Visite de Hu Jintao : manifestation à Paris pour les Droits de l’Homme en Chine

jeudi 4 novembre 2010 par Rédaction

Entre 300 et 400 personnes ont manifesté le 4 novembre 2010 à Paris, au premier jour d’une visite d’Etat du président chinois Hu Jintao en France, pour exiger le respect des Droits de l’Homme en Chine et réclamer la libération du prix Nobel de la Paix 2010, le dissident chinois Liu Xiaobo.
La manifestation s’est déroulée à deux pas de la tour Eiffel, peu de temps après l’arrivée du chef de l’Etat chinois, accueilli en grande pompe dès son atterrissage à l’aéroport d’Orly par le président Nicolas Sarkozy.
Les manifestants, qui agitaient pour la plupart des drapeaux du Tibet et du Turkestan oriental (Xinjiang), deux provinces chinoises où Pékin contrôle étroitement les populations tibétaine et ouïghoure, se sont ensuite rendus devant l’ambassade de Chine, protégée par un important dispositif policier.
"Hu Jintao liar" (Hu Jintao menteur), "Hu Jintao go home" (Hu Jintao rentre chez toi) ou encore "Stop the killing" (Arrêtez le massacre), scandaient les manifestants qui enchaînaient aussi chants religieux et prières.
L’ONG de défense des Droits de l’Homme Amnesty International s’était jointe à la manifestation, de même que quelques militants du mouvement religieux Falun Gong, interdit en Chine.

"Nous espérons que la rencontre ne sera pas uniquement dominée par une vague de promesses de contrats", a expliqué Thupten Gyatso, président de la Communauté tibétaine de France.
"Il faut que la France s’inspire de l’exemple allemand qui consiste à faire des affaires avec la Chine et en même temps faire connaître ses divergences en matière de politique et diplomatie", a-t-il ajouté.

Une cinquantaine de personnes se sont également rassemblées à Paris en milieu de journée pour réclamer la libération de Liu Xiaobo, condamné le 25 décembre 2009 à 11 ans de prison pour subversion.
Les manifestants, parmi lesquels se trouvaient des personnalités comme la romancière cubaine en exil Zoé Valdès, ont symboliquement libéré des colombes enfermées dans des cages qui se trouvaient sur des piles de journaux.

"On peut tout à fait favoriser les échanges économiques avec la Chine tout en défendant des valeurs", a estimé Jean-François Julliard, secrétaire général de Reporters sans frontières (RSF), l’organisation de défense des médias.
"Il faut recevoir le président chinois, c’est certain, mais il faut aussi évoquer le sort de Liu Xiaobo, de la minorité ouïghoure, des Tibétains, il faut défendre les Droits de l’Homme en Chine également", a-t-il ajouté.

Source : AFP, 4 nov. 2010


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