|
Tibet-info > informations > nouvelles du Tibet > année 2000
Nouvelles du Tibet
Informations parues dans Tibet Info du 1er au 31 mars 2000
- Les parents du Karmapa expulsés
- Mary Robinson en Chine, mars 2000
Le Haut commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Mary Robinson, a déploré le 2 mars à Pékin la "détérioration" de la situation des droits de l'homme en Chine depuis sa dernière visite en 1998 au terme d'une visite de deux jours à Pékin.
Elle a ajouté qu'elle était "déçue" des restrictions imposées par les autorités à la liberté religieuse et la liberté d'association, citant les lourdes peines infligées aux fonda-teurs du Parti démocrate chinois (PDC, interdit), condamnés quelques mois après sa précédente visite.
Sa visite survient avant la session annuelle de la Commission des droits de l'homme de l'ONU à Genève fixée au 20 mars. Les Etats-Unis ont annoncé qu'ils soutiendraient une motion dénonçant les violations des droits de l'homme en Chine à cette occasion.
Le ministère chinois des Affaires étrangères a promptement répliqué en assurant que les droits de l'homme n'avaient jamais été aussi bien respectés en Chine, tout en promettant de continuer à coopérer avec l'ONU dans ce domaine.
Mme Robinson n'est cependant pas parvenue à convaincre les dirigeants chinois de ratifier rapidement deux pactes internationaux donnant un cadre juridique à la Charte universelle des droits de l'homme.
Selon elle, le parlement a tout juste commencé à travailler sur le pacte sur les droits économiques, sociaux et culturels signé par la Chine en 1997, alors que l'étude du pacte sur les droits civils et politiques, signé l'année suivante, n'a pas même débuté.
Mme Robinson n'a pas non plus obtenu de protocole d'accord sur un projet de coopération technique Chine-ONU devant permettre à Pékin d'harmoniser sa légis-lation avec les deux pactes.
"Nos moyens de pression ne sont pas considérables", a remarqué Mme Robinson en appelant à la poursuite de la coopération avec le régime chinois.
Source : AFP 2 mars 00
- La Chine accuse le Dalaï Lama
La Chine a accusé le 9 mars le Dalai Lama d'utiliser le 17ème Karmapa pour promouvoir l'indépendance.
"La clique du Dalai et d'autres forces à l'étranger ont toujours voulu utiliser le 17ème Karmapa à leurs propres fins", a déclaré le porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères Zhu Bangzao.
La fuite du jeune lama en Inde a suscité un vif embarras à Pékin où les autorités espéraient faire du Karmapa une personnalité bouddhiste favorable au régime et capable de rivaliser avec le Dalai lama.
Mais après avoir dans un premier temps affirmé que son départ n'était que temporaire et ne constituait en rien un revers pour la politique religieuse chinoise au Tibet, les autorités chinoises redoutent désormais publiquement qu'il puisse être récupéré par le Dalai Lama.
"Nous nous opposons fermement à toute tentative d'utiliser le Karmapa afin de se lancer dans des activités politiques visant à diviser la Chine", a estimé jeudi M. Zhu. Les propos de M. Zhu ont été repris quasiment mot pour mot par le secrétaire du parti communiste au Tibet, Raidi, lors d'un point de presse donné à des journa-listes étrangers en marge de la session plénière du parlement.
Mais Raidi a également laissé la porte entrouverte à un éventuel retour du Karmapa. "Quand il est parti, il a laissé une lettre - que j'ai vue de mes propres yeux - disant qu'en quittant le pays il ne trahissait pas la mère patrie", a-t-il dit.
Le numéro un tibétain a par ailleurs démenti des informations de la presse étrangère affirmant que les parents du Karmapa auraient été arrêtés en même temps que des moines du monastère de Tsurphu, où le jeune lama vivait avant son départ pour l'Inde. "L'ordre règne au monastère de Tsurphu et les moines vont bien" a-t-il dit.
Source : AFP 9 mars 00
- Message de Sa Sainteté le Dalaï-Lama - 10 mars 2000
- Message du Dalaï Lama, 10 mars
Dans le message qu'il diffuse comme chaque année le 10 mars, jour commémorant le soulèvement des Tibétains à Lhassa en 1959, le Dalaï Lama rappelle que "la répression chinoise au Tibet a atteint un niveau jamais vu depuis la Révolution culturelle".
"Je rapporte avec grande tristesse que la situation des droits de l'homme au Tibet a pris un tour critique ces dernières années", a déclaré le prix Nobel de la paix dans un discours à Dharamsala à l'occasion du 41ème anniversaire du soulèvement tibétain de 1959 contre le régime chinois.
"Dans certains domaines, nous sommes témoins d'un retour à un climat d'intimidation, de coercition et de peur qui rappelle les jours de la révolution culturelle chinoise".
Le Tibet fut l'une des régions les plus touchées par les violences de la révolution culturelle (1966-76) lancée par Mao Zedong, avec près de 6 000 monastères bouddhistes entièrement détruits.
En 1999, il y a eu au moins six cas de mort sous la torture ou autre violence au Tibet et 1 432 moines et religieuses ont été expulsés de leurs monastères. Mais la "tendance la plus alarmante" est l'afflux massif de colons chinois au Tibet.
"Ceci, ajouté à la maladie largement répandue de la prostitution, du jeu et des bars karaoke que les autorités encouragent discrètement, menacent les traditions sociales et les valeurs morales du peuple tibétain", a ajouté le Dalaï Lama.
"Plus que la force brute, cela réduit avec succès les Tibétains à une minorité dans leur propre pays", a-t-il dit, estimant que Pékin tentait de "détruire le coeur de la civilisation et de l'identité tibétaines".
Le Dalaï Lama, dont les relations avec la Chine sont gelées, a affirmé qu'il n'avait pas d'autre choix que d'encourager la communauté internationale à redoubler de pressions sur Pékin.
Plusieurs milliers de Tibétains ont manifesté le 10 mars à New Delhi où ils ont remis à l'ONU un mémorandum adressé à son secrétaire général Kofi Annan lui demandant de jouer un rôle de médiateur entre la Chine et le gouvernement tibétain en exil en Inde.
Ils ont également demandé au Premier ministre indien Atal Behari Vajpayee de soulever la question tibétaine lors de ses entretiens avec le président américain Bill Clinton qui sera en Inde du 21 au 25 mars.
Source : AFP 10 mars 00
- 10 mars : message des Parlementaires
Message des Parlementaires français pour le 10 mars 2000
"La récente et spectaculaire évasion du jeune Karmapa de 14 ans à travers l'Himalaya pour rejoindre, en Inde, Sa Sainteté le Dalaï-Lama, est venue mettre de nouveau en lumière la situation très grave qui prévaut au Tibet, tant sur le plan des Droits de l'Homme qu'au regard de la menace de disparition de la culture et de l'identité du Peuple tibétain.
A l'occasion du 41ème anniversaire du soulèvement national du Peuple tibétain, nous tenons à réaffirmer solennellement que cette perspective est inacceptable.
Inacceptable qu'un enfant de bientôt 11 ans soit depuis plus de quatre ans " le plus jeune prisonnier politique du monde ".
Inacceptable que des hommes et des femmes, religieux ou laïques, subissent dans leur vie et dans leur chair, de plus en plus nombreux, un sort inique pour le seul motif d'avoir revendiqué les droits inaliénables de tout être humain.
Inacceptable que tant de souffrance conduise à l'exil continu et régulier, dans les pires conditions de voyage, les forces vives d'un pays, d'une nation et d'un peuple.
Inacceptable que le patrimoine naturel, culturel et spirituel du Tibet, qui participe de la richesse de l'Humanité tout entière, disparaisse peu à peu.
Inacceptable enfin, le silence de la Communauté internationale.
Alors que la France va prendre d'ici quelques mois la présidence de l'Union européenne, présidence au terme de laquelle sera présenté un projet de Charte des droits fondamentaux qui a pour vocation de réunir en un seul texte l'ensemble des valeurs communes aux Européens, soyez assurés que les parlementaires qui soutiennent la cause du Tibet poursuivront sans relâche, au nom de ces valeurs, leur combat. Afin d'appuyer sans mesure le plan de paix, les efforts non-violents, et les propositions d'ouverture et de dialogue de Sa Sainteté le Dalaï-Lama. Afin que la liberté, la démocratie et le respect des droits du Peuple tibétain, reconnus notamment par la Commission internationale des juristes, deviennent la réalité d'aujourd'hui.
Afin, surtout, de ne pas entrer dans le XXIe siècle sans le Tibet."
Claude HURIET
Louis de BROISSIA
Richard CAZENAVE
- 10 mars : matraques à Kathmandou
La manifestation du 10 mars a dégénéré à Kathmandou lorsque plusieurs milliers de Tibétains rassemblés près du chorten de Bodnath se rendaient en direction de l'ambassade de Chine, lors d'une manifestation pacifique pourtant autorisée par les autorités népalaises.
La police, qui tentait de bloquer la sortie de l'aire du temple de Bodnath, a violemment matraqué de nombreux manifestants, faisant au moins 25 blessés, dont un très jeune enfant, parmi les protestataires, selon des témoins.
Source : WTNN et divers
- Il roule pour le Tibet
- Appel d'ONGs à l'Union Européenne
Plusieurs organisations humanitaires internationales ont demandé le 16 mars à l'Union Européenne de "reconnaître la détérioration des droits de l'Homme en République populaire de Chine" dans une résolution afin de faire pression sur Pékin.
Ces ONG souhaitent que l'UE, dont le Conseil des Affaires générales réunira les 20 et 21 mars les chefs de la diplomatie des Quinze, co-parraine la résolution que comptent présenter les Etats-Unis à l'occasion de la 56ème session de la Commission des droits de l'Homme des Nations-Unies, qui s'ouvrira à Genève le 20 mars.
L'appel est lancé par la Fédération Internationale des Ligues des Droits de l'Homme (FIDH), Reporters sans frontières (RSF), Amnesty Interna-tional, Human Rights Watch (HRW), Human Rights in China (HRC) et International Campaign for Tibet (ICT).
"Depuis décembre 1998, les autorités chinoises mènent la répression la plus sévère depuis le 'Printemps de Pékin' en 1989" et elles ont aussi adopté "une politique étrangère agressive", notamment en ce qui concerne Taïwan, estiment les ONG.
Elles soulignent en outre "l'extrême sensibilité du gouvernement chinois à la perspective d'un débat sur sa situation politique".
Une résolution "pourrait, entre autres, ouvrir la possibilité d'une enquête spécifique sur la situation des droits de l'Homme" en Chine.
"Aujourd''hui, aucun partisan du dialogue constructif avec la Chine n'ose affirmer que le bilan est positif", a déclaré Robert Ménard, directeur de RSF.
"Même si les principaux mouvements en faveur du changement doivent venir de l'intérieur, les pressions internationales fourniront un relais essentiel aux forces qui, en Chine, luttent pour le progrès et le respect des libertés fondamentales", espèrent les défenseurs des droits de l'Homme.
Source : AP 16 mars 00
- Parrainages : l'exemple de Calais
A l'initiative du Collectif Tibet-Calais, soutenu dans sa démarche par les Elus Ecologistes Alternatifs, la ville de Calais a participé à l'opération "Un drapeau pour le Tibet" en hissant le drapeau tibétain sur le fronton de l'hôtel de ville du 10 au 16 mars, à l'occasion du 41ème anniversaire du soulèvement des Tibétains à Lhassa.
Pour prolonger politiquement cette action, les Alternatifs ont proposé au Conseil Municipal de Calais de parrainer deux prisonniers d'opinion tibétains et de voter une motion de soutien au peuple tibétain. Le Conseil Municipal s'engagera à adresser un courrier au Premier Ministre chinois pour lui demander de mettre fin à l'emprisonnement de Ngawang Phulchung, condamné à 19 ans de prison pour avoir émis des tracts qui contenaient la traduction en tibétain de la Déclara-tion Universelle des Droits de l'Homme et un rapport concernant les arresta-tions politiques au Tibet, et de Ngawang Jungney, âgé de 28 ans, condamné à 9 ans de prison et accusé d'être un espion du gouvernement tibétain en exil : il souffrirait de graves troubles mentaux à la suite des tortures qui lui ont été infligées.
C'est le Comité de Soutien au Peuple Tibetain, soucieux du sort réservé à ces personnes, qui nous ont guidés vers ce choix.
MOTION PRÉSENTÉE PAR LES ÉLUS ALTERNATIFS AU CONSEIL MUNICIPAL DE CALAIS DU 27 MARS 2000
Le Conseil Municipal de Calais exprime sa solidarité avec la cause du peuple tibétain qui aspire à obtenir l'autonomie pour son pays.
Le Conseil Municipal s'engage à adresser un courrier au Premier Ministre chinois pour lui demander de mettre fin à l'emprisonnement de Ngawang Phulchung, condamné à 19 ans de prison, de Ngawang Jungney, condamné à 9 ans de prison, et plus largement, de rendre la liberté au peuple tibétain.
Depuis 1949, la Chine a envahi et colonisé le Tibet faisant de nombreuses victimes.
Le peuple tibétain a su montrer, par une action non-violente, sa détermination et sa volonté de vivre.
Jean-Marc Ben, Maire-adjoint de Calais (Les Alternatifs)
Fax: 06 62 19 31 04
Source : contact ci-dessus
- Nouveau groupe "Tibet" au Sénat
Le Bureau du Sénat a autorisé cette semaine la création d'un "groupe sénatorial d'information sur le Tibet"
"Ce groupe prendra la suite de l'Association des Amitiés parlemen-taires pour le Tibet qui oeuvre au sein de la Haute Assemblée, depuis 1994, en étroite synergie avec le Groupe d'études sur les problèmes du Tibet de l'Assemblée nationale", précisent MM. de Broissia et Huriet.
"Dans le cadre de cette action continue en faveur des droits du peuple tibétain, un "manifeste des parlementaires français pour le Tibet" vient tout juste d'être lancé et a déjà recueilli l'adhésion de plus de 170 parlementaires.
Ce texte appelle notamment à l'ouver-ture d'un dialogue entre les autorités chinoises et le Dalaï Lama, à la prise en compte des recomman-dations sur la question tibétaine formulées par la Commission interna-tionale des Juristes en 1997 et à la libération du XIème Panchen Lama", ajoutent-ils. MM. de Broissia et Huriet révèlent en outre qu'ils ont reçu une "fin de non recevoir sur des motifs qu'ils considèrent peu convaincants" à leur demande de rencontrer le XIème Panchen Lama formulée récemment, en compagnie du député Henry Chabert (RPR), auprès de l'ambassadeur de Chine en France.
Source : AFP 24 mars 00
- 56ème session de l'ONU
Les Etats-Unis espèrent parvenir à repousser tout artifice de procédure que la Chine serait tentée d'utiliser pour éviter de se faire condamner par la Commission des droits de l'Homme de l'ONU, a déclaré le 28 mars à Genève un membre du gouvernement américain.
"Depuis une dizaine d'années, la Chine soumet au vote 'une motion de non-action'" empêchant la Commission de voter une résolution condamnant la violation des droits de l'homme dans ce pays, "au lieu de répondre de sa conduite", a expliqué le secrétaire d'Etat adjoint américain aux droits de l'Homme, Harold Koh.
Cette motion de non action - un artifice de procédure - a jusqu'ici toujours été votée, sauf en 1995, a-t-il rappelé au cours d'une conférence de presse. "Mais cette année, nous estimons que les chances n'ont jamais été aussi grandes pour qu'elle échoue", a-t-il dit.
Si tel est le cas, cela permettrait aux Etats-Unis de présenter immédia-tement leur projet de résolution condamnant la Chine, a-t-il indiqué.
"Aucun pays ne devrait pouvoir utiliser des motions de procédure pour éviter un vote légitime. Il ne peut y avoir deux poids-deux mesures. Il est temps de réaffirmer ce principe", a déclaré M. Koh.
Les Etats-Unis font actuellement circuler un projet de résolution parmi certains des 53 membres de la Commission.
"L'Union européenne, a-t-il poursuivi, a déjà indiqué qu'elle avait l'intention de s'opposer à une éventuelle 'motion de non-action'.
Nous attendons des pays de l'UE qu'ils soutiennent notre projet de résolution s'il est soumis au vote", a-t-il dit.
Jusqu'ici, l'UE a refusé de dévoiler ses intentions à ce sujet afin d'évi-ter d'être soumise à des pressions. Six pays de l'UE sont représentés à la Commission des droits de l'Homme : Allemagne, France, Italie, Portugal, Espagne et Grande-Bretagne.
M. Koh a passé en revue les six domaines où, selon Washington, les droits de l'homme sont bafoués en Chine :
- la répression contre les opposants politiques,
- la suppression des libertés de pensée, de conscience et de religion,
- l'utilisation du travail forcé des détenus,
- la répression au Tibet particulièrement à l'encontre des religieux, hommes et femmes,
- les atteintes à la liberté sur l'internet,
- et la dégradation de la situation des femmes.
Source : AFP 28 mars 00
- Richard Gere à l'ONU
Une centaine de Tibétains soutenus par l'acteur américain Richard Gere, ont manifesté le 30 mars devant le Palais des Nations à Genève pour réclamer une condamnation de la Chine par la Commission des droits de l'Homme de l'ONU.
Richard Gere, président de "Interna-tional Campaign for Tibet" a estimé que l'Union européenne (UE) "pourrait faire beaucoup plus en ce sens".
Les Etats-Unis envisagent de déposer un projet de résolution dénonçant les violations des droits de l'Homme en Chine, résolution sur laquelle l'UE n'a pas encore pris publiquement position. L'adoption d'une telle résolution par la Commission des droits de l'Homme aurait, selon l'acteur américain, "un énorme impact".
Cela prouverait, a-t-il ajouté, que "le bluff des Chinois" ne fonctionne plus. Par ailleurs, Richard Gere, a considéré que "si la Chine voulait faire partie de la communauté internationale et entrer dans toutes les organisations internationales, y compris l'Organisation mondiale du commerce (OMC), elle devait se comporter correctement et respecter les valeurs universelles des droits de l'Homme".
Source : AFP 30 mars 00
La reproduction des textes ci-contre est autorisée et encouragée sous la condition exprès de mentionner : « Source : 36 15 Tibet Info » + les autres sources mentionnées dans chaque article, ainsi que la date. Exemple "Source : 36 15 Tibet Info / AFP, 15 jan 98". Merci de respecter ces différents copyrights.
|
|
|
|
|