Janphel Yeshi s’immole par le feu le 26 mars 2012 à New Delhi
lundi 26 mars 2012 par Rédaction
Janphel Yeshi [1], Tibétain en exil en Inde, s’est immolé par le feu à New Delhi le 26 mars 2012 lors d’une manifestation contre la venue prochaine en Inde du président chinois Hu Jintao. Il a été hospitalisé dans un état jugé très sérieux, a-t-on appris de source policière.
Il s’agit du deuxième cas d’immolation [2] dans la capitale fédérale indienne,
où vivent des milliers de Tibétains en exil. En novembre 2011, un homme avait
tenté de s’immoler devant l’ambassade de Chine. [3]
Plus de 600 manifestants, portant des posters et des bannières indiquant "Le Tibet brûle" ou "Le Tibet ne fait pas partie de la Chine", ont marché à travers New Delhi jusqu’à la place proche du Parlement indien.
Janphel Yeshi, 27 ans, s’est immolé sur ce site souvent choisi pour les manifestations, en plein centre de la capitale fédérale indienne.
Dans la manifestation, un grand portrait de Hu Jintao avec une main ensanglantée imprimée indiquait "Hu Jintao n’est pas le bienvenu". [4].
Janphel Yeshi, vêtu d’un gilet et d’un pantalon sombre, s’est transformé en
torche humaine avant de se mettre à courir une cinquantaine de mètres dans la rue tandis que de la fumée noire s’échappait de ses cheveux, ont rapporté des témoins.
"Ce type [5] s’est soudain mis à courir. Il s’était embrasé", a témoigné auprès de l’AFP Nyima Tashi, un homme d’affaires tibétain basé à New Delhi. "Il est ensuite tombé. Nous étions tous choqués. L’un de nous a jeté un
manteau sur lui [6] pour tenter d’arrêter les flammes et puis la police l’a emmené à l’hôpital. Il était grièvement brûlé", a-t-il ajouté.
"Je l’avais vu lors de précédentes manifestations. Nous sommes contre la
domination chinoise au Tibet, contre l’absence de droits de l’homme et de
liberté religieuse", a-t-il énuméré.
"Nous l’avons emmené en urgence à l’hôpital, dans un état grave", a déclaré
à l’AFP un policier présent sur les lieux, Sukhdev Singh Mann.
Un manifestant, Tsewang Dolma, a déclaré par téléphone à l’AFP que le
Tibétain, qui a fui son pays en 2005, était brûlé sur la quasi totalité du
corps. "Son état est très grave et les médecins de l’hôpital disent qu’il est
brûlé à 98%", a-t-il dit. R.K. Doshi, un médecin urgentiste de l’hôpital Ram Manohar Lohia, a indiqué plus tard que son équipe luttait pour le maintenir en vie.
Dicki Chhoyang, Ministre en charge de l’Information du gouvernement
tibétain en exil, basé à Dharamsala, s’est dit "extrêmement attristée"
par cette nouvelle immolation.
Sources : AFP, et Free Tibet (avec photo), 26 mars 2012.
Complément d’information : Jamphel Yeshi est décédé le 28/03/2012.
Voir l’article "Décès de Jampel Yeshi à Delhi le 28 mars 2012", du 28/03/2012.
Voir les articles du Monde :
"A Paris, un ancien moine tibétain raconte l’oppression et l’exil", du 26/03/2012,
et l’interview de Katia Buffetrille :
"L’immolation est, pour les Tibétains, le seul moyen de s’exprimer", du 09/02/2012
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[1] Janphel Yeshi est parfois écrit Jampa Yeshi ou Jamphel Yeshi, selon les sources.
[2] Le deuxième cas récent, puisqu’il y avait eu le précédent de Thupten Ngodup en 1998. Voir l’article "Hommage à Thupten Ngodup" du 01/05/1998.
[3] Voir l’article "Le génocide culturel est responsable des immolations de Tibétains, selon le Dalaï Lama", du 08/11/2011.
[4] Hu Jintao sera à New Delhi cette semaine pour assister le 29 mars à un sommet des pays émergents des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du sud)
[5] En anglais "this guy", traduit à juste titre "ce type" mais qui reste un terme peu révérencieux.
[6] D’autres sources indiquent que des personnes ont essayé d’éteindre le feu avec les drapeaux tibétains utilisés pour la manifestation ou en jetant de l’eau sur lui.
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