"Rééducation patriotique" pour les expulsés de l’Institut Larung Gar
jeudi 24 novembre 2016 par Monique Dorizon , Rédaction
Alors que se poursuit la démolition de l’Académie bouddhiste Larung Gar, située dans le Comté de Sèrtar [1], les autorités chinoises ont expulsé plus de 1 000 moines et religieuses et les ont forcés à participer à une campagne de "rééducation patriotique".
"Plus de 1 000 moines et religieuses ont été expulsés de l’Académie bouddhiste Larung Gar à Sèrtar, depuis août 2016, dont 400 originaires du Comté de Golok, Amdo tibétain, 300 du Comté de Yulshul, Kham, et 300 autres de Riwoche, Comté de Chamdo, Kham", a déclaré un tibétain en exil, citant des contacts dans la région.
En septembre, plus de 300 moines et religieuses expulsés de l’Académie bouddhiste Larung Gar et détenus par la police chinoise, ont été renvoyés chez eux à Riwoche, dans le Comté de Chamdo, à l’est du Tibet, mais l’endroit exact où ils étaient détenus demeure inconnu.
"De même, d’autres ont été détenus par la police dans le Comté de Dza Sershul quand ils rentraient chez eux en septembre. On ignore toutefois s’ils ont été forcés de participer à une campagne de « rééducation patriotique »", a déclaré la même source sous condition d’anonymat.
"En août 2016, dans le cadre du programme de « rééducation patriotique », des centaines de moines et de religieuses expulsés, venus de Riwoche, pourraient avoir être déplacés par la force vers un endroit de la région de Kongpo. Ils auraient reçu des enseignements portant sur la version officielle du gouvernement chinois sur l’histoire du Tibet, ainsi que sur la politique religieuse et la loi", a ajouté la source.
Selon la même source, depuis août, ceux qui ont été expulsés de l’Académie bouddhiste de Larung Gar sont maintenant forcés de participer à une campagne de "rééducation patriotique" dans le canton de Nyingtri, région de Kongpo, "Région Autonome du Tibet".
"Après une campagne de « rééducation patriotique » de deux mois imposée par les autorités locales chinoises dans le Comté de Kongpo Nyingtri, plus de 100 moines et religieuses sont retournés dans leurs foyers respectifs, mais plusieurs autres sont encore détenus et forcés de participer à la Campagne après leur expulsion de Larung Gar", poursuit-il.
L’ordre de démolition de l’Institut précise que la population finale de 5 000 habitants de Larung Gar ne pourra pas compter plus de 1 000 habitants venant d’autres provinces et leurs noms respectifs seront enregistrés et ceci séparément. Sur les 5 000 résidents, 3 500 seront des moines et des religieuses du monastère de Larung Gar et les autres seront des étudiants de l’Institut.
"En 2016, 2 200 personnes doivent partir", dont 1 200 moines et religieuses, dont 600 "d’autres provinces".
Au total, 1 500 habitats seront détruits d’ici le 30 octobre 2016, y compris "les foyers pour personnes âgées et les auberges des religieuses", selon l’ordre gouvernemental. "La population doit atteindre 5 000 personnes d’ici le 30 septembre 2017, sinon « le nombre de ceux qui seront expulsés sera augmenté »". L’ordre poursuit : "Le gouvernement vérifiera strictement le nombre et le lieu de résidence des personnes expulsées".
Source : Tibet Post, 4 novembre 2016.
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[1] Sèrtar (ou Serthar), (གསེར་ཐར་ en tibétain, Séda ou 色达县 en chinois) est un district de la "Préfecture Autonome Tibétaine de Kardzé", dans la région tibétaine du Kham, actuelle province chinoise du Sichuan.
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