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« Grève de la faim à New-Delhi » (10 mars au 15 mai 1998)
M. Thubten Ngodup s'est immolé par le feu
- Delhi : événement dramatique
Alors que près de 400 policiers indiens évacuaient le 27 avril vers 6h locales les trois derniers grévistes de la faim qui en étaient à leur 48ème jour de jeûne, un Tibétain de 50 ans s'est immolé par le feu au cri de « Vive le Dalaï Lama, vive le Tibet ».
Transporté dans un hôpital de New Delhi, M. Thubten Ngodup est considéré par les médecins comme dans un état désespéré. Les grévistes de la faim ont fait savoir qu'ils entendaient poursuivre leur mouvement par tous les moyens. De nombreux volontaires se sont proposés pour prendre leur relais.
Source : Reuters
N 980427
- M. Thubten Ngodup est mort (29 avril 1998)
M. Thubten Ngodup est mort mercredi 29 avril de ses blessures, un suicide qui met en question la stratégie de non-violence du dalaï lama.
Le suicide de Thupten Ngodub pourrait donner l'avantage dans la lutte antichinoise au Congrès de la jeunesse tibétaine (TYC) qui s'oppose à la stratégie de non violence du dalaï lama.
Ngodub, 50 ans, est mort dans un hôpital de New Delhi deux jours après avoir mis le feu à ses vêtements alors que la police indienne interrompait par la force une grève de la faim de six de ses compatriotes qui avait duré près de 50 jours.
« Il n'avait aucune chance », a dit un médecin. Ngodub, un ancien soldat, avait été brûlé à 100%.
Des milliers de Tibétains, hommes, femmes et enfants, ont prié dans un temple bouddhiste de New Delhi où son corps a été amené pour une cérémonie religieuse sous haute sécurité. Ils ont chanté l'hymne tibétain et promis de combattre le régime chinois.
Ngodub est le premier Tibétain à s'immoler par le feu depuis 1951, date de l'occupation du Tibet par les forces chinoises.
« Le peuple tibétain a envoyé au monde un message clair : il est prêt à se
sacrifier pour la cause d'un Tibet indépendant. Encore plus de sang coulera au cours des prochains jours », a déclaré le TYC, une organisation tibétaine radicale.
Six nouveaux grévistes de la faim ont remplacé à New Delhi ceux qui ont été hospitalisés manu militari par la police indienne.
« Le peuple tibétain combattra jusqu'à la dernière goutte de sang. Les Tibétains de la génération actuelle créeront un nouveau chapitre dans l'histoire moderne du Tibet », a dit le TYC, qui revendique 10.000 adhérents en Inde et des milliers de partisans au Tibet.
Cette déclaration va à l'encontre de la politique du dalaï lama qui revendique l'autonomie négociée du Tibet par une « voie médiane » non-violente.
« Le dalaï lama n'a rien réussi au cours de ses 40 ans de lutte », a dit à
l'AFP Karma Yeshi, vice-président du TYC, affirmant que la mort de Ngodub avait au contraire permis « le réveil de milliers de Tibétains ».
Pema Dhondup, rédacteur-en-chef d'un journal tibétain en Inde, a expliqué que les partisans de la cause tibétaine étaient désomais « impatients ». « Ils veulent un Tibet libre, à tout prix ».
Les manifestants de New Delhi réclament l'indépendance du Tibet et veulent notamment la nomination par l'ONU d'un émissaire chargé des droits de l'homme dans cette région.
Le TYC a affirmé que les autorités indiennes avaient voulu faire un geste d'« apaisement » à l'égard de Pékin en interrompant la grève de la faim des
Tibétains alors qu'arrivait à New Delhi le général Fu Quanyou pour la première visite d'un chef de l'armée chinoise en Inde.
L'Inde accepte la présence du dalaï lama, qui vit en exil à Dharamsala (nord), mais lui interdit toute activité politique sur son territoire, où vivent quelque 100.000 réfugiés tibétains. Source AFP
- Le Dalaï Lama visite Thupten Ngodup (28 avril 1998)
Selon les médecins de l'hopital, les chances de survie de M. Thupten Ngodup sont infimes. Celui-ci est toujours dans un état désespéré.
Le Dalaï Lama, qui s'est rendu à son chevet le 28 avril, a déclaré :
« Aujourd'hui, il est clair qu'un sentiment de frustration et de désespoir est en train de se répandre parmi de nombreux Tibétains, ainsi qu'en témoignent cette grève de la faim... et le tragique incident d'hier. Bien que je ne sois pas en accord avec la méthode choisie par eux, j'admire la force de la motivation et la détermination de ces Tibétains. Ils étaient prêts à mourir non pour des objectifs égoïstes, mais au nom des droits des six millions de Tibétains et pour la survie de leur culture. J'en appelle à la communauté internationale afin qu'elle intensifie de façon conséquente son soutien à la cause du Tibet. J'en appelle aux gouvernements et comités internationaux afin qu'ils renouvellent leurs efforts pour résoudre le problème du Tibet de façon pacifique. »
(NdR Depuis toujours, le Dalaï Lama essaie de persuader les Tibétains de ne pas utiliser la violence).
Le Dalaï Lama a également visité les 6 autres grévistes de la faim hospitalisés de force le week-end précédent. Source AFP / Traduct. Bureau du Tibet
N 980428
- L'Inde craint de nouvelles actions (27 avril 1998)
Un officier supérieur de la police indienne a fait part de ses craintes de voir les suicides se multiplier et les protestations s'amplifier si M. Ngodup décédait à la suite de ses graves blessures.
Selon le Directeur d'un journal tibétain de Delhi, tous les Tibétains habitant dans la région (environ 30 000) seraient consignés à leur domicile et soumis à un véritable siège de la part de la police.
Le Dalaï Lama pourrait se rendre le 28 avril au chevet de M. Ngodup, dont l'immolation est considérée comme "malheureuse et regrettable" par le gouvernement indien.
N 980427
- France : réaction Parlementaire
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