Plusieurs milliers d’étudiants tibétains manifestent à Rebkong

Plusieurs milliers de jeunes étudiants tibétains ont défilé le 9 novembre 2012 dans le Comté de Rebkong, où trois Tibétains se sont immolés au cours des cinq derniers jours dans la "Préfecture Autonome Tibétaine de Huangnan" [1].
Les manifestants se sont rassemblés sur la Place Dolma, devant le monastère de Rongwo. [2]

La veille, au matin du 8 novembre, environ 700 jeunes étudiants avaient descendu les drapeaux chinois flottant sur un établissement scolaire et sur le bâtiment du gouvernement municipal à Dowa. Peu après cet incident, sept camions militaires sont arrivés du Comté de Rebkong, mais la population tibétaine et les jeunes ont empêché les camions d’avancer en direction de Dowa. Face à la foule de manifestants tibétains, les camions militaires ont dû faire demi-tour et retourner à Rebkong.

Selon l’information reçue par le TCHRD, environ 5 000 écoliers des différentes écoles de la Préfecture de Malho et du Comté de Rebkong avaient organisé la manifestation vers 5 heures du matin (heure locale). Ils ont récité des prières en l’honneur du Dalaï Lama et ont crié des slogans pour "l’égalité des nationalités", "le Tibet libre", et "le retour au Tibet du Dalaï Lama".
Les jeunes qui participaient à cette manifestation venaient des quatre principaux Comtés de la préfecture de Mahlo : Thunding, Chentsa (chinois : Jiancha), Tsekhog (chinois : Zeku) et Yulgan (chinois : Henan), selon les rapports.

Les manifestants ont parcouru la ville de Rongwo avant de se rassembler sur la Place Dolma, devant le monastère de Rongwo. Sur la place, ils ne cessaient de prier et de lancer des slogans alors que de nombreux Tibétains les rejoignaient.

Des témoins ont déclaré au TCHRD que la manifestation sur la Place Dolma n’a pas cessé de se renforcer avec de nouveaux arrivants. Les rues à Rongwo et aux alentours se sont remplies d’écoliers et étudiants, occasionnant parfois des interruptions du trafic.
Il semble qu’il n’y ait eu aucune intervention officielle mais la Police armée du peuple est restée stationnée en divers points de contrôle ainsi que dans les bureaux du gouvernement du Comté.

On se souvient que ces mêmes jeunes étudiants avaient déjà manifesté massivement à Rebkong le 19 octobre 2010 pour protester contre l’obligation qui leur était faite de suivre leurs cours en mandarin. [3]

Au cours des cinq derniers jours, trois Tibétains se sont immolés dans le Comté de Rebkong. Le 8 novembre, Kalsang Jinpa, 18 ans, s’est immolé en signe de protestation non loin du monastère de Rongwo, où il avait été moine. Selon des sources ayant des contacts dans la région, Jinpa est décédé en réclamant le retour du Dalaï Lama au Tibet. La veille, le 7 novembre, Tamding Tso, 23 ans, mère d’un petit garçon de 6 ans mourut par immolation ; elle aussi réclamait le retour du Dalaï Lama au Tibet. Tamding Tso était originaire du village de Dro Rongwo, municipalité de Dowa [4].
Plus tôt, le 4 novembre, Dorjee Lhundup, paysan d’une vingtaine d’années et père de deux enfants, une petite fille de deux ans et un petit garçon âgé de quatre ans, était mort par immolation en appelant lui aussi au retour du Dalaï Lama au Tibet [5].

Source : TCHRD, 9 novembre 2012.