Après les incidents de septembre, la situation demeure tendue au monastère de Kirti

L’organisation "International Campaign for Tibet" (ICT) affirme que la situation à Kirti dans le Comté de Ngaba [1], au Sichuan est toujours très tendue, un mois après l’incident du 24 septembre lors duquel des moines avaient été sévèrement battus.
Les moines sont enfermés dans leur monastère depuis la mi-mars à la suite d’une manifestation au cours de laquelle au moins 10 personnes auraient été tuées par les forces de sécurité. Le monastère de Kirti était alors au cœur des manifestations dans l’est du Tibet.
Citant des sources différentes, l’organisation ICT dit que l’incident du mois dernier à Kirti a été immédiatement suivi de la mise en place de 9 postes de contrôle autour du monastère. Ces postes, gardés par 10 à 15 hommes de la police armée, sont placés tout à côté du périmètre de démarcation du monastère.
Le conflit du 24 septembre a été déclenché lorsqu’un moine de Kirti a été battu pour avoir soi-disant dépassé le périmètre du monastère. Il a été rapporté à ICT que, d’un poste de contrôle au nord du monastère, des officiers de police ont fait des tirs de sommation en l’air et dans le sol devant le moine qui aurait à leurs yeux dépassé les limites. Les gardes chinois lui auraient demandé de retourner au monastère, mais le moine n’a pas compris, ne parlant pas le chinois. Les policiers ont alors battu le moine.
Une centaine de fonctionnaires sont arrivés sur les lieux, avec des armes dont des massues, pelles et même des couperets de boucher. Les moines se seraient immédiatement assis et certains auraient retiré leur vêtement de dessus, montrant qu’ils étaient non armés et n’avaient aucune intention violente.

A la suite du tremblement de terre dévastateur du 12 mai au Sichuan (Kirti est situé à environ 250 km au nord ouest de l’épicentre) les moines de Kirti qui se sont vus interdits d’organisation de cérémonies religieuses à la suite des événements de mars, ont été autorisés à faire un office de deuil pour les victimes du séisme.
Les moines de Kirti ont aussi rédigé une déclaration dans laquelle ils soulignent que leur manifestation n’était pas contre la population chinoise mais le gouvernement chinois.

Sources : ICT, 31 oct. 2008 et Phayul, 01 novembre 2008