Un nouveau Secrétaire du Parti communiste en "Région Autonome du Tibet"

Pékin a nommé un nouveau Secrétaire du Parti communiste dans la "Région Autonome du Tibet", Wu Yingjie.

Comme son prédécesseur [1], Wu Yingjie appartient à la majorité chinoise, selon une tradition du Parti communiste chinois. Cette tradition veut que les régions "autonomes" telles que le Tibet occupé, le Turkestan oriental (Xinjiang), la Mongolie intérieure, aient des gouverneurs appartenant à celle des autres nationalités que Pékin désigne par minorités ethniques, tandis que le secrétaire général, fonctionnaire le plus puissant, est toujours de nationalité chinoise.

Wu Yingjie aurait appelé à des dénonciations plus fortes du chef spirituel du Tibet, le Dalaï Lama.
"Le gouvernement doit démasquer et critiquer plus intensément le Dalaï Lama", a déclaré Wu Yingjie. Il a ajouté que la liberté de religion doit être exercée mais qu’il doit y avoir "une orientation positive, le bouddhisme tibétain et le socialisme s’adaptant l’un à l’autre". Le Tibet Daily, organe de presse officiel a rapporté ces propos le 1er septembre 2016 mais l’article a disparu depuis du site.

En 2014, Wu Yingjie aurait affirmé que Sa Sainteté le Dalaï Lama était en pourparlers avec le gouvernement chinois par le biais de ses "envoyés personnels", mais que les pourparlers ne portaient que sur la possibilité de son retour au Tibet.
Répondant à la déclaration de Wu Yingjie, le Dr Lobsang Sangay, chef politique démocratiquement élu du peuple tibétain, a rejeté les affirmations de Wu Yingjie, disant qu’il n’y avait pas de contact ou de dialogue officiels établis avec les dirigeants chinois.

Les dirigeants tibétains en exil ont déclaré à plusieurs reprises qu’ils ne cherchent ni un "Grand Tibet" ni un "haut degré d’autonomie", mais "une autonomie réelle" pour tous les Tibétains sous une administration unique, pour résoudre pacifiquement la question du Tibet et apporter stabilité et coexistence entre les peuples, fondées sur l’égalité et la coopération mutuelle. Mais, dans son livre blanc de 2015, la Chine a de nouveau rejeté cette approche.

Source : The Tibet Post international 3 septembre 2016.