La Chine refuse une visite de Louise Arbour au Tibet

La Chine a rejeté une demande de Louise Arbour, Haut commissaire des Nations-unies pour les Droits de l’Homme, de se rendre au Tibet, a-t-on appris le 10 avril de source onusienne.
Après les violences de la mi-mars à Lhassa, Mme Arbour avait demandé le 27 mars à pouvoir se rendre sur place, mais les autorités chinoises lui ont fait savoir qu’une telle visite n’était pas possible à l’heure actuelle.
"Elles n’ont pas exclu l’éventualité d’une visite à une date ultérieure", a ajouté le porte-parole, Rupert Colville. Mme Arbour doit quitter ses fonctions fin juin après un mandat de quatre ans et son successeur n’a pas encore été désigné.
Mme Arbour avait exhorté le 14 mars les autorités chinoises "à permettre aux manifestants d’exercer leur droit à l’expression et leur droit de réunion" au Tibet.
Elle avait demandé au gouvernement chinois de "mettre un frein à tout usage excessif de la force dans le maintien de l’ordre et de s’assurer que les personnes arrêtées ne sont pas victimes de mauvais traitements et bénéficient de procédures conformes aux normes internationales".
Les dirigeants tibétains en exil affirment que la répression consécutive par les autorités chinoises a fait plus de 150 morts tandis que la Chine accuse des "émeutiers" tibétains d’avoir tué 18 civils et deux policiers.
Sept experts de l’ONU en matière de Droits de l’Homme ont par ailleurs fait part le 10 avril dans un communiqué commun de leur "profonde inquiétude" à l’égard de la répression au Tibet et demandé un libre accès à la région pour les journalistes et observateurs indépendants. (voir article plus complet)
Durant son mandat, Mme Arbour s’est rendue en Chine fin 2005. Elle avait à cette occasion demandé à Pékin de se fixer des objectifs plus ambitieux dans le domaine des Droits de l’Homme et de respecter les critères internationaux.
Un militant chinois des Droits de l’Homme, Hu Jia, avait affirmé avoir été victime de violences policières et placé en résidence surveillée pendant la visite de Mme Arbour.
Hu Jia, militant engagé dans la défense des malades du sida, de l’environnement et de la liberté d’expression, a été condamné la semaine dernière à trois ans et demi de prison pour tentative de subversion après avoir publié des articles critiques sur l’internet et accordé des entretiens à la presse étrangère.
Sa condamnation a été vivement critiquée par les militants des Droits de l’Homme et plusieurs pays occidentaux.

Source : AFP 10 avril 2008