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Nouvelles du Tibet
Informations parues dans Tibet Info du 1er au 30 juin 2000
- Attaques virulentes contre le Dalaï Lama
La Chine a brutalement intensifié le 1er juin ses critiques contre le Dalaï Lama et ses partisans, les accusant de tous les maux, y compris d'avoir massacré des Tibétains dans des conditions atroces et violé des femmes.
Dans un commentaire d'une rare violence, repris le 1er juin par l'agence Chine nouvelle (Xinhua), le quotidien du Tibet accuse le leader spirituel tibétain d'être "le commissaire général des propriétaires féodaux de serfs, le chef des forces séparatistes à l'étranger, un outil des forces hostiles anti-chinoises occidentales ainsi que le principal criminel qui divise la mère-patrie, trahit l'intérêt national et le peuple tibétain".
Parmi les innombrables reproches adressés au Dalaï Lama, le quotidien accuse ce dernier d'avoir mis en place un système de servage lorsque le chef spirituel tibétain et ses partisans se trouvaient encore au Tibet.
"Leurs actes hostiles (lors de l'insurrection armée de 1959) incluent la séparation de la mère-patrie, le massacre de Tibétains, le pillage des temples et le viol de femmes" affirme le commentaire en mentionnant le cas d'un garçonnet de 9 ans, Samni, coupé en morceaux et pendu à un arbre, tandis que son coeur aurait été mangé par ses assaillants.
Cette attaque contre le Dalaï Lama intervient alors que ce dernier vient d'effectuer une grande tournée européenne durant laquelle il a rencontré plusieurs Premiers ministres, provoquant la fureur de Pékin.
La Chine conteste en effet à tout pays étranger le droit d'avoir des relations avec le Dalai Lama qu'elle considère comme un "séparatiste".
Source : AFP 1er juin 00
NdR Faut-il en rire ou en pleurer ?
N 000601
- Panchen Lama : visite demandée
La communauté tibétaine du Canada et les défenseurs de la cause tibétaine ont pressé le Premier ministre Jean Chrétien de demander instamment aux autorités chinoises qu'elles permet-tent à M. Raymond Chan de rendre vi-site à Gendhun Choekyi Nyima, le jeune prisonnier tibétain âgé de 11 ans.
M. Chan, Secrétaire d'État (Asie-Pacifique), dirige actuellement une délégation en Chine et au Tibet.
Dans une lettre au Premier ministre, le Comité Canada Tibet a également recommandé au gouvernement canadien de placer un moratoire sur l'envoi de nouvelles délégations au Tibet jusqu'à ce que l'enfant soit libéré. Gendhun Choekyi Nyima est détenu au secret par les autorités chinoises depuis le 17 mai 1995. Il venait alors d'être reconnu par le Dalaï Lama comme la réincarnation du 11ème Panchen Lama. (...) Nul ne connaît le lieu ni les conditions de détention de l'enfant.
Le Comité Canada Tibet s'est également déclaré déçu que la délégation, qui comprend des parlementaires, n'ait pas jugé bon de rencontrer des défenseurs de la cause tibétaine avant son départ.
"Le gouvernement et les parlementaires ont démontré un manque total d'empa-thie envers les préoccupations de la diaspora tibétaine vivant au Canada" a déclaré Thubten Samdup, président du Comité Canada Tibet. "Nous nous atten-dions à ce que les parlemen-taires, en particulier, soient plus réceptifs à l'opinion des Canadiens".
Dans le passé, le Comité Canada Tibet avait également demandé que les délégations soient accompagnées d'un traducteur tibétain indépendant et d'un observateur, ne relevant pas du gouvernement, ayant une connaissance approfondie de la situation au Tibet. Selon les défenseurs de la cause des droits de l'homme au Tibet, l'envoi de délégations pour des missions de pure forme dans une région aussi agitée revient pratiquement à s'accommoder de la politique de la Chine au Tibet.
Source: Comité Canada Tibet, 2 juin 00
N 000602
- Tian Anmen - Dalaï Lama : espoir
Le Dalaï Lama a appelé le 3 juin ses "frères et soeurs chinois" à ne pas perdre espoir dans l'avenir de la Chine, au onzième anniversaire de la répression du mouvement démocratique de Tiananmen.
Dans un message adressé par télécopie, le chef spirituel tibétain a rendu hommage à la mémoire "de ces étudiants chinois qui ont si courageusement donné leur vie le 4 juin 1989" lorsque l'armée chinoise a mis fin à six semaines de manifestations en faveur de la démocratie sur la place Tiananmen à Pékin.
"Mon message principal à mes frères et soeurs chinois est de ne pas perdre espoir", a indiqué le Dalaï Lama. La Chine "devra changer pour répondre non seulement aux aspirations du peuple chinois mais aussi aux exigences d'une économie dynamique qui requiert un système politique ouvert et transparent", a-t-il poursuivi.
Répondant aux accusations de séparatisme lancées contre lui par le régime chinois, le Dalaï Lama a ajouté qu'il ne cherchait pas à séparer la Chine du Tibet mais souhaitait "une solution aux termes de laquelle l'identité séparée et distincte du Tibet pourra coexister et se développer dans le cadre d'une Chine ouverte et tolérante".
Source : AFP 3 juin 00
N 000603
- Tian Anmen : message du Dalaï Lama
Message du Dalaï Lama à l'occasion de la commémoration du onzième anniversaire de la répression de la place Tian Anmen, à Pékin.
Communiqué
« A l'heure où les défenseurs des droits de l'homme et ceux des Chinois qui travaillent à promouvoir les libertés fondamentales et les droits de l'homme en Chine, commémorent le onzième anniversaire de la répression de la manifestation des étudiants chinois sur la place Tienanmen à Pékin, j'aimerais joindre mon soutien à leurs efforts et honorer avec eux la mémoire de ceux qui sont morts lors du massacre de 1989.
J'ai toujours pensé qu'en Chine, du fait que celle-ci s'est intégrée plus largement à l'économie mondiale, un changement devra se produire, si elle veut non seulement faire face aux aspirations du peuple chinois, mais aussi répondre à son attente d'une économie dynamique, changement qui nécessite un système politique ouvert et transparent.
Le message que j'adresse aujourd'hui à mes frères et soeurs chinois est, principalement, de ne pas perdre espoir.
En ce qui me concerne, je continue de travailler non pas à faire que le Tibet se sépare de la Chine mais à la recherche d'une solution dans laquelle l'identité séparée et distincte du Tibet puisse co-exister et se développer à l'intérieur d'une structure représentative d'une Chine ouverte et tolérante.
Ceci, je pense, s'accorde pleinement avec les désirs et les aspirations de ces étudiants chinois qui donnèrent si courageusement leur vie le 4 juin 1989 ».
Le Dalaï-Lama, Le 3 juin 2000 - Dharamsala
N 000605
- Dalaï Lama : ne pas isoler la Chine
Le Dalaï Lama a répété le 6 juin à Modène, en Italie, sa conviction que la Chine ne devait pas être "isolée" du reste de la communauté interna-tionale.
"J'ai toujours pensé que la Chine, nation la plus peuplée du monde, ne doit pas être isolée, mais s'ouvrir à la communauté internationale", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse.
Le Dalaï Lama participait à Modène au concert annuel de charité de "Pavarotti and friends", le 6 juin.
"La communauté internationale doit assumer la responsabilité d'apporter la démocratie en Chine", a ajouté le leader spirituel tibétain. "Quand la Chine sera un Etat de droit, ce sera une chose positive pour le monde."
Le Dalaï Lama a remercié le ténor italien Luciano Pavarotti pour son invitation au concert, dont les fonds sont destinés cette année aux enfants tibétains et cambodgiens.
"Les enfants sont les hommes du futur, ceux qui décideront de la face du monde, qui devront changer radica-lement les choses", a déclaré le Dalaï Lama.
Source : AFP 6 juin 00
N 000606
- Le Parlement tibétain en Suisse
Le président du Parlement tibétain en exil, Samdhong Rinpoche, a souligné le 6 juin à Berne que libéralisation économique ne rimait pas avec démocratisation, contrairement à ce que prétendent certains gouvernements occidentaux.
La délégation tibétaine était l'hôte d'un groupe parlementaire d'amitié avec le Tibet lors d'une visite de trois jours en Suisse, au moment où Pékin achève ses négociations d'adhé-sion à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) en vue d'y entrer d'ici la fin de l'année. Le président du parlement en exil s'est dit cependant favorable au dialogue avec la Chine.
Le groupe parlementaire suisse l'a assuré qu'il ferait tout son possible pour convaincre Pékin d'accepter de discuter du futur statut du Tibet.
Samdhong Rinpoche a regretté à cet égard que la Chine n'ait pas répondu au plan en cinq points du Dalaï Lama (datant de 1987 !) pour une solution pacifique du conflit.
La ministre des Affaires sociales Ruth Deifuss n'a pas salué la délégation tibétaine lors de l'inauguration d'une statue en l'honneur des droits de l'homme. Interrogée à ce sujet, elle a cependant souligné que Berne se sentait solidaire de tous ceux qui se battent pour les droits de l'homme.
Une porte-parole du ministère des Affaires étrangères a expliqué que le gouvernement helvétique ne peut recevoir de groupement politique qui ne soit pas reconnu, or la Suisse considére le Tibet comme une partie de la Chine.
Source : AFP 6 juin 00
N 000607
- Huit moines arrêtés au Tibet
Huit moines ont été arrêtés au Tibet par la police chinoise le 17 mai dernier sous l'accusation d'avoir organisé un complot pour tuer un garçon de deux ans, intronisé par Pékin comme "bouddha vivant", réincarnation de Reting Rinpoché.
Proclamé unilatéralement par les Chinois, cette réincarnation avait été contestée par les autorités bouddhistes tibétaines, et elle avait provoqué des manifestations de la part des moines de Réting.
L'intronisation du petit garçon, Sonam Phuntsok (Soinam Puncog en Chinois) avait suivi de très près la fuite du XVIIème Karmapa, au tout début de l'an 2000.
Cette intronisation est significative de la volonté des Chinois d'affirmer leur autorité sur le bouddhisme au Tibet.
Depuis le mois de mai, le monastère de Réting est strictement interdit à toute visite, de Tibétains ou de touristes étrangers.
Les huit moines seraient détenus dans le comté de Taktsé, ou à la prison de Gutsa. Leur identité n'a pas été révélée.
Par le passé, Réting Rinpoché avait assuré le rôle de régent. Il avait notamment participé à la reconnais-sance de l'actuel XIVème Dalaï Lama.
Source : AFP 1er juin et TCHRD
N 000608
- Prix "Spiritualités..." au Dalaï Lama
Le jury du prix "Spiritualités d'Aujourd'hui" 2000, présidé par l'écrivain Jacques Brosse, a été décerné le 7 juin à Paris au Dalaï Lama pour ses deux livres "l'Art du bonheur" (Ed Robert Laffont) et "Sagesse ancienne, monde moderne" (Fayard).
Rassemblant des personnalités des différents courants religieux, sous la présidence d'honneur d'André Chouraqui, le jury a voulu saluer le chef spirituel et temporel du peuple tibétain, "les efforts incessants pour la paix, les droits de l'homme et la non-violence".
Créé par le Centre méditerranéen de littérature, ce prix a pour objectif de favoriser le dialogue entre les diverses familles confessionnelles et de distinguer une oeuvre "pouvant jouer le rôle de balise dans un cheminement spirituel".
Le jury a également attribué une mention spéciale à Palden Gyatso, pour son livre "Le feu sous la neige", mémoires d'un jeune tibétain. L'auteur vit à Dharamsala, dans le Nord de l'Inde.
Source : AFP 7 juin 00
N 000612
- Mort d'un moine en "rééducation"
Un moine tibétain est mort dans des conditions suspectes durant une opération de "rééducation patriotique" menée par le régime chinois dans un monastère du Tibet, selon le Centre tibétain pour les droits de l'homme et la démocratie (TCHRD).
Le moine Tashi Rabten, économe du monastère de Thenthok, est mort le 1er mai en tombant du troisième étage du bâtiment religieux, alors qu'il était interrogé par des représentants du gouvernement chinois.
Ces derniers lui reprochaient de s'être opposé à une fouille du monastère destinée à confisquer des portraits du Dalaï Lama, dont l'image est prohibée en Chine, a indiqué le Centre dans un communiqué.
Selon le communiqué, les autorités ont affirmé que le moine s'était suicidé et la police a menacé d'incarcérer toute personne qui accuserait les autorités d'être responsables de ce décès.
Les responsables chinois étaient venus au monastère pour y lancer une campagne de "rééducation patriotique" visant à susciter chez les moines tibétains l'amour de la patrie chinoise et un rejet du Dalaï Lama, accusé par Pékin de visées séparatistes sur le Tibet.
Trois autres moines qui se sont opposés à l'opération ont été frappés et l'un d'entre eux a eu des côtes cassées, selon le Centre tibétain.
Cinq autres moines ont été arrêtés pour avoir collé des affiches en faveur de l'indépendance à l'intérieur du monastère situé près de Dzogang, dans l'est du Tibet.
Source : AFP 13 juin 00
N 000613
- Banque Mondiale : réponse imminente
La Chine a demandé à la Banque mondiale un nouveau délai pour des discussions avant une décision sur un projet controversé impliquant le déplacement de populations dans une région peuplée de Tibétains, selon la Banque le 13 juin.
Le projet, dénommé "Réduction de la pauvreté dans l'ouest de la Chine", doit s'accompagner du déplacement de 58 000 habitants de régions surpeu-plées de l'est de la province du Qinghai, limitrophe du Tibet, vers l'intérieur de la province.
Le conseil d'administration de la Banque mondiale, qui avait dans un premier temps donné son feu vert à ce projet dans l'été 1999, doit toutefois examiner le rapport d'un panel d'inspection effectué durant 10 mois et rendu en avril 2000. Ce rapport s'est penché sur les contestations soulevées par des organisations de défense des droits de l'homme estimant que le déplacement de quelque 58 000 habitants de l'est de la province du Qinghai, dont une majorité de Chinois, diluera la population tibétaine et comporte également de graves risques écologiques suite, par exemple, à l'assèchement de marais utilisés comme lieu de reproduction par des oiseaux migrateurs en voie d'extinction, ou à la construction de digues modifiant sensiblement l'équilibre écologique.
Le conseil d'admnistration avait six semaines pour évaluer ce rapport et décider d'éventuelles modifications à ce projet, mais aucune date n'a encore été fixée pour une décision du conseil d'administration a indiqué un porte-parole de la Banque, Peter Stevens.
La Chine a demandé une semaine de délai supplémentaire pour "des discussions". Il n'a pas été précisé sur quels points allaient porter ces discussions. Ce projet d'un montant de 40 millions de dollars environ est financé pour moitié par la Banque mondiale à des taux préférentiels, qui ne seront plus applicables à la Chine à compter de cette année.
Source : AFP 13 juin 00
N 000614
- Appel pour N. Sangdrol en Chinois
L'appel du CSPT en faveur de Ngawang Sangdrol est disponible en version chinoise. Ce feuillet est à adresser au directeur de la prison de Drapchi. Cette nouvelle initiative (la première de ce type en France) est particuliè-rement importante pour la jeune femme.
Adresser un message directement aux autorités de la prison les assurera de notre préoccupation et de notre détermination.
Appel (uniquement en version papier pour le moment) + jeu d'étiquettes disponibles sur demande contre un timbre au :
CSPT - C. Beerens
130, rue de Verdun
92800 Puteaux
N 000615
- USA : dialogue Chine-Dalaï Lama
Les Etats-Unis ont pressé le 13 juin la Chine d'engager un dialogue avec le Dalaï Lama à propos de l'autonomie du Tibet tout en fustigeant de nouveau son bilan en matière de droits de l'Homme dans cette région, selon le coordinateur spécial des affaires tibétaines au département d'Etat, Julia Taft, s'exprimant devant la sous-commission des Affaires d'Asie pacifique du Sénat. Elle a affirmé que la situation au Tibet n'était pas en accord avec les "règles internatio-nales de respect des droits fondamen-taux de l'Homme".
"La Chine a des intérêts certains qui pourraient être invoqués pour faire avancer la question de l'autonomie du Tibet", a ajouté Julia Taft. "Une politique plus éclairée envers le Tibet pourrait permettre aux responsables chinois de consolider le respect qu'ils ont gagné grâce à la transformation économique de leur pays", a-t-elle estimé.
Mais les autorités chinoises lui ont fait savoir que "le moment n'était pas venu de discuter de ce sujet".
Dans leur rapport sur l'état des droits de l'Homme dans le monde de 1999, les Etats-Unis avaient accusé la Chine de procéder à des arrestations arbi-traires et à des tortures au Tibet.
Source : AFP 13 juin 00
N 000617
- Drapchi, 1998 : 5 nonnes exécutées
Après les émeutes de mai 1998 à la prison de Drapchi, il a été fait mention, outre les décès de prison-niers intervenus dans le cours direct de la répression, du décès de 5 pri-sonnières. Ces décès sont imputés aux coups et aux tortures infligés durant les répres-sions qui ont suivi cette révolte. D'après les témoignages de deux nonnes emprisonnées à Drapchi dans la même section, même bâtiment que ces 5 détenues politiques, ces décès sont bien survenus APRES les événements du 4 mai 1998 et sont le résultat d'une action de sang froid des autorités répressives chinoises. Le 4 mai 1998, les prisonnières de conscience ont manifesté dans leurs cellules alors que des prisonniers (hommes) protes-taient sur le terre-plein central de la prison de Drapchi. Le même jour, les gardiens et des soldats chinois ont sévèrement battu toutes les prisonnières devant leur cellule, dans la cour de leur section. Toutes les jeunes femmes sont ensuite rentrées, vivantes, dans leurs cellules respectives dans deux bâtiments distincts séparés l'un de l'autre (vieux et nou-veau bloc). Ensuite, les prisonnières qui séjour-naient dans le vieux bloc ont été transférées dans le nouveau bloc et vice versa. Le 2 juin 1998, les détenues du nouveau bloc qui sont toutes des détenues incarcérées depuis moins de 5 ans ont été forcées d'apprendre des chants patriotiques chinois. Toutes sans exception ont fermement refusé.
Le 7 juin, les gardes de Drapchi de la section 3, probablement furieux de l'attitude des prisonnières, se sont emparés de 5 d'entre elles : Tsultrim Sangmo, Lobsang Wangmo, Kuntru Yonden, Tashi Lhamo et Dikyi Yangzom et les ont emmenées hors de leur bloc. Les autres détenues se sont mises à protester. Les gardes leur ont dit qu'ils conduisaient leurs 5 camarades à l'hôpital. Trois d'entre elles souffraient de graves séquelles des coups reçus lors de la répression du 4 mai, les deux autres ne se portaient pas trop mal. Cet envoi à l'hôpital n'était pas justifié, ceci d'autant plus que les prisonniers de Drapchi n'ont pas droit aux soins médicaux ! Le 8 juin, les autorités carcérales de Drapchi ont fait savoir aux prisonnières de la section 3 et aux familles des 5 jeunes femmes "hospitalisées" que ces dernières s'étaient suicidées. Les corps sont sortis de Drapchi et les familles des défuntes n'ont pas été autorisées à les voir... Néanmoins un témoin qui se trouvait à la porte d'entrée de Drapchi a vu que le cadavre d'une des jeunes martyres portait une marque de strangulation très prononcée au cou...
Source: Lettre du Tibet n.55, juin 00
N 000619
- Taipei Soir soutient N. Sangdrol
Le site internet Taipei Soir, après avoir relayé l'appel en faveur de Ngawang Sangdrol, publié le 25 avril dernier, a décidé de renforcer sa solidarité et son engagement en faveur de la jeune femme. Une page spéciale : http://www.taipeisoir.com/ngawang/ a été créée, reprenant les actions menées (en particulier par le CSPT) pour la libération de la prisonnière politique la plus lourdement condamnée du Tibet.
Tibet Info vous invite à consulter cette page, mais aussi à visiter l'intégralité du site consacré à Taïwan, dont la liberté et la stabilité sont un enjeu majeur pour cette région du monde.
N 000620
- "Karmapa" : livre et Nouvel Obs
Le Nouvel Obs daté du 22 juin publie 2 pages des "bonnes feuilles" du livre "Karmapa" de JP et A. Ribes, livre disponible à partir du 21 juin en librairie. A cette occasion, JP Ribes répond aux questions que nous lui avons posées :
1. Vous publiez un livre intitulé "Karmapa", aux Editions Fayard, six mois à peine après l'arrivée D'Orgyen Trinley Dorjé en Inde. Dans quel but ?
- Pour beaucoup de ceux qui s'intéressent au Tibet et au bouddhisme tibétain, le Karmapa est un personnage méconnu. Le message a pu être brouillé par l'aspect rocamboles-que de sa fuite, par des simplifica-tions du type "petit bouddha vivant", par des querelles secondaires. En réalité, il s'agit d'un personnage important, mature et surtout porteur d'une tradition d'une exceptionnelle richesse, qui remonte à Marpa et à Milarepa, et, à travers eux, aux origines du Mahayana indien.
2. Vous l'avez rencontré ?
- Oui. Je me suis rendu deux fois en Inde. J'ai été bouleversé par ces rencontres, car c'est quelqu'un de rayonnant, une force de la nature, qui communique une énergie joyeuse et positive, en même temps qu'il exprime une forte préoccupation pour l'avenir de son peuple, de sa culture bouddhiste.
3. Avez-vous abordé la situation au Tibet ?
- Peu, car il s'est engagé à une obligation de réserve à l'égard des autorités indiennes, fortement pressées par la Chine. Mais j'aborde longuement le sujet dans le livre, grâce aux informations nombreuses dont disposent le Comité de Soutien et les associations de défense du droit des Tibétains.
4. Avez-vous rencontré des difficultés pour écrire ce livre ?
- Certes, la situation n'est pas très simple, mais, dans la mesure où il était clair que mon propos n'était pas de réaliser un "scoop" plus ou moins douteux mais de faire un peu mieux connaissance avec une personne de cette dimension, j'ai reçu l'aide de beaucoup de gens, à commencer par le Dalaï Lama lui-même, qui m'a accordé une longue interview, très directe et très chaleureuse, publiée dans le livre.
5. Comment voit-il la situation ?
- Bien sûr, la décision courageuse du jeune Karmapa est pour lui une source de réconfort dans le chemin qu'il poursuit pour faire connaître la vérité. C'est aussi la récompense de tous les efforts accomplis pour rapprocher les écoles, unir les Tibétains. C'est très émouvant de les voir ensemble, comme le père et le fils !
6. Quelle leçon tirer de cette aventure ?
Une leçon assez joyeuse, malgré les menaces qui pèsent sur les Tibétains. C'est vraiment enthousiasmant de voir un garçon de 14 ans décider de prendre la route - une route ô combien dangereuse - plutôt que de gémir sur son sort. Cette leçon là, elle s'adresse à tous, sans distinction de pays, ni de génération !
"Karmapa", Editions Fayard, juin 2000, 288 pages, 120 F.
N 000621
- Népal-Tibet : écroulement du "pont de l'amitié"
Le "pont de l'amitié", long de 65 m, qui relie le Népal au Tibet au col de Kodari, au nord-est de Kathmandou, a de nouveau rendu l'âme le 8 juin dernier après le passage de 26 camions chinois lourdement chargés de matériel hydroélectrique à destination du Tibet. Construit par la chine à la fin des années '60 en continuité de "l'autoroute Lhassa-Kathmandou" (une simple route régulièrement emportée par les pluies !), il s'était déjà écroulé en 1980, puis fut reconstruit par la Chine en 1988. Cet accident perturbe sérieusement le passage des touristes.
Source : AFP, juin 00
N 000622
- Surveillance accrue aux frontières
Les Chinois ont considérablement renforcé leur surveillance aux frontières, depuis l'arrivée du Karmapa en Inde, début janvier 2000.
Plus de 50 écoliers tibétains qui regagnaient leur pays après avoir suivi des études en Inde ont été arrêtés fin mai. Dix d'entre eux au moins ont été incar-cérés à la prison de Nyari, près de Shigatsé. D'autres Tibétains, (50 ou 60 selon TIN - Tibet Information Network, Londres) ont été enfermés près de Lhassa pour avoir cherché à organiser leur départ. Plusieurs ont été condamnés à des peines de 2 à 3 ans de prison et sont incarcérés à Drapchi.
Source : Lettre du Tibet 55, juin 00
N 000624
- Marche pour le Tibet aux Etats-Unis
Quelque 300 personnes ont manifesté le 24 juin devant le consulat de Chine à Los Angeles pour l'indépendance du Tibet, à la veille d'une visite de cinq jours du Dalaï Lama.
Ce rassemblement est la culmination de "la marche 2000 pour l'indépendance du Tibet", qui a vu converger vers Los Angeles deux groupes de moines et d'activistes tibétains partis à pied des villes de San Francisco, dans le nord de la Californie et de San Diego, dans le sud.
"La population du Tibet est en train d'être brutalisée et tuée au moment où nous parlons", a déclaré aux manifes-tants Palden Gyatso, un ancien moine tibétain qui avait été emprisonné et torturé pendant 33 ans pour ses opinions, avant d'être libéré en 1992.
Palden Gyatso a conduit la marche partie de San Diego, alors que le deuxième groupe de manifestants était dirigé par la religieuse Ani Palchen Dolma, qui a passé 21 ans en prison pour avoir appelé à la résistance contre l'armée chinoise.
Il a fallu deux mois à ces mani-festants pour parcourir les 600 km séparant San Francisco de Los Angeles.
Les manifestants, qui scandaient "Fabriqué en Chine, nous ne l'achetons pas" ou "Pas de droits de l'Homme, pas de commerce", ont brûlé un drapeau chinois devant le consulat, fermé.
Le Dalaï Lama a été reçu le 20 juin à la Maison Blanche par le président Bill Clinton qui l'a assuré de "son vif soutien" dans ses efforts pour dialoguer avec Pékin.
La Chine a dénoncé l'accueil du Dalaï Lama à la Maison Blanche, et accusé les Etats-Unis d'avoir commis "une ingérence" dans les affaires intérieures chinoises.
Source : AFP 24 juin 00
N 000625
- Séoul : Une invitation oecuménique
Les représentants de plusieurs asso-ciations bouddhistes de Corée du Sud se sont rendues à Dharamsala, dans la capitale d'exil du Dalaï Lama en Inde, afin d'inviter ce dernier à visiter leur pays. Cette invitation était signée de plus de 70 groupes reli-gieux, non seulement bouddhistes mais également catholiques et protestants. Les atermoiements du gouvernement de M. Kim Dae-jung soumis à une forte pression de la part de la Chine, avaient entraîné une forte mobilisa-tion à Séoul, relayée notamment par de nombreux sites internet et des manifestations de rues en faveur de la visite du maître tibétain.
Source: Lettre du tibet n. 55, juin 00
N 000626
- Anniversaire de S.S. le Karmapa
Le 26 juin 2000, Sa Sainteté le 17ème Karmapa, Orgyen Thinley Dorje, a célébré dans la joie son 15ème anniversaire.
250 personnes, représentants du gouvernement tibétain en exil, chefs de monastères, respon-sables d'établis-sements scolaires et de centres d'ar-tisanat, et d'autres, ont été invitées à participer à la fête. Les cérémonies ont débuté dès le matin par des rituels religieux suivis de remises de cadeaux et de voeux de l'assemblée présente.
Sonam Topgyal, le responsable du Kashag (gouvernement), a transmis à Sa Sainteté les voeux de bonheur et de prospérité du gouverne-ment tibétain en exil :
"Le gouvernement tibétain en exil est heureux que votre voyage jusqu'en Inde ait pu s'accomplir sans obstacle et c'est un grand bonheur pour nous de vous accueillir ici parmi nous. Votre venue en Inde est hautement bénéfique pour le bouddhisme tibétain et tout le peuple tibétain. Nous sommes tous des réfugiés, vous et nous, et nous sommes très chanceux de pouvoir vous servir. Nous formulons nos plus sincères voeux pour que vous soyez rapidement en mesure d'aller à Rumtek. Pour cette affaire, SS le Dalai Lama est en contact avec les affaires étrangères du gouvernement indien. Le Kashag, de son côté, fait son possible pour obtenir cet accord et remercie du fond du coeur les gens qui ont organisé votre voyage en Inde et ceux qui ont pris soin de vous sur le trajet".
Sonam Topgyal a lu un message de Sa Sainteté le Dalaï Lama souhaitant au Karmapa succès dans ses études et beaucoup de bonheur.
Le Karmapa a ensuite coupé son gâteau d'anniversaire qui fut distribué à la foule venue nombreuse (environ 1 000 personnes) assister avec émotion à l'évènement. Après le déjeuner servi aux invités, la fête a continué avec des danses et des chants produits par le TIPA (Tibetan Institute of Performing Arts) et d'autres troupes d'artistes. Les cérémonies ont été closes par un bref discours du Karmapa qui a exprimé son immense joie d'avoir passé une journée entière avec le peuple tibétain réuni là, à l'occasion de son anniversaire.
Il est à rappeler que les autorités indiennes n'ont pas encore statué sur le séjour officiel du Karmapa sur leur sol. Ces lenteurs administratives ne sont pas uniquement dues aux relations diplomatiques que l'Inde souhaite préserver avec la Chine, comme on peut le supposer, mais aussi pour des raisons purement constitutionnelles. En effet, le Karmapa est encore mineur et ne peut obtenir dans la légalité des papiers de réfugiés politiques.
Les pourparlers continuent entre d'une part le gouvernement tibétain en exil, le bureau privé du Karmapa et le bureau privé du Dalaï Lama et d'autre part les autorités indiennes. Ces démarches ont été fortement perturbées par la parution en France (dans Paris-Match), d'un article sur le Karmapa rédigé par un journaliste qui a interviewé Sa Sainteté sous le couvert d'un organisme pour la paix, aux seules fins de faire un "scoop". Cet article a été publié sans l'autori-sation du bureau privé du Karmapa qui s'était engagé auprès du gouvernement indien à ce qu'aucune interview du Karmapa ne serait publiée.
Source : T.I., Dharamsala, 27 juin 00
N 000629
- Agya Rinpoché "sanctionné"
Pékin a entrepris de sanctionner discrètement Agya Rinpoche, l'un des plus hauts responsables religieux tibétains, qui était aussi l'abbé de Kumbum, l'un des plus grands monas-tères du Tibet, près de deux ans après sa fuite hors de Chine.
Selon une porte parole du bureau des affaires religieuses du gouvernement chinois, le "bouddha vivant" (terminologie chinoise désignant les Tulkous) a été limogé le 23 juin de son poste au sein de la conférence politique consultative du peuple chinois (CPCPC), sorte de chambre haute du parlement chinois.
"Mais il reste pour l'instant vice président de l'association bouddhiste de Chine" a ajouté la porte parole à l'AFP.
Selon la presse officielle chinoise, Agya Lobsang Thubten Gyurme Gyatso (ou Agya Rinpoche), 49 ans, a été exclu de son poste de membre du comité per-manent de la CPCPC "parce qu'il a quitté la Chine à titre privé il y a deux ans, qu'il a violé les réglemen-tations existantes et qu'il se trouve actuellement aux Etats-Unis".
Bien que des nouvelles de sa défection aient commencé à circuler dès novembre 1998, les autorités chinoises étaient jusqu'à présent restées très dis-crètes, se contentant d'indiquer que l'ancien dignitaire "patriotique" était en voyage.
Agya Rinpoche, l'un des huit princi-paux lamas tibétains, était le supérieur du grand monastère de Kumbum (Ta'er si en Chinois) dans l'Amdo, (province tibétaine annexée à la province chinoise du Qinghai), jusqu'à sa fuite en 1998. Il a depuis obtenu l'asile politique aux Etats-Unis.
Selon le TIN (Tibet Information Network, à Londres), les autorités chinoises seraient "très embarrassées" par des commentaires faits en mars dernier par Agya Rinpoche devant une commission américaine sur l'absence de liberté religieuse au Tibet.
Dans un discours prononcé aux Etats-Unis, il avait expliqué qu'en tant que supérieur de Kumbum, il aurait été contraint d'aider le gouvernement à faire accepter le jeune garçon choisi par Pékin - mais non reconnu par le Dalaï Lama - comme réincarnation du 11ème Panchen Lama. "Cela aurait enfreint mes croyances les plus profondes" avait-il ajouté.
En janvier dernier un autre haut dignitaire tibétain, le 17ème Karmapa avait lui aussi fui en Inde, pour des raisons assez similaires. Pékin avait alors affirmé qu'il était parti à l'étranger chercher des instruments de musique et le bonnet noir de la secte bouddhiste dont il fait partie.
Source : AFP 28 juin 00
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