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Nouvelles du Tibet

Informations parues dans Tibet Info du 1er au 31 août 2000

  • Millenium pour la Paix

  • Chasse aux portraits du Dalaï Lama
    La police chinoise a entrepris de fouiller les domiciles de plusieurs centaines de Tibétains, à la recherche de portraits interdits du Dalaï Lama.
    Selon le TCHRD (Tibetan Centre for Human Rights and Democracy), les policiers ont visité près de 450 foyers récemment. Les possesseurs de portraits du chef spirituel tibétain se sont vu infliger une amende de 500 yuans (plus de 400 francs), une somme considérable sur le "Toit du Monde".
    Les portraits ont été confisqués puis brûlés, ainsi que des peintures religieuses et des autels que de nombreux Tibétains conservent chez eux. Dans un communiqué, le TCHRD a expliqué que les autorités chinoises avaient commencé à appliquer cet été de nouvelles règles concernant la pratique religieuse, adoptées en mars. Les forces de l'ordre ont ainsi passé l'inspection dans les domiciles privés, mais aussi dans les écoles et les administrations.
    Depuis Londres, l'agence Tibet Information Network (TIN) a pour sa part estimé que la répression en cours était la plus sévère des dernières années.
    "A Lhassa, les écoliers ont reçu l'ordre de ne pas visiter de monastères ni de temples pour prier ou assister à des cérémonies religieuses durant les vacances d'été et les thangkas (peintures religieuses) ont été bannies des domiciles privés".
    "Cet effort d'élimination de toute forme de pratique religieuse à la maison rappelle la Révolution culturelle", a accusé l'agence d'information.
    De son côté, le gouvernement chinois a diffusé le 3 août une déclaration réfutant les accusations du Dalaï Lama selon lesquelles Pékin tente d'éli-miner la langue tibétaine au profit du chinois, alors qu'une directive est en cours prévoyant le chinois comme langue officielle, y compris parmi les régions "à minorité ethnique" (Tibet, Turkestan Oriental/Xinjiang, Mongolie intérieure, ...).
    Source : AFP 3 août 00
    N 000803

  • Le temps de la relève
    Interrogé par la rédaction Asie du magazine Time (daté du 17 juillet), le Dalai Lama réaffirme sa position traditionnelle sur le choix d'une solution raisonnée au Tibet, faisant place à une autonomie authentique et permettant à la culture tibétaine de se maintenir et de se développer.
    A une question sur les raisons de la fuite du jeune Karmapa, Orgyen Trinley Dorje, il répond : "Il m'a dit qu'il voulait servir le Dharma et le peuple tibétain. Ces deux objectifs ne pouvaient être atteints s'il était resté au Tibet."...
    Voit-il en lui un héritier à la tête de son peuple ?
    "Les choses ne se posent pas en ces termes. Mais j'ai eu l'occasion de lui dire, et je l'ai dit publiquement, que ma génération prenant de l'âge, le temps est venu de préparer une nouvelle génération de maîtres spirituels.
    Le Karmapa est l'un de ceux-ci, tout particulierement pour l'école Kagyu. Il existe également de jeunes lamas prometteurs dans d'autres écoles."
    En ce qui concerne certains conflits de personnes ou de cultes dont la presse s'est fait récemment l'écho, "l'histoire du Tibet a plus de 1 000 ans, affirme-t-il, et il y a toujours eu six ou huit moines à problèmes, toujours eu des chercheurs de discorde. Les Occidentaux pensent que tout ce qui vient du Tibet est parfait. Et puis arrive un problème et leur image du Tibet change du tout au tout !"
    Source: Lettre du Tibet n. 56, août 00
    N 000806

  • Nouvelles de la "Transalpine"
    Partie le 9 juillet de Nice, la "marche transalpine tibétaine", composée d'une cinquantaine de marcheurs qui protestent contre la colonisation du Tibet par la Chine, est arrivée le 9 août à Peisey-Nancroix (Savoie), accueillie chaleureusement par les élus et par environ 150 personnes, selon la municipalité.
    Sur place, le maire Patrick Givelet a prononcé un discours de bienvenue et a offert aux 10 Tibétains, (lamas, moines et laïcs, dont une femme députée du Parlement tibétain) et à la quarantaine de marcheurs européens et canadiens qui les accompagnent, le repas et l'hébergement dans le gîte d'étape communal.
    "J'ai beaucoup d'admiration pour eux et leur détermination. Le fait que nous soyons une communauté de montagne (...) explique sans doute que nous avons tenu à exprimer notre solidarité avec ces montagnards. J'ai beaucoup parlé avec la députée, je suis très sensible à son combat" a-t-il confié à l'AFP.
    Drapeau tibétain en tête accompagné de portraits du Dalaï Lama, la caravane arrivera le 10 à Bourg-Saint-Maurice, passera à Chamonix où la compagnie des guides locale a promis de planter un drapeau tibétain au sommet du Mont-Blanc. Après 700 km parcourus, elle doit arriver le 25 août à Genève, soit 49 jours de marche qui symbolisent les 49 années d'occupation du Tibet par les Chinois. Le lendemain, les marcheurs se rendront au siège de l'ONU pour réclamer le respect des droits de l'Homme dans leur pays.
    (Voir programme complet en rubrique "3 Manifestations")
    Source : AFP 09 août 00
    N 000809

  • Ngawang Choephel : visite de sa mère
    Mme Sonam Dekyi, la mère de Ngawang Choephel, a été autorisée à rendre visite à son fils à la prison de Chengdu où il est interné, accompagnée de l'oncle de Ngawang.
    Ils ont pu le rencontrer deux fois une heure, séparés de lui par deux rangées de barreaux métalliques. Durant les deux entretiens, il était évident que Ngawang ne pouvait absolument pas parler librement.
    Lors de la première rencontre, les officiels présents en permanence ont menacé d'interrompre l'entretien si Sonam Dekyi ne cessait pas de pleurer.
    Ngawang choephel leur est apparu fragile, juste la peau sur les os, et très éprouvé mentalement.
    Le jeune homme, âgé de 32 ans, souffre du foie, des poumons et de l'estomac. Il est également atteint d'une infection urinaire et a peut-être contracté la tuberculose.
    A aucun moment Sonam Dekyi et l'oncle de Ngawang n'ont été laissés seuls durant leur séjour au Tibet, y compris dans leurs chambres d'hôtel, qu'ils ont dû partager avec leurs guides.
    Ils n'ont à aucun moment non plus pu se parler discrètement. Régulièrement, les officiels chinois leur ont demandé si le gouvernement tibétain les avait envoyés au Tibet et avait payé leur voyage.
    Ngawang venait de passer une semaine dans un hôpital et était à Chengdu depuis un mois environ. Il a demandé à sa mère de ne plus rester à Delhi et de se trouver un logement pour se consacrer aux prières. Il a également demandé à sa mère de remercier tous ceux qui les avaient aidés.
    A leur départ de Chengdu, le 8 août, les autorités chinoises leur ont demandé de payer 8000 yuans pour le trajet supplémentaire de Lhassa à Chengdu. Sonam Dekyi pensait retrouver son fils à Lhassa, et a dû expliquer qu'elle n'avait pas cet argent, rappelant que tout ce qu'elle possédait lui avait été offert.
    Ancien boursier Fullbright aux Etats-Unis, Ngawang a été arrêté en 1995 alors qu'il était retourné au Tibet pour y tourner un film sur la musique traditionnelle. Il fut alors condamné à 18 ans de prison pour "espionnage" au profit d'un pays tiers.
    De nombreuses campagnes interna-tionales réclamant sa libération se sont révélées jusqu'à présent vaines.
    Source : WTN 11 août 00
    N 000812

  • Expulsion d'une ONG du Tibet
    Une ressortissante portugaise et un Allemand ont été expulsés du Tibet où ils dirigeaient une équipe chargée de la restauration de bâtiments historiques, ont indiqué le 16 août des sources étrangères au Tibet.
    L'expulsion de Pimpin De Azevedo a été confirmée le 16 par l'ambassade du Portugal à Pékin qui s'est toutefois refusée à fournir tout autre détail sur l'affaire.
    Selon Ken Okuma, l'un de leurs collègues japonais à Lhassa, André Alexander et Pimpin De Azevedo , - tous deux directeurs de la fondation Tibet Heritage Fund (THF) - se sont vu intimer l'ordre de quitter le Tibet le 19 août.
    La police a par ailleurs averti la fondation qu'elle devrait cesser ses travaux de restauration et fermer son bureau au Tibet d'ici au 20 août prochain, a encore indiqué Ken Okuma, contacté par téléphone à Lhassa.
    THF, une organisation non gouverne-mentale allemande, avait entrepris de restaurer des maisons et des monas-tères tibétains depuis l'ouverture d'un bureau au Tibet en 1997.
    La Fondation recevait des fonds tant d'Allemagne que d'autres pays occidentaux, selon M. Okuma.
    Le ministère allemand des affaires étrangères a confirmé le 15 août une information de l'hebdomadaire Stern à paraître le 17 faisant état de l'expulsion d'André Alexander.
    Selon M. Alexander, cité par Stern, il aurait été accusé de soutenir la cause du Dalaï Lama. Selon lui, le travail de restauration mené par la fondation Tibet Heritage Fund a certes rendu "les Tibétains fiers de leur propre culture", mais il a réfuté tout immixtion dans des "questions politiques".
    M. Alexander et Mme De Azevedo, qui se trouvent dans un hôtel à Pékin depuis leur expulsion du Tibet, se sont refusés le 16 août à faire le moindre commentaire.
    M. An Li, le directeur du bureau des reliques culturelles du Tibet, contacté par l'AFP au téléphone, a confirmé les expulsions tout en relevant que celles-ci n'avaient rien à voir avec la politique ou le Dalaï Lama. Il a précisé que les deux étrangers avaient été expulsés parce qu'ils travaillaient avec des visas de tourisme et qu'ils avaient enfreint une réglementation en publiant des brochures sur le vieux Lhassa, sans l'accord de son bureau.
    La fondation THF avait reçu l'auto-risation officielle de restaurer 76 bâtiments à Lhassa.
    Les autres étrangers qui partici-paient au projet, de nationalités américaine, néerlandaise, finlandaise, canadienne et australienne, se trouvent pour l'instant toujours à Lhassa, selon M. Okuma.
    Les expulsions surviennent alors que les autorités chinoises font preuve d'une nervosité accrue face à l'évolution de la situation au Tibet, après la fuite en Inde en janvier dernier du 17ème Karmapa, a estimé pour sa part Thupten Samphel, le porte parole du gouvernement tibétain en exil à Dharamsala en Inde.
    "Le gouvernement savait de toute évidence ce que faisait THF (...) Le fait qu'il décrète subitement que des réglementations ont été violées prouve que les expulsions revêtent un caractère politique" a-t-il ajouté.
    Source : AFP 16 août 00
    N 000816

  • USA - World Peace Millenium
    Les Etats-Unis ont annoncé le 21 août qu'ils étaient contre la décision de ne pas inviter le Dalaï Lama prise par les organisateurs d'un sommet réunissant près de 1 000 chefs de file religieux à l'initiative de l'ONU.
    Les organisateurs de ce sommet, qui doit se tenir à partir du 28 août à New York, avant le sommet du millénaire à partir du 6 septembre, avaient décidé de ne pas inviter le chef de file spirituel tibétain pour ne pas incommoder Pékin.
    "Nous estimons que le Dalaï Lama est un leader religieux important qui a quelque chose à apporter à cette conférence et nous aurions aimé le voir là-bas", a déclaré le porte-parole du département d'Etat, Richard Boucher.
    "Nous ne pensons pas que les organisateurs auraient dû l'exclure en raison de l'objection supposée d'un pays", a-t-il ajouté.
    Les organisateurs du sommet ont uniquement invité le Dalaï Lama à participer aux conférences qui ne se tiendront pas dans l'enceinte du bâtiment des Nations Unies à New York.
    "Il a été invité uniquement à participer aux activités qui se tiennent à l'extérieur de l'ONU. Nous ne pensons pas que c'est la bonne décision (...) il mérite d'être un participant à part entière", a ajouté M. Boucher.
    Le 19 août, le gouvernement tibétain en exil avait dénoncé la "faiblesse" des Nations Unies.
    "Sa Sainteté le Dalaï Lama est reconnue par le monde comme l'un des principaux chefs religieux ... et (cette) exclusion porte atteinte à la crédibilité de la conférence et à l'image des Nations Unies", avait déclaré Tashi Wangdi, un responsable du gouvernement.
    Source : AFP 21 août 00
    N 000821

  • Visite du D.L. - Lettre à J. Chirac

  • Arrivée de la "Transalpine Tibet"
    Une centaine de marcheurs favorables à la cause tibétaine sont arrivés le 25 août à Genève, après avoir parcouru 700 kilomètres à travers les Alpes en provenance de Nice.
    Les marcheurs ont traversé la ville jusqu'à la place des Nations, devant le siège européen de l'ONU. Leur péti-tion a été remise à un fonctionnaire s'occupant des droits de l'Homme, en l'absence du Haut-Commissaire Mary Robinson. Elle compte plus de 3 000 signatures, recueillies au cours des 49 jours de la marche, autant que d'années d'oppression vécues par le Tibet sous le joug chinois.
    Six Tibétains ont accompagné les marcheurs en majorité français, notamment Palden Gyatso, ex-prisonnier politique, Yeshi Puntsok, président du Parti National Démocratique du Tibet.
    La pétition souligne que "le Tibet demeure la plus grande colonie au monde". Elle demande l'ouverture d'urgence de négociations sous l'égide de l'ONU entre les représentants en exil du Tibet et les autorités chinoises. La pétition demande en outre à l'ONU de réaffirmer le droit à l'autodétermination du peuple tibétain, de reconnaître la légitimité du gouvernement tibétain en exil et de reconnaître le Dalaï Lama comme représentant légitime du peuple tibétain.
    Lors d'une conférence de presse, le moine Palden Gyatso, emprisonné pendant trente-trois ans pour avoir lutté contre l'invasion chinoise en 1949, a réclamé l'application par l'ONU de trois résolutions adoptées en 1959, 1961 et 1965 sur l'auto-détermination du peuple tibétain.
    Il s'est prononcé également pour l'instauration d'un dialogue entre la Chine et le Tibet et pour la reconnaissance du gouvernement tibétain en exil.
    Palden Gyatso s'est dit "choqué" que la délégation qui a remis le 25 août une pétition à l'attention du secrétaire général de l'ONU Kofi Annan, ait dû renoncer à porter le drapeau tibétain et un portrait du Dalaï Lama, pour pouvoir être admise au palais Wilson, siège du Haut commissariat aux droits de l'homme.
    "Nous appelons l'ONU à nous soutenir et à déclarer l'inscription du Tibet dans le processus de décolonisation qui s'achève. (...) Nous appelons l'ONU à reconsidérer les résolutions votées par elle et à faire pression sur le régime chinois pour qu'il négocie", a déclaré Yeshi Phuntsok, président du Parti national démocratique du Tibet.
    Réting Tempa Tséring, autre figure de la résistance tibétaine, emprisonné pendant 25 ans au Tibet dont un an et 8 mois enchaîné dans une cellule obscure, s'est dit ému par l'accueil chaleureux des populations et des communes traversées pendant les 700 km de marche. Certains maires de communes françaises ont annoncé que leur mairie allait arborer le drapeau tibétain jusqu'à la libération du Tibet.
    Le secrétaire général de l'ONU Kofi Annan a déclaré le 24 août que le Dalaï Lama avait été exclu d'une rencontre de près de 1 000 chefs religieux en raison de la sensibilité d'Etats membres.
    "Beaucoup de gens sont profondément déçus, et cela est compréhensible, que le Dalaï Lama ne soit pas ici pour le sommet des religions", a déclaré M. Annan à des journalistes. "Mais laissez-moi vous dire aussi que cette maison est vraiment une maison pour les Etats membres et leur sensibilité importe", a-t-il ajouté.
    Des responsables de l'ONU ont déclaré que le sommet n'était pas organisé par l'ONU elle-même mais par un groupe de chefs religieux qui avaient demandé la permission de se réunir dans la salle de l'Assemblée générale de l'ONU.
    Plus de 1 000 chefs religieux repré-sentant 75 confessions différentes doivent participer au sommet, qui démarre le 28 août.
    Le 18 août, le gouvernement tibétain en exil avait de son côté dénoncé la "faiblesse" des Nations-Unies.
    Source : AFP 25 août 00
    N 000826

  • Décès de Rinchen Dolma Taring
    Rinchen Dolma Taring est décédée le 29 juillet dernier. Son livre "Fille du Tibet" (Daughter of Tibet) avait été la première biographie d'une Tibétaine en anglais et avait aidé le monde à connaître la situation du Tibet.
    Rinchen Dolma Taring était originaire d'une famille noble à Lhassa et avait suivi son éducation en anglais en Inde, où elle rencontra son futur mari, Jigme Taring, de la famille royale du Sikkim.
    Jigme avait pris des fonctions officielles auprès du jeune XIVème Dalaï Lama et avait quitté le Tibet en 1959 lors de l'exode des Tibétains. Jigme et Rinchen avaient alors consacré leur vie à accueillir, nourrir et éduquer des milliers de Tibétains qui fuyaient le Tibet occupé par la Chine. Ils avaient également participé à de nombreux projets de recherches de parrainages pour les personnes âgées.
    Sous la direction du Dalaï Lama, ils avaient créé des écoles pour les réfugiés et créé la Tibetan Homes Foundation (Fondation pour des foyers tibétains). Jigme Taring était décédé il y a 8 ans environ à Dehradun, en Inde.
    Source : WTNN, août 2000
    N 000827

  • Liberté d'expression ...
    Les autorités chinoises ont saisi un recueil de photos imprimé à Hong Kong pour le compte d'un éditeur américain parce qu'il contenait un cliché du président Bill Clinton en compagnie du Dalaï Lama, a indiqué le 28 août à New York cet éditeur.
    Le livre "The Clinton Years" ("Les années Clinton"), de l'ancien photographe officiel de la Maison Blanche Robert McNeely, avait été envoyé, après impression à Hong Kong, en Chine continentale pour y être relié, a précisé Rosemary Morse, porte-parole de la maison d'édition new-yorkaise Callaway.
    "Nous avons reçu une première livraison de huit mille livres. Mais les 16 000 suivants ont été saisis parce qu'il y a dans ce livre une photo du président Clinton avec le Dalai Lama. C'est de la censure", a indiqué la porte-parole.
    L'ouvrage contenait une photo prise le 28 avril 1994 montrant le Dalaï Lama serrant la main au président Clinton lors d'une rencontre à la Maison Blanche.
    Sur une autre photo, le président chinois Jiang Zemin signait un livre qu'il offrait au président Clinton (qui le regardait sans enthousiasme) sur l'histoire du Tibet. Jiang Zemin venait de dire au président américain que "lorsqu'il aurait fini de le lire, il comprendrait pourquoi le Tibet est, et a toujours été, une partie inaliénable de la Chine".
    Callaway a reçu notification offi-cielle, le 25 août, de la saisie de l'ouvrage par le biais d'une lettre de l'ambassade de Chine à Washington, a-t-elle ajouté.
    Zhang Yuan Yuan, porte-parole de l'ambassade de Chine, indique dans ce courrier que "le gouvernement chinois a pour politique constante de contrô-ler le contenu politique des ouvrages imprimés. L'impression de tels livres n'a jamais été autorisée sur le sol chinois. Si dans le passé ils n'ont pas été interceptés à la frontière, il ne s'agit que d'une coïncidence", affirme M. Yuan, selon des extraits lus par Mme Morse (de Callaway).
    "C'est un gros problème pour nous", a-t-elle conclu. "Nous nous attendions à faire de bonnes ventes avec les 'Clinton Years'. Nous allons probablement le faire imprimer aux Etats-Unis".
    Nicholas Callaway, le fondateur de la maison d'édition, a cependant conclu que la censure chinoise risquait de se retourner contre eux, car "les officiels (chinois) ne réalisent pas que de cette façon, ils sont en train d'immortaliser ces livres".
    Il y a deux semaines, 10 000 copies d'un autre livre, "Celestial Gallery", une collection d'oeuvres d'art du Bouddhisme tibétain, également publiée par les éditions Callaway, avaient également été saisies.
    "Le concept de libre-échange est for-tement compromis lorsque vous traitez avec un gouvernement qui ne souhaite pas respecter les droits individuels tels que la liberté d'expression" a indiqué Mickey Spiegel, consultant de l'organisation Human Rights Watch. "Dans ce cas, la liberté de commerce donne au gouvernement chinois la liberté de censurer ce que les Américains peuvent lire".
    Sources : AFP 28 août 00 et New York Times (www.nytimes.com)
    N 000828

  • Millenium : non aux persécutions
    Le secrétaire général de l'ONU Kofi Annan a plaidé le 29 août pour la liberté de religion et dénoncé les régimes qui persécutent les croyants.
    M. Annan s'exprimait au 2ème jour d'un sommet réunissant un millier de dignitaires religieux du monde entier, marqué par l'absence du Dalaï Lama en raison de l'opposition de la Chine.
    "Réaffirmons aujourd'hui le droit fondamental de l'homme à la liberté religieuse : de pratiquer son culte, d'établir et maintenir les lieux de culte, d'écrire, publier et enseigner, de célébrer les fêtes, de choisir ses propres leaders religieux", a dit M. Annan. Sous les applaudissements des bonzes, prêtres, pasteurs ou rabbins réunis dans la salle de l'Assemblée générale de l'ONU, M. Annan a souligné que lorsque les gouvernements ne protégeaient pas la liberté de religion, il s'agissait "d'un affront et d'une menace".
    "Quand les religions et leurs fidèles sont persécutés, diffamés, attaqués ou soumis à des procès injustes, nous sommes tous atteints et nos sociétés en sont affaiblies", a-t-il dit.
    M. Annan n'a toutefois fait aucune allusion directe à la polémique qui a éclaté après que les organisateurs eurent cédé aux pressions de la Chine, selon les organisations de défense des droits de l'homme, pour exclure le Dalaï Lama, le leader spirituel tibétain qui incarne la résistance à l'occupation chinoise du Tibet.
    Le secrétaire général a aussi critiqué "l'extrémisme religieux" qui opprime les femmes et les minorités et a invité les leaders religieux à travailler ensemble pour "promouvoir la justice, l'égalité, la réconci-liation et la paix".
    (Source : AFP 29 août 00)
    Au moment même où le Secrétaire général des Nations-Unies prononçait ce vibrant plaidoyer, des informations transmises par le Tibet Information Network (Londres) indiquaient une aggravation sérieuse de la répression religieuse au Tibet. Ainsi de nombreux moines ont été expulsés ces jours derniers des grands monastères de Lhassa, notamment du temple du Jokhang, tandis que des perquisitions avaient lieu dans des domiciles privés à la recherche d'images religieuses et de portraits du Dalaï Lama.
    Plusieurs objets de culte et des photographies ont été jetées dans les eaux du Tsangpo (la rivière de Lhassa) afin de faire un exemple, et des Tibétains ont déclarés qu'ils se seraient crû au temps de la Révolution Culturelle.
    Les autorités chinoises ont ordonné également le retrait des enfants tibétains qui suivaient une scolarité dans des écoles en Inde, menaçant leurs familles de sanctions sévères.
    Le secrétaire général du Parti communiste chinois au Tibet, Chen Kuiyuan, déclarait récemment que la religion était "le principal élément de destruction de la société car il exprimait des sentiments anti-chinois.
    On apprenait également qu'après les arrestations de protestants ces derniers jours, un prêtre catholique de l'Eglise du silence en Chine venait également d'être arrêté pour avoir célébré une messe en privé et avoir refusé de faire allégeance au Parti communiste.
    Source : T.I.N. et AFP, 25 août 00
    N 000829


La reproduction des textes ci-contre est autorisée et encouragée sous la condition exprès de mentionner : « Source : 36 15 Tibet Info » + les autres sources mentionnées dans chaque article, ainsi que la date. Exemple "Source : 36 15 Tibet Info / AFP, 15 jan 98". Merci de respecter ces différents copyrights.


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