Visite du Dalaï Lama au Japon
jeudi 15 novembre 2007 par Rédaction
Le Dalaï Lama est arrivé le 15 novembre au Japon pour une visite d’une semaine, à l’invitation d’un groupe bouddhiste, où il doit visiter le temple shintoïste d’Ise et prononcer un discours lors d’un forum sur les religions à Yokohama, près de Tokyo. Son dernier voyage au Japon remontait à l’année précédente.
Le gouvernement japonais a autorisé sa visite à condition qu’il ne se livre pas "à des activités politiques", afin de ne pas irriter la Chine, qui accuse le dirigeant religieux tibétain de mener "des activités séparatistes, sous couvert de religion". Cela n’a pas empêché le Ministre des Affaires Etrangères chinois de "regretter que le gouvernement japonais ait autorisé cette visite".
Pour la première fois, le gouvernement japonais n’a fourni aucune protection pour cette visite, obligeant les organisateurs de la visite à fournir une protection par des gardes privés.
Cet accueil très réservé contraste avec les réceptions précédentes du Dalaï Lama par la chancelière allemande Angela Merkel, par le président américain George W. Bush et tout récemment par le Premier ministre canadien Stephen Harper, et aucun membre du gouvernement japonais ne le rencontrera. Parmi les centaines de visites officielles du Dalaï Lama depuis son exil en 1959, ce dernier n’a été reçu qu’une seule fois par le Premier ministre japonais Zenko Suzuki en 1980.
"Il y a une très forte pression de Pékin", indique Seishi Makino, ancien juriste qui a oeuvré à la création d’un groupe parlementaire sur le sujet du Tibet. "Le Japon ressent un poids considérable économique, culturel et politique de la chine. Puisque le gouvernement chinois est très pointilleux sur le sujet du Tibet, le gouvernement se montre très réservé". (La Chine est le principal partenaire commercial du Japon, et participe à la relance économique de ce dernier).
"Les démocraties occidentales arrivent à dissocier les questions de droits de l’homme des relations économiques avec la Chine. En ce sens, les politiques dans des pays en Europe ou aux Etats-unis d’Amérique sont plus mures".
Le Dalaï Lama jouit par contre d’une popularité croissante parmi le peuple japonais, et les 5 000 billets de son allocution à Yokohama se sont vendus en quelques heures. (Selon le journal Asahi Shimbun, une personne qui n’avait pu se procurer les billets lors de la vente en a acheté deux aux enchères pour 53 500 yens, soit 330 EUR).
Yukiyasu Osada, qui a écrit divers livres de voyages au Tibet ces vingt dernières années, indique que l’intérêt pour le Dalaï Lama ne s’est pas encore traduit en termes politiques : "Le Dalaï Lama, oui. Les gens sont attirés par sa spiritualité. Ils cherchent une réponse à une époque où ils estiment qu’il y a quelque chose qui ne va plus avec la société japonaise. Mais il n’y a aucun lien avec un intérêt pour la situation politique au Tibet".
Source : AFP 15 nov 07
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