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Nouvelles du Tibet
Informations parues en mars 2005
- Lettre du Tibet, mars 2005 (13/03)
- Message de Louis de Broissia à l'occasion de la commémoration du 46ème anniversaire du soulevement du peuple tibétain (13/03)
- Message de soutien adressé par Michel Tubiana, Président de la Ligue des droits de l'Homme (13/03)
- Message de soutien de Reporters sans frontières (13/03)
- Message de Sa Sainteté le Dalaï-Lama, 10 mars 2005 (10/03)
- Les droits constitutionnels ne sont pas respectés en Chine, selon l'ONU (06/03)
Lettre du Tibet (mars 2005)La Lettre du Tibet n° 77 (mars 2005) est en ligne au format Adobe Acrobat (pdf). Au sommaire : - Edito : Trois ans pour gagner - Nouvelle campagne Tibet Lib pour Dawa Tsering - Nouvelles du Tibet - Année du Tibet en France - Une histoire exemplaire : la poétesse tibétaine Woeser
Voir également les Lettres du Tibet précédentesAjouté le dimanche 13 mars 2005 par Tibet info Haut de la page
Message de Louis de Broissia à l'occasion de la commémoration du 46ème anniversaire du soulevement du peuple tibétain. Le Sénat de la République française s'honore, depuis toujours, d'accompagner le droit des peuples à s'exprimer dans leur langue, à éduquer leurs enfants dans leur culture, à s'administrer librement, à maintenir leurs pratiques religieuses dans leur vie quotidienne, à s'épanouir sans violence ni répression. Le groupe d'information et d'amitié avec le Tibet, fort de sa composition plurielle, de ses personnalités, de son long engagement en faveur du dialogue Chine-Tibet, a redit récemment à l'Ambassadeur de Chine en France ses graves préoccupations. L'image de la Chine, à la veille des Jeux Olympiques de 2008, est noircie par le filtre de la dure occupation du Tibet par l'administration nationale chinoise. Il est urgent que le dialogue avec sa sainteté le Dalaï-Lama aboutisse, que les tibétains de l'intérieur comprennent qu'ils pourront vivre librement, qu'ils ne seront pas pourchassés, condamnés parce qu'ils aspirent à l'autonomie, que leur résistance non-violente - à rebours du terrorisme international - est admirable. Amis de la Chine, admirateurs du Tibet et de ceux qui soutiennent cette cause si populaire en France, nous les sénateurs français réclamons que soient reconnus officiellement les massacres dont la population tibétaine a été victime, l'exode des milliers de réfugiés en Inde et l'actuelle occupation du territoire, afin que les Tibétains puissent, simultanément et le plus vite possible, exercer leur devoir de mémoire et, retrouver leur droit fondamental à vivre libre.Ajouté le dimanche 13 mars 2005 par Tibet info Haut de la page
Message de soutien adressé par Michel Tubiana, Président de la Ligue des droits de l'Homme. Mesdames, Messieurs, chers amis du peuple tibétain, La Ligue des droits de l'Homme adresse aujourd'hui, 10 mars 2005, son fraternel salut et soutien à la lutte que vous menez pour rappeler au monde l'existence du peuple tibétain et le joug qu'il subit de la part des autorités chinoises depuis des décennies. La cause de la liberté, votre cause, est également la nôtre. Nous partageons également avec vous l'idéal de dignité, dignité à laquelle chaque être humain a droit ainsi que l'idéal de non-violence. Dans le cadre des campagnes qu'elle mène, la Ligue des droits de l'Homme entend accorder une grande place au combat pour un Tibet libre. Dans cet objectif et dans la perspective d'une campagne que nous nommons "Objectifs Chine 2008", l'année des Jeux olympiques à Beijing, nous consacrerons notre énergie à combattre la torture dont sont victimes les Tibétains, les menaces de mort qui pèsent sur les opposants au régime, la répression sociale et politique qui vise un peuple aspirant à sa liberté Avec vous, fraternellement, Michel TubianaAjouté le dimanche 13 mars 2005 par Tibet info Haut de la page
Message de soutien de Reporters sans frontières Alors que l'Assemblée populaire se réunit à Pékin, nous commémorons le 46e anniversaire du soulèvement du peuple du Tibet contre l'occupation et la répression chinoise. Les milliers de députés, non élus, n'auront aucune possibilité de discuter de cet événement, du massacre du la place Tiananmen de 1989. Tout cela, bien entendu, est interdit dans la presse et filtré sur Internet. Reporters sans Frontières se joint à cette manifestation parisienne d'autant plus que la situation de la liberté d'expression ne s'est en aucun cas améliorée depuis un an. Encore récemment, des jeunes nonnes ont été arrêtées pour avoir publié un magazine semi illégal. Elles tentaient de célébrer la culture tibétaine. Il y a quelques mois également, une écrivaine chinoise (sic) était tout simplement interdite de publication pour avoir pris position en faveur de l'autonomie culturelle du Tibet. La répression de la liberté d'expression est sourde mais efficace. Elle empêche l'expression libre de la culture tibétaine, et participe à la colonisation culturelle. Malheureusement, certaines entreprises occidentales, notamment françaises, participe à cette répression. Ainsi, l'entreprise Thalès vend des antennes au gouvernement chinois pour brouiller les émissions de radios en mandarin et en tibétain, telle que La Voix du Tibet. Pour tout cela, Reporters sans frontières apporte son soutient à votre rassemblement.
Ajouté le dimanche 13 mars 2005 par Tibet info Haut de la page
Message de Sa Sainteté le Dalaï-Lama, 10 mars 2005Message de Sa Sainteté le Dalaï-Lama pour le 46e anniversaire du soulèvement national tibétain A l’occasion du 46è anniversaire du soulèvement du peuple tibétain, j’adresse mes vœux les plus chaleureux à mes compatriotes tibétains, à ceux qui vivent en exil et à ceux qui sont au Tibet. Je salue également très chaleureusement tous nos amis de par le monde.
Durant ces quatre dernières décennies, de grands changements se sont produits au Tibet. Des progrès économiques ont été constatés, notamment en matière de développement des infrastructures. Le train Golmud-Lhassa actuellement en construction en est un exemple parmi d’autres. Par ailleurs, durant la même période, beaucoup de journalistes et de voyageurs indépendants qui se sont rendus au Tibet ont écrit sur ce qui s’y passait réellement, et non pas sur ce qu’on choisissait de leur montrer. La plupart décrivent une situation très différente de celle dont fait état le gouvernement chinois, et se montrent très critiques envers la Chine pour son non-respect des droits de l’Homme, de la liberté religieuse et de l’autonomie du Tibet. En vérité, ce qui est arrivé et continue de se produire, c’est que depuis la création de la Région autonome du Tibet, le pouvoir n’est exercé de fait que par les seules autorités chinoises. Le peuple tibétain a été et est toujours en butte à la présomption de culpabilité et à une répression croissante. Le manque d’égalité et d’une véritable harmonie ethnique fondée sur la confiance, ainsi que l’absence d’authentique stabilité au Tibet montrent clairement que les choses ne vont pas bien et qu’il y a un problème de fond.
De temps en temps au Tibet, d’importants dirigeants tibétains, hommes respectés de tous, s’expriment franchement sur ce sujet, allant jusqu’à payer chèrement leurs actions courageuses. Au début des années 1960, feu le Panchen Lama, dans une pétition adressée aux autorités chinoises, a fait connaître les souffrances et les attentes du peuple tibétain. De même, dans la biographie qu’il a publiée récemment en anglais, Bapa Phuntsok Wangyal, l’un des principaux dirigeants communistes tibétains, insiste particulièrement sur la nécessité de mieux faire connaître les intérêts du peuple tibétain. De fait, il est manifeste qu’au Tibet la plupart des hauts responsables tibétains sont, au plus profond d’eux-mêmes, extrêmement mécontents.
Cette année, le gouvernement chinois célébrera le 40ème anniversaire de la création de la Région autonome du Tibet. Beaucoup de festivités et de manifestations commémoratives auront lieu pour célébrer l’événement, mais elles n’auront guère de sens car elles ne reflèteront pas les réalités profondes. On veut rappeler, par exemple, que le Grand bond en avant et la Révolution culturelle ont été fêtés en grande pompe et comme de réels exploits, au moment où ils ont eu lieu.
La Chine a réalisé de formidables progrès économiques depuis plus de deux décennies. La Chine d’aujourd’hui n’est plus ce qu’elle était il y a vingt ou trente ans. Beaucoup de choses ont changé avec pour résultat que ce pays est devenu aujourd’hui un acteur majeur sur la scène internationale, position méritée, sans aucun doute, car il s'agit d'une grande nation, dotée d’une population considérable et d’une civilisation riche et ancienne. Cependant son image est ternie du fait de ses violations des droits de l’Homme, de ses actions antidémocratiques, de ses manquements à l'état de droit et de l’inégalité dans l’application des droits à l’autonomie chez les minorités, y compris les Tibétains. Pour le monde extérieur, c’est une raison de plus pour se montrer vigilant et attentif à son égard. Au plan international, ces défaillances sont un obstacle à l’unité et à la stabilité de la nation, ce qui est de la plus extrême importance pour les dirigeants de la République populaire de Chine. Selon moi, il est important que la Chine, en même temps qu’elle devient une nation puissante et respectable, soit capable d’adopter une politique raisonnable, fondée sur la confiance réciproque.
Le monde dans sa globalité, et la Chine qui en fait partie, sont en train de changer pour un avenir meilleur. Ainsi, on a pu constater récemment qu’on accordait une plus grande attention et un plus grand intérêt à la paix, à la non-violence, à la démocratie, à la justice et à la protection de l’environnement. Dernièrement, la réponse des gouvernements et des personnalités à travers le monde en faveur d’une aide sans précédent aux victimes du désastre du tsunami, a été l’occasion de réaffirmer l’existence de véritables relations d’interdépendance dans le monde et de conforter l’idée de la nécessité d’une responsabilité universelle.
Si je m’implique personnellement dans les affaires du Tibet, ce n’est pas pour revendiquer certains droits personnels ou une quelconque position politique me concernant, ni pour tenter de faire valoir des revendications pour l’administration tibétaine en exil. En 1992, dans une déclaration officielle, j’ai déclaré que lorsque nous retournerons au Tibet, une fois acquise l’assurance d’un certain degré de liberté, je ne conserverai aucune fonction au sein du gouvernement tibétain et n’accepterai pas de responsabilité politique. J’ai déclaré également que l'actuelle administration en exil serait dissoute. En outre, les Tibétains qui vivent actuellement au Tibet assumeront seuls la pleine responsabilité d’administrer le Tibet.
Une fois encore, je veux réaffirmer devant les autorités chinoises qu’aussi longtemps que je serai responsable des affaires du Tibet, nous continuerons à nous sentir pleinement engagés par l’Approche de la voie médiane que j’ai proposée, approche qui ne revendique pas l’indépendance pour le Tibet mais confirme notre volonté de demeurer au sein de la République populaire de Chine. Je suis convaincu qu’à la longue une telle approche sera profitable au peuple tibétain en lui permettant d’avancer sur la voie du progrès matériel. Il est encourageant de constater le soutien qu’a rencontré cette approche dans différentes parties du monde du fait qu’elle est justifiée, réaliste et qu’elle représente un avantage à la fois pour les Chinois et pour les Tibétains. Ce qui m’encourage particulièrement, c’est la reconnaissance et le soutien que m’ont manifesté certains groupes d’intellectuels en Chine.
Je suis heureux d’avoir renoué des contacts avec les dirigeants chinois et de voir s’améliorer peu à peu nos échanges, comme l’a montré la troisième série de rencontres en septembre dernier. Maintenant que la direction politique de notre gouvernement élu au suffrage universel a pris plus de responsabilités dans les affaires tibétaines, je lui ai recommandé d’enquêter sur le sujet soulevé par nos partenaires chinois durant notre troisième série de dialogues et de prendre des mesures nécessaires pour répondre à ces besoins. Nous gardons espoir qu’éventuellement nous serons capables de développer la confiance nécessaire pour résoudre à notre mutuel avantage cette question du Tibet qui est latente depuis longtemps. Pour finir, j’aimerai saisir l’occasion qui m’est fournie aujourd’hui d’exprimer la gratitude et la reconnaissance du peuple tibétain au gouvernement indien et son peuple pour la sympathie et le soutien inébranlable qu’ils nous ont manifesté. Personnellement, je me considère comme faisant partie de cette nation, non seulement en raison des liens religieux et culturels qui ont rapproché l'Inde et le Tibet durant des siècles mais aussi pour avoir, comme la plupart des Tibétains en exil, vécu en Inde durant ces quarante cinq dernières années.
Mes prières vont aux hommes et aux femmes courageux du Tibet, qui ont donné leur vie pour la défense de la liberté du Tibet.Ajouté le jeudi 10 mars 2005 par Tibet info Haut de la page
Les droits constitutionnels ne sont pas respectés en Chine, selon l'ONULes droits garantis par la constitution chinoise ne sont pas respectés par le système judiciaire qui multiplie notamment les détentions arbitraires, selon un nouveau rapport du Haut commissariat des Nations Unies pour les Droits de l'Homme. Suite à une visite en Chine en septembre 2004, le Groupe de travail sur la détention arbitraire constate aussi que "les règles et les pratiques regardant la privation de liberté ne sont pas conformes aux normes et à la législation internationales". Son rapport est paru sur le site internet du Haut Commissariat, en plein débat sur la levée de l'embargo européen sur les ventes d'armes à la Chine, imposé depuis 1989 après le massacre de Tiananmen. Les Etats-Unis demandent le maintien de cette mesure, avant tout par crainte d'une escalade de la tension militaire dans le détroit de Taïwan. Certains pays européens se sont montrés jusqu'à présent réticents à lever l'embargo à cause du manque de progrès de la Chine en matière de droits de l'Homme. "Il n'existe pas de véritable droit pour s'opposer à la détention administrative, notamment dans la cadre de rééducation par le travail ou d'enfermement psychiatrique", selon les conclusions des rapporteurs des Nations Unies. Toute personne en Chine peut être placée sans procès en camp de rééducation par le travail pour une durée maximale de trois ans. Le rapport salue "l'importance des décisions prises au niveau politique pour renforcer et développer la protection des droits de l'Homme en Chine", mais note que la pratique judiciaire empire parfois au lieu de s'améliorer. "Sur les droits de la défense, la réforme de 1996 ne constitue pas, par certains aspects, un progrès par rapport au cadre judiciaire antérieur", selon le texte qui doit être soumis prochainement à la Commission des droits de l'Homme de l'ONU. "L'accès au dossier par le défenseur avant le procès a été réduit à l'excès", relèvent les experts des Nations Unies qui dénoncent aussi le fait qu'ils n'aient pu interviewer certains prisonniers à la prison de Drapchi, au Tibet. "Il est inacceptable qu'un Etat membre impose des restrictions aux institutions des droits de l'Homme sous prétexte que ses membres sont étrangers", selon le rapport. Source : A.F.P. 25 fév. 05Ajouté le dimanche 6 mars 2005 par Tibet info Haut de la page
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