Fermeture d’écoles tibétaines par les autorités chinoises
samedi 26 mai 2012 par Rédaction , Monique Dorizon
Les autorités chinoises ont fermé deux écoles privées tibétaines dans la région de l’Amdo tibétain (provinces chinoises actuelles du Gansu et du Qinghai) et ont arrêté au moins cinq membres du personnel alors que les autorités tentent de limiter les affirmations de l’identité nationale dans les régions tibétaines, selon des sources de la région.
La fermeture d’un établissement, une école d’orphelinat dans le Comté de Luchu [1], a été ordonnée au début du mois de mai, tandis que celle d’une autre école dans le Comté de Dzatoe [2], l’a été en février, toujours selon ces mêmes sources. [3]
L’école privée de l’orphelinat de Luchu "a dû fermer le 7 ou le 8 mai" déclare une source, parlant sous condition d’anonymat.
"Les raisons invoquées sont que l’école mettait l’accent sur l’enseignement de la langue tibétaine, de la parole, et de la culture, mais aussi la composition par le directeur de l’école d’une chanson contenant des « contenus séparatistes »".
Le directeur de l’école, Atsun Tsondru Gyatso a disparu en janvier 2011 après avoir été interrogé à plusieurs reprises par les autorités du Comté, laissant l’administration de l’école à deux professeurs.
Atsun Tsondru Gyatso avait également irrité les autorités en écrivant un livre, intitulé "Le Livre noir" exposant des faits concernant l’histoire du Tibet considérés comme sensibles par la Chine.
"Les Tibétains locaux soupçonnent qu’il a été emmené en secret par les autorités chinoises, mais personne ne le sait vraiment", a dit la source.
Les deux enseignants ayant l’école en charge, Sangye Dondrub, 33 ans, et Jamyang, 28 ans, ont été tous deux détenus par la police quand l’école a été fermée le 7 ou le 8 mai.
"Les autorités du Comté de Dzatoe ont fermé une école en février 2012. Celle-ci avait favorisé l’alphabétisation en tibétain. Le directeur de l’école, Lama Gewa, a été détenu par les autorités", affirme une seconde source au Tibet, également sous condition d’anonymat.
"Ce projet avait été lancé par un moine nommé Lama Gewa et un collègue afin d’instruire les élèves dans la langue tibétaine pure et de vivre selon les vraies traditions tibétaines en parlant tibétain et non chinois", a-t-il dit.
Le cursus de l’école incluait des récitations religieuses quotidiennes et des prières pour la longue vie du chef spirituel en exil, le Dalaï Lama, considéré comme séparatiste par Pékin, a indiqué la source.
"Donc, le 12 février 2012, les fonctionnaires du Comté de Dzatoe ont ordonné à Lama Gewa l’arrêt de toutes les activités scolaires", a-t-elle dit, ajoutant que Lama Gewa et deux collègues ont ensuite été placés en détention.
"Le même jour, plus de 800 élèves se sont rendus au centre du Comté pour exiger leur libération".
Bien que les trois détenus aient été libérés dans l’après-midi, les fonctionnaires ont commencé des investigations dans l’école et de nouveau secrètement détenu Lama Gewa le 8 mars.
"On dit qu’il a été condamné à deux ans de prison à Xining (capitale de la province), mais cela n’est pas confirmé".
Source Radio Free Asia, 15 mai 2012.
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[1] Luchu (Luqu ou 碌曲县 en chinois) est un district administratif de l’Amdo tibétain, aujourd’hui dans la province chinoise du Gansu. Il dépend de la "Préfecture Autonome Tibétaine de Gannan" (Kanlho en tibétain).
Localiser Luchu (Luqu) sur cette carte.
[2] Dzatoe, ou Dza Toe (Zadoi ou 杂多县 en chinois), est un district administratif de l’Amdo tibétain, aujourd’hui dans la province chinoise du Qinghai. Il dépend de la "Préfecture Autonome Tibétaine de Yushu" (Jyekundo ou Kyegudo en tibétain).
Localiser Dzatoe (Zadoi) sur cette carte.
[3] Des incidents avaient éclaté dans la région de Dzatoe en février 2012, après l’immolation d’un moine. 400 moines avaient manifesté, rejoints par un millier de Tibétains et le 8 février, plusieurs centaines de Tibétains réunis dans une salle du Chef-lieu du Comté de Dzatoe pour un rassemblement religieux ont été bloqués par les forces de sécurité chinoises.
Voir l’article "Une nouvelle immolation dans l’Amdo (Qinghai), le 9 février 2012", du 11/02/2012.
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