Rapport de l’Administration centrale tibétaine sur la répression au Tibet depuis 2008
lundi 22 novembre 2010 par Monique Dorizon
Un tribunal chinois de la capitale tibétaine Lhassa a condamné un Tibétain à la peine de mort avec un sursis de deux ans pour son rôle présumé dans le mouvement de manifestation pacifique de 2008.
Selon un rapport publié par le Gouvernement tibétain en exil le 20 novembre 2010, Sonam Tsering, originaire du Comté de Palyul Derge dans la Province du Kham, à l’est du Tibet, a été condamné, vers le mois de mai dernier, à la peine de mort avec suspension par la Cour Populaire Intermédiaire de Lhassa. Le tribunal l’a condamné pour son rôle présumé de leader à la tête d’un mouvement de protestation à Lhassa, le 14 mars 2008. A la suite de la manifestation de mars 2008, le Bureau de la sécurité publique (PSB) a promis une récompense en argent à ceux qui diraient à la police où se trouvait Sonam Tsering.
Mais Sonam Tsering a échappé à l’arrestation en se cachant autour de Lhassa, avec l’aide de certains amis patriotes tibétains. Selon le rapport, il a finalement été arrêté en octobre 2009. À l’heure actuelle, sa situation, s’il est vivant ou mort, demeure inconnue.
Le tribunal a également condamné sept Tibétains à diverses peines de prison pour avoir caché Sonam Tsering, suite à la manifestation de 2008.
Les noms de ces 7 Tibétains sont :
- Tsewang Gyurmey condamné à 5 ans de prison,
- Tashi Choedon de Palyul [1] à 7 ans,
- Dolyang de Markham [2] à 4 ans.
- Yang alias Kelyang de Kongpo [3] à 7 ans,
- Yeshi Tsomo nonne de Lhassa à 5 ans,
- Tayang de Lhassa à 5 ans et
- Pasang Tsering de Lhassa à 1 an. [4]
Depuis le 10 mars 2008, les Tibétains vivant au Tibet se sont élevés pour montrer leur opposition à la mauvaise administration faite par la République Populaire de Chine au Tibet. Les manifestants pacifiques ont fait des appels sans précédent pour le retour de Sa Sainteté le Dalaï Lama au Tibet et en faveur des droits fondamentaux de l’Homme pour les Tibétains vivant à l’intérieur du Tibet.
La répression brutale opérée par le gouvernement chinois à la suite des manifestations a causé la mort d’environ 227 Tibétains, plus de 6 810 arrestations et la condamnation de 510 personnes.
"La mort a été occasionnée par les tirs aveugles effectués par les forces de la République populaire de Chine au cours des manifestations, les coups sévères et la torture des détenus pendant l’interrogatoire, l’arrestation et la détention, et le développement d’une répression insurmontable et de suppressions qui a poussé certains Tibétains à se suicider", est-il noté dans un rapport complet sur le soulèvement de 2008 au Tibet, publié récemment par les Nations Unies, l’Union européenne et le Bureau des Droits de l’Homme du Département d’information et des relations internationales de l’Administration Centrale Tibétaine (CTA). [5]
"Au total, sept tibétains ont été condamnés à mort, dont deux avec exécution immédiate et cinq connaissent actuellement une condamnation à mort avec suspension ou avec un sursis de deux ans. Lobsang Gyaltsen et Loyak, tous deux âgés de 25 ans, ont été exécutés le 20 octobre 2009. Les cinq autres condamnés à mort avec suspension sont Tenzin Phuntsok, 27 ans, Kangtsuk, 22 ans, Penkyi, 21 ans, Pema Yeshi, 28 ans, et Sonam Tsering, 23 ans. Le processus judiciaire ne fut pas équitable et sans représentation légale et indépendante", affirme le rapport. [6]
Source : Central Tibetan Administration, 21 novembre 2010.
[1] Palyul (en chinois Baiyu ou 白玉县) est un district du Sichuan placé sous la juridiction de la Préfecture autonome de Kardzé (ch. : Ganzi, 甘孜县). Palyul peut être localisé sur cette carte sous le nom de Baiyu.
[2] Markham (indiqué Mangkam sur cette carte) est une ville de la "Région autonome tibétaine" au sud-est de Chamdo. Markham, point de passage vers la capitale régionale de Chamdo, fut le siège d’une bataille importante lors de l’invasion chinoise du Tibet le 6 octobre 1950.
[3] Kongpo est un district administratif de la préfecture de Nyingtri (ou Nyingchi, en chinois Línzhī Dìqū, 林芝地区), à l’est de Lhassa. Kongpo peut être localisé sur cette carte sous le nom de Gongbo Gyamda.
[4] Voir l’article Condamnation à mort et lourdes peines de prison à Lhassa qui annonçait la condamnation à mort de Sonam Tsering et les condamnations de Tashi Choedon, Kelyon, Yeshi Tsomo, Tayang, et Tsewang Gyurmey. Cet article vient en complément d’information.
[5] Ce rapport du 5 novembre 2009 est disponible sur le site du gouvernement tibétain en exil, sous le titre Human Rights Situation inside Tibet.
[6] Voir au sujet de ces exécutions et condamnations les articles publiés sur ce site :
Premières condamnations à mort un an après les émeutes de Lhassa, du 8 avril 2009.
Tibet Lib, avril 2009 - 5 Tibétains condamnés à mort ou à la prison à vie, du 19 avril 2009.
Deux Tibétains exécutés à Lhassa après les émeutes de 2008, du 22 oct. 2009.
Déclaration conjointe du Réseau International des Groupes de soutien au Tibet condamnant les exécutions de Tibétains au Tibet, du 23 oct. 2009.
Des parlementaires français condamnent l’exécution de deux Tibétains, du 6 nov. 2009.
Résolution du Parlement européen du 26 novembre 2009 sur la Chine, du 1er déc. 2009.
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