Manifestation d’étudiants à Tsolho les 26 et 28 novembre 2012

Des étudiants de l’Ecole technique de Tsolho [1], sont sortis de leur campus et ont appelé à "la liberté" et aux "droits à la langue tibétaine" devant le centre du gouvernement de la préfecture le 28 novembre 2012, deux jours après une autre manifestation [2].

La police a battu les étudiants et en a détenu cinq, tout en utilisant des gaz lacrymogènes pour tenir la foule à distance, rapportent des sources, sans dire combien étaient impliqués dans cette manifestation.
"De nouveau, un énorme contingent de policiers est arrivé sur le site et a réprimé les étudiants", dit une source, citant des habitants du lieu. "Ils ont battu les étudiants, lancé des gaz lacrymogènes contre eux et il y avait aussi une sorte d’explosif utilisé contre la foule des étudiants".
"De nombreux étudiants ont été blessés, avec des plaies à la tête et sur le corps. Cinq étudiants ont été arrêtés", poursuit cette source.

Les milliers d’étudiants tibétains de l’école de médecine Sorig Lobling avaient protesté le 26 novembre, à partir de 9 h (heure locale) contre la diffusion dans la ville de Serchen [3] d’un questionnaire politique en dix points et des sessions "d’éducation patriotique" qui contenaient des remarques désobligeantes contre le chef spirituel tibétain, Sa Sainteté le Dalaï Lama.
Le questionnaire demandait aux élèves de répondre aux dix questions d’un questionnaire dont le titre était : "Dix façons de voir la situation actuelle dans la Préfecture de Tsolho".
Voici la traduction de ces dix questions

1. Le développement économique dans Tsolho devrait être basé sur quoi ?
2. La culture tibétaine est-elle protégée et développée ?
3. La protection de l’environnement et la construction urbaine sont-ils en opposition ?
4. L’éducation bilingue signifie-t-elle la détérioration de la langue de la minorité ?
5. Qui en position d’autorité fait quelque chose pour assurer l’égalité des nationalités ?
6. Quelle est la raison derrière les manifestations d’auto-immolation ?
7. Quel dommage est causé par les manifestations publiques illégales ?
8. Qui est à la source de l’agitation en faveur du séparatisme et cause des troubles ?
9. Comment la mise en œuvre complète et correcte de la politique de liberté de la croyance religieuse peut-elle se comprendre ?
10. L’environnement de développement actuel "d’harmonie tranquille" n’est-il pas quelque chose qu’il faut chérir ?

Les élèves ont reçu des "explications" sur le contenu du questionnaire qui comprenaient des termes injurieux et des allégations sans fondement contre la soi-disant "clique séparatiste du Dalaï" [4]
La protestation a commencé lorsque les étudiants ont appelé à "l’égalité des nationalités", la "liberté linguistique", le "respect de la vérité", et la "mise en place d’un nouveau gouvernement", a appris le TCHRD citant les Tibétains dans la région.

Les policiers armés locaux, arrivés deux heures après le début de la manifestation, se sont affrontés avec les étudiants et ont commencé à frapper sans discernement. Environ 20 personnes ont été blessées, dont quatre dans un état grave. Les blessés ont été soignés à l’hôpital préfectoral.
Le TCHRD a également reçu des rapports non confirmés indiquant que la police a utilisé des armes pour réprimer la manifestation. Les canaux de communication vers Chabcha étant maintenant bloqués, il n’est plus possible de vérifier l’information. Cependant, les sources ont confirmé que la police avait jeté des grenades lacrymogènes pour disperser la foule de manifestants.
Au moment où ce témoignage a été communiqué, la police armée et les forces militaires encerclaient l’école. Les parents des enfants et les Tibétains étaient incapables d’entrer en contact avec l’école au sujet de la sécurité et de l’état de leurs enfants.

Sources : Radio Free Asia, TCHRD (1), TCHRD (2), 28 novembre 2012.