Réaction du président du groupe d’information sur le Tibet du Sénat au communiqué de presse sino-français du 1er avril 2009
jeudi 9 avril 2009 par Rédaction
Paris, le 9 avril 2009
Les sénateurs membres du groupe d’information sur le Tibet du Sénat ont pris connaissance avec la plus grande attention du communiqué de presse rendu public le 1er avril 2009 [1], après plusieurs réunions de consultations, par le ministère des Affaires étrangères de la République populaire de Chine et le ministère des Affaires étrangères de la République française, à l’occasion de la rencontre entre le président Nicolas Sarkozy et le président Hu Jintao.
M. Jean-François Humbert (UMP – Doubs), président du groupe d’information sur le Tibet du Sénat, formule à propos de ce communiqué de presse sino-français les observations suivantes :
1. La Chine et la France sont légitimement attachées au principe de non-ingérence tel que consacré par la Charte des Nations unies. Toutefois, la question tibétaine ne saurait être considérée comme une affaire intérieure à la Chine, tant que 140 000 exilés politiques tibétains continueront de vivre en dehors des frontières du Tibet, et que le flux quotidien des réfugiés tibétains vers le Népal et l’Inde, à travers l’Himalaya, ne sera pas tari.
2. La question du Tibet est effectivement très importante et sensible, au premier chef pour les Tibétains eux-mêmes. Elle est aussi sensible pour les Français et pour leurs représentants élus, nationaux ou locaux, qui sont attachés au respect partout dans le monde des droits humains, et notamment des libertés politiques, d’opinion et de conscience.
3. le Tibet est effectivement partie intégrante du territoire chinois, depuis "l’accord en dix-sept points" signé sous la menace de la force en 1951 par les émissaires de Lhassa avec les représentants de Pékin. Même si les Tibétains ont une interprétation très différente de celle des Chinois sur les relations qui ont existé entre les deux pays dans le passé, antérieurement à la "libération pacifique" du Tibet en 1949, [2] il est aujourd’hui inutile de contester ce fait.
4. Depuis 1988, la position constante et très claire du Dalaï Lama, comme du Gouvernement tibétain en exil à Dharamsala en Inde, a été de renoncer à l’indépendance pour demander une véritable autonomie. Les propositions concrètes des négociateurs tibétains pour un nouveau statut du Tibet, dans le cadre actuel de la Constitution de la République populaire de Chine, sont exposées dans le Memorandum pour une véritable autonomie du peuple tibétain [3] présenté en novembre 2008 aux négociateurs chinois.
Source : Sénat, 9 avril 2009. Liens ajoutés par Tibet info.
[1] Communiqué de presse du 1er avril.
Après plusieurs réunions de consultations, le ministère des Affaires étrangères et européennes de la République française et le ministère des Affaires étrangères de la République populaire de Chine sont parvenus aux conclusions agréées suivantes :
Les deux parties ont réaffirmé leur attachement à l’importance primordiale de la relation franco-chinoise et leur volonté de saisir l’occasion du 45e anniversaire des relations diplomatiques entre la France et la Chine pour renforcer le partenariat stratégique global, fondé sur une approche stratégique et de long terme, le respect mutuel et la prise en considération des intérêts fondamentaux des deux pays. La France et la Chine réitèrent leur attachement au principe de non-ingérence tel que consacré par la Charte des Nations unies, et conviennent de renforcer leur concertation sur les dossiers mettant en jeu les intérêts fondamentaux des deux pays dans un esprit de confiance mutuelle.
La France mesure pleinement l’importance et la sensibilité de la question du Tibet et réaffirme qu’elle s’en tient à la politique d’une seule Chine et à sa position selon laquelle le Tibet fait partie intégrante du territoire chinois, conformément à la décision prise par le général de Gaulle qui n’a pas changé et ne changera pas. Dans cet esprit et dans le respect du principe de non-ingérence, la France récuse tout soutien à l’indépendance du Tibet sous quelque forme que ce soit.
Les deux parties estiment que dans la situation politique et économique internationale actuelle marquée par de profonds changements, la France et la Chine, membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies, assument de lourdes responsabilités dans la préservation de la paix mondiale comme dans la promotion du développement. Les deux parties ont souligné leur disposition à renforcer le dialogue et la concertation pour relever ensemble les défis planétaires tels que la crise financière internationale.
Dans cet esprit, les deux parties ont décidé de tenir, au moment opportun, des contacts de haut niveau ainsi que de nouvelles sessions du dialogue stratégique entre les deux pays, en vue de promouvoir la coopération bilatérale dans les différents domaines et d’assurer un développement harmonieux et stable de la relation franco-chinoise./.
Source.
[2] Voir la chronologie historique détaillée du Tibet.
[3] Voir la synthèse du référendum ou le texte complet sur le site du Sénat.
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