Isolement total à Drango et Sertha après la mort de manifestants tibétains

Les Comtés de Drango [1] et Sertha [2] de la Préfecture de Kardzé [3], incorporés dans la province chinoise du Sichuan, sont inaccessibles par Internet, téléphone et aux visiteurs depuis que les troupes chinoises ont tiré sur des manifestants tibétains les 23 et 24 janvier [4]. Le 24 janvier, la Chine a accusé les exilés tibétains d’avoir tenté de déformer la vérité afin de discréditer le gouvernement chinois au sujet de la situation dans ces régions [5], tout en insistant sur le fait que la communauté internationale ne devrait pas accepter les allégations non fondées.

Les Tibétains en exil et des groupes de soutien au Tibet ont compté jusqu’à six Tibétains tués à Drango et au moins cinq à Sertha, tandis qu’un grand nombre d’autres avaient été blessés et que des arrestations avaient été faites à grande échelle.
La Chine a, d’autre part, affirmé que seul un "émeutier" avait été tué et un autre blessé à Sertha, tandis que cinq policiers avaient été blessés. Toutefois, des informations détaillées sur la situation réelle n’ont pas pu être obtenues à cause des interdictions strictes de la présence de visiteurs et l’impossibilité d’informer.

A partir du 26 janvier, les régions touchées de Kardzé semblaient être en total isolement, les appels téléphoniques ne passent plus, l’Internet a été coupé et les déplacements restreints alors que la police arrive en masse dans la région. Le 26 janvier, des dizaines de voitures de police et de bus ont été vues remontant la route montagneuse vers Drango et Sertha, venant de la capitale provinciale de Chengdu.
"Ils étaient descendus à Chengdu pour célébrer la nouvelle année, mais ont dû revenir avant la fin de la fête en raison des troubles", a raconté Zhou Ming, un chauffeur qui prend souvent cette même route. Il a dit être incapable d’appeler aucun de ses amis habitant dans les zones touchées sur leur mobile ou sur leur ligne fixe.

Les appels vers 19 différents hôtels, restaurants, librairies, sociétés et commerces de Drango ont débouché sur un bip rapide, suggérant que les lignes téléphoniques de la ville pouvaient avoir été désactivées. A Sertha, les appels à 15 hôtels et restaurants ont également été suivis de la même sonnerie.

Source : Tibetan Review, 27 janvier 2012.