Les autorités de Tsonub interdisent aux jeunes moines de revenir dans leur monastère après Losar

mardi 14 avril 2015 par Monique Dorizon , Rédaction

Selon une source locale, les autorités chinoises de deux Comtés de la Préfecture Autonome Mongole et Tibétaine de Tsonub [1] ont interdit aux jeunes moines rentrés chez eux pour célébrer Losar, Nouvel An tibétain ayant débuté le 19 février 2015, de revenir dans leurs monastères.

Ils ont reçu l’ordre d’abandonner leur vie monastique et, à la place, doivent fréquenter des écoles laïques mises en place par le gouvernement chinois. La décision prise par les fonctionnaires des Comtés de Tulan [2] et Terlenkha [3] font suite à des campagnes similaires menées l’an dernier dans la "Région Autonome du Tibet" visant à limiter la taille des monastères tibétains. Les monastères sont considérés par les autorités comme des lieux de résistance contre le gouvernement chinois.

Les parents de ces deux Comtés ont été convoqués à une réunion le 23 février 2015, quatre jours après le début de Losar, et il leur a été dit que les jeunes moines étudiant actuellement dans des monastères éloignés ne seront pas autorisés à y retourner.
Il a été ordonné aux parents de mettre leurs enfants en tant que laïcs dans les écoles locales dirigées par le gouvernement pour y être inscrits quand elles rouvriront à la fin de la saison des vacances d’hiver. Dans ces écoles, la langue tibétaine n’est pas enseignée, même pas comme matière.

La décision cible en particulier les moines des zones rurales de nomades ayant moins de 19 ans.
Cette décision du gouvernement prend de l’importance par le fait que les cours de langue tibétaine organisées par des individus et des groupes pour les élèves qui ont déjà obtenu un diplôme obtenu dans des écoles locales ont également été interdits. [4]

"Les parents se plaignent régulièrement que la langue tibétaine ne soit pas enseignée dans les écoles", rapporte une autre source, parlant sous couvert d’anonymat.
"Pour compenser cela, un Tibétain instruit avait organisé des classes spéciales pour enseigner la langue, mais celles-ci ont maintenant été fermées". "Donc, les parents demandent que des cours de langue tibétaine soient inclus dans le programme des écoles locales".
"C’est de leur propre chef que les jeunes moines, désormais interdits de retour dans leurs monastères, avaient choisi d’y étudier". "Maintenant, le gouvernement les oblige à revenir à l’état laïc et à fréquenter les écoles locales sans cours de langue tibétaine dans leur programme d’études".
"Cela nous dérange en tant que parents et nous place dans un dilemme. Si nous désobéissons à la directive du gouvernement, ceci pourrait nous créer des problèmes. Et si nous nous conformons à cet ordre, cela pourrait nuire à l’avenir de nos enfants".

En octobre 2014, les autorités du Comté de Driru [5], avaient expulsé des monastères et renvoyé chez eux des moines âgés de 12 ans ou moins.

Sources : Radio Free Asia, 24 février 2015 et Tibetan Review, 26 février 2015.

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[1] La Préfecture Autonome Mongole et Tibétaine de Tsonub (གཏེར་ལེན་ཁ་ en tibétain, Haixi ou 海西 en chinois) est une région séparée en deux zones dans la province chinoise du Qinghai dans l’ancien Amdo tibétain.
Localiser la Préfecture Autonome Mongole et Tibétaine de Tsonub (Haixi)

[2] Tulan (ཏུའུ་ལན་ en tibétain, Dulan ou 都兰 en chinois) est un Comté de la "Préfecture Autonome Mongole et Tibétaine de Haixi", dans la région tibétaine de l’Amdo, province actuelle chinoise du Qinghai.
Localiser Dulan sur cette carte

[3] Terlenkha (Delingha ou 德令哈 en chinois) est un Comté de la "Préfecture Autonome Mongole et Tibétaine de Haixi". dans la région tibétaine de l’Amdo, province actuelle chinoise du Qinghai.
Localiser Delingha sur cette carte

[4] Voir les articles complémentaires sur la langue tibétaine menacée :
- "Manifestation de 6 000 collégiens tibétains à Rebkong", du 20/10/2010 ;
- "Poursuite des manifestations d’étudiants au Tibet", du 25/10/2010 ;
- "Répression sur des écoles tibétaines", du 26/11/2010 ;
- "La langue tibétaine est en danger de disparition au Tibet", du 14/02/2011 ;
- "Langue et culture tibétaines, une expression millénaire aujourd’hui menacée", du 01/05/2011 ;
- "L’enseignement du chinois sera effectif pour les enfants ruraux de la "Région Autonome du Tibet" en niveau préscolaire", du 21/11/2011 ;
- "Des élèves tibétains réagissent face à leurs nouveaux manuels rédigés en chinois", du 12/03/2012 ;
- "En Amdo, un chef d’établissement renvoyé, des étudiants emprisonnés", du 04/04/2012 ;
- "Les menaces pesant sur la langue tibétaine mènent à des troubles", du 12/05/2012 ;
- "Fermeture d’écoles tibétaines par les autorités chinoises", du 26/05/2012 ;
- "Renvoi d’enseignants tibétains et agitations dans le monde scolaire", du 10/06/2012 ;
- "Manifestation d’étudiants à Tsolho les 26 et 28 novembre 2012", du 30/11/2012 ;
- "Fermeture de classes de tibétain par les autorités du Sichuan", du 25/01/2013 ;
- "Fermeture d’un atelier scolaire tibétain à Kyegudo", du 28/01/2015.

[5] Driru, འབྲི་རུ་ en tibétain, ou Biru, 比如县 en chinois, est à une centaine de kms à l’est de Nagchu (en chinois Nagqu, 那曲地区). Driru, dont le nom signifie "femelle du yack", est un district dans une région accidentée au nord de la "Région Autonome du Tibet" (4 500 m d’alt. environ), près de la rivière Salouen (Nu Jiang, 怒江, en chinois).
Localiser Driru sur cette carte.


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