Le Népal veut expulser les exilés tibétains en situation irrégulière

Le gouvernement du Népal, dirigé par des maoïstes, a annoncé le 11 septembre 2008 qu’il expulserait tous les exilés tibétains vivant en situation irrégulière, dans ce pays secoué depuis six mois par des manifestations antichinoises.
"Les Tibétains résidant au Népal sans papiers en bonne et due forme seront expulsés", a indiqué à l’AFP le porte-parole du ministère népalais de l’Intérieur, Modraj Dottel.
"Nous ne tolèrerons pas que notre territoire serve pour des actions antichinoises", a-t-il martelé.
Katmandou, la capitale du Népal, est lethéâtre quasi quotidien de manifestations devant des bâtiments de l’ambassade de Chine, depuis les émeutes en mars dans la capitale tibétaine Lhassa. Chaque jour, des centaines de réfugiés tibétains sont arrêtés, puis relâchés le soir même. Le coup de filet record remonte au 8 août, le jour de l’ouverture des Jeux olympiques à Pékin, avec 1 400 interpellations.
Mais les dirigeants du Népal, jeune République himalayenne enclavée entre l’Inde et la Chine, veulent conserver de bonnes relations avec Pékin et assurent depuis six mois ne tolérer aucune manifestation antichinoise.
Le nouveau Premier ministre maoïste Pushpa Kamal Dahal (surnommé Prachanda : le "redoutable", ou le "féroce"" en népalais) désigné le 15 août 2008 s’était alors engagé, après une visite à Pékin (du 24 au 27 août), à une répression "plus ferme du mouvement de protestation antichinois".

Environ 20 000 Tibétains sont réfugiés au Népal depuis le soulèvement à Lhassa de 1959 et ont un statut légal de réfugiés, mais à partir de 1990, le gouvernement népalais a arrêté de délivrer le statut de réfugié aux nouveaux arrivants. Quelque 2 500 exilés arrivent encore chaque année à Katmandou [1] avant de repartir pour la plupart vers Dharamsala, dans le nord de l’Inde, où une grande communauté s’est établie sous l’autorité du gouvernement tibétain en exil et du Dalaï Lama.
Plus d’une centaine de Tibétains (115 selon la police locale) ont été arrêtés les 8 et 9 septembre, et une trentaine supplémentaire le 11 septembre. Leurs cas ont été transmis au département de l’immigration. Cependant, les autorités népalaises n’ont pas encore précisé vers quelle destination les Tibétains seraient expulsés (Chine ou Inde ?)

Source : AFP et Phayul, 11 septembre 2008