Réactions de responsables politiques en France suite aux manifestations
dimanche 16 mars 2008 par Jean-Paul Ribes
Outre la réaction de Rama Yade, voici quelques autres prises de position faites ce week-end en France :
Le député PS du Pas-de-Calais Jean-Pierre Kucheida, ancien vice président du groupe d’étude sur le Tibet à l’Assemblée Nationale a appelé le 15 mars au boycott par la France des Jeux Olympiques de Pékin, en août, après "la répression des manifestations pacifiques des moines tibétains à Lhassa (...) par les forces de police chinoises".
M. Kucheida a précisé qu’il "demandera solennellement" au secrétaire d’État chargé des sports Bernard Laporte, qui doit se rendre le 17 mars à Avion (Pas-de-Calais), à ce que la France n’y participe pas.
"Pays des droits de l’Homme et des Lumières, la France ne peut cautionner que l’une des premières puissances mondiales continue à conduire une telle oppression envers un peuple pacifiste et asphyxié depuis près de 50 ans par une occupation forcée", a-t-il estimé.
Interrogé par l’AFP, M. Kucheida s’est dit "bouleversé par ce qui est en train de se produire au Tibet".
Comme depuis une dizaine d’années, M. Kucheida a fait hisser les couleurs du drapeau tibétain sur le perron de l’hôtel de ville de Liévin (dont il est maire), en souvenir du soulèvement tibétain contre l’oppression chinoise du 10 mars 1959.
Le Parti communiste français (PCF) "condamne la répression meurtrière des forces de l’ordre au Tibet qui ont tiré à balles réelles sur des manifestants", dans un communiqué à l’AFP diffusé vendredi 14mars à Paris.
"On sait que des morts et des blessés sont à déplorer après plusieurs jours de manifestations et d’une répression qui suscite émotion, inquiétude", ajoute le communiqué du PCF.
L’ancien ministre socialiste Robert Badinter a jugé le 16 mars "pas réaliste" d’envisager un boycott des Jeux olympiques de Pékin pour protester contre l’attitude chinoise au Tibet proposant plutôt que les athlètes portent des badges défendant la cause tibétaine.
"Je conçois l’émotion mais soyons quand même lucides. Les Jeux olympiques, quand on a décidé de les mettre en Chine, c’est parce que la Chine est un immense pays qui, en matière sportive, joue un rôle considérable", a déclaré M. Badinter sur RTL. Il a souligné que ce serait interdire de jeux des athlètes "qui s’y préparent depuis des années" et "priver l’ensemble du monde du spectacle qui, on le sait, rallie la plus grande audience mondiale".
"La plupart des Etats ne le feront pas et si nous ne sommes pas dans un état de violence insurrectionnelle, je dirais que ce n’est même pas réaliste d’y penser", a-t-il ajouté.
En revanche, il a proposé que tous les athlètes arborent des badges en faveur du peuple tibétain. "Imaginez que tous ceux qui iront aux Jeux
olympiques portent dans le stade immense de Pékin des badges avec marqué ’’vive le Tibet libre’’ ou ’’respecter les Tibétains’’ (...) Cela aurait un impact considérable".
"Il faut profiter de la tenue des JO pour que le phare soit mis sur ce qui se passe au Tibet, sur la privation des droits fondamentaux des Tibétains, sur l’éradication de leur culture et puis aussi sur la persécution des moines. C’est un moment unique", a-t-il dit.
Le groupe d’études sur la question du Tibet à l’Assemblée a appelé le 15 mars l’ambassadeur de Chine à Paris à délivrer des "visas nécessaires" pour que des députés du groupe puissent se rendre "dès cette semaine" à Lhassa, où des violences ont éclaté ces derniers jours.
"La répression sanglante des défilés pacifiques des Tibétains et de leurs moines rappelle au monde la réalité hideuse de la plus grande dictature du moment", souligne dans un communiqué Lionel Luca (UMP), président du groupe d’études qui compte 62 députés de droite comme de gauche.
Le député socialiste Patrick Bloche (opposition), vice-président du groupe d’études de l’Assemblée Nationale française sur le Tibet, a condamné "l’usage disproportionné" de la force lors d’une manifestation de solidarité avec le peuple tibétain le 16 mars devant l’ambassade de Chine à Paris.
"Je tiens à exprimer ma plus vive condamnation de la manière inqualifiable avec laquelle les forces de l’ordre ont repoussé les manifestants à proximité de l’ambassade de Chine", déclare M. Bloche dans un communiqué.
Pour le député de Paris, qui représentait le groupe d’études sur le Tibet à l’Assemblée nationale (62 députés), "l’usage disproportionné de gaz lacrymogène, ainsi que l’arrestation musclée de manifestants tibétains, traduit la complaisance coupable dont le gouvernement français fait preuve à l’égard des autorités chinoises".
"La juste revendication de l’autodétermination du Tibet portée par le Dalaï Lama doit plus que jamais mobiliser toutes les forces qui, en France, sont attachées au droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. A l’approche des Jeux olympiques de Pékin, la pression sur les autorités chinoises doit plus que jamais être maximale", ajoute M. Bloche.
Dernière mise-à-jour : 17 mars 11h17 (P. Bloche)
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