Voyage de diplomates étrangers au Tibet encadré par les autorités chinoises
vendredi 28 mars 2008 par Rédaction
La Chine a organisé le 28 mars un voyage à Lhassa pour des diplomates étrangers deux semaines après les émeutes, au moment où l’Europe débat de l’opportunité de boycotter la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques à Pékin.
Des représentants de 15 ambassades, dont celles des Etats-unis, de Grande-Bretagne, de France, d’Australie, d’Italie, de Russie, du Canada et du Brésil, figurent au nombre des personnes conviées à ce déplacement de deux jours, a indiqué le ministère chinois des Affaires étrangères dans un communiqué. Ce voyage vise à ce que "la communauté diplomatique ait une compréhension objective des violentes émeutes de Lhassa", souligne le texte.
Il intervient juste après un voyage similairement encadré, organisé du 26 au 28 mars pour un groupe de journalistes étrangers afin de montrer la "vérité" sur ce qui s’est passé le 14 mars à Lhassa.
Un seul représentant par ambassade était du voyage au Tibet, a-t-on appris de sources diplomatiques.
L’ambassadeur de Slovénie, dont le pays préside l’Union européenne, y participe, les autres ambassades de l’UE présentes ayant envoyé leurs conseillers politiques, a indiqué une source diplomatique européenne à Pékin.
A Washington, le porte-parole du Département d’Etat Sean McCormack a salué ce geste de Pékin, tout en réclamant que les diplomates puissent se rendre dans les régions avoisinantes à fortes minorités tibétaines, où s’étaient propagées les manifestations.
Cette visite diplomatique intervient avant une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UE, qui pourraient se diviser ce week-end sur l’opportunité de boycotter la cérémonie d’ouverture des JO de Pékin.
Les Tibétains de l’étranger continuent à faire pression sur la communauté internationale. A Katmandou, de jeunes étudiants exilés ont réussi le 28 mars à envahir un bâtiment des Nations-unies, avant que 60 d’entre eux ne soient arrêtés par la police.
A Lhassa, la situation restait tendue et, deux semaines après les émeutes, les monastères de Lhassa étaient toujours fermés au public, a indiqué un responsable de l’Administration du tourisme de la ville.
Le 27 mars, des moines tibétains du temple de Jokhang, dans le coeur historique de Lhassa, ont interrompu un responsable du temple rendant compte de la version officielle de la situation au Tibet au premier groupe de journalistes autorisés à se rendre à Lhassa depuis les troubles.
Ils ont également expliqué être empêchés de sortir du temple depuis le 11 mars au lendemain des premières manifestations, déclenchées à l’occasion du 49ème anniversaire du soulèvement contre la Chine et l’exil en Inde du Dalaï Lama.
Cela a été confirmé par un responsable gouvernemental à Lhassa, a indiqué le 28 mars le Wall Street Journal, dont un journaliste a participé au voyage de presse.
Source : AFP 28 mars 2008
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