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Nouvelles du Tibet

Informations parues en janvier 2004

  1. J. Chirac en a-t-il fait trop ? (30/01)
  2. Réception de Hu Jintao à l'Assemblée nationale (29/01)
  3. Le point de Lionel Luca, président du Groupe d'Etudes sur les problèmes du Tibet (29/01)
  4. Visite de Hu Jintao : premières réactions. (26/01)
  5. Lettre ouverte à Hu Jintao (21/01)
  6. 21 Tibétains remis par le Népal aux autorités chinoises (11/01)


J. Chirac en a-t-il fait trop ?

Cette fois, ce ne sont pas seulement les amis du Tibet et de la démocratie en Chine qui s'interrogent, mais la majorité de la presse française, y compris les titres reflétant généralement l'opinion des milieux d'affaire.
"Fallait-il en faire tant, au risque d'en faire trop ?" : la question posée le 29 janvier par Les Echos résume les interrogations de la presse sur l'efficacité de l'accueil exceptionnel réservé au numéro un chinois par le président français.
"Tout au long de cette visite, Jacques Chirac a en effet multiplié à l'intention du président chinois les signes de bienveillance. (...) Croire en effet que cette obligeance apportera à la France quelques mirobolants grands contrats est une profonde erreur", affirme l'éditorial des Echos.
Le quotidien économique insiste aussi sur les effets de la déclaration de Jacques Chirac qualifiant le scrutin de Taïwan "d'irresponsable" et "agressif".
"A vouloir se mêler d'une affaire (Taïwan) qui concerne d'abord la Chine et les Etats-Unis, la France risque de perdre Taipeh sans gagner Pékin !", commente-t-il.
Ces propos du chef de l'Etat ont aussi été "le mot de trop", pour Le Figaro du 29 janvier. Dans son éditorial, le quotidien observe que "même George W. Bush s'était gardé de franchir ce pas".
"Les entreprises françaises ne décrocheront pas des contrats en flattant le régime de Pékin mais en se montrant plus performantes que la concurrence allemande", affirme Le Figaro.
"Pour plaire à Hu Jintao, Jacques Chirac est allé trop loin. Ce n'est pas le référendum sur la défense, voulu par Taïwan, qui constitue une initiative 'agressive', mais les cinq cents missiles que la Chine communiste braque sur l'île rebelle", poursuit l'éditorial.
Le Monde, daté du 29, admet que "personne ne peut reprocher à M. Chirac" de "mener une Realpolitik et défendre ses intérêts commerciaux". Pour autant, ajoute l'éditorial, "à chaque
occasion ses propos heurtent (...) La diplomatie n'a jamais été un concours de vertu. Elle est bien davantage une école de réalisme. Ce réalisme, précisément, devrait conduire la France à ne pas jeter un voile pudique sur les atteintes aux droits de l'Homme en Chine
", juge le quotidien.
Dés le 28 janvier, le Télégramme se posait "la question de savoir si Jacques Chirac n'en fait pas un peu trop pour un résultat improbable qui verrait la France perdre sur tous les tableaux".
Source : CSPT 29 jan 04

Ajouté le vendredi 30 janvier 2004 par Tibet info

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Réception de Hu Jintao à l'Assemblée nationale

L'hémicycle de l'Assemblée nationale était à moitié vide le 27 janvier pour écouter le président chinois Hu Jintao. Quelques 250 députés seulement sur 577 au total étaient présents, dont une vingtaine de socialistes et quelque 200 élus UMP (sur 364).
A l'UDF, une dizaine de députés, environ le tiers du groupe, ont participé à la séance, sans le président du mouvement François Bayrou. Un apparenté UDF, député de Castres, Philippe Folliot est resté debout et baillonné avec un tissu blanc durant tout le discours de M. Hu.
Comme annoncé dans la matinée le groupe socialiste a largement boycotté le discours. Seul une vingtaine d'élus (sur 149) ont siégé, parmi lesquels les anciens ministres Elisabeth Guigou et Dominique Strauss-Kahn et leur chef de file Jean-Marc Ayrault. Ni l'ancien Premier ministre Laurent Fabius, ni le premier secrétaire du Parti François Hollande n'étaient présents.
Enfin, les trois députés Verts et la grande majorité (UMP) des 90 membres du groupe Tibet figuraient parmi les absents.
Une douzaine de parlementaires de droite comme de gauche, dont Lionnel Luca, président du groupe Tibet, Daniel Spagnou, François Calvet, Gabriel Bianchieri, Christian Kert, Daniel Mach, Hervé Mariton, l'ancien ministre de la culture Jack Lang, Pascal Terrasse, Noël Mamère, avaient choisi de rejoindre la manifestation des défenseurs des droits de l'homme qui se tenait sous forte surveillance policière à quelques centaines de mètres du Palais Bourbon. La plupart des députés arboraient leur écharpe tricolore ainsi qu'un pin's aux couleurs du Tibet.
Parmi les déclarations de la journée :
- Jean-Paul Huchon (Président du conseil régional d'Ile de France) : "On en fait beaucoup (en faveur du président chinois), c'était peut-être pas la peine d'en faire autant. Tienanmen est une des pires félonies pratiquées dans le monde, et en outre j'ai toujours été un militant de la cause du Tibet libre. (Si j'étais député), bien sûr que je ne serais pas à l'Assemblée pour l'écouter !".
- Julien Dray a expliqué qu'en boycottant la séance, il entendait ainsi montrer "sa solidarité avec le peuple tibétain et manifester son soutien absolu aux dissidents chinois et aux combattants de la liberté".
- Jean-Christophe Lagarde (UDF) "n'assistera pas au discours du président chinois (...), refusant de cautionner la politique totalitaire et répressive du parti communiste chinois et notamment le génocide à l'encontre du peuple tibétain. (...) Il y a trois mois nous recevions la victime en la personne du Dalaï Lama, aujourd'hui nous ne sommes pas obligés d'écouter le bourreau".
- Roger-Gérard Schwartzenberg (PRG), dans une lettre adressée le 27 janvier au président de l'Assemblée Jean-Louis Debré : "Connaissant vos obligations protocolaires, je ne vous suggère pas de dire cet après-midi 'Vive le Tibet, Monsieur !'. En revanche, il ne serait pas compris que votre discours ne comporte rien qui désapprouve - fût-ce en termes diplomatiques - l'occupation du Tibet par la Chine".
- Jacques Barrot, président du groupe UMP, a justifié sa présence à l'assemblée en ces termes : "Le président chinois parlera, nous jugerons ses paroles, et à l'issue de son discours, un certain nombre d'entre nous lui porteront un certain nombre de requêtes notamment en faveur du Tibet, en faveur des droits de l'Homme. C'est par ce dialogue vigilant, attentif, exigeant, que l'on arrivera à progresser et non pas par des boycotts".
Enfin Le président chinois Hu Jintao a évoqué le Tibet en déclarant le 27 à Paris que "la porte du gouvernement central chinois restait ouverte au Dalaï Lama" s'il renonçait à l'indépendance pour le Tibet annexé par Pékin en 1951.
"S'il existe des divergences entre nous et le Dalaï Lama, ce ne sont pas des divergences ethniques, religieuses ou politiques", a dit le numéro un chinois lors d'une conférence de presse conjointe avec le président Jacques Chirac, au deuxième jour de sa visite d'Etat en France
Source : CSPT, 28 jan 04

Ajouté le jeudi 29 janvier 2004 par Tibet info

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Le point de Lionel Luca, président du Groupe d'Etudes sur les problèmes du Tibet

Lors d'un point de presse à L'Assemblée, Lionnel Luca (UMP), président du groupe Tibet, a déclaré, après avoir bièvement rencontré le président chinois : "Je me suis montré à lui (Hu Jintao) avec le drapeau du Tibet sur mon revers de veste. Nous lui avons remis, avec Hervé Mariton (UMP), une liste d'une dizaine de noms dont celui du moine tibétain qui risque d'être exécuté le 7 avril. Et ce pli ne lui a pas fait plaisir visiblement".
"J'ai refusé de siéger. De toute manière, c'est 'circuler, il n'y a rien à voir'. Il n'a rien à nous dire, c'est de la langue de bambou. C'est quelque chose de purement virtuel que d'être là à écouter le représentant d'une dictature. J'étais bien mieux avec les manifestants qui réclamaient un Tibet libre".
Source : CSPT, 28 jan 04

Ajouté le jeudi 29 janvier 2004 par Tibet info

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Visite de Hu Jintao : premières réactions.

Voici quelques réactions de parlementaires sur la venue de Hu Jintao à l'Assemblée Nationale. On remarquera que, paradoxalement, cette visite controversée aboutira à provoquer de nombreuses déclarations et prises de position sur le Tibet, après celles de MM. Joël Giraud, Hervé Mariton, Lionnel Luca, président du groupe d'études Tibet, et Christian Kert.

Jean-Marc Ayrault (PS) estime que les députés socialistes "ne peuvent pas boycotter" la venue du président, car il est "normal que la France ait des relations étroites avec la Chine". Mais "tous les députés ne seront pas présents" et il remettra de son côté par l'intermédiaire de l'ambassadeur de Chine un courrier au président pour "rappeler nos attentes sur le Tibet ou les prisonniers politiques"
"C'est bien que les grands dirigeants passent par l'Assemblée et rencontrent le coeur de la démocratie, mais nous n'oublions pas que c'est aussi un pays où les droits de l'Homme sont malmenés, et nous n'oublions pas non plus le Tibet", a affirmé pour sa part François Sauvadet (UDF).
Plus déterminé, le député Vert de Gironde Noël Mamère a annoncé le 25 janvier au soir que les députés écologistes boycotteraient le 27 la venue du président chinois Hu Jintao dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale.
Dans une déclaration, Noël Mamère a expliqué que les députés Verts ne voulaient "pas apporter leur caution à un régime qui bafoue régulièrement les droits de l'Homme".
Le 24, le député socialiste de Haute-Garonne Jean-Louis Idiart avait annoncé son absence le 26 dans l'hémicycle, en expliquant que "ce refus de siéger était motivé par les perpétuelles violations des droits humains en Chine".
Intervenant devant les députés du groupe socialiste, Jack Lang a réclamé le 25 que "le groupe envisage une manifestation de protestation qui pourrait éventuellement aller jusqu'au boycott de la visite du président chinois"
Par ailleurs, le Président du groupe d'amitié avec le Tibet au Sénat, Louis de Broissia, est intervenu auprès des présidents des deux assemblées et du Premier Ministre pour leur demander d'aborder la question du Tibet lors de leurs entretiens avec le président chinois, en insistant sur la nécessité d'ouvrir sans tarder de véritables négociations avec le Dalaï Lama.
Madame Françoise Hostalier, ancien député, ancien ministre et présidente du mouvement "action droits de l'Homme" s'est également adressée au président de l'Assemblée, Jean Louis Debré. Elle appelle, dans un communiqué, à s'associer au rassemblement prévu le 26 janvier à 16 heures place Salvador Allende, près des Invalides, à 16 heures.
Deux anciens ministres de gauche, MM François Loncle et Roger Gérard Schwartzenberg, nous ont indiqué qu'ils avaient l'intention d'être absents de l'hémicycle lors de l'intervention du président chinois alors que le dernier faisait explicitement référence a un gouvernement "fondé sur un parti unique, sur une conception très restrictive des droits de l'Homme et qui continue d'occuper le Tibet".
François Loncle, vice-président de la Commission des Affaires étrangères a déclaré qu'il refusait de cautionner par sa présence à cette séance "le système communiste chinois (qui) n'est pas compatible avec la démocratie parlementaire que représente notre assemblée nationale".
François Hollande et Jean-Marc Ayrault, premier secrétaire du PS et président du groupe socialiste à l'Assemblée, ont interpellé le 26 le président chinois Hu Jintao sur "la défense du droit et des libertés", dans une lettre rendue publique. Concernant plus précisément le Tibet, ils affirment : "le rayonnement international de la Chine ne pourrait qu'être renforcé par la reprise du dialogue avec le Dalaï Lama pour trouver une ouverture institutionnelle et démocratique durable pour le Tibet". Ils y interrogent également M. Hu sur "la situation du Panchen Lama"
(à suivre)
Source : CSPT, 26 janvier 04

Ajouté le lundi 26 janvier 2004 par Tibet info

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Lettre ouverte à Hu Jintao

Voici le texte d'une lettre ouverte adressée par le CSPT à M. Hu Jintao. Ce texte a été envoyé à l'ambassade de Chine, au Président de la République, au Ministère des Affaires étrangères, aux 90 membres du Groupe d'Etude sur les problèmes du Tibet à l'Assemblée nationale et à la presse.

Lettre ouverte au Président chinois
aux bons soins des élus français


A l'occasion de votre première visite en France, permettez nous, Monsieur le Président, de nous exprimer franchement. A notre grand regret, nous devons constater que la Chine, si elle avance à grands pas dans le domaine de l'économie et du commerce, n'en fait pas autant dans celui de la démocratie.
Pas d'élections libres, pas de multipartisme. Vous-même n'avez pas été élu, mais coopté au sein d'une structure hiérarchique, sans consultation de l'ensemble des citoyens chinois. Ni la liberté d'opinion et encore moins la liberté d'expression ne règnent dans votre pays. Toute forme de liberté politique ou syndicale est bannie. Dissidents, responsables syndicaux ou religieux, internautes et journalistes indépendants sont pourchassés, emprisonnés sans procès ou au terme de procédures inéquitables. La peine de mort est massivement appliquée, y compris pour des délits mineurs ou de simples suspicions. Régulièrement, la Chine menace de recourir à la violence armée pour réduire la démocratie taiwanaise. Enfin, la Chine occupe militairement le Tibet et s'y livre à une véritable colonisation. Chaque année, des dizaines de Tibétains sont arrêtés et emprisonnés pour avoir simplement revendiqué, sans violence, le droit à leur identité, à leur culture, à leur langue, à leur religion. Tenzin Delek Rinpoche est toujours sous le coup d'une condamnation à mort, prononcée en même temps que celle de Lobsang Dhondup, exécuté en janvier 2003, sans procès régulier.
La Chine, dites-vous, développe le Tibet, mais les routes, aéroports, chemins de fer sont essentiellement consacrés à l'exploitation sans précédent des ressources naturelles de ce pays et à l'acheminement massif de colons non tibétains. Cimenteries, mines, barrages,
exploitations forestières, spéculation foncière et urbanisme inconséquent menacent l'environnement.
Malgré ses efforts, sa modération et son attachement à la non violence, le Dalaï Lama demeure un proscrit. La Chine poursuit ses campagnes diffamatoires et n'entame pas avec lui le nécessaire dialogue. Intervenant à tout bout de champ, et sans avoir qualité pour le faire dans les affaires religieuses, le gouvernement chinois prive toujours de sa liberté de mouvement et de communication, depuis près de dix ans, le jeune Panchen Lama reconnu, selon la tradition, par le
Dalaï Lama, appuyé par la majorité des Tibétains.
En cette année de la Chine en France et à l'occasion de votre visite qui coïncide avec le début de l'année du singe, nous aimerions formuler des voeux pour les peuples chinois et tibétains, et en particulier
- le voeu pressant que vous vous engagiez avec détermination dans un dialogue substantiel avec le Dalaï Lama, reconnaissant au Tibet la véritable autonomie à laquelle il a droit,
- que vous libériez tous les prisonniers d'opinion en Chine et au Tibet,
- rendiez sa liberté de mouvement au Panchen Lama,
- cessiez les transferts massifs de population et la destruction de l'environnement fragile du haut-plateau tibétain,
- respectiez enfin les droits des femmes et des hommes de ce pays.
Si ces voeux devaient s'accomplir, alors, Monsieur Hu Jintao, nous vous dirions du fond du coeur "soyez le bienvenu en France".
Source : CSPT, 20 jan 04

Ajouté le mercredi 21 janvier 2004 par Tibet info

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21 Tibétains remis par le Népal aux autorités chinoises

La police népalaise a remis 21 réfugiés tibétains aux autorités chinoises durant le mois de décembre, selon la radio américaine Radio Free Asia (RFA).
Ces Tibétains appartenaient à deux groupes de cinq et un groupe de onze personnes. Un des groupes de cinq personnes avait payé 2 000 yuans (240 dollars) chacun à des passeurs qui devaient les emmener jusqu'à Katmandou, mais "la police royale népalaise avait été prévenue", selon un témoin tibétain.
Arrêtés le 26 décembre dans la localité népalaise de Tatopani, "ils ont été remis aux autorités chinoises au poste frontière de Dram", selon ce témoin cité par le service en tibétain de la radio américaine.
Selon un autre témoin, de nombreux membres de la police armée chinoise sont entrés en civil au Népal où ils s'attardent sur des sites touristiques ou près du bureau des services d'immigration népalais.
Le 27 décembre, un autre groupe de cinq Tibétains a été arrêté au même endroit et expulsé, alors qu'un groupe de onze personnes a été appréhendé, également en décembre, dans la localité frontalière de Barabisi, selon RFA.
Le gouvernement népalais n'était pas nécessairement au courant et il est possible que les policiers de la région aient agi de leur propre chef, selon des sources mentionnées par la radio.
En mai dernier, l'expulsion d'un groupe de 18 Tibétains vers la Chine avait été condamnée par les Etats-Unis, l'Union européenne et des organisations de défense des droits de l'Homme et de protection des réfugiés. Ce groupe voulait rejoindre Dharamsala dans le nord de l'Inde, où se trouve le gouvernement en exil du Dalaï Lama.
Source : AFP, 10 jan 04

Ajouté le dimanche 11 janvier 2004 par Tibet info

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La reproduction des textes ci-contre est autorisée et encouragée sous la condition exprès de mentionner : « Source : 36 15 Tibet Info » + les autres sources mentionnées dans chaque article, ainsi que la date. Exemple "Source : 36 15 Tibet Info / AFP, 15 jan 98". Merci de respecter ces différents copyrights.


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