Un ancien détenu tibétain parle de la torture en prison
jeudi 26 avril 2007 par Monique Dorizon
Sonam Dorje, Tibétain originaire du township de Meldrogunkar dans la Préfecture de Lhassa, aujourd’hui au Népal, a purgé une peine de 13 ans (du 30 juin 1992 au 30 juin 2005), pour avoir participé en avril 1992 à une manifestation contrevenant à la loi chinoise.
C’est durant un grand rassemblement organisé par les autorités chinoises qu’avec des amis il avait agité des drapeaux tibétains et crié que le Tibet était un pays indépendant et que les Chinois devaient partir. Ils avaient été immédiatement arrêtés et conduits à la police du Comté local.
La raison principale des protestations était l’imposition aux Tibétains de la politique chinoise de "l’enfant unique", les difficultés terribles rencontrées par les fermiers tibétains à cause des règles chinoises, la forte diminution des emplois à cause de l’afflux des Chinois Hans dans la région et la mise en place des campagnes de "rééducation patriotique" dans les monastères de la région.
La détention de Sonam Dorje a été en partie effectuée à la prison de Drapchi à Lhassa. Il décrit de quelle manière il a été sévèrement battu et torturé par les gardiens dans une interview au département Tibet de Radio Free Asia.
"Nous étions menottés, puis ils ont voulu nous battre avec un tube en caoutchouc rempli de sable. D’une manière générale, nous étions mis en isolement 28 jours par mois.
J’ai été détenu à Drapchi pendant 12 ans. En avril 2005, nous avons été déplacés à Chushul (nouvelle prison à une soixantaine de kilomètres de Lhassa) Il y avait alors une centaine de prisonniers politiques tibétains. Trois soldats pour un prisonnier lors de ce transfert à la nouvelle prison au milieu de la nuit.
L’emploi de la torture et la mise en cellule d’isolement étaient habituels dans la prison.
L’état de santé de la plupart des prisonniers se détériore rapidement à cause des séances de torture et de l’alimentation réduite.
Il n’y a pas de prisonnier tibétain qui ne souffre de problèmes rénaux. Régulièrement, nous étions forcés de nous asseoir sur des sols froids en béton. Les prisonniers sont affaiblis et malades.
Pour être interrogés, les prisonniers sont tout d’abord convoqués au centre d’interrogatoire. S’ils n’obtiennent pas la réponse qu’ils veulent entendre, ils recommencent les tortures en vous frappant durement.
Après les interrogatoires, nous étions ramenés dans nos cellules où nous étions de nouveau torturés. Ils liaient régulièrement nos mains et nos jambes et alors ils nous battaient avec une matraque électrique. La plupart du temps, ils nous battaient à l’aide de pinces en fer. Après ces tortures physiques et nos douleurs psychologiques, nous ne pouvions plus marcher.
Les conditions de vie dans les prisons chinoises au Tibet sont déplorables. Les séances de torture ont empiré après le transfert à la prison de Chushul. Toute la nourriture servie en prison manque de consistance. Tous les légumes sont juste bouillis dans l’eau et servis ensuite"
Sonam Dorje désire maintenant s’installer à Dharamsala.
Source : Radio Free Asia 20 avril 2007
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