La Chine accuse des "groupes séparatistes basés à l’étranger"
mardi 24 janvier 2012 par Rédaction
La Chine a accusé le 24 janvier 2012 des "groupes séparatistes basés à l’étranger" de vouloir déstabiliser les autorités en affirmant que la police avait ouvert le feu lundi 23 janvier sur une manifestation de Tibétains dans le sud-ouest du pays, faisant au moins un mort et de nombreux blessés [1].
"Les tentatives de groupes séparatistes pro-Tibet basés à l’étranger pour
travestir la vérité et discréditer le gouvernement chinois ne réussiront pas",
a déclaré le porte-parole de la diplomatie chinoise, Hong Lei, cité par
l’agence officielle Chine nouvelle [2]. "Le gouvernement chinois continuera, comme il le fait toujours, à lutter contre la criminalité et à maintenir l’ordre public", a promis Hong Lei, sans admettre que la police avait tiré à balles réelles.
Selon le gouvernement, un "gang" rassemblant des moines et des dizaines d’autres personnes, parmi lesquelles "certaines portaient un couteau" [3], a attaqué à coups de pierres les forces de l’ordre, détruisant deux ambulances et deux véhicules de police.
Les affrontements ont fait un mort et quatre blessés du côté des manifestants et cinq blessés du côté des forces de l’ordre, a indiqué Hong Lei.
"Les forces basées à l’étranger favorables à « l’indépendance du Tibet » ont
toujours inventé des rumeurs et travesti la vérité pour discréditer le
gouvernement chinois", a-t-il insisté.
Selon des organisations de défense des Tibétains, les forces de l’ordre ont
ouvert le feu le 23 janvier sur une manifestation rassemblant des Tibétains non armés dans la région tibétaine de Kardzé, au Sichuan, faisant au moins un mort
et des dizaines de blessés.
L’Administration Centrale Tibétaine en exil (CTA), dont le siège est à Dharamsala, en Inde, a évoqué un possible bilan de six morts parmi les manifestants, en citant des témoins.
Selon l’ONG Free Tibet, la manifestation constituait une riposte à l’arrestation plus tôt lundi de Tibétains accusés d’avoir distribué des tracts portant le slogan "le Tibet a besoin d’être libre".
Ces tracts affirmaient aussi que de nombreux Tibétains se déclaraient prêts
à s’immoler par le feu.
Les autorités conservaient le 24 janvier près du monastère de Drango [4] un impressionnant dispositif de sécurité, comprenant notamment des centaines d’hommes et des blindés.
Contacté le 24 janvier par l’AFP, un moine du monastère de Drango a estimé que 1 000 à 2 000 policiers avaient été déployés autour de l’établissement, où se
sont réfugiés les manifestants blessés.
"Nous soignons à l’intérieur du monastère 32 personnes blessées, dont deux
dans un état critique. L’une a une balle dans le crâne", a relaté le moine.
Un autre moine a indiqué que la communauté était trop effrayée pour sortir et tenter de transporter les blessés vers un hôpital voisin.
En moins d’un an, seize Tibétains ont ainsi mis fin à leurs jours ou ont tenté de le faire pour protester contre la répression de la liberté de culte dans les régions tibétaines en Chine [5].
Source : AFP, 24 janvier 2012.
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[1] Voir l’article "La police ouvre le feu sur des Tibétains : au moins un mort et de nombreux blessés", du 23 janvier 2012.
[2] Source : china.org.cn.
[3] NdR Quoi d’étonnant pour des nomades travaillant à l’extérieur ?
[4] Drango, parfois écrit Drakpo ou Draggo, (Luhuo, 炉霍县 en chinois), est un district administratif de la "Préfecture autonome tibétaine" de Kardzé, à une soixante de km au sud-est de Kardzé. Repérer Drango (Luhuo) sur cette carte.
[5] Voir l’article "Immolations : récapitulatif, actions et réactions", du 30/10/2011, réactualisé.
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