Le Dalaï Lama garde foi dans le peuple chinois, pas dans son gouvernement.

Réitérant sa "foi inébranlable" dans le peuple de Chine, Sa Sainteté le Dalaï Lama a dit le 23 novembre que le dialogue avec le peuple chinois est essentiel pour les Tibétains.
"Il y a deux niveaux de dialogue : un avec le Gouvernement chinois, et l’autre avec le peuple chinois".

Sa Sainteté le Dalaï Lama s’adressant aux médias en conférence de presse, après avoir rencontré les participants à la réunion des délégués tibétains à Dharamsala (photo Phayul/Dasel)

Le Prix Nobel de la Paix, âgé de 73 ans, s’exprimait devant les médias après sa rencontre avec les participants de la réunion à Dharamsala qu’il avait initié, en recourant au pouvoir prévu à l’article 59 [1] de la Charte tibétaine.
Sa Sainteté a affirmé que les Tibétains vivant au Tibet espèrent beaucoup de leurs compatriotes exilés en qui ils placent de grands espoirs, et que tous les efforts doivent être faits pour répondre à leurs attentes. "Les Tibétains du Tibet sont nos vrais patrons".

Il a dit ne pas avoir beaucoup de commentaires à faire sur la réunion des délégués à Dharamsala, mais que, d’après ce qu’il avait entendu, ce rassemblement avait été constructif. Le dirigeant tibétain espère que l’on pourra organiser plus de réunions de ce type à l’avenir.
Il a clarifié les propos tenus par beaucoup disant qu’il avait proposé d’obtenir une autonomie effective pour le Tibet [2] après que Deng Xiaoping ait répondu à Gyalo Thondup, le frère aîné du Dalaï Lama, membre d’une délégation tibétaine à Pékin, que tout était négociable hormis l’indépendance. Le Dalaï Lama a expliqué qu’avant la rencontre entre Gyalo Thondup et Deng Xiaoping en 1979, ils – le Dalaï Lama et ses ministres – avaient auparavant discuté de l’option de l’autonomie effective pour le Tibet, sans utiliser encore le terme "Voie Médiane".
Il ajouta qu’il faudrait accorder de l’attention au "Congrès international des groupes de soutien au Tibet", qui se tiendra à Delhi du 29 novembre au 01 décembre 2008, et que leurs avis seront aussi très importants pour les Tibétains. Il a affirmé aussi qu’il s’était tenu à l’écart de ce "Congrès extraordinaire" pour laisser libre cours aux débats.

Lançant une pique envers le pouvoir chinois actuel, Sa Sainteté remarquait que si Mao était encore vivant, les dirigeants en place à Pékin se feraient sermonner pour ne pas avoir respecté les vrais principes socialistes définis par Mao.
Le Dalaï Lama ajouta que la Chine n’est plus du tout un état socialiste au vrai sens du terme, tel que l’avaient imaginé ses pères-fondateurs.

Dans son discours adressé directement aux délégués tibétains du "Congrès extraordinaire", il leur a dit que la Communauté tibétaine avait un besoin critique de former des professionnels tibétains dans un large éventail de domaines, et il ajouta que les projets lancés par le Gouvernement tibétain en exil dans ses divers camps de réfugiés devaient aussi pouvoir profiter aux communautés indiennes voisines.

Concernant le problème de la réincarnation du prochain Dalaï Lama, il déclara - en prenant exemple sur le Vatican - qu’il existait plusieurs alternatives possibles, dont le système traditionnel permettant de désigner par le vote une personne de son vivant. Mais il n’a pas apporté plus de détails.

Source : Phayul, 23 novembre 2008.