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Nouvelles du Tibet
Informations parues dans Tibet Info du 1er au 31 juillet 2003
- Tibétains expulsés du Népal vers la Chine : huit libérations (30/07)
- Lettre du Tibet, juillet 2003 (26/07)
- Des guides tibétains remplacés par des diplômés de l'enseignement chinois (17/07)
- Célébrations contrariées au Népal, sous la pluie à Dharamsala (07/07)
- Bon anniversaire ! (05/07)
- Ngawang Sangdrol à l'Assemblée nationale (04/07)
Tibétains expulsés du Népal vers la Chine : huit libérationsLa Chine vient de libérer huit des 18 Tibétains qui avaient tenté de passer clandestinement en Inde via le Népal et avaient été expulsés vers la Chine fin mai. Les autres devraient l'être prochainement, selon Radio Free Asia. Seul celui qui est accusé d'être le passeur du groupe devrait être condamné à une peine de prison, a affirmé la radio financée par les Etats-Unis, citant le 26 juillet des sources anonymes. Cette libération survient plus tôt que prévu, puisque Pékin avait d'abord indiqué que les 18 personnes seraient détenues pendant trois mois. "Les 10 qui sont encore au centre de détention de Shigatsé n'ont pas de parents qui puissent payer pour leur libération", a expliqué à la Radio l'une de ses sources. Les 18 personnes, dont huit âgées de moins de 16 ans, étaient entrées au Népal clandestinement pour tenter de rejoindre la communauté tibétaine et son chef spirituel, le Dalaï Lama, dans le nord de l'Inde. Leur expulsion vers la Chine avait été condamnée notamment par les Etats-Unis, l'Union européenne et des organisations de défense des droits de l'Homme et de protection des réfugiés. Source : AFP 26 juillet 03Ajouté le mercredi 30 juillet 2003 par Tibet info Haut de la page
Lettre du Tibet, juillet 2003 Edito Pour brève qu'elle ait été, la visite de Ngawang Sangdrol à Paris les 2, 3 et 4 juin constitue un événement marquant. Revenons-y un instant. D'abord, qui pourra oublier la voix douce et ferme retraçant des années de souffrance, pour conclure en nous invitant à ne pas nous attarder sur son cas mais plutôt à prendre soin de celles et ceux qui demeurent en prison ? Et puis cette insistance à nous dire que sa libération était une victoire et qu'ainsi, preuve était faite de la validité d'une action tenace et résolue en faveur des prisonniers. On comprendra que ses discours sont allés droit au coeur de ceux qui, au CSPT et dans d'autres associations amies, se battent depuis des années pour obtenir parrainages et interventions, multipliant les initiatives et les actions. (Voir le cas de Jigme Gyatso sur le nouvel appel de Tibet Lib, page 3). Bien sûr, il faut aller au-delà poser la question de la cause de toutes ces souffrances, concrétiser l'espoir d'une véritable autonomie du Tibet, tel que la réclame le Dalaï Lama. Ngawang Sangdrol n'a pas manqué de le rappeler avec insistance à tous ses interlocuteurs, y compris au plus haut niveau de l'Etat. L'accueil qui lui a été réservé mérite aussi que l'on s'y arrête : parlementaires et médias (TF1, France 3, RFI, Le Monde, L'Express, Elle) ont montré le capital de sympathie qu'elle, et au-delà de sa personne le Tibet, avait engrangé. Il nous revient de le faire fructifier, d'abord au sein d'un monde associatif réuni et amical, auprès de nos élus, et au-delà, en nous adressant à chaque fois que cela nous est possible à cette Chine en pleine mutation (voir les imposantes manifestations de Hong Kong) qui finira bien par entendre la voix de la concorde et de la démocratie. C'est bien sûr un défi follement ambitieux dont l'issue peut parfois paraître improbable. La petite voix de Ngawang Sangdrol est là pour nous rappeler, comme dans le très beau poème de Sa Sainteté le Dalaï Lama, qu'il ne faut "jamais abandonner".
Retrouvez la suite de la Lettre du Tibet de juillet avec au sommaire : revue de presse sur la visite de Ngawang Sangdrol, dossier Tibet Lib (Jigme Gyatso), et un journal de voyage dans l'est du Tibet. Ajouté le samedi 26 juillet 2003 par Tibet info Haut de la page
Des guides tibétains remplacés par des diplômés de l'enseignement chinoisDes centaines de guides touristiques tibétains ayant fait leurs études au Népal ou en Inde sont remplacés au Tibet par des diplômés de l'enseignement secondaire et supérieur chinois, selon des sources citées le 15 juillet par Radio Free Asia. "Environ 160 étudiants chinois sont arrivés de Chine cette année", a déclaré une de ces sources au service en tibétain de la radio américaine, précisant qu'un "autre groupe de 200 à 300 doit suivre en juillet et en août". Selon les sources citées par la radio, l'ordre de remplacer les guides tibétains, dont 60% ont étudié à l'étranger, par des diplômés des universités chinoises, date de l'année dernière et a été rappelé dans une lettre le 16 mai. Selon une responsable du service du personnel du Bureau du tourisme du Tibet, il faut être diplômé de l'enseignement supérieur pour pouvoir devenir guide pour touristes étrangers et avoir le bac pour devenir guide pour Chinois. "Beaucoup de ceux qui ont étudié à l'étranger ne peuvent pas produire de diplôme en bonne et due forme. Beaucoup d'autres sont recalés aux examens, même aux examens en langue tibétaine", a déclaré Mme Rong. La profession de guide est l'une des plus lucratives au Tibet, avec des salaires mensuels de 5 000 yuans (600 dollars), auxquels viennent s'ajouter les pourboires, selon Radio Free Asia. La responsable du Bureau du tourisme a ajouté que "cela fait sept ou huit ans que le gouvernement de la Région autonome du Tibet essaie de mettre la main sur ceux qui exercent illégalement la profession de guide". Beaucoup n'ont toutefois pas d'autre choix que la clandestinité dans la mesure où il s'agit de "personnes sans papiers qui ont illégalement franchi la frontière", a expliqué Mme Rong, qui a dit "ne pas être au courant" de l'arrivée de plusieurs centaines de guides chinois au Tibet. Source : AFP 15 juillet 03Ajouté le jeudi 17 juillet 2003 par Tibet info Haut de la page
Célébrations contrariées au Népal, sous la pluie à DharamsalaLa communauté tibétaine du Népal qui souhaitait célébrer l'anniversaire du Dalaï Lama le 6 juillet a vu les diverses manifestations contrariées par une interdiction de dernière minute décidée par les autorités népalaises, Katmandou ayant révoqué une permission qui permettait aux Tibétains de se réunir dans une école et un hôtel pour des festivités. Des invitations avaient été envoyées à 400 personnes mais, à la veille de l'anniversaire, la police a demandé que tout soit annulé. Cependant, un millier de Tibétains se sont retrouvés le dimanche près de la pagode de Bodhnath, à Katmandou, où ils ont allumé des lampes à huile et de l'encens, et prié pour leur chef spirituel, qui vit en exil. Des policiers se trouvaient à l'extérieur mais ne sont pas intervenus. Quelque 35 000 Tibétains vivent au Népal, mais les autorités sont attentives à ne pas irriter Pékin et ont refusé au Dalaï Lama de se rendre dans le royaume. Selon le site www.Phayul.com, des femmes tibétaines ont argumenté pendant une trentaine de minutes fort tendues, et ont finalement décidé la police à ne pas intervenir, ni à appeler des renforts, alors que des responsables de la communauté Sherpa servaient d'intermédiaire entre police et Tibétains. Tout s'est terminé sur une note d'humour, les nonnes tibétaines jetant quelques pincées de farine (selon la tradition) sur des policiers souriants. La communauté tibétaine a pour sa part évité toute provocation en ne déployant aucun drapeau tibétain (interdit au Népal sur pressions de la Chine) et en n'affichant pas de photos du Dalaï Lama de façon trop visibles. Les Tibétains se sont également abstenus de faire la procession traditionnelle autour du Stupa (Chörten, en Tibétain) de Bodnath. A Dharamsala, siège du gouvernement tibétain en exil en Inde, malgré de fortes pluies, les célébrations se sont déroulées normalement, accompagnées de leurs danses traditionnelles. Source : AFP et www.Phayul.com 6 juilletAjouté le lundi 7 juillet 2003 par Tibet info Haut de la page
Bon anniversaire !Les amis du Tibet célèbrent dimanche 6 juillet avec la Communauté tibétaine le 68ème anniversaire de Sa Sainteté le Dalaï Lama à la Pagode du Bois de Vincennes. Quelques jours auparavant, la visite en France de Ngawang Sangdrol aura permis de réveiller l'intérêt des Français pour la cause tibétaine. Dix millions de téléspectateurs auront pu ainsi entendre aux journaux télévisés de TF1 et FR3 le message de la jeune Tibétaine libérée en octobre 2002 après plus de 10 années de geôle. Plusieurs centaines d'amis du Tibet ont écouté dans l'émotion son témoignage dans la salle comble du Forum, à Paris. Au cours de sa brève visite, la jeune femme aura pu exprimer en direct et en privé sa reconnaissance, mais aussi sa préoccupation pour l'avenir de son peuple aux plus hautes autorités de l'Etat intervenues en sa faveur. Elle a également eu l'occasion de témoigner devant les parlementaires à l'invitation de MM Lionnel Luca et Louis de Broissia, Présidents des groupes à l'Assemblée et au Sénat, en présence notamment de l'ancien ministre Jack Lang. Le journal Le Monde lui a consacré un article à la Une ainsi que l'hebdomadaire L'Express et le magazine Elle (à paraître le 14 juillet). Du sommet de l'Etat aux lycéens et étudiants, la "prisonnière de Lhassa" a redit avec insistance à tous ceux qu'elle a rencontrés l'urgence de soutenir les efforts du Dalaï Lama et la nécessité d'oeuvrer pour la libération de tous les prisonniers d'opinion tibétains.Ajouté le samedi 5 juillet 2003 par Tibet info Haut de la page
Ngawang Sangdrol à l'Assemblée nationaleLa jeune religieuse tibétaine Ngawang Sangdrol, emprisonnée entre 1992 et 2002 par les autorités chinoises pour "propagande et agitation contre-révolutionnaire", a été reçue le 3 juillet à l'Assemblée nationale, à l'initiative du président du groupe d'études sur les problèmes du Tibet de l'Assemblée, Lionnel Luca. Elle avait 10 ans, lors de sa première arrestation par les autorités chinoises pour avoir manifesté lors d'une fête bouddhiste au Tibet. Arrêtée une seconde fois à 13 ans en 1990, et emprisonnée pendant 9 mois, puis sans interruption depuis 1992, elle a été libérée le 17 octobre 2002, neuf ans avant l'expiration de sa sentence, et autorisée par le gouvernement chinois à se rendre aux Etats-Unis pour soigner notamment son dos et de fréquentes migraines. Concernant sa santé, elle a assuré se porter "mieux que quand j'étais en prison, mais je suis encore sous médicaments". Depuis sa libération, Ngawang Sangdrol s'est fixé comme mission de témoigner. "Je suis venue remercier tous ceux qui m'ont aidée pour ma libération", a-t-elle déclaré devant la presse. "Mais malgré ma libération je sens que je dois encore me battre pour mon peuple, car aussi longtemps que le Tibet n'aura pas recouvré la liberté, ma mission n'est pas terminée", a-t-elle ajouté, s'exprimant en tibétain. "Je ne me considère pas comme un cas spécial", se plaît-elle à répéter, "tout le peuple tibétain, au Tibet, est en quelque sorte prisonnier à sa manière". Au cours de ce point de presse, elle a raconté en détail toutes les "tortures" subies pendant son incarcération, des coups de bâtons aux privations d'eau et de nourriture. "Chacune de nous a été ligotée, puis suspendue, et battue. Lorsqu'il s'agit de battre des prisonniers d'opinion il n'y a aucune distinction entre adultes et mineurs", poursuit-elle, le regard perdu dans ses pensées. Bambou, bâton de fer, bâton électrique, dans la bouche, sous la langue, dans le cou, "toute la journée, tous les jours, jusqu'au soir" : elle détaille les "tortures" subies pendant son incarcération. "Ils nous obligeaient à rester sous le soleil ou dans la neige des heures sans bouger", ceux qui résistaient le mieux aux entraînements gagnaient un drapeau rouge, raconte encore Ngawang Sangdrol. Un prisonnier malade, n'avait le "droit de parler que d'une seule maladie", et les mourants étaient renvoyés chez eux pour ne pas décéder en prison, continue-t-elle. "Je souhaite sincèrement pouvoir retourner au Tibet, j'ai cette confiance", conclut la religieuse, qui en recouvrant la liberté a été aussi condamnée à l'exil. Lionnel Luca lui a exprimé "son respect" et "son admiration pour le courage" dont elle a fait preuve, en l'assurant de "sa résolution, malgré les contraintes diplomatiques, à militer pour qu'un jour le Tibet soit libre". Source : AFP 2 juil 03 / Tibet InfoAjouté le vendredi 4 juillet 2003 par Tibet info Haut de la page
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