Répression de manifestations dans le Comté de Derge, au Kham

Dans le Canton de Dzogchen [1], de nombreux Tibétains ont été arrêtés, détenus et battus sévèrement par la police chinoise, à la fois pendant et après une manifestation de grande envergure déclenchée par la dernière vague de répression chinoise sur les Tibétains.

Le 24 avril 2012, vers 9h30 (heure locale) plus de 3 000 moines et laïcs se sont réunis pour un "sit-in" devant le bureau des autorités chinoises gouvernementales et le commissariat de police du Comté de Dergé, au Tibet oriental, en signe de protestation contre le violent harcèlement exercé sur des moines et des laïcs locaux. Plus tard, la police a frappé les manifestants, dont beaucoup ont été admis à l’hôpital de Kardzé.

Les manifestations sont survenues en réponse à une campagne inexpliquée d’interrogatoires, de coups et de détentions de Tibétains locaux dans la région de Dzogchen et de descentes dans le monastère de Dzogchen. [2]

Les manifestations ont été déclenchées par le monastère de Dzogchen ayant subi des descentes de centaines de policiers chinois le 22 avril, après que les moines bouddhistes aient publiquement intronisé un portrait du Dalaï Lama lors d’une cérémonie religieuse ayant commencé le 19 mars. Des milliers de Tibétains avaient rendu hommage à Sa Sainteté le Dalaï Lama en offrant des foulards traditionnels (Khata) au portrait de Sa Sainteté.
Des sources locales ont rapporté que plusieurs moines ont été battus, interrogés et arrêtés ; l’un d’eux, Gyatso, serait dans un état critique.
Un moine du monastère de Dzogchen, qui vit maintenant en exil, a indiqué que "Gyatso a été battu par les Chinois pour avoir simplement regardé le visage des policiers chinois". Un moine de 13 ans aurait été également agressé, selon les sources.

La situation reste tendue dans les zones de Dzogchen, dans un contexte de verrouillage sécuritaire très strict. Les journalistes étrangers se sont vus refuser l’accès à la région.

Source : The Tibet Post International, 26 avril 2012