Réactions politiques en France

mardi 25 mars 2008 par Rédaction

Bernard Kouchner, 19 et 25 mars

- Le 19 mars, Bernard Kouchner avait évoqué cette crise. Interrogé par RMC sur un boycottage de la cérémonie d’ouverture des JO, une proposition de l’organisation de défense de la liberté de la presse Reporters sans frontières, le ministre des Affaires étrangères y avait vu une idée "pas mauvaise", mais "irréaliste".
Il avait plaidé pour une "initiative politique" de l’UE et assuré que "l’hostilité face à nos amis chinois ne sera pas payante". "Inventons autre chose", avait préconisé le ministre.
Des propos qui n’ont pas empêché le député socialiste Jack Lang de demander le 23 mars à M. Kouchner de "sortir de sa réserve" et de souhaiter une initiative de M. Sarkozy face aux "brutalités chinoises".
M. Sarkozy avait été interrogé sur la situation au Tibet le 14 mars à Bruxelles, au tout début de la crise, lors d’une conférence de presse après un sommet européen. Il s’était contenté de rappeler avoir parlé des Droits de l’Homme lors de sa visite en Chine en novembre.
- Le 25 mars, le chef de la diplomatie française Bernard Kouchner déclarait sur Europe 1 : "La répression chinoise au Tibet "n’est pas supportable". "Ce qu’il faut, c’est que la violence cesse, bien sûr de part et d’autre, mais, surtout, que la répression cesse". Le ministre a précisé avoir demandé le 24 mars à son homologue chinois Yang Jiechi "que les journalistes qui sont bloqués autour du Tibet puissent s’y rendre" lors d’un entretien téléphonique "d’une heure et demie". "Evidemment, la réponse a été : il y a des questions de sécurité", a dit M. Kouchner. "Je crois qu’elles ne tiennent pas", a-t-il ajouté.
M. Kouchner a souhaité que les ministres des Affaires étrangères européens qui se réunissent le 28 mars en Slovénie, adoptent une position commune tenant compte à la fois des "relations avec ce grand pays qu’est la Chine" et "des souffrances des Tibétains, et des violences actuelles".

Nicolas Sarkozy, 24 mars

- Le 24 mars, le président Nicolas Sarkozy s’est publiquement exprimé sur le Tibet pour la première fois depuis le début, il y a dix jours, des incidents dans cette région, appelant son homologue chinois Hu Jintao à "la retenue et à la fin des violences par le dialogue". "Il a adressé un message au président Hu Jintao lui faisant part de sa profonde émotion à la suite des événements tragiques récents", a annoncé le 24 mars l’Elysée.
Il "émet le voeu que le dialogue engagé depuis plusieurs années entre les autorités chinoises et les représentants du Dalaï Lama reprenne rapidement et s’approfondisse, afin que tous les Tibétains se sentent en mesure de vivre pleinement leur identité culturelle et spirituelle au sein de la République populaire de Chine", poursuit le texte.
Il "a exprimé la disponibilité de la France à faciliter cette reprise du dialogue, dans le cadre du partenariat stratégique franco-chinois", a conclu l’Elysée.
Le communiqué de l’Elysée intervient alors que monte la dénonciation de la répression menée par les autorités chinoises au Tibet et dans les provinces voisines, à quelques mois de l’ouverture des Jeux olympiques de Pékin le 8 août.


- Rama Yade s’est déclarée de son côté prête à recevoir le Dalaï Lama s’il vient en France. "Les portes de notre pays lui seront toujours ouvertes. [...] Je le recevrai volontiers et sans aucune réserve".
"Le président de la République prendra une décision le moment venu", reprend-elle, soulignant que "l’urgence est que les émissaires du Dalaï Lama rencontrent les autorités chinoises". Interrogée sur sa venue à la cérémonie d’ouverture des JO à Pékin, Rama Yade répond : "Si la situation empire, je me vois mal, à titre personnel, assister à cette manifestation sportive sans réagir".

Jack Lang, 23 mars

- Jack Lang (PS) a exhorté le 23 mars Bernard Kouchner à "sortir de sa réserve" sur le Tibet et demandé à Nicolas Sarkozy une initiative face aux "brutalités chinoises" dans cette région, sans toutefois préconiser un boycottage des JO de Pékin.
"Bernard, sors de ta réserve sur un sujet aussi vital pour lequel tu t’es battu tout au long de ta vie !", s’est exclamé le député du Pas-de-Calais, à l’adresse du ministre des Affaires étrangères, au cours du grand rendez-vous Europe 1/Le Parisien Aujourd’Hui en France/TV5.
"Je me tourne vers un ami. Nous avons été ensemble ministres de François Mitterrand, nous avons à plusieurs reprises reçu le Dalaï Lama", a observé M. Lang. "Que sont devenues les paroles enflammées et justes que tu prononçais ?", a-t-il dit.
Evoquant une "sorte de génocide culturel" perpétré contre les Tibétains, l’ex-ministre de la Culture a aussi convié le président de la République à brandir "le drapeau du droit. Invitez le Dalaï Lama à Paris, c’est un geste qui aura sa valeur emblématique, réclamez que les journalistes puissent accéder au Tibet"...
"Nous comptons sur vous pour que dans les prochaines heures, vous vous exprimiez", a poursuivi M. Lang. Il a évoqué une possible "action commune" avec Gordon Brown, dont il a salué le geste (le Premier ministre britannique s’est dit prêt le 19 mars à rencontrer le Dalaï Lama).
Cependant, pour M. Lang, le boycottage ne peut être que "l’ultima ratio", une mesure qui "ne peut être décidée par un gouvernement, mais par de nombreux états".
De même, être absent de la cérémonie d’ouverture des Jeux "pourrait être un geste", mais "à condition que beaucoup d’autres s’y associent".
M. Lang juge qu’entre le boycottage "très difficile à réaliser et le rien du tout, il y a toute une gamme de manifestations" possibles.
"Il faut agir ici et maintenant", selon l’ex-ministre PS.

Parlementaires, 22 mars

En France, des parlementaires de tous bords se mobilisent pour le Tibet
Députés et sénateurs français de tous bords se mobilisent depuis une semaine en faveur du Tibet, condamnant "la répression chinoise" contre les manifestants tibétains, lançant des actions symboliques, et appelant au boycott des cérémonies officielles des JO de Pékin.
De nouvelles actions sont prévues après le week-end de Pâques par les parlementaires qui avaient commencé à réagir au tout début des troubles.
Dès le 16 mars, alors que les premières images des violences arrivaient de Lhassa, les 44 membres du groupe d’information sur le Tibet au Sénat et leurs 62 collègues du groupe d’études sur le Tibet à l’Assemblée nationale avaient sonné la charge.
Louis de Broissia (UMP), président du groupe sénatorial, a appelé le gouvernement à "exiger la fin immédiate des massacres" au Tibet, et à faire flotter le drapeau tibétain sur les édifices publics.
Son homologue au Palais-Bourbon, Lionnel Luca (UMP), a décidé de manifester devant l’ambassade de Chine, pour protester contre "la répression" chinoise et réclamer des visas pour Lhassa.
Mardi 18 mars, huit députés, ceints de leur écharpe tricolore, ont manifesté durant une heure devant la représentation chinoise. "Il faut saluer le courage de ceux qui acceptent de mourir pour qu’on parle d’eux", a déclaré M. Luca, accompagnés de socialistes Patrick Bloche et Jean-Louis Bianco.
"Nous sommes tous unis. Nous ne voulons pas que le Tibet disparaisse, nous voulons que s’ouvrent enfin des négociations, demandées depuis 20 ans par le Dalaï Lama", a renchéri M. Bianco, proche de Ségolène Royal.
Tout au long de la semaine, les réactions se sont succédé : les socialistes François Hollande et Jack Lang, l’UMP Daniel Spagnou, et le président du groupe Nouveau Centre François Sauvadet, notamment.
Les démarches symboliques se sont multipliées. Jacques Remiller (UMP) a hissé le drapeau tibétain sur sa mairie de Vienne (Isère). Son collègue PS, Jean-Louis Gagnaire, a démissionné du groupe d’amitié France-Chine.
S’ils n’ont pas appelé au boycott des Jeux, pour ne pas être "plus Dalaï Lama que le Dalaï Lama", plusieurs parlementaires ont évoqué le boycott des cérémonies olympiques.
"La représentation française aux cérémonies d’ouverture et de clôture doit se limiter au strict minimum", a affirmé Axel Poniatowski (UMP), président de la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée.
Vendredi 21 mars, c’est au tour de Jean-Marc Ayrault, président du groupe PS à l’Assemblée, d’inviter le gouvernement à bouder la cérémonie d’ouverture pour adresser un "signal fort" à Pékin.
La mobilisation ne devrait pas faiblir. Des questions au gouvernement sont prévues les 25 et 26 mars et un nouveau rassemblement de députés devant l’ambassade chinoise n’est pas écartée par M. Luca.
Au Sénat, une réunion "en urgence" du groupe d’information est convoquée pour le 26 mars, en vue de s’entretenir avec le représentant du Dalaï Lama, Jampal Chosang, et décider "d’initiatives très concrètes".

Pierre Moscovici, 22 mars

- L’ex-ministre socialiste Pierre Moscovici juge que le président de la République Nicolas Sarkozy "est d’un silence assourdissant" sur le Tibet, dans un entretien à paraître dans le Journal du Dimanche.
"Le président de la République est d’un silence assourdissant. Comme il l’avait été lors de son voyage en Chine, en prenant soin, grand soin même, de ne pas inviter la secrétaire d’Etat aux Droits de l’Homme et en pratiquant la diplomatie du carnet de chèques", déclare le député PS du Doubs.
M. Moscovici se prononce par ailleurs pour le boycott "par les démocraties" de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Pékin : "cela manifesterait que le coeur n’y est pas, que la fête n’y est pas, qu’il n’y a aucune forme d’approbation au régime"

Source : AFP 22 au 25 mars 2008


<:accueil_site:> | <:info_contact:> | <:plan_site:> | [(|?{'',' '}) | <:icone_statistiques_visites:>
<:info_visites:>

<:icone_suivi_activite:> fr  <:icone_suivi_activite:>   <:icone_suivi_activite:>    ?    |    <:ecrire:titre_sites_syndiques:> OPML   ?

<:site_realise_avec_spip:> 2.1.13 + AHUNTSIC

https://www.traditionrolex.com/4