Nicolas Sarkozy en Chine : les droits humains sont-ils au programme ?

Communiqué conjoint adressé par  ACAT (Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture)  Agir pour les Droits de l’homme  Amnesty International  Fédération Internationale des Droits de l’Homme  Comité de soutien au Peuple Tibétain  International Campaign for Tibet  Reporters Sans Frontières  Solidarité Chine

Nicolas Sarkozy en Chine : les droits humains sont-ils au programme ?

Paris, le 26 avril 2010 – Un collectif de huit associations pour le respect des droits humains en Chine s’unit en amont de la visite d’Etat de Nicolas Sarkozy mercredi [1] à Pékin puis à Shanghai à l’inauguration de l’Exposition Universelle, pour réitérer leurs préoccupations en matière de Droits humains en Chine.

De nombreux citoyens chinois, intellectuels, avocats, internautes, ouvriers, ou paysans, qui ont tenté de faire entendre leur voix de façon pacifique et constructive continuent de subir la répression, la violence de la police ou de ses sbires mafieux. Il est faux de croire que la tenue des Jeux olympiques à Pékin en 2008, ou celle de l’Exposition universelle à Shanghai qui débute le 1er mai 2010, est signe d’ouverture du pouvoir chinois. Le régime continue d’opprimer la majeure partie de son peuple. La France, comme l’Union européenne et en particulier la nouvelle représentante pour les Relations extérieures Mme Ashton, doivent saisir l’opportunité de ces visites en Chine, pour apporter un soutien maximal aux militants des droits humains et de la démocratie dans le pays.

Des Chinois, que la France a elle-même honorés en leur décernant le Prix des Droits de l’Homme ou le titre de Citoyen d’honneur de la Ville de Paris, croupissent en prison. Il s’agit de Hu Jia [2], militant pour l’écologie et contre le SIDA, malade, ou Chen Guangcheng [3], avocat autodidacte et aveugle, tous deux emprisonnés. On compte également, Gao Zhisheng [4] et Li Heping, deux avocats torturés par la police,.ou encore le Dalaï Lama, citoyen d’honneur de la Ville de Paris [5], empêché de se rendre auprès des victimes du séisme [6].

Les manifestations et les révoltes sont quotidiennes dans toute la Chine, face aux abus de pouvoir et à l’injustice. La volonté du pouvoir de maintenir la stabilité à tout prix empêche la mise en place de réformes politiques. Le système souffre de multiples maux : corruption, opacité, absence de canaux de communication entre la population et les dirigeants, liberté d’expression bafouée. C’est pourquoi, le collectif d’ONG se regroupe pour dénoncer :

 Des entraves systématiques à la liberté d’expression alors que le contrôle politique sur Shanghai et les journalistes, va s’accentuer à l’occasion de l’Exposition universelle.

 la politique de censure des autorités chinoises notamment sur Internet. L’entreprise Google a, elle-même, dénoncé le piratage de comptes de messagerie électronique de défenseurs des droits humains.

 La situation des Ouïghours et des Tibétains qui subissent, en permanence, des oppressions et toutes formes de discriminations. Au Xinjiang, les autorités accusent généralement les Ouïghours des "trois maux" : "terrorisme, séparatisme et extrémisme religieux". Quant au Tibet, à la suite des manifestations qui ont débuté le 10 mars 2008 et dont la grande majorité étaient pacifiques, plus de 700 personnes ont été arrêtées ou ont disparu et de nombreuses ont été condamnées à des peines allant de trois ans d’emprisonnement ferme à la réclusion à perpétuité ou la peine de mort

Le secret d’Etat entourant les informations sur la peine de mort, le nombre de condamnations et d’exécutions et des personnes exécutées en Chine. Les estimations 2009 sont largement en dessous de la réalité.

Source : communiqué des 8 associations, 28 avril 2010.
NB Les notes de bas de page et les liens, internes ou externes, ont été ajoutés par Tibet-info à des fins d’explication, d’illustration ou de compléments d’information et ne font pas partie du document officiel.