Que deviennent les prisonniers politiques tibétains une fois libérés ?

lundi 16 mars 2015 par Rédaction , Monique Dorizon

Alors que beaucoup demeurent en prison pour avoir exprimé pacifiquement leurs opinions, les Tibétains qui sont libérés ne connaissent pas la liberté.
Perçus par les autorités comme une menace pour l’État, en raison des idées et des actions ayant conduit à leur condamnation, les anciens prisonniers politiques tibétains font face lors de leur libération à l’isolement, la peur et l’anxiété, en plus de problèmes de santé chroniques, de la douleur et du traumatisme [1].

Certains ne survivent pas, comme Goshul Lobsang, 43 ans, qui, jamais remis de blessures dues à la torture et à la malnutrition en prison, est décédé chez lui en mars 2014, peu après sa libération.

Beaucoup d’anciens prisonniers politiques sont souvent accueillis publiquement à leur libération lorsqu’ils retournent dans leurs communautés respectives. Par exemple, Tashi Rabten [2], rédacteur en chef du magazine littéraire interdit "Montagne de neige orientale" (tibétain : "Shar Dungri"), avait été condamné le 2 juin 2011 par la Cour populaire intermédiaire de Ngaba [3].
Dans une impressionnante démonstration de solidarité, en mars 2014, au sortir de 4 années de prison, Tashi Rabten a été accueilli après sa libération par des centaines de Tibétains portant des khatags dans sa région d’origine.
Comme beaucoup d’autres anciens prisonniers politiques, Tashi Rabten est apparemment devenu un point de ralliement de la solidarité et de la dissidence tibétaine.

L’intention des autorités est de contrôler et d’isoler ces anciens prisonniers, et de créer une force de dissuasion visible pour les autres Tibétains qui pourraient chercher à exprimer des opinions contraires à celles de la direction de Pékin.

Source : International Campaign for Tibet  : Rapport Torture and Impunity, 26 février 2015 (extrait).

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[1] Dans le droit international, l’interdiction de la torture ainsi que des traitements cruels, inhumains ou dégradants n’est pas limitée aux actes causant une douleur ou une blessure physique. Elle englobe les actes qui infligent une souffrance mentale, par exemple des menaces contre la famille ou des proches.

[2] Voir les articles :
- "Quatre écrivains tibétains arrêtés", du 05/08/2009 ;
- "Tashi Rabten, écrivain tibétain, condamné à 4 ans de prison", du 06/07/2011 ;
- "Tibet Lib - intervention pour Tashi Rabten", du 13/12/2010 ;
- ""La liberté et la démocratie appartiennent à ceux qui se battent pour elles"", du 16/03/2013 ;
- ""Ils nous traitent comme des animaux", par Tashi Rabten", du 14/05/2013 ;
ou l’article sur Tashi Rabten sur le blog de Tibet Lib.

[3] Ngaba est à la fois une Préfecture (Aba ou 阿坝藏族羌族自治州 en chinois) de la région tibétaine de l’Amdo (actuelle province chinoise du Sichuan) et un district de cette Préfecture (Ngawa ou Ngaba, རྔ་བ་རྫོང་ , en tibétain, Aba ou 阿坝县en chinois)
Localiser Ngaba ("Aba") au centre de cette carte.


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