Tibet : des experts de l’ONU "profondément inquiets"
jeudi 10 avril 2008 par Rédaction
Sept experts de l’ONU en matière de droits de l’homme ont fait part le 10 avril dans un communiqué commun de leur "profonde inquiétude" sur la répression au Tibet et demandé à Pékin un accès libre à la région pour les journalistes et observateurs indépendants.
Le texte s’inquiète des "manifestations actuelles et des informations sur le nombre élevé d’arrestations dans la région autonome du Tibet et les régions voisines en Chine".
"Les experts de l’ONU sont profondément préoccupés par des informations selon lesquelles les forces de sécurité ont tiré sur des manifestants (provoquant) des morts", ajoute le texte.
Les experts de l’ONU font état d’informations "décrivant l’arrestation de plus de 570 moines tibétains les 28 et 29 mars, dont des enfants, après des opérations des forces de sécurité contre les monastères des départements de Ngaba et Dzoge de la ’Région autonome du Tibet’".
Les experts appellent "toutes les parties à la retenue et à la non violence" et demandent "un accès large et sans restriction aux régions concernées (par les troubles) pour les journalistes et les observateurs indépendants, ainsi que le respect scrupuleux des normes internationales en ce qui concerne le traitement des manifestants et des personnes arrêtées".
Ils "exhortent également le gouvernement chinois à respecter pleinement ses engagements en matière de liberté de réunion et d’expression".
Le texte a été signé conjointement par le Groupe de travail sur les arrestations arbitraires, les rapporteurs spéciaux sur les exécutions extrajudiciaires, la liberté d’expression et d’opinion, la liberté de religion et de croyance et sur la torture, l’expert indépendant sur les minorités et le représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU sur la défense des Droits de l’Homme.
Dans leur texte conjoint, ils apportent "leur plein soutien aux appels au dialogue (...) en vue de parvenir à des solutions à long terme qui protègent et promeuvent les droits individuels et collectifs dans la ’Région autonome du Tibet’".
Pendant ce temps, la Chine affirme que la situation des Droits de l’Homme n’a "jamais été aussi bonne".
"La situation des droits de l’Homme en Chine n’a jamais été aussi bonne qu’aujourd’hui", a estimé l’ambassadeur de Chine à Berlin dans une interview parue le 10 avril en Allemagne, en condamnant la manière dont certains médias occidentaux parlent de la Chine.
"Ce qui est sûr, c’est que les droits de l’Homme en Chine ne se sont jamais aussi bien portés qu’aujourd’hui", a déclaré l’ambassadeur Ma Canrong au quotidien berlinois Tagesspiegel.
"Avant la création de la nouvelle Chine, le pays était à moitié féodal et à moitié colonial, [1] et en butte aux humiliations infligées par l’étranger", a-t-il estimé.
L’ambassadeur de Chine à Berlin a en outre affirmé qu’il n’y avait "pas de raison d’avoir peur" des Chinois, ceux-ci étant "vraiment paisibles", en réponse à une question sur le fait que l’inquiétude face à la Chine croît dans les pays occidentaux
Source : AFP 10 avril 2008
[1] NdR : La Chine prétend avoir libéré le Tibet (en 1949/50) d’une certaine féodalité, alors que le XIIIème Dalaï Lama (mort en 1933) s’attaquait déjà à de profondes réformes pour moderniser le Tibet et remédier à cet état de fait. La situation en Chine était alors sensiblement la même qu’au Tibet, et ce n’est donc pas la "libération du Tibet par la Chine" qui est responsable des "améliorations" supposées.
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