Plusieurs prisonniers politiques de longue peine viennent d’être "libérés"

mardi 21 avril 2015 par Monique Dorizon , Rédaction

- Tseten Gyal, 28 ans, a été libéré le 29 mars 2015 après 3 ans de travaux forcés dans la prison de Xining.
Il avait été condamné le 29 mars 2012 pour avoir participé à une manifestation dans le Comté de Gepasumdo [1], le 16 mars précédent. Les manifestants demandaient la libération d’une cinquantaine de moines du monastère de Ba Shingtre détenus la veille pour avoir hissé le drapeau tibétain, et demandé la liberté au Tibet et le retour du Dalaï Lama au Tibet.
Il avait été condamné pour avoir distribué des tracts en solidarité avec les manifestants et incitant les autres à "se lever contre la Chine".
Après sa libération, Tseten Gyal a été secrètement raccompagné chez lui par la police. Sa famille et ses amis se sont vus strictement interdire par les autorités de contacter le monde extérieur pour parler de sa libération. Ses proches avaient prévu d’aller chez lui et de l’accueillir à son retour. Mais les autorités ont aussi interdit de lui donner des écharpes (khatas), faire une réception, ou lancer des petits papiers pour lui faire bon accueil.

- Le Vénérable Ngawang Gyurme, moine du monastère de Tsanden, Comté de Sog [2], a été libéré le 20 mars 2015 après avoir passé 15 ans en prison.
Avec cinq autres personnes, il avait été arrêté le 17 mars 2000.
Les charges portées contre lui étaient : "atteinte à la sécurité nationale" et "propagation de propagande négative". Il a été accusé d’avoir imprimé et distribué des tracts et des affiches appelant à l’indépendance du Tibet, à la longue vie du Dalaï Lama, et au départ des Chinois du Tibet.
Il avait été condamné par la Cour populaire intermédiaire de la Préfecture de Nagchu puis incarcéré à la prison de Drapchi, près de Lhassa, et enfin à celle de Chushul [3].

- Tendar, maître de chant du monastère d’Amchok Tsenyi au Sichuan, a été libéré le 1er avril 2015 après 7 ans passés en prison. En 2008, il avait été condamné pour avoir participé à des manifestations contre le gouvernement chinois.
Des moines de son monastère et des proches sont venus l’accueillir à sa sortie de la prison de Mianyang [4] située près de Chengdu et lui ont offert des khatas, en signe de bienvenue et de respect. Lors de sa libération, il portait un T-shirt sur lequel il était écrit en tibétain sur le devant : "Je suis Tibétain", "Paix et non violence" et "Parler vrai".

- Palden Gyatso, 46 ans, a été libéré aux premières heures du 21 mars 2015 après 6 ans passés en prison. Il a ensuite été emmené "en secret" chez lui, dans le Comté de Machen [5].
"Ce jour-là, des moines et des habitants voulaient l’accueillir et préparaient une grande réception", rapporte une source.
"Tout d’abord, les autorités ont dit que les gens de la région seraient autorisés à recevoir Palden Gyatso à un endroit près du monastère de Ragya [6], où, auparavant, il avait été moine, maître de discipline".
"Mais plus tard, ils ont changé d’avis et ont mis des policiers partout, et les gens qui sont venus l’accueillir ont dû rester dans la zone du monastère lui-même". "Puis, plus tard, les Tibétains ont été empêchés de prendre des photos ou faire des vidéos du retour de Palden Gyatso. Il leur a été dit qu’ils seraient sévèrement punis si de telles images étaient envoyées à des contacts extérieurs à la région".
La police a alors confisqué les téléphones portables des membres de la famille et les amis de Palden Gyatso et ont pris note du nombre de téléphones portables appartenant aux autres.

Aucune explication n’a été donnée à la libération anticipée de Palden Gyatso, un an avant la date prévue.
Le 21 mars 2009, Palden Gyatso avait participé à une manifestation faisant suite à la noyade de Tashi Sangpo, moine qui s’était jeté dans une rivière afin d’échapper à sa détention par la police. Tashi Sangpo était recherché par la police pour avoir descendu un drapeau chinois à Ragya et mis un drapeau tibétain à la place.
En août 2009, Palden Gyatso avait été condamné à 7 ans de prison.

Les prisonniers politiques tibétains peuvent être soutenus par un parrainage.
Palden Gyatso était parrainé par la municipalité de Mundolsheim (67)

Sources : Radio Free Asia, 25 mars 2015, The Tibet Post International, 22 mars 2015, Radio Free Asia, 31 mars 2015, Phayul, 1er avril 2015, Radio Free Asia, 1er avril 2015.

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[1] Gepasumdo (གད་པ་སུམ་མདོ་ en tibétain, Tongdé ou 同德 en chinois) est un district administratif de la "Préfecture Autonome Tibétaine de Hainan" (Hainan étant le nom chinois de la ville tibétaine de Tsolho), dans l’Amdo tibétain, actuelle province du Qinghai. Localiser Gepasumdo (Tongdé) sur cette carte.

[2] Sog (སོག་རྫོང་ en tibétain, 索县 en chinois) est un Comté au sud-est de la Préfecture de Nagchu, dans la "Région Autonome du Tibet", dans l’ancienne province tibétaine du Kham.
Localiser le Comté de Sog sur cette carte

[3] Chushul, ཆུ་ཤུར་ en tibétain, Quxu ou Qushui (曲水) en chinois, est situé au sud-ouest de Lhassa, comme indiqué sur cette carte (dé-zoomer pour voir Lhassa au nord-est) :

[4] Localiser Mianyang sur cette carte.

[5] Le Comté de Machen (Maqên ou རྨ་ཆེན་ en tibétain, 玛沁 en chinois) est un district de la "Préfecture Autonome Tibétaine" de Golog, dans la région tibétaine de l’Amdo, province chinoise actuelle du Qinghai.
Localiser le Comté de Machen sur cette carte.

[6] Localiser le monastère de Ragya, "Lajia Monastery" sur cette carte


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