière est plus en pointe que ses concurrentes sur ces sujets, elle reste timide sur bien des points. Une position résumée par l'échange entre un actionnaire et John Browne. "Sir John peut-il nommer un seul pays où BP a refusé d'investir en raison d'abus des droits de l'Homme", a-t-il demandé. Après un long silence, le directeur général a répondu que "citer ces pays serait déplacé". Source : AFP 19 avr 01Ajouté le samedi 21 avril 2001 par Tibet info. Haut de la page
UNCHR : résultats du voteLa Chine a réussi une nouvelle fois à écarter, le 18 avril à Genève, toute condamnation de la Commission des droits de l'homme en utilisant son droit de refus d'un vote de résolution, malgré la volonté des Etats-Unis de la voir condamnée, mais elle n'a pu éviter un débat. Le gouvernement Bush, pour son premier essai devant la Commission des droits de l'homme, avait averti que l'important était que la situation en Chine soit examinée, même si une résolution n'était pas votée. Tout en ayant entrepris un lobbyisme intense auprès de plusieurs pays pour obtenir leur appui, les Etats-Unis s'attendaient au succès de la manoeuvre dilatoire pratiquée chaque année par la Chine depuis 9 ans face aux résolutions américaines. 23 des 52 pays membres présents de la Commission se sont rangés à la "motion d'irrecevabilité" opposée par Pékin à la résolution présentée par les Etats-Unis. (Voir liste plus bas). Mais, comme les années précédentes, le nombre cumulé de voix favorables (17, pays d'Europe, Canada et Japon) et d'abstentions (12, Amérique latine notamment) a été supérieur. Ce score n'est qu'une demi-victoire pour la Chine, pays qui a le plus focalisé l'attention durant cette 57e session de la Commission. Le mouvement interdit Falungong a manifesté régulièrement devant l'ONU, dénonçant la répression dont il fait l'objet. Pour les Etats-Unis, l'ambassadrice pour les droits de l'homme Shirin Tahir-Kheli a dénoncé l'exercice par la Chine de son droit de refus. "Aucun pays au monde n'a recours a de telles manoeuvres. Le cas de la Chine est-il si spécial qu'il nécessite un traitement exceptionnel ?", a-t-elle lancé. L'Union européenne a estimé que l'attitude chinoise "affaiblit le principe d'universalité (des droits de l'homme) et la transparence" à la Commission des droits de l'homme.
Liste des votes Voici le détail du vote des 53 Etats membres de la Commission des droits de l'homme de l'ONU ayant permis à la Chine d'écarter un projet de résolution américain condamnant les violations régulières de ces droits dans ce pays:
23 pays ont voté en faveur d'une résolution, dite d'irrecevabilité ou de non action, proposée par la Chine : Algérie, Arabie Saoudite, Burundi, Cameroun, Chine, Cuba, Inde, Indonésie, Kenya, Liberia, Libye, Madagascar, Malaisie, Niger, Nigeria, Pakistan, Qatar, Russie, Syrie, Thailande, Venezuela, Vietnam, Zambie. 17 pays se sont opposé à cette résolution : Allemagne, Belgique, Canada, Costa Rica, Espagne, Etats-Unis, France, Grande Bretagne, Guatemala, Italie, Japon, Lettonie, Norvège, Pologne, Portugal, Roumanie, République Tchèque. 12 pays se sont abstenu : Afrique du sud, Argentine, Brésil, Colombie, Corée du sud, Equateur, Maurice, Mexique, Pérou, Sénégal, Swaziland, Uruguay. La RD Congo n'a pas pris part au vote. Une telle résolution a pour effet immédiat de bloquer toute présentation d'un quelconque autre projet de texte visant un autre Etat-membre de la Commission. Source : AFP 18 avr 01Ajouté le vendredi 20 avril 2001 par Tibet info. Haut de la page
Démocratisation tibétaineNouvelle étape dans la démocratisation du système gouvernemental tibétain. Le Dalai Lama avait récemment fait part de son souci pour la continuité de son action gouvernementale et internationale lorsque lui-même ne serait plus en mesure, pour raison de santé ou de décès, de remplir ses fonctions. Il avait alors avancé l'idée d'un chef de gouvernement élu par les Tibétains qui travaillerait à ses côtés et prendrait le relais lorsqu'il viendra à disparaître. Sa Sainteté s'est adressée en huit-clos à l'Assemblée Nationale tibétaine en date du 15 mars dernier afin d'exposer son projet à ce sujet. L'amendement a été voté par les députés le 24 du même mois et communiqué à la population par le biais des médias. Le "kalon tripa" (équivalent du premier ministre ou chef d'état), qui est le second personnage politique du gouvernement tibétain, sera dorénavant élu au suffrage universel pour un mandat de 5 ans. Le "premier ministre" soumettra une liste de candidats ministres à l'assemblée nationale qui en élira 6 pour remplir les postes actuellement actifs (Information et relations internationales, finances, éducation et affaires sociales, sécurité, religion et culture, santé). Il est à rappeler que jusqu'à ce jour les Tibétains n'élisaient que leurs députés. Le Dalai Lama soumettait au parlement une liste de candidats ministres qui étaient élus par l'assemblée nationale. Les 7 ministres élus choisissaient à leur tour celui d'entre eux qui serait le kalon tripa. Ce changement dans la constitution tibétaine est indubitablement un pas de plus franchi dans la démocratisation de leur système gouvernemental, et rejoint le souhait émis par Sa Sainteté pour le futur gouvernement d'un Tibet libéré du joug du communisme chinois. En effet, le Dalaï Lama souhaite de longue date que son pays indépendant (ou autonome) soit gouverné par un président élu par le peuple, lequel président nommerait son propre gouvernement. Le peuple tibétain peut se prévaloir du privilège d'être l'un des rares peuples ayant reçu la démocratie des mains mêmes de son dirigeant suprême. Les Tibétains sont allés aux urnes récemment pour élire leurs députés (les résultats ne sont pas encore connus). Ils y retourneront dans 3 mois au plus tard pour choisir leur kalon tripa. Selon un sondage effectué par Tibet Times, 47 % des Tibétains souhaitent que Samdong Rimpoché, dont le mandat de président de l'assemblée nationale vient de se terminer, devienne leur prochain kalon tripa, bien que l'intéressé ait déclaré publiquement qu'il n'accepterait en aucun cas un nouveau poste dans le gouvernement. Le même sondage révèle qu'un tiers des Tibétains n'ont pour l'instant aucune idée de qui ils éliraient. Les autres ont avancé plusieurs noms dont Thupten Lungrik, l'ancien vice-président de l'assemblée nationale à qui Samdong Rimpoché a rendu hommage pour son continuel soutien et dévouement. Source : correspondant Tibet Info, Dharamsala, 10 avril 2001Ajouté le jeudi 19 avril 2001 par Tibet info. Haut de la page
Musique : Solidarité pour le TibetDe la musique pour une bonne cause ! Matmatah, Silmarils, Mister Gang, Tryo et bien d'autres, rassemblés pour une bonne cause. Le public peut les retrouver réunis sur un double album intitulé "Solidarité pour le Tibet", associant humanitaire et musique. Un double album, de 33 chansons dont 25 inédites, couvrant l'ensemble des musiques (rock, reggae, jazz, dub, musiques électroniques et traditionnelles etc...) est mis en vente contenant des photos et diverses illustrations du Tibet, disponibles dans un petit livret sur lequel on retrouvera également des écrits du Dalaï Lama.Ajouté le mardi 17 avril 2001 par Tibet info. Haut de la page
Résolution US à l'ONU (UNCHR)Les Etats-Unis ont déposé le 11 avril devant la Commission des droits de l'homme de l'ONU à Genève une résolution condamnant les violations des droits de l'homme en Chine, notamment "les mesures de plus en plus sévères contre les adeptes de mouvements comme le Falungong". Dans ce document de trois pages, l'administration Bush demande "la libération des prisonniers politiques et des personnes emprisonnées pour l'expression non-violente de leurs opinions politiques, religieuses ou sociales". En mars, les Etats-Unis avaient confirmé qu'ils introduiraient devant la Commission une résolution, "l'im-portant étant que la situation en Chine soit examinée", même si la résolution n'est pas votée. Les années précédentes, Pékin avait empêché le vote d'une résolution grâce à un artifice de procédure, "une motion de non action" que la Chine avait réussi à faire adopter par une majorité de votants. Diverses ONG ont dénoncé les viola-tions des libertés en Chine notam-ment à propos du traitement réservé au mouvement interdit Falungong. Les Etats-Unis "expriment leur préoccupation face aux mesures de plus en plus sévères à l'encontre d'adeptes de mouvements comme le Falungong et d'autres qui, en exerçant des activités non violentes, cherchent à exercer leurs droits internationa-lement reconnus à la liberté de croyance, de conscience et d'assemblée pacifique". Washington appelle Pékin à "préserver et protéger l'identité culturelle, ethnique, linguistique et religieuse des Tibétains et d'autres", et d'accélérer les réformes en vue de mettre fin au travail forcé et au système de la rééducation par le travail. Le document s'inquiète aussi des arrestations et des condamnations sévères contre des membres du Parti démocratique chinois. Source : AFP 11 avr 01Ajouté le lundi 16 avril 2001 par Tibet info. Haut de la page
Pétition du monde des animauxPoème de Péma Wangyal Rinpoché
"Un bon petit morceau de viande Cuit aux épices les plus fines"... Voilà pour nous la plus grande terreur, Le supplice insupportable : Vous nous arrachez la vie du corps - Tendre corps, vie chérie - Dans un brasier digne des enfers. Pensez-y une seconde : Vous nous mettez à cuire vivants.
La guerre contre le tyran vous terrorise ; Vous tremblez à l’idée que tout cela Dégénère en Troisième Guerre mondiale, Et vous avez raison : c’est vraiment inquiétant. Mais nos tourments nous viennent de peurs Bien plus redoutables.
Quel malheur ! Ô sages parmi les hommes, prêtez-nous l’oreille un instant ! Si vous êtes vraiment menacés par la famine, si vous mourez de faim, Si la pauvreté vous afflige au point Que vous n’ayez plus le moindre haillon pour vous vêtir, Eh bien, et même si notre vie nous est aussi précieuse Que la vôtre l’est pour vous, C’est avec joie que nous vous offrons notre corps et notre vie. Sinon, ayez assez d’amour et de bienveillance Pour nous accorder une humble grâce : La liberté de vivre en paix Là où ne règne point cette peur incessante.
Que la pensée de la paix voie le jour sans effort Dans l’esprit de tous les êtres vivants - Qu’ils vivent sous terre, sur terre ou dans l’espace - Pour qu’un jour éclate l’aurore de la paix ! Puisse toute conduite cruelle et toute agression S’apaiser et disparaître d’elle-même !
Puisque tous les êtres, les grands comme les petits, Veulent seulement être heureux et ne pas souffrir, Puissent-ils déborder d’amour et de compassion, Qui sont la source du bonheur, Et ne plus jamais céder à la cruauté et à l’agressivité Qui sont la source du malheur !
Poème de Péma Wangyal Rinpoché. défenseur tibétain de la cause de la non-violence, en particulier envers les animauxAjouté le jeudi 12 avril 2001 par Tibet info. Haut de la page
Décès du Dr Tenzin ChoedrakLa communauté tibétaine est attristée par le décés du Dr Tenzin Choedrak survenu vendredi 6 avril au soir à l'âge de 78 ans. Le Dr Tenzin Choedrak, médecin privé du Dalai Lama et professeur au Mentsekhang était mondialement connu pour son savoir, son irréprochable éthique et sa très grande bonté. De nombreux occidentaux et notamment des Français le consultaient régulièrement lors de ses séjours en Europe ou à Dharamsala même. Le Dr Tenzin Choedrak était né dans la région de Shigatsé en 1924. Il a commencé ses études en médecine tibétaine à 17 ans et a rejoint le collège médical du Mentsekhang à Lhassa en 1941, dont il fut diplomé en 1952. Il fut désigné comme médecin personnel du 14ème Dalaï Lama en 1955. Après 1959, il fut emprisonné par les Chinois pour une vingtaine d’années, en Chine et au Tibet. Libéré en 1979, il se rendit à Dharamsala où il reprit ses fonctions auprès du Dalaï Lama en février 1980. Il se rendit pour la première fois en occident en 1984, et fut fréquemment invité à participer à des congrès médicaux et à donner des conférences dans de très nombreux pays. Il avait été accueilli plusieurs fois en France où il comptait un nombre considérable d’amis. Le Dr Tenzin Choedrak avait publié en octobre 1998 "Le Palais des Arcs-en-ciel" (Albin Michel) qui retraçait sa vie au Tibet puis en exil, où il continua jusqu'à sa mort à préserver et à transmettre la médecine tibétaine par l'intermédiaire du Mentsekhang, l'institut de médecine tibétaine. Tous ses amis attristés par sa disparition adressent aujourd’hui leurs condoléances à sa famille et au gouvernement tibétain en exil, ainsi qu'à Sa Sainteté le Dalaï Lama. Source : Correspondant Tibet Info, Dharamsala, et WTNN 8 avril 2001Ajouté le mercredi 11 avril 2001 par Tibet info. Haut de la page
Rencontre Dalaï Lama-Chen Shui-BianLe président taïwanais Chen Shui-Bian a fait l'éloge du Dalaï Lama, qu'il a rencontré à Taipei, au risque de s'attirer en retour les foudres de Pékin. "Le Dalaï Lama au cours des cinquante dernières années a beaucoup travaillé et enduré de grandes difficultés dans sa quête de la démocratie au Tibet. La situation est extrêmement difficile depuis son exil en Inde", a déclaré M. Chen, selon un communiqué officiel. L'entrevue du 5 avril entre le président taïwanais et le leader bouddhiste est d'autant plus provocante pour Pékin que M. Chen est issu d'un parti favorable à l'indépendance de Taïwan, autre tabou en Chine. M. Chen a également remercié le Dalaï Lama pour son soutien à Taïwan, en dépit de toutes les pressions de Pékin : "Le Dalaï Lama a toujours dit que l'avenir de Taïwan devait être décidé par les Taïwanais. C'est la preuve de son respect pour la volonté du peuple. C'est cela la démocratie". Le Dalaï Lama a estimé de son côté, selon ce communiqué officiel, que la Chine avait changé et que les dirigeants chinois devaient en faire de même. La rencontre, une première entre les deux hommes, a duré une heure. La Chine a confirmé son hostilité en estimant peu avant l'arrivée du Dalaï Lama à Taipei que cette visite n'avait pas d'autre but que la "collaboration avec les forces séparatistes à Taïwan" et la "collecte de fonds pour financer des activités séparatistes". Le leader tibétain a une fois de plus réitéré à Taipei qu'il n'était pas en faveur de l'indépendance du Tibet, mais pour une plus grande autonomie du Tibet et la sauvegarde de la culture et du bouddhisme tibétain. Le Dalaï Lama s'était déjà rendu à Taiwan en 1997 où il avait rencontré le président taïwanais de l'époque Lee Teng-Hui. Source : AFP 05 avril 01Ajouté le vendredi 6 avril 2001 par Tibet info. Haut de la page
Tang Jiaxuan à ParisLes droits de l'Homme en Chine ont été l'un des thèmes de discussion, le 2 avril à Paris, entre les ministres chinois et français des Affaires étrangères, a indiqué le ministère français des Affaires étrangères. Le ministre chinois, Tang Jiaxuan, a également rencontré dans la soirée le président français Jacques Chirac, avant de repartir pour Pékin. La question des droits de l'Homme en Chine et la situation au Tibet, sous administration chinoise, ont provoqué à plusieurs reprises des manifestations lors de la visite de dirigeants chinois dans la capitale française. Dans un communiqué extrêmement laconique diffusé à l'issue d'un entretien suivi d'un déjeuner entre le ministre chinois et son homologue français Hubert Védrine, le ministère français s'est borné à indiquer que "l'ensemble des grands sujets de l'actualité internationale ont été discutés". Il s'agit, selon ce communiqué, de "la situation en Asie (y compris la péninsule coréenne), les relations entre l'Union européenne et la Chine, les droits de l'Homme, les dossiers relevant du Conseil de sécurité et les questions stratégiques". Dans ce texte, le Quai d'Orsay n'a fourni aucune autre indication sur l'état d'avancement des dossiers discutés, en particulier sur les droits de l'Homme. Le ministère a ajouté, sans plus de précision, que "les relations bilatérales ont également fait l'objet d'un échange de vues complet" et que "les deux ministres ont souligné la poursuite du dialogue entre les deux pays". Source : AFP 2 avr. 01Ajouté le mardi 3 avril 2001 par Tibet info. Haut de la page
Visite du Dalaï Lama à TaiwanLors de son séjour à Taiwan, où il a entamé le 31 mars une visite de neuf jours, le Dalaï Lama a démenti mener une action visant à diviser la Chine. "Mon but n'est ni l'indépendance ni la séparation d'avec la Chine", a affirmé le chef spirituel bouddhiste pour se défendre de toute volonté de promouvoir une indépendance taïwanaise ou tibétaine. Pékin a estimé que les propos du Dalaï Lama n'étaient "pas sincères" et accuse le dirigeant spirituel tibétain d'être un instrument de forces occidentales taxées d'anti-chinoises, particulièrement des Etats-Unis. "Taïwan devrait maintenir des liens étroits et privilégiés avec la Chine" dans des domaines comme l'économie et la défense nationale, a estimé le Dalaï Lama. Le Dalaï Lama a dit qu'il "admirait" et "respectait" l'ancien président taïwanais Lee Teng-hui. Il a longuement évoqué les efforts de M. Lee pour démocratiser Taïwan. "C'est la première personne à avoir établi la démocratie en 5 000 ans d'histoire de la Chine". Le Dalaï Lama a aussi salué l'alternance politique taïwanaise, qui a mis fin en 2000 à un règne du Kuomintang long de 50 ans. Le Dalaï Lama doit rencontrer le président Chen Shui-bian et la vice-présidente Annette Lu, ainsi que des chefs de l'opposition taïwanaise. Le porte-parole à Taïwan du Dalaï Lama et les organisateurs ont cependant insisté sur l'aspect religieux de ce déplacement consacré aux bouddhistes taïwanais. Malgré cela, des policiers armés de boucliers et de bâtons ont dû repousser le 31 mars un groupe de manifestants qui, massés près de l'hôtel où est hébergé le Dalaï Lama, protestaient contre la venue du chef spirituel bouddhiste et une éventuelle indépendance du Tibet. Le dimanche 1er avril, le chef tibétain, dont le voyage actuel irrite Pékin au plus haut point, s'est rendu dans le nord de Taiwan à Taoyuan pour y prononcer un discours sur "L'Ethique dans le nouveau millénaire" pour un rassemblement qui a duré deux heures, où les 14  000 billets d'entrée du stade avaient été vendus. L'amour et la compassion doivent être les remèdes qui soigneront les maux créés par le vieux millénaire, a-t-il déclaré. L'histoire montre "que les efforts incessants du siècle passé pour parvenir à des progrès matériels n'ont mené les êtres humains nulle part", a-t-il estimé. "Au lieu de cela les humains ont souffert de douleurs et encore de douleurs", a ajouté le Dalaï Lama. Pour le chef spirituel des Tibétains, le développement rapide de la science et de l'économie ont raccourci les distances dans le monde et rapproché les relations entre les humains mais les murs qui tiennent les gens séparés sont toujours en place. "Si nous voulons régler les difficultés lancinantes, nous ne devons pas continuer à marcher sur les voies traditionnelles (...) Nous devons adopter un comportement avec un esprit plus ouvert", a-t-il dit. "L'amour est essentiel et souvenez-vous, quand on donne l'amour à un autre, alors les esprits s'éveillent au bonheur et ils en sont les principaux bénéficiaires", a-t-il ajouté. Source : AFP 30-31 mars 01
Ajouté le lundi 2 avril 2001 par Tibet info. Haut de la page
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