Les centres bouddhistes de Yachen Gar et Larung Gar interdits aux touristes

Les touristes et autres visiteurs étrangers sont interdits de visite du grand complexe bouddhiste tibétain de Yachen Gar dans la province du Sichuan, rapportent un journaliste français et un voyageur.

Yachen Gar, situé dans le comté de Palyul [1] à Kardzé [2], fondé en 1985, a abrité jusqu’à 10 000 personnes consacrées à l’étude des écritures et à la méditation, mais reçoit peu d’étrangers en raison de son éloignement.

Actuellement, les autorités ont restreint l’accès au vaste complexe et aux zones voisines, Brice Pedroletti, journaliste au journal "Le Monde", a déclaré au service tibétain de Radio Free Asia.

"Il y a maintenant de fortes restrictions pour les touristes voyageant dans les zones tibétaines, même lorsqu’ils possèdent des visas leur permettant de voyager", a déclaré Pedroletti.

Arrivé à Yachen Gar dans une voiture louée le 18 février 2017, Pedroletti et trois compagnons de voyage ont été rapidement approchés et interrogés par la police, a-t-il dit.
"Soudainement, six policiers en civil sont venus au restaurant où nous étions allés chercher de la nourriture et ont posé des questions au sujet de l’endroit où nous étions allés et où nous allions", a déclaré Pedroletti. "Et bientôt, davantage de policiers sont arrivés et nous ont aussi interrogés"
"Nous leur avons dit que nous étions des touristes avec des documents nous permettant de visiter Yachen Gar, mais cela ne les a pas convaincus", a déclaré Pedroletti.

Des membres du comité de gestion de Yachen Gar contrôlé par l’État sont arrivés, et Pedroletti et son groupe ont été interrogés pendant cinq heures.
"Ils ont également fouillé nos caméras et nous ont ordonné de quitter la zone avant 9h00 le lendemain matin, nous mettant dans un hôtel sous bonne garde".
"Ils nous ont chassés le lendemain, et nous n’avons pas pu voir Yachen Gar ou le complexe (de Larung Gar) dans le comté voisin de Serthar [3]", a-t-il dit.

Les restrictions imposées à Yachen Gar et au complexe plus connu de Larung Gar, font partie d’une "stratégie politique en cours" visant à contrôler l’influence et la croissance de ces centres importants pour l’étude et la pratique bouddhistes tibétaines, a déclaré International Campaign for Tibet, le 13 mars 2017.
"(Les deux centres), depuis leur création, ont attiré des milliers de pratiquants chinois pour étudier l’éthique bouddhiste et recevoir l’enseignement spirituel. Ils ont relié les communautés tibétaine et chinoise" indique International Campaign for Tibet dans un dossier, le 13 mars 2017 : "Shadow of dust across the sun : how tourism is used to counter Tibetan cultural resilience".

Source : Radio Free Asia, 22 mars 2017.

Voir les articles concernant Larung Gar :
 "Expulsion de milliers de religieux d’un centre bouddhiste", du 24/06/2001 ;
 "Monastère détruit - moines chassés", du 24/08/2001 ;
 "Khenpo Jigmé Phuntsok expulsé", du 03/10/2001 ;
 "Larung Gar : Campagne ICT - ONU", du 23/10/2001 ;
 "Nouvelles destructions de monastères", du 22/11/2001 ;
 "Rapport Tibet 2001 du TCHRD", du 14/01/2002 ;
 "Plus de 100 logements détruits par le feu dans une école bouddhiste renommée du Tibet", du 13/01/2014 ;
 "Acharnement des autorités sur le centre bouddhiste tibétain de Larung Gar au Sichuan", du 21/06/2016 ;
 "La démolition a commencé au centre bouddhiste de Larung Gar, Sichuan", du 21/07/2016 ;
 "Poursuite de la démolition du centre bouddhiste de Larung Gar, expulsion de ses occupants et vente forcée de terres à proximité dans un objectif touristique", du 24/08/2016 ;
 "La démolition du Centre de Larung Gar se poursuit, du 20/10/2016 .
 "Rééducation patriotique pour les expulsés de l’Institut Larung Gar, du 24/11/2016.