Tension toujours très forte dans la région de Ngaba

vendredi 27 mai 2011 par Monique Dorizon

La situation actuelle demeure toujours tendue dans la région de Ngaba, au Tibet oriental, alors que les autorités chinoises continuent d’arrêter des moines tibétains.
Des milliers de policiers chinois armés ainsi que des forces paramilitaires ont été déployés. Les journalistes étrangers se sont vus interdire d’entrer au Tibet depuis les manifestations qui ont suivi l’immolation de Phuntsok [1], coïncidant avec le 3ème anniversaire des violentes manifestations contre les lois chinoises au Tibet [2].
Le 12 mai, Losang [3] Choepel, 19 ans, moine du monastère de Kirti, appartenant à la famille de Karma Tsang dans la division pastorale de Naktsangma, dans la municipalité de Cha, région de Ngaba, a été arrêté au sein du monastère et mis en détention. Son lieu de détention et le motif de son arrestation ne sont pas connus. Les autorités ont coupé court aux paroles ou témoignages des gens portant sur les questions politiquement sensibles en les accusant de divulgation de "secrets d’Etat", "séparatisme", "diffamation" et de crime de "subversion".
Le Vénérable Lobsang Yeshe et Kanyag Tsering, coordonnateurs pour les médias du monastère de Kirti basé à Dharamsala, disent que "la principale question posée par la presse étrangère est : ’’Quel est le nombre de soldats présents à Ngaba, dans la région du Tibet oriental ?’’ Jusqu’à présent nous avions simplement donné le nombre estimé par les témoins locaux, aucun chiffre sûr".
"Mais récemment, un correspondant a indiqué avoir entendu dire par un soldat chinois qu’il y avait 55 000 soldats déployés dans Ngaba. Il s’agit de la première estimation provenant du côté chinois. Bien entendu, nous ne savons pas si elle est fiable, mais elle donne une idée de la répression en cours partout dans le Comté de Ngaba" ont-ils dit dans leur dernière déclaration, mentionnant la situation actuelle très tendue dans la région de Ngaba.
"Ces jours-ci, des soldats, des policiers et les forces de la police spéciale, avec différentes armes, maintiennent le blocus du monastère de Kirti, à l’intérieur et au dehors", poursuivent-ils.
"Ils divisent les moines du dortoir en groupes de 20 et tiennent des réunions dites de ’rééducation patriotique religieuse’ dans les bâtiments du dortoir des moines. Ils posent beaucoup de questions sur de nombreux sujets, et quand les moines ne peuvent donner les réponses que les fonctionnaires veulent entendre, il semblerait qu’ils soient arrêtés. Cependant, il n’existe aucun détail sur des cas individuels".
Aux environs du 2 mai, Lobsang Dargye, moine de Kirti, de la famille de Ngaba Tsang à Ruchen, no. 2 de la municipalité de Me’uruma, a été condamné à 3 ans de prison. "Le crime pour lequel il a été condamné à 3 ans de prison est d’avoir dit ce qu’il pensait devant des fonctionnaires et des soldats durant les réunions de ’religion patriotique’. Cela montre quelle est la liberté d’expression des Tibétains. Depuis le 16 mars de cette année, ils ont changé les dirigeants de tous les cantons (Xians) les remplaçant par des personnes provenant d’autres comtés".

Source : Tibet Post, 23 mai 2011

Vous avez apprécié cet article ? Faites-le suivre à vos amis !

Share |

[1] Voir en complément l’article "Immolations : récapitulatif, actions et réactions", du 30/10/2011

[2] Voir l’article "Escalade de la violence au Tibet - Historique", du 14/03/2008

[3] Losang, retranscrit tel que dans l’article d’origine, s’écrit généralement Lobsang


<:accueil_site:> | <:info_contact:> | <:plan_site:> | [(|?{'',' '}) | <:icone_statistiques_visites:>
<:info_visites:>

<:icone_suivi_activite:> fr  <:icone_suivi_activite:>   <:icone_suivi_activite:>    ?    |    <:ecrire:titre_sites_syndiques:> OPML   ?

<:site_realise_avec_spip:> 2.1.13 + AHUNTSIC

https://www.traditionrolex.com/4