Langue et culture tibétaines, une expression millénaire aujourd’hui menacée

M. Kelsang Gyaltsen

Ce samedi 30 avril 2011 à 10h, le Conseil Régional de Midi-Pyrénées a accueilli dans son hémicycle une conférence organisée par le Collectif Actions Tibet Vérité ayant pour thème "Langue et culture tibétaines, une expression millénaire aujourd’hui menacée".
Pour cette occasion, M. Kelsang Gyaltsen, représentant de Sa Sainteté le Dalaï Lama en Europe était venu de Zurich. M. Kelsang Gyaltsen fut l’un des deux émissaires tibétains qui, depuis 2002, ont eu la lourde responsabilité de participer aux neuf cycles de négociations avec les autorités chinoises.
C’est M. le vice-président Gérard Onesta, chargé des Affaires européennes au Conseil Régional, qui a animé cette rencontre chaleureuse. Après une brève présentation de l’ancienneté et de l’importance, toujours actuelle, de la langue tibétaine dans la région de l’Himalaya faite par M. Tenzin Trinley (qui représentait de la communauté tibétaine de notre région), M. Kelsang Gyaltsen s’est longuement exprimé sur la nécessité de préserver la richesse de la culture tibétaine et de sa langue. Nombreux sont les érudits qui s’accordent pour dire que, de nos jours, c’est en tibétain que subsistent l’ensemble le plus complet de textes bouddhiques. Et ceci n’est pas qu’une affaire religieuse, le bouddhisme étant une des grandes traditions philosophiques à vocation universelle. Il a également souligné la position géostratégique et l’importance écologique du toit du monde pour de nombreux pays d’Asie.
Évoquant la tradition tibétaine de non-violence, y compris envers les animaux, et d’harmonie avec la nature, il a rappelé que les principaux fleuves asiatiques prennent leur source au pays des neiges. Puis M. Kelsang Gyaltsen a décrit le rôle pacificateur qu’a joué, pendant des siècles, le plateau tibétain entre la Chine et l’Inde. Les premiers affrontements entre ces deux grandes puissances émergentes datent de 1962, soit quelques années après l’invasion du Tibet par la Chine communiste. D’ailleurs, depuis la liaison ferroviaire qui relie Lhassa à Beijing, la militarisation de cette région est en pleine croissance.
Toutes les autorités juridiques sérieuses ont conclu que le Tibet était précédemment un pays indépendant. Pour garantir la paix dans le monde et l’avenir de notre planète, l’application des lois internationales doit être la même pour tous les pays, qu’ils soient petits ou grands.
Pour conclure son intervention, M. Kelsang Gyaltsen a rapidement esquissé l’approche de la "Voie Médiane", la stratégie non-violente et réaliste que mène le gouvernement tibétain en exil. Insistant sur le fait qu’il ne s’agissait pas d’un conflit dirigé contre le peuple chinois, M. Gyaltsen a, une fois de plus, précisé qu’il s’agissait de trouver une solution mutuellement acceptable dans le cadre d’une véritable autonomie au sein de la République Populaire de Chine. Après quoi, il a demandé le soutien de la communauté internationale, et particulièrement de la France, patrie des Droits de l’Homme, avant de répondre à quelques questions posées par l’assistance.
Malgré des problèmes de santé, M. le Sénateur Jean-Pierre Plancade, a tenu à venir témoigner de sa sympathie pour la cause tibétaine. Après la présentation de M. Jean-Louis Halioua, maire de Salles-sur-Garonne, du parrainage de communes du plateau tibétain par des communes françaises, voire européennes, M. le Vice-président Onesta a conclu cette rencontre en évoquant la dignité du peuple tibétain et l’exemple que sa lutte non-violente adresse à toute l’humanité. En effet, en ce nouveau siècle qui doit déjà faire face à tant de défis, la résolution des conflits par le dialogue sincère est plus que nécessaire.

Texte et photos : Collectif Actions Tibet Vérité, 30 avril 2011

Langue et culture tibétaines, une expression millénaire aujourd’hui menacée

© Collectif Actions Tibet Vérité