Sholpa Dawa
samedi 25 novembre 2000 par Webmestre
Sholpa Dawa avait été condamné à 9 ans de prison, en novembre 1996, après avoir passé 14 mois en détention, sans être inculpé. Arrêté en août 1995 pour "activités politiques", il était incarcéré à la prison de Drapchi, à Lhassa.
Précédemment arrêté à 2 reprises pour avoir distribué des pamphlets sur l’indépendance du Tibet et sur la dégradation des conditions de vie des Tibétains, il avait déjà passé 6 ans en prison.
Décès de Sholpa Dawa
C’est avec une grande consternation et tout autant de tristesse que la communauté tibétaine de Dharamsala a appris le décès, en date du 19 novembre 2000, d’un remarquable patriote : Dawa, communément appelé Sholpa Dawa car il était originaire du village de Shol.
Dawa est né en 1937, il était couturier et fut le père de 8 enfants. Sa première arrestation date du 27 (ou 29 ?) septembre 1981 pour avoir rédigé avec d’autres résistants un ouvrage intitulé "Chronique de 20 ans d’atrocités au Tibet". Condamné à deux ans d’emprisonnement et à un an de privation de ses droits civiques, Dawa fut détenu au-delà de sa peine officielle.
Sa seconde arrestation remonte à fin 1985 (26 août ou 8 nov. selon des sources différentes) pour avoir rédigé, imprimé et distribué des affiches pro-indépendantistes.
Pour ces faits, il fut condamné à 4 ans de prison et à un an de privation de ses droits civiques.
Enfin le 4 août 1995, Sholpa Dawa fut arrêté pour la troisième fois. Accusé d’envoyer des informations ’secrètes’ au Dalai Lama, il fut jugé le 8 août 1996 (en compagnie de Topgyal, un ami qui l’avait aidé) et écopa de 9 ans de prison et de 3 ans de privation de ses droits civiques sous l’accusation de divulgation d’une liste des noms de prisonniers politiques.
Il fut envoyé à la prison numéro 1 du Tibet : Drapchi, où Topgyal y est toujours emprisonné pour une peine de six ans.
Monsieur Dawa mourut le 19 novembre 2000, à l’hôpital où il avait été amené quelques jours avant sa mort.
La nouvelle parvenue à Dharamsala ne fait pas mention des causes de son décès, mais sa famille n’aurait, semble-t-il, pu récupérer son corps après le décès pour procéder aux rites habituels.
L’association Guchusum a aussitôt organisé une marche aux chandelles le 24 novembre 2000 et des rituels funéraires au temple du Dalai Lama de Mcleod Ganj le 25 novembre.
L’association Guchusum témoigne :
"C’était un homme responsable qui avait un très grand coeur. Il avait pour habitude de rendre visite aux prisonniers politiques en prison. Il aidait les Tibétains surveillés de près par les Chinois pour les faire partir en exil. Il aidait tout autant les anciens prisonniers politiques qui avaient beaucoup de mal à survivre après leur libération.
En plus de tout cela, il distribuait des articles sur la cause tibétaine et en finalité, il a offert sa vie pour l’indépendance du Tibet... Le gouvernement chinois est responsable de la mort de Dawa-la".
Le Comité de Soutien au Peuple Tibétain rappelle que Sholpa Dawa était parrainé par les municipalités de Murs et St-Gély-du-Fesc, qui écrivaient régulièrement au gouvernement chinois pour demander sa libération.
Source : Association Guchusum, TCHRD (Centre Tibétain des Droits de l’Homme et de la Démocratie) et correspondant Tibet Info à Dharamsala, 25 nov. 2000
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