Réunion des Tibétains en exil à Dharamsala.
samedi 15 novembre 2008 par Rédaction
Réunion des Tibétains à Dharamsala
Près de 500 dirigeants tibétains exilés se retrouvent du 17 au 22 novembre en Inde pour débattre d’une éventuelle radicalisation de leur lutte sur le statut du Tibet, après l’échec d’années de négociations avec la Chine.
Ce possible durcissement - en exigeant l’indépendance du Tibet plutôt qu’une simple autonomie - sera discuté au cours du plus
grand rassemblement en 60 ans de la communauté tibétaine dans la bourgade himalayenne de Dharamsala, dans le nord de l’Inde, où le Dalaï Lama vit réfugié depuis 1959. Celui-ci, âgé de 73 ans et à la santé fragile, avait révélé fin octobre qu’il réfléchissait à une stratégie plus radicale que sa diplomatie traditionnellement conciliante avec Pékin, qui a annexé le Tibet en 1951.
Début novembre au Japon, le Dalaï Lama avait carrément "reconnu l’échec" de la revendication autonomiste pour son pays natal et demandé aux six millions de Tibétains d’être ouverts à toutes les options.
Certes, le mouvement tibétain "restera non violent", mais le lauréat 1989 du prix Nobel de la paix a "perdu espoir" de trouver un règlement avec la Chine, indique depuis 15 jours son plus proche conseiller, Secrétaire du Département de la Sécurité, Tenzin Taklha.
Des émissaires du Dalaï Lama et des représentants chinois discutent
officiellement depuis 2002, mais les pourparlers de la semaine dernière en Chine ont capoté, Pékin affirmant qu’il ne ferait "jamais de concession" même sur une "semi-indépendance" du Tibet.
Dans ce contexte, "la réunion (de Dharamsala) va s’avérer être un
tournant", pense Sonam Dolkar, de l’organisation "Gu Chu Sum" [1] des anciens prisonniers politiques tibétains, l’une des associations de la mouvance indépendantiste.
"Le temps est venu pour le peuple tibétain de réfléchir à son avenir et de décider de la direction à prendre", prévient-il.
"Nous sommes à la croisée des chemins", confiait ces derniers jours à l’AFP Tsewang Rigzin, président du Tibetan Youth Congress (Congrès de la Jeunesse Tibétaine), porte-drapeau d’une jeune garde indépendantiste frustrée et qui menace de déborder l’ancienne génération du vieux dignitaire bouddhiste.
Une motion réclamant l’indépendance devrait être présentée à Dharamsala, mais le conclave n’a aucun pouvoir de décision et devra s’en remettre aux Parlement et Gouvernement tibétains en exil.
Par avance, la Chine a prévenu le 13 novembre que ce sommet de Dharamsala ne mènera "nulle part", tout en appelant son voisin indien à ne pas tolérer sur son sol des activités "indépendantistes".
Homme politique pragmatique et fin diplomate, le Dalaï Lama avait renoncé depuis longtemps à l’indépendance pour privilégier une politique dite de la "voie médiane" - consistant à réclamer "l’autonomie culturelle" du Tibet - même en pleine révolte du printemps, à laquelle il avait donné un retentissement mondial avant les Jeux olympiques.
"Nous comptons sur Sa Sainteté depuis si longtemps et les Chinois attendent simplement qu’il meure, car ils pensent que cela sonnera la fin du mouvement tibétain", déplore Tenzin Choeying, chef du groupe de Students for a Free Tibet India (Etudiants pour un Tibet Libre, Inde).
"La communauté tibétaine doit dorénavant prendre son avenir en main", plaide cet indépendantiste.
Les exilés tibétains, dont bon nombre de jeunes, sont plus de 100 000 en Inde. La plupart y sont nés et n’ont jamais mis les pieds au Tibet.
Débat en ligne - 16 novembre 2008
5 personnalités tibétaines importantes débattront en ligne
dimanche 16 novembre à 11h30 (heure de Paris)
Tenzin Dorjee : un des responsables de l’ONG "Students for a Free Tibet"
Lobsang Sangay : juriste international, chercheur à Harvard, USA
Jamyang Norbu : écrivain, figure importante "pro-indépendance"
Penpa Tsering : nouveau président du Parlement tibétain en exil
Tsewang Rigzin : Président du "Tibetan Youth Congress’ (principale ONG tibétaine)
Le débat est accessible sur Phayul.
Pour voir la vidéo, cliquer sur "Watch live video"
Pour le son uniquement : "Listen to live audio"
Pour poser une question : "submit your query"
[1] NB Au moment de la rédaction de cet article, le site de GuChuSum n’était pas disponible. Il est pourtant toujours répertorié...
<:accueil_site:>
| <:info_contact:>
| <:plan_site:>
| [(|?{'',' '})
| <:icone_statistiques_visites:>
<:site_realise_avec_spip:> 2.1.13 + AHUNTSIC