Crise au monastère de Kirti : grève de la faim en Inde depuis le 25 avril 2011

jeudi 12 mai 2011 par Rédaction

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Grève de la faim
Gauche : Konchok Yangphel
Centre : Dondhup Ladhar
Droite : Tenzin Norsang
le 26 avril 2011 © Tibetan Youth Congress

Trois membres du Tibetan Youth Congress - Dhondup Lhadar (vice-président), Tenzin Norsang (Secrétaire adjoint) et Konchok Yangphel (Secrétaire des Finances) ont entamé le 11 mai 2011 leur 17ème jour de grève de la faim à New Delhi pour protester contre le blocage du monastère de Kirti et la répression brutale infligée aux habitants et aux moines bouddhistes de Ngaba, au Tibet. [1]

Après la mort de Phuntsok, les autorités chinoises ont bouclé le monastère de Kirti auquel le jeune moine était affilié et de nouvelles forces de sécurité chinoises se sont déployées autour du monastère de Kirti avant de rentrer à l’intérieur du campus, réglementant ainsi tous les déplacements des moines.
Quelques jours après, les autorités ont interdit aux habitants d’offrir de la nourriture aux moines ce qui a conduit à une pénurie alimentaire à l’intérieur du monastère.
Selon ICT (International Campaign of Tibet) dont le siège est basé à New York, les forces de sécurité ont investi le monastère dans la soirée du 21 avril, enlevant plus de 300 moines. La police a alors violemment frappé un groupe de personnes qui montaient la garde devant le monastère, tuant deux Tibétains [2], toujours selon ICT. [3]

La grève de la faim à durée indéterminée a commencé le 26 avril 2011, à Jantar Mantar, New Delhi.

Tsewang Rigzin, président du Tibetan Youth Congress a tenu à s’exprimer sur le sujet dès le premier jour du mouvement : "la poursuite du siège en dehors et dans le monastère de Kirti, l’enlèvement de plus de 300 moines et le meurtre de deux personnes âgées par l’armée chinoise sont des violations flagrantes des Droits de l’Homme".
Il a ensuite exhorté la communauté internationale à soutenir le peuple tibétain. Il a ajouté, "la situation critique à Ngaba, au Tibet, doit être mentionnée par les Nations-unies au cours de la réunion annuelle sur les Droits de l’Homme entre la Chine et les Etats-Unis qui doit avoir lieu cette semaine". [4]

Selon le site officiel du TYC, la condition physique des trois grévistes de la faim montre un signe évident de détérioration. Selon le TYC, ils auraient tous les trois perdu déjà 10 kg depuis le début de la grève.
"Cela fait plus de 15 jours qu’ils n’ont pas mangé quelque chose de solide. Malgré la chaleur à New Delhi, les trois membres du TYC restent déterminés et fermes dans leur entreprise, ne buvant que de l’eau depuis le début du mouvement" rapporte un des membres du TYC à Dharamsala, en Inde.

Une délégation venue de Dharamsala a fait le tour des organisations et ambassades pour sensibiliser l’opinion publique quant aux tensions survenues à Ngaba. En effet, le président Tsewang Rigzin et le Secrétaire général Tenzin Chokey se sont rendus à l’ambassade des États-Unis, puis au Bureau local des Nations-unies et enfin au Conseil des Droits de l’Homme pour tenter de convaincre les plus hautes autorités sur le sérieux de la situation à Ngaba.

Les membres du TYC demandent le retrait des autorités chinoises aux abords du monastère, et la remise en liberté inconditionnelle des prisonniers politiques.
L’organisation demande aussi aux autorités chinoises d’autoriser une délégation du Tibetan Youth Congress à se rendre sur place pour évaluer la situation dans le Comté de Nagba.

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Grève de la faim
Droite : Konchok Yangphel,
Centre : Dhondup Lhadar
Gauche : Tenzin Norsang,
(Jantar Mantar, New Delhi, 4 mai 2011) © Phayul

Source : Carole, correspondante à Dharamsala, Phayul et Tibetan Youth congress, 11 mai 2011.

19 mai 2011 : la grève de la faim a été arrêtée le 19 mai 2011, avec l’hospitalisation des 3 grévistes après 25 jours sans nourriture.
Source : Phayul, 19 mai 2011.

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[1] Près de 2 mois après la mort de Phuntsok, un jeune moine tibétain âgé de 20 ans qui s’est immolé par le feu au Tibet le 16 mars dernier à l’occasion de l’anniversaire du début des émeutes anti-chinoises de 2008 à Lhassa, le Comté de Ngaba au Sichuan connaît de graves tensions.
Voir les articles :
- "Un jeune moine s’immole par le feu à Ngaba", du 17/03/2011
- "De nouvelles restrictions faites aux moines de Ngaba", du 24/03/2011
- "La police armée chinoise boucle le monastère de Kirti à Ngaba", du 14/04/2011
- "Situation à Kirti : appel du Dalaï Lama", du 16/04/2011
- "Crise au monastère de Kirti : appel à l’aide de l’Administration centrale tibétaine", du 23/04/2011.
- "Après les avoir niés plus d’un mois, la Chine reconnait qu’il y a des troubles au monastère de Kirti", du 27/04/2011
- "Poursuite de la répression à Ngaba", du 10/05/2011

[2] Les deux personnes tuées sont Dongko, un homme de 60 ans, et Sherkyi, une femme de 65 ans.

[3] Voir l’article "Two elderly Tibetans killed as hundreds of monks detained from Kirti ; crackdown deepens" sur le site de ICT.

[4] Pour la troisième fois, la Chine et les Etats-Unis se retrouvent le lundi 9 mai 2011 autour de la table à Washington, pour entamer un nouveau cycle du dialogue sino-américain.
La Chine a indiqué qu’elle accepterait de discuter des questions sensibles des droits de l’Homme et du taux du yuan, tout en avertissant qu’elle ne parlerait pas des "cas individuels".
"Je pense qu’il serait recommandé que les Etats-Unis considèrent davantage que le développement de la Chine fait partie des droits de l’Homme, plutôt que de se préoccuper de cas individuels", a déclaré Cui Tiankai, ministre adjoint des Affaires étrangères, trois jours avant l’ouverture de ce dialogue annuel stratégique et économique. (Source : AFP, 06/05/2011))


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