Troubles au Tibet après l’arrestation de moines
jeudi 29 novembre 2007 par Rédaction
Près de 200 personnes ont provoqué des troubles dans un district au nord-est de Lhassa [1] après l’arrestation de deux moines bouddhistes tibétains du monastère de Jesho Baikar accusés de vol, a indiqué le 29 nov. ’07 l’agence Chine Nouvelle.
Les incidents ont eu lieu la semaine précédente lorsqu’une foule de 200 personnes, parmi lesquelles des moines, ont attaqué le siège du gouvernement local du district de Paingar (en chinois Baiga Shang), préfecture de Nagchu, causant des dégâts matériels, a précisé l’agence, qui cite les autorités locales.
Les violences ont été causées par l’arrestation de deux moines accusés de vols dans un atelier de réparation de motocyclettes.
Le calme est revenu après l’arrestation de cinq personnes présentées par Chine Nouvelle comme des meneurs. Cependant, selon le site internet de Radio Free Asia, une radio basée aux Etats-Unis, la situation est toujours tendue.
Contactées par l’AFP, ni les autorités locales ni la police n’ont accepté de s’exprimer le 29 novembre.
Selon Radio Free Asia, la situation a été provoquée par un conflit entre
trois jeunes moines bouddhistes, de 14, 15 et 16 ans, et des commerçants chinois.
L’un de ces derniers a appelé la police, qui a arrêté deux des moines (Yeshi Thokme, 15 ans et Dhondup dorjee, 16 ans) et laissé sur place le troisième (Tsering gyaltsen, 14 ans) après l’avoir violemment battu, selon la radio, citant des sources locales non identifiées.
Radio Free Asia affirme que le jeune moine a été frappé par les policiers pour avoir refusé de renier le Dalaï Lama, dont il portait une photo autour du cou. L’enfant a ensuite été laissé sans soins dans une cour du gouvernement local entouré d’une cinquantaine de nomades venus demander la libération des autres moines. Tous ont été laissés sans hébergement pendant une bonne semaine, et ne recevaient qu’un repas par jour. Parmi ces nomades figuraient quelques mères dont certaines avaient accouché récemment, et qui ne purent retourner alimenter leur bébé, et une femme de 70 ans, qui fut, elle, relâchée plus tard.
Le 20 novembre, plusieurs centaines de Tibétains se sont rassemblés à Baikar pour demander la libération des moines. Devant le refus de la police, la foule est devenue violente et a saccagé des bâtiments officiels et des véhicules, jusqu’à ce qu’un important détachement de police soit déployé dans cette zone. Dans les incidents qui s’ensuivirent, plusieurs personnes ont été blessées.
Le 21 nov., la foule avait atteint le millier de manifestants, selon des témoins, et le 27 nov. il semble que les incidents continuaient toujours.
Ces incidents font suite à plusieurs mois d’escalade de la tension dans les régions tibétaines en raison de l’intensification des campagnes de répression du gouvernement chinois devant ce qu’il considère comme une "campagne de sécession" de la part des populations tibétaines.
[1] NdR l’article AFP, se basant sur celui de Radio Free Asia, mentionnait Paingar comme étant "à l’ouest du Tibet", mais une recherche permet de retrouver Paingar au nord-est de Lhassa, comme par exemple sur cette carte (dézoomer ensuite pour retrouver Lhassa) ou cette autre carte à plus grande échelle
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