Six Tibétains condamnés à de lourdes peines en relation avec une immolation
mardi 5 février 2013 par Rédaction , Monique Dorizon
Un tribunal chinois a condamné six Tibétains à de lourdes peines de prison "pour leurs rôles dans un cas de protestation par auto-immolation en octobre (2012) au Tibet oriental", a rapporté Xinhua, agence de presse contrôlée par l’État, le 31 janvier 2013. Ils auraient participé le 23 octobre à une manifestation lors de laquelle Dorjee Rinchen s’est immolé [1]. Ils auraient essayé d’empêcher que le corps de l’immolé ne soit récupéré par les fonctionnaires chinois.
Dorjee Rinchen, fermier de 58 ans, est décédé le 23 octobre 2012, après s’être immolé par le feu en signe de protestation contre la domination chinoise, sur le marché de Gyugya, dans la rue principale du Comté de Sangchu [2], située près d’un camp militaire chinois.
Après l’immolation, son corps a été transporté dans son village natal, Zayu, à Sangchu. Cela a été fait pour qu’il ne tombe pas entre les mains des fonctionnaires chinois. Les membres de sa famille ont alors été en mesure d’effectuer les rites et les rituels nécessaires après sa mort. Cependant, les agents de sécurité ont essayé d’empêcher les moines de Labrang de se rendre chez Dorjee Rinchen pour la prière.
Le 31 janvier 2013, la Cour populaire du Comté de Sangchu, a condamné Dhondup Pema à 12 ans de prison avec deux ans de privation de ses droits politiques ; Kalsang Gyatso à 11 ans et une privation d’une année de ses droits politiques ; Pema Tso à huit ans ; Dhondup Lhamo à sept ans ; Kyap Dugkar à quatre ans et Yangmo Kyi à trois ans de prison.
Les charges portées contre eux sont "d’homicide intentionnel".
L’agence officielle Xinhua dit aussi que deux autres Tibétains, Dugkar Gyal et Yangmo Kyi, ont été accusés de "chercher des noises" et "d’avoir provoqué des troubles" dans le contexte de cette même immolation. Ils ont été condamnés respectivement à 4 et 3 ans de prison.
Le rapport de Xinhua n’a toutefois pas précisé si ces personnes avaient obtenu le droit de choisir leurs propres avocats. Il dit simplement que des "traducteurs tibétains ont été fournis pour le procès. Pendant l’audience, les six accusés, leurs avocats et les procureurs, ont tous exprimé leur opinion".
L’éternelle question de la façon dont les aveux ont été extorqués aux accusés et si une procédure régulière a été suivie pour les condamner est de nouveau posée.
Sources : TCHRD, Phayul, The Tibet Post International, 1er février 2013.
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[1] Voir l’article "Dorjee Rinchen s’immole par le feu à Sangchu le 23 octobre 2012", du 23/10/2012.
[2] Le Comté de Sangchu, aujourd’hui nommé Xiahe Xian ou 拉卜楞寺 en chinois, abrite le monastère de Labrang Tashikhyel, l’un des plus célèbres monastères tibétains. Xiahe dépend de la "Préfecture Autonome Tibétaine de Gannan" (Kanlho en tibétain) dans la région tibétaine de l’Amdo, province actuelle chinoise du Gansu.
Labrang (Xiahe) peut être localisé sur cette carte.
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